Skip to main content

Full text of "La naissance du Chevalier au Cygne; ou, Les enfants changés en cygnes: French poem of the XIIth ..."

See other formats


Google 



This is a digital copy of a book thaï was prcscrvod for générations on library shelves before it was carefully scanned by Google as part of a project 

to make the world's bocks discoverablc online. 

It has survived long enough for the copyright to expire and the book to enter the public domain. A public domain book is one that was never subject 

to copyright or whose légal copyright term has expired. Whether a book is in the public domain may vary country to country. Public domain books 

are our gateways to the past, representing a wealth of history, culture and knowledge that's often difficult to discover. 

Marks, notations and other maiginalia présent in the original volume will appear in this file - a reminder of this book's long journcy from the 

publisher to a library and finally to you. 

Usage guidelines 

Google is proud to partner with libraries to digitize public domain materials and make them widely accessible. Public domain books belong to the 
public and we are merely their custodians. Nevertheless, this work is expensive, so in order to keep providing this resource, we hâve taken steps to 
prcvcnt abuse by commercial parties, including placing technical restrictions on automatcd qucrying. 
We also ask that you: 

+ Make non-commercial use of the files We designed Google Book Search for use by individuals, and we request that you use thèse files for 
Personal, non-commercial purposes. 

+ Refrain fivm automated querying Do nol send aulomated queries of any sort to Google's System: If you are conducting research on machine 
translation, optical character récognition or other areas where access to a laige amount of text is helpful, please contact us. We encourage the 
use of public domain materials for thèse purposes and may be able to help. 

+ Maintain attributionTht GoogX'S "watermark" you see on each file is essential for informingpcoplcabout this project andhelping them find 
additional materials through Google Book Search. Please do not remove it. 

+ Keep il légal Whatever your use, remember that you are lesponsible for ensuring that what you are doing is légal. Do not assume that just 
because we believe a book is in the public domain for users in the United States, that the work is also in the public domain for users in other 
countries. Whether a book is still in copyright varies from country to country, and we can'l offer guidance on whether any spécifie use of 
any spécifie book is allowed. Please do not assume that a book's appearance in Google Book Search mcans it can bc used in any manner 
anywhere in the world. Copyright infringement liabili^ can be quite seveie. 

About Google Book Search 

Google's mission is to organize the world's information and to make it universally accessible and useful. Google Book Search helps rcaders 
discover the world's books while hclping authors and publishers reach new audiences. You can search through the full icxi of ihis book on the web 

at |http : //books . google . com/| 



Google 



A propos de ce livre 

Ceci est une copie numérique d'un ouvrage conservé depuis des générations dans les rayonnages d'une bibliothèque avant d'être numérisé avec 

précaution par Google dans le cadre d'un projet visant à permettre aux internautes de découvrir l'ensemble du patrimoine littéraire mondial en 

ligne. 

Ce livre étant relativement ancien, il n'est plus protégé par la loi sur les droits d'auteur et appartient à présent au domaine public. L'expression 

"appartenir au domaine public" signifie que le livre en question n'a jamais été soumis aux droits d'auteur ou que ses droits légaux sont arrivés à 

expiration. Les conditions requises pour qu'un livre tombe dans le domaine public peuvent varier d'un pays à l'autre. Les livres libres de droit sont 

autant de liens avec le passé. Ils sont les témoins de la richesse de notre histoire, de notre patrimoine culturel et de la connaissance humaine et sont 

trop souvent difficilement accessibles au public. 

Les notes de bas de page et autres annotations en maige du texte présentes dans le volume original sont reprises dans ce fichier, comme un souvenir 

du long chemin parcouru par l'ouvrage depuis la maison d'édition en passant par la bibliothèque pour finalement se retrouver entre vos mains. 

Consignes d'utilisation 

Google est fier de travailler en partenariat avec des bibliothèques à la numérisation des ouvrages apparienani au domaine public cl de les rendre 
ainsi accessibles à tous. Ces livres sont en effet la propriété de tous et de toutes et nous sommes tout simplement les gardiens de ce patrimoine. 
Il s'agit toutefois d'un projet coûteux. Par conséquent et en vue de poursuivre la diffusion de ces ressources inépuisables, nous avons pris les 
dispositions nécessaires afin de prévenir les éventuels abus auxquels pourraient se livrer des sites marchands tiers, notamment en instaurant des 
contraintes techniques relatives aux requêtes automatisées. 
Nous vous demandons également de: 

+ Ne pas utiliser les fichiers à des fins commerciales Nous avons conçu le programme Google Recherche de Livres à l'usage des particuliers. 
Nous vous demandons donc d'utiliser uniquement ces fichiers à des fins personnelles. Ils ne sauraient en effet être employés dans un 
quelconque but commercial. 

+ Ne pas procéder à des requêtes automatisées N'envoyez aucune requête automatisée quelle qu'elle soit au système Google. Si vous effectuez 
des recherches concernant les logiciels de traduction, la reconnaissance optique de caractères ou tout autre domaine nécessitant de disposer 
d'importantes quantités de texte, n'hésitez pas à nous contacter Nous encourageons pour la réalisation de ce type de travaux l'utilisation des 
ouvrages et documents appartenant au domaine public et serions heureux de vous être utile. 

+ Ne pas supprimer l'attribution Le filigrane Google contenu dans chaque fichier est indispensable pour informer les internautes de notre projet 
et leur permettre d'accéder à davantage de documents par l'intermédiaire du Programme Google Recherche de Livres. Ne le supprimez en 
aucun cas. 

+ Rester dans la légalité Quelle que soit l'utilisation que vous comptez faire des fichiers, n'oubliez pas qu'il est de votre responsabilité de 
veiller à respecter la loi. Si un ouvrage appartient au domaine public américain, n'en déduisez pas pour autant qu'il en va de même dans 
les autres pays. La durée légale des droits d'auteur d'un livre varie d'un pays à l'autre. Nous ne sommes donc pas en mesure de répertorier 
les ouvrages dont l'utilisation est autorisée et ceux dont elle ne l'est pas. Ne croyez pas que le simple fait d'afficher un livre sur Google 
Recherche de Livres signifie que celui-ci peut être utilisé de quelque façon que ce soit dans le monde entier. La condamnation à laquelle vous 
vous exposeriez en cas de violation des droits d'auteur peut être sévère. 

A propos du service Google Recherche de Livres 

En favorisant la recherche et l'accès à un nombre croissant de livres disponibles dans de nombreuses langues, dont le français, Google souhaite 
contribuer à promouvoir la diversité culturelle grâce à Google Recherche de Livres. En effet, le Programme Google Recherche de Livres permet 
aux internautes de découvrir le patrimoine littéraire mondial, tout en aidant les auteurs et les éditeurs à élargir leur public. Vous pouvez effectuer 
des recherches en ligne dans le texte intégral de cet ouvrage à l'adresse fhttp: //books .google. com| 





1%.," 


1 




Bk3^,"? 


1 






^^^L vA 


LeI?: 




^^TjR , *•*'• '■ 


■ 


e»i^. : ^.?i . 


.. ..:.:^. -.. . • >;.-^i 




1 :%':'^fêi*-'\ 


i f^- ■»■,•■' 









•:> J:. -.^ 


:r' 



X/— f ^ 







^ 




<r^ 



ûû^^^^ /^ 



-^ / 



LA NAISSANCE 



DU 



CHEVALIER AU CYGNE 



OU LES 



I 



ENFANTS CHANGES EN CYGNES 



FRENCH POEM OF THE XIIth CENTURY 

PUBLISHBD FOR THE FIRST TIME, TOGBTHER WITH AN INBDITED PROSE VERSION, 
FROM THE MSS. OF THE NATIONAL AND ARSENAL LIBRARIBS AT PARIS 



WITH INTRODUCTION, NOTES AND VOCABULARY 



BY 



HENRY ALFRED TODD, Ph. D. 

ASSOCIATE IN THE ROMANCE LANGUAGES, JOHNS HOPKINS UNIVERSITY 



BALTIMORE 

THE MODERN LANQUAQE ASSOCIATION 

1889 



ff ^UÀ 






(' LIBRARY 
or TMC 
LELAND STANFORD JUNIOR 
UNIVERSITY. 
lih— — il 1 II u I I I 



TO 



ERNESTO MONACI 

PROFESSOR IN THE UNIVERSITY OF ROME 



THIS WORK 



IS 



GRATEFULLY INSCRIBED. 



PREFATORY NOTE, 



'"PO the friendly and unfaîling interest ôf M. Gaston Paris I 
am a second time indebted for suggestions and encourage- 
ment leading to the publication of an inedited Old French text, — 
with the niuch regretted différence, however, that owing to the 
force of circum stances it has been necessary in the présent case 
to forego the important benefit of any direct assistance or re- 
vision on the part of my former instructors. Apart from this 
disadvantage, the necessity of bringing the édition within the 
limits of the publications of the Modem Language Association, 
has precluded an exhaustive treatment of the numerous subjects 
rightly considered as belonging to a critical édition. In the 
Introduction, only a brief sketch could be given of the leading 
affiliations of the legend involved, with some account of the 
MSS. employed ; while ail formai study of the phonetics, mor- 
phology, syntax, versification, dialect, etc., of the poem, which 
should naturally succecd the preliminary constitution of the 
text, hâve had to be postponed, in view of what were adjudged, 
within the purposes of the Modem Language Association, the 
more practical and immédiate claïms of Notes and Vocabulary, 
It is doubtiess never, in ordinary conditions, within the power of 
any single worker to establish in a first édition a wholly accurate 
and satisfactory test, but I bave uaed my best endeavors to that 
end, in the hope that even a partial success in the manipu- 
lation of material so interesting in itself, may call forth the 
critical contributions of the best Romance scholars towards its 
utmost possible improvement. 

H. A. T. 



INTRODUCTION. 



The name "Cycle of the Crusade" was first given by M, 
LëoQ Gautier, in hïs ' Epopées françaises,' to thp chansons de 
geste which grew up in célébration of the heroes and exploits of 
the First Crusade. The same séries of poems was, in 1877, 
made the subject of a collective study by H. Pigeonneau, 
under the title, ' Le Cycle de la Croisade et de la famille de 
Bouillon.' It would not be hère in place to outline what has 
been done in the way of pubîishing, analysîng and classifying 
the varions poems of this cycle. Their nucleus is the Chanson 
d'Aniioche, written in the second quarter of the twelfth century, 
probably by Richard le Pèlerin, and describing the First 
Crusade, from the preaching of Peter the Herniit to the capture 
of Antioch. Following soon after this, but not by the same 
author, cornes a continuation, entitlcd the Chanson de Jérusalem, 
reciting the dénoûment of the Crusade with the renowned viclory 
of the Christians at the battle of Ascalon, wrîtten probably near 
the beginning of the Second Crusade, i. e.. towards the year 
1147. The conspicuous and natiiral hero of thèse poems was 
the military leader of the Crusade, Godfrey of Bouillon, the 
same who at a iater date becomes the central personage of the 
more Jâmous Gerusalemme Liberata of Tasso. The literary 
popularity as well as historical prominence of the name of God- 
frey, as we are prepared to expect from what is known of the 
évolution of other mediœval cycles, led to the development of a 
branch carrying the story further back and recounring the origin 
and earlier career of the crusader hero, under the title of 
Chanson du Chevalier au Cygne el de Gode/roi de Bouillon. 
According to the earliest version of the poem, the birth of God- 
frey was on this wise: — Otto, being emperor at Nimwegen, is 
appealed to by the widowed Duchess of Bouillon and her 
daughter Béatrice, for his protection against the threatened 
usurpation of Renier, Duke of Sa.ïony. At the same moment 
there arrives on the river an unknown knight, in a boat which is 
drawn in tow by a white swan. The " Knight of the Swan " 
disembarks, undertakes the défense of the duchess and her 



ii A'.-}/SSANC£ DU CHEVALIER AU CYGNE. 

daughter, slays the usurper, aad marries Béatrice, imposing upon 
her, however, an oath never to question him as to his birth or 
antécédents, with the warning' that her firsc indiscrétion in this 
matter will resuit in their certain séparation. A daughter, Ida, 
is born to the covlple thus united; but by the time she has 
reached the âge of seven years, the mother's curiosity can no 
longer be restrained, and she propounds to her husband the 
fatal question. At this the knight, in sorrowful obédience to 
his destiny, bîds farewell to his vassals, recommends his daughter 
to the emperor, and repairs to the shore, where the swan that 
first brought him to that land is awaiting him with his boat; and 
the knight, departing as he came, disappears never to be heard 
of more. Ida, having attained her fouiteenth year, is married 
by the Count Eustace of Boulogne, and from this union sprîng 
three sons, Godfrey, Eustace and Baldwin, that is to say, our 
Godfrey of Bouillon and his two distinguished brothers. — So 
much is briefly given hère, with a view to indieating broadly 
the relation to the Cycle of the Crusade in gênerai, and to the 
Chanson de Gode/roi de Bouillon in particular,' of the poem of 
the Naissance dVCJïevalier an Cygne, which is the subject of 
our présent study. 

I, — The Legend.' 
From the twelfth century, down to the production of Wagner's 
important opéra of Lohengrin in 1850, many hâve been the 
forms assumed on European soil by the legend of a mysterious- 
ly appearing and disappearing knight, who performs deeds of 
valor in the interest of défense less innocence, From the earliest 
times, however, it appears attached to another legend, that of 
the Children changea into Swans, from which it may be sup- 
posed to hâve been originally distincL It is this latter legend 
of the Transformed Swans, ingeniously appropriated to account 
for the origîn of the mythical knight who had been assumed as 



T For a bricf chuacteiiiailDD of ihis cycle, cf. G. PaHs, 'La Lltiirat 


ure Nantaise su 


»oyMigc,'S>î. 




I Ths Icgciid of Ihe Knight of tbe Swan has been moco or less fully sti 


idied by GHrre,, 






Inlroduclion to bi» édition of tbe "Chronique rimÈe de Philippe Mousl 


«!,■ 10m. Il, pp. 




valier au Cygne' 






1846, p. S'3 ff. ; hy W. MUIler, ■' Die Sage voi Sqhwanriller," G^m^ia, 


i(iB56),pp.4iS- 


44° ; by W. J. Tbams, pieface <o vol. lil a( ' Early Eng. Prou Romincei 


,■ London, .8*6; 


by UiteTSOo, Introduction lo ihe 'Chevalere Assigne' (re-ediied with. pre 
H Gibbs. E. E. Text Sooietv. Eitru Séries, vi. London. 1M8.I BiblioErai 


face, etc., by H. 



L 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. lu 

the ancestor of Godfrey of Bouillon, which forras in reality 
the subject-matterof theaccompaiiying text oî the Naissance du 
Chevalier an Cygne. 

I. Confining our attention for the présent to this previously 
ineditcd version of the ' Naissance,' we find what appears to be 
the earliest recorded trace of the legend which it contains, in the 
Latin romance of the raonk Jean de Haute Seille (Johannes de 
Alta Silva), entitled ' Dolopathos, sive de Rege et Septem Sapi- 
entibus.' The story of this earliest version, which is hère 
analysed froni the Latin text as pubhshed for the first time by 
Oesterley, in 1873,3 is as follows : 

A certain youth, while hunting, gives chase to a white stag 
and loses his way in the forest. There he discovers a fay 
(nimpha) bathJng in a fountain and holding a golden necklace 
in her hand. Captivated by her beauty he approaches, carries 
her from the fountain, eademqiie nocle sub divo juxia fonteni 
nuptias ceïebravii. The fay, being versed in the portents of the 
stars, recognizes that she is destined to give birth, at one time, 
to six sons and a daughter; and in terror reveals this to her 
companion. Striving to allay her fears, he returns with her in 
the morning to his castle, where his njother, filled wlth jealousy, 
endeavors to break off the union. Faîline in this, when the 
seven children are born, each with a golden chaîn about ita 
neck, she substitutes seven puppies for tnem, as they lie beside 
their sleeping mother, and sends them away with a servant, to 
be smothered or drowned. The servant, unwiUing to put them 
to death, leaves them under a tree in the forest, where they are 
discovered and cared for by an oM hennit. Meanwhile their 
wicked grandmother shows the puppies to her son, who is horri- 
fied at the sight and orders his wife to be inhumed up to her 
breasts in the open courtyard, and to hâve poured over her head 
ail the offscounngs of the palace. Thus she remains for seven 
years, One day when their father is on the chase, he cornes 
upon the children in the forest wearing their golden necklaces, 
but is unable to overtake them. Returning home disappointed, 
he relates to his mother what he has seen, and she, conscious of 
her guilt, learns from the servant who exposed the children that 
they had not been put to death. The ser\'ant now hastens in 

auest of them and hnds the six sons transformed into swans and 
isporting themselves on the river, while their sister keeps watch 
over their necklaces on the bank. Corning steaîthily upon her — 
cauie molHterque movens pedes — he snatches away ail the neck- 
laces but her own. On his return thèse are given to a goldsmith 
to be wrought into a goblet. In vain he tries to melt or break 
them— excepting, indeed, one, which his efforts sliglitly injure. 

ceni edilion lias hcen puhlishtJ by Siadcmund, of «hich 1 havi: noL ihTiiidT- 



A'A/SSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 

So he substitutes other gold of equal weight, and keeps the 
necklaces for himself. — Now the children, having lost their neck- 
kces, are unable to recover their human form, and flying away 
with their sister in quest of a lake to live upon, arrive at the 
pond in their father's pleasure-grounds. There he sees the 
swans, and gives orders that they shal] not be niolested. The 
iittle sister, who is able to résume her natural form at will, visita 
the palace daîly to ask for bread, bf which — without knowîng 
who she is — she gives a part to her mother, who is still inhumed 
in the palace court, and the rest she carries to her swan-brothers 
at the pond. Thèse strange actions having been seen by ail, the 
father sends for tbe girl, and finding upon her a necklace like 
the one that had been worn by her mother, draws from her ail 
the story of her brothers and herself. The grandmother — totius 
ùiiqtiitatis coagulutn omniumçue pessimarum miiliemm capui 
— overhears the conversation, and plans with the servant to kil! 
the Iittle girl with a sword on her way to the pond. But he is 
Burprised by the father in this attempt. The wicked grand- 
mother makes a full confession, the goblet is brought forth, the 
goldsniith summoned, and the necklaces returned to the children, 
who are thus ail restored, excepting the one whose necklace had 
been injured, for whom nothing can avail, So he joins himself 
henceforth to the fortunes of one of his brothers. Hic est cyg- 
nux de quo fama in eiernum persévérât, quod cathena aurea 
Tniliieyn in navùula Irahat armalum. The captive mother is 
happily released, and the wicked grandmother confined in her 
place, 

The Dolopathos version of the ' Seven Wise M asters ' from 
which the above taie is extracted, is in a gênerai way an imita- 
tion of the Oriental romance of ' Sintipas,' but is quite différent 
f/om the Latin text of the ' Historia Septem Sapîentum ' and the 
French ' Roman des Sept Sages,' which likewise go back to the 
'Sintipas.'* The author of the 'Dolopathos,' as appears from 
his statement that what he writes he bas written non ut visa, sed 
lit audita, as well as from incidental évidence, gathered his 
uiateriaî from oral and not from written sources; and of the 
eight stories that he narrâtes, only three coincide with tiiose 
told in the ' Historia Septem Sapientum.' The other live, and 
aniong them our legend of the Seven Swans, hâve been derived 
from sources other than the ' Sintipas.' But it wîll aid us in 
fjrming an idea of the setting in which our legend is first dis- 
covered, îf we cast a glance at the make-up of the collection of 
taies of which it fonns a part. The framework of the ' Dolo- 
pathos ' version may be presented succinctly in a few words : 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU Cl'GNE. v 

A widower king has a son whoin he confides to a wise precep- 
tor to be educated. The tîme for the youlh's return having 
arrived, the preceptor, after consulting the stars, admonishes 
the prince that for seveii days after appearing" at court he must 
observe absolute silence, under penalty of the gravest mis- 
fortunes. Meantime the king has raarried again, and bis second 
wife, on the retum of tbe mute prince, becomes enamoured of 
him. Finding hcr advances repelled, she shanielessly accuses 
him to the king, who orders him to be put to death. But seven 
Wise Men, by relatîrg to the king stories of the perfidy of 
woraen, succeed in deferring, from day to day, the exécution of 
the sentence, until at the expiration of tbe seven days the prince 
speaks in bis own défense, and the wicked stepmother suffers 
tbe punishmenT in his stead. 

Of the moral taies thus narrated, our story of the Swan- 
children is the seventh ; but since it is not one of those borrowed 
from the Oriental ' Sintipas,' where are we to look for tbe traces 
of its origin ? In form, in contents, in gênerai tone, it fits in 
admirably with the Oriental setting in which it is found imbedded, 
but no Eastern prototype of the taie has thus far been pointed 
out. On the other hand. the legend has been believed to belong 
peculiarly to the région of Lorraine {^Loheiigrin being in fact, a 
variation of the German Loikringeti}, and this view issupported 
by M. Gaston Paris, who. in the article already referred to, 
présents as a reason for his opinion the considération that the 
story of the Swans is more simply and logicalîy narrated than 
the other taies of the collection, a fact which would seem to 
show that it bad not been subj;ct to the many altérations inci- 
dental to a séries of migrations. It niay also be borne in mind 
that the swan figures somewhat conspicuously in the mythology 
of the Northern peoples, the Valbyrias, who may be called tbe 
fays of the Scandinavians. appearing in the day-time in the 
form of swans, and one of their number bearing the name of 
Svankvita, ' Swan-wbite.' 

2. Whatever may bave been the ultimate origin of the legend, 
it found its way into the Frencb written vernacular through the 
translation of tbe ' Dolopothos ' into octosyllabic verse which 
was made in the sanie century by the poet Herbert.' Tbe 
Story of the White Swans, as told by Jean de Haute Seille, is 
hère faithfully reproduced, but naturally with tbe addition of 
many poetical embellishmenls, which, though interesting in 
themselves, there is hère no occasion to dwell upon. 



vi NAISSAXCE DU CHEVALIER AC CYGNE. 

3. Closely related to thèse two rédactions, but perhaps not 
directly derived from either of theni, is thestory of the so-called 
Naissance du Chevalier au Cygne. Iii th's poem the characters 
are for the iîrat tinie given individual names and the semblance 
of an historical setting. The scènes are considerably amphfied, 
in order to lend an air of reality and local color, and various 
épisodes are inserted which are more or less outside the course 
of the original narrative. 

We are hère introduced to a certain King Lodiair, of the 
région beyond Hungary, who, while hunting loses bis way and 
cornes to a fountain, by the side of which he falls asleep. Hère 
he is discovered by a beautiful maiden, Eliouse, who shades his 
face from the sun with one of ber long sleeves. Awakened by 
this movement, Lothair is at once enamoured of her beauty, 
and revealing to her that he is a king, he oflers her his band 
and crown. In accepting, she predicts that their descendants will 
furnish a king to the Orient. Her children, each with a magie 
necklace, will consist of six sons and a daughter at one birth, 
which will cost the mother her life. On their appearauce at the 
royal castle, the queen-mother, Matrosilie, opposes the niarriage, 
but the king persists and the nuptials are celebrated with great 
splendor. A few months later, Lothair's dominions are invaded 
by a Pagan king, Gordoce of Pâlie, whoni it is necessary to 
repel. During the absence of Lothair on this mission, Eliouse 
(fatally to herself as predicted) gives birth to the seven children. 
Matrosilie conceals them in two baskets and orders her ser\'ant, 
Monicier, to abandon them in the forest. He leaves the baskets 
humanejy outside the window of a bermit, who, with his sister, 
cares for the children. The queen-mother sends word to the 
king that his wife has borne bim seven serpents which ha\'e 
bitten her to death and flown away through the air. In sorrow 
the king founds to her memory a monastery, with daiiy distri- 
bution of bread to the poor, Seven years later, Rudemart, a 
messenger of the king, chances to seek shelter at the hermitage, 
where he is struck by the sight of the children with their necklaces, 
and on his return relates to the queen-mother what he has seen. 
He îs at once sent back for the necklaces, which he cuts off with 
sharp scissors, as the children He asleep in bed ; but the httie 

firl is safely covered up and escapes détection. The six boys 
ecome swans and fly away to the fish-pond in the royal domain. 
The king, seeing them ihere, gives orders that tbey are not to 
be molested, but his nephew Plantoul, who knows nothing of 
this injunction, tries to shoot one of them for the king, to whom 
he brings word of his failure. Lothair, enraged, throws at Plan- 
toul a gold basin, which is broken, and to supply the gold to 
repair it, the queen-mother gives to the goldsmith one of the 
six necklaces. — The hermit, grieving at the loss of the children. 



NAISSANCE nu CHEVALIER AU CYGNE. vii 

décides that he ought not longer lo expose the sister to like 
périls, and sends her forth to make her way to the dty, where 
he hopes she may find protectors. In time she is directed by a 
good woman to the king's monastery to ask for bread. This 
she takes to the pond to nioisten it, wliere she recognîzea her 
brothers and gives them a portion of her food. The king's 
senescha], following her thither with attempls at familiarity, ia 
driven away by the awans, and carries the strange account to 
Lothaîr. The king himself in tum foUows the girl and questions 
her, when her story of the seven children and their necklaces 
discloses the perfidy of the queen-mother, who confesses, 
receives pardon, and restores the five necklaces, whereupon five 
of the swans recover their hunian form, while the sixth is left 
disconsolate. The five boys are armed knights and go to seek 
their fortunes in the world; but oiie of them, the Knight of the 
Swan, is unwilling to leave his spell-bound brother behJnd, and 
setting out on their voyage together, the Swan towing the 
knight in his bark, they arrive aifter sixty days at the city of 
Nimwegen. 

In the above version we note several characteristic variations 
from thatof the ' Dolopathos.' The youth is hère a king. His 
bride is no longer represented as a iày — aithough the word slips 
once into thetext as if by inadvertance (v, 1635). She loses her 
lifè in giving birth to the children, which relieves the narrative 
of the extrême cruelty of the previous story and makes it easy 
for the king to pardon his mother's offense, when ail his children 
but one are at iasE restored to him. Indeed, the son's duty of 
filial dévotion is especïally eniphasized hère : 

S'une autre eùst çou fait, sers cors eu fust honis, 
Mais por çou qu'est sa mère, ne l'en sera ja pis. 
In this sensé, the change may be regarded as an .improvement, 
aithough it at once removes the story from its connection with 
the extensive cycle whose distinctive feature is the persécution 
of féminine innocence. The children, moreover, are in this 
version first transformed into swans by the mère loss of their 
necklaces, while in the former, having availed theniselves of the 
magie power of the necklaces to transform them into swans, they 
are unable, when deprived of thèse, to break the spell and résume 
their former condirion — which is e\'idently the more primitiie 
form of the enchantment. Again, the failure of the sister to 
change herself into a swan and fly away with her brothers, which 
nécessitâtes her being sent off by the hermit later, alone and un- 
friended, seems clearly to be a perverted and unnatural feature of 



viii NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 

the taie. Another iiicidental feature of the ' Dolopathos ' version, 
however, has been retained, which might readily hâve been so 
altered as to aid in preserving the veiisimîlitude of tbe new con- 
ditions developed in the chanson, naniely, the perïod inten'enirig 
bet^veen the birth of the children and their discovery in the 
forest might hâve been extended froni seven years to an indefi- 
nite number — the later prose version makes it grans tans (cf. p. 
96, 1. 41) — whereby the attentions of the king's seneschal to the 
sister and the readiness of the brothers to receive the order of 
knighthood, woutd not hâve called for the reader's indulgent 
allowances. 

4. We corne now to the weîl-known form of the ' Chevalier au 
Cygne' as published by Hippeau in 1874,* to which are allied 
most of the versions of the story occurring in German, English, 
Italian and Spanish. It will be unnecessary to offer hère an 
analysis of this important version, since an inedited prose trans- 
lation ajid abridgment of it, scarcdy longer than an analysis — 
the author says 1 t'ai cmimettchie sans rime pour l'estore avoir 
filus a abregier — is published at the end of the présent volume. 
This rédaction is noteworthy for suppressing the meeting of the 
king and the fay beside the fountain and for postponîng the 
prédiction of the future greatness of their progeny ; in place of 
this introduction is substituted a discussion between a king and 
his queen as to the possibility of a woman innocently giving 
birth to twins, which the childless queen, in virtuous jealousy of 
a happy mother of twins whom the king regrettingly points out 
to her, strenuously dénies. Later she herself beconies the 
mother of seven sons at a birth, whereupon she Is taunted and 
persecuted by her wicked mother-in-law, who persuades the 
king, as in the 'Dolopathos' version, that his wife has given 
birth to seven puppies. The nanies of the characters are hère 
changed throughout, Lothaîr being replaced by Oriant (is "/>? 
roi Oriant" possibly the écho of "un roi d' Orient"}'), Eliouse 
by Beairis, Matrosilie by Matabrune, Monicier by Marcon, 
Rudemart by Malquerre, while the Chevalier au Cygne, who is 
not otherwise designated in the preceding version, receîves the 
Qame of Elie,'' and he it is who escapes without the loss of his 
talisman, becomes the champion of his condemned mother, the 

SLaChansoDdu Chevalier nu Cygne <t de Godcfroj' de Bouillon, in SvD, i:hei Aubry. 
Pkris. I s 74 .—Deuxième pariie : GudefrnJd de Buulllon, Episode des Ch^iifs, Paris, 1S77. 



A'A/SSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. ix 

exposer of his wicked grandniother, the suppresser of a revolt 
which she înstigates, the successor of his father Oriant, and the 
hero of various exploits, ail before his arrivai in the mysterious 
bark at Nimwegen. 

5. Our attention is next claimed by a carefully prepared com- 
posite rédaction of the two preceding versions, preserved in a 
nianuscript of the Arsenal Library at Paris. It begins with a 
narrative reproducing very faithftitjy, for the first twelve or 
thirteen hundred verses, the text of the 'Naissance' version; 
and from this manuscript are derived the variants accompany- 
îng the eariy portion of the présent édition, Apart from the 
ordinary verbal déviations, the scribe has contented himself with 
the substitution of the name of Orianl for that oi Lotaire up to 
the point where the former version is fully merged into the 
latter, and the story is continued in accordance with the Elie 
version. In the few cases where the name Lotaire occurs in the 
cœsura, thus precluding the substitution for it of a word of 
masculine termination, the difUculty is avoided by slightly 
changing the structure of the sentence, as will be later pointed 
out. Another individual instance of substitution is of rather 
striking interest. Contraryto thestatement of Pigeonneau, who 
speaks of la mire du roi que le poème ne 7iomme pas (' Cycle 
de la Croisade,' p. 127), the name of Lothair's mother, Mairosi- 
lie, is mentioned a single rime in the ' Naissance ' version, and 
then in the assonance {Jo vos lairai ma mère, dame Matrosilie, 
V. 713). Being already aware of Pigeonneau's remark, and 
having discovered hère what appeared to be the name of the 
queen-mother, although ïts isolated occurrence and unfaniiliar 
form left much rooni for suspicion as to the correctness of the 
text or of the reading, it was with no litde curiosity that, in the 
Work of colîarion, I approached the reproduction of this passage 
in the Arsenal MS-, where, if this were indeed the name of 
Lothair's mother, the difficulty in connection with substituting 
the form Malabrune would in some way hâve to be oiercome 
by the scribe. What was then the coUator's sensé of being en 
rapport with the vanîsbed hand that had penned this line over 
six hundred years before, when it was found that the expédient 
adopted for obviating the little malcncontre was to strike a com- 
promise between the two names, by writing Matabrutie! In one 
or two instances the name Lotaire also occurs in the a 
and hère the lines are so changed in each case as to end i 



S 



X NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 

Word faire. Rarely, no doubt, has a scribe incorporated so 
lengthy a passage into another work, with iione but changes so 
minute in the language of the borrowed text, 

6. Daling from about the niiddle of the fourteenth century we 
find another elaborate composite version* in which, curiously 
enough, the two introductions— the meeting with the fay and 
the discussion over the birth of twins — are neatly interwoven. ■ 
Hère the king marries the fay in the manner of the first version, 
after which occurs the discussion as to the twins. In this version 
is introduced the war against the Pagan king, but the author 
foregoes any description of it, with a view, as he says, to abridg- 
ing the story. The hermit hiniself is called EHe, and in turn 
gives this name to his protégé. Matabrune's servitor discovers 
the children who had been exposed in the wood, and learns 
from the hermit their history. When the goldsmith receives 
the necklaces, he melts only one in the crucible and the meta] 
multiplies in so wonderful a manner that he has enough to make 
two goblets. From this he suspects some mystery, and careful- 
ly préserves the other five necklaces, The story proceeds as 
before, excepting that hère, after Ehe has been for some time 
king, his brother the swan, without any prémonition, calls for 
him on the river-bank with his bark, and Elie, bidding farewell 
to his kingdom, repairs to Nimwegen, there to redress the wrong 
of the Duchess of Bouillon. 

Thus fâr our attention has been confined to the various forms 
which the legend has assumed in France, and it wîll not be 
possible to follow in détail the numerous transformations it has 
undergone in other countrîes. In Germany the legend is con- 
nected with the distinguiahed names of Wolfram von Eschen- 
bach and Conrad von Wiirzburg. English versions are given 
in an alliterative poem of 370 verses enritled Romance ùf the 
Ckevalere Assigne, and in a work of forty-three chapters called 
Helyas, Knigkt of tke Swan. In Italy the story appears under 
the title of Hystoria délia Regina Stella e de Matiabruna ; s 
Spain has the legend incorporated at great length in the Gran 
Conquista de Ultramar -j^^ while Iceland has her Saga of Helis< 
Knigkt 0/ tke Swan. 




NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. xi 

Even while unwillingly passing thèse interesting and widely 
diffused versions with a mère mention, it may seem especially 
in place to consider briefly the forms in which the legend has 
been rendered almost universally current among the présent 
génération of readers, in the Fairy Taies of the Brothers Grimm 
and of Hans Christian Andersen. 

As told by Grimm, the story is in some respects one of the 
most interesting of the versions that hâve come down to us, in- 
asmuch as having been gathered from popular tradition within 
the présent century, it still présents certain features which appear 
to carry us back in a vague way to peculiarities of the Dolo- 
paihos and Naissance versions that hâve not been preserved in 
any of the other rédactions. 

In Grimm*s taie we hâve a king astray in the forest in pursuit 
of a stag. There he comes upon an oîd woman who promises 
to direct him out of the forest, on condition that he marries her 
daughter, who is peerless in beauty. He consents, his bride 
mounts behind him, and he takes her to his castle and marries 
her. — By his first wife, the king has had seven children, six 
sons and a daughter. Fearing that their step-mother may ill- 
treat them, he conceals them in a castle in the heart of the 
forest, the path to which is so obscure that the king himself 
requires a lairy due, in order to make his way thithcr. Dut his 
new queen discovers the secret, and niakes for the children six 
magie shirts. One day while the king is away on the chase, 
the queen goes to the hidden castle and puts the shirts on the 
chJdren, whereupon they immediately become swans, ail ex- 
cept the little girl, who had not made her appearance. The 
next day the king goes to the castle, and finds only the 
daughter. She tells him how she has seen her brothers changed 
into swans and how they hâve flown away over the trees. Fear- 
ing the same fate for the girl, the king' tries to take her away 
with him, but shè has such a dread of her stepmother that she 
begs to be left one more night in the forest. That same night 
she escapes from the castle, and going in quest of her brothers, 
finds a cabin containing six little beds. Towards morning six 
swans fly in at the Windows. They begin to breathe on each 
other and in the act their plumage is turned into magie shirts. 
The sister recognizes her brothers and asks them what she can 
do to deliver them. They reply : by remaining six years 
without speaking or laughing, and by weaving them meanwhile 
six new shirts out of daisies. Their brief respite has now 
expired, and they résume the shape of swans and fly away. 
The sister begins the task. One day the king of that country 
and his huntsmen pass that way, and espy her in her tower. 
She refuses to answer their questions, but to appease them 



xii NA/SSAXCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 

throws them first her golden necklace, then her belt, gartere, 
ïJl, in fact, but her chemise. But the king will not be 
satisfied; he finds her so beautiful that he throws bis mantle 
about her and carries her off to bis palace, where he marries 
her. But the king bas an evil mother, and when the queen 
eives birth to her first-born child, the grandmother removes the 
babe while ils mother sleeps and smearing the latter's mouth 
with blood accuses her to the king of having eaten her own 
child. The king will not believe this, but when the second 
child disappears in the same suspicions manner, and the mother, 
being mute, cannot exculpate herself, the king is no longer able 
to doubt, ajid the queen is condemned to death. But the six 
shirts at which she bas been so long working are nearly finished, 
and as she is led to the stake, the six swans come flying down 
to her, and receiving their six shirts are at once transformed. 
Now the young queen is free to défend herself, and the wicked 
grandmother expiâtes her crLme at the same stake. The king 
and queen live long and happily wîth their six brothers, and 
with three children who are born to them. 

We bave hère two of the prominent features of the framework 
of the Doîopalhos, viz., the scheming of the second wife to harm 
the children of the first, and the partial success of the attempt 
through the prolonged silence that bas been imposed on the 
innocent victim. But it is intcresting to note that whereas thèse 
features belong only to the setting of the stories in the Seven 
Wise Masters, they hâve hère been incorporated into what, in 
the Dolopatho:, was one of the subordinate taies. 

The version given us by Hans Andersen îs only like a distant 
écho of the taie we bave been tracing, yet it beats unmistakable 
évidence of having a conimon origin with it. Il is called the 
While Swans, and fills some fifty duodecimo pages. 

In Andersen the king is represented as having had by his first 
wil'e twelve children, eleven sons, and a daughter, named Eliza,'" 
His second queen banisbes the daughter to a peasant's but and 
bids the boys to "fly away like'great birds without a voice." 
But the spell is not so evil as she had thought, for they turn into 
magnificent swans and take flight. At the âge of fifteen, Eliza 
is brought home again ; and the queen, seeing how beautiful she 
is, would fain bave changed her into a swan like her brothers, 
only she. durst not, for fear of the king ; so she rubs her over 
with walnut juice and leaves her bair unkempt, so that the 
father can not recognize bis daughter. Thereupon Eliza starts 
out in quest of her brothers and nieets an old woman, who tells 
her she has seen eleven swans swimming in the river, with 
golden crowns on their heads, She follows the river to the sea, 
and just as the sun is sinking, the eleven swans come flying to 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 



the shore. Their plumage disappears, and they stand before 
her, eîeven handsome princes. Recognizing their sister, they 
weave a net of willow-bark and carry her to their own enchanted 
land across the sea. There Ehza prays to hâve revealed to her 
a means of releasing them, and is wafted to the palace of the 
Fata Morgana, where the radiant fairy was quite like the old 
woman who had earlier directed her. The fairy tells her she 
must break nettles with her bare feet, for flax from which to 
piait eleven shirts of mail, and must never once speak till thèse 
are done. While she is busy al thîs task, the king of the country 
passes that way with his huntsmen, and they carry her off to 
the palace, where the king marries her with great pomp ; but 
never can he induce her to utter a word, Wlien her supply of 
nettles is exhausted she is forced to procure more by \'isiting 
the churchyard at dead of night ; there the archbishop disco\'ers 
her and accuses her to the king, who condemns her to be put to 
death ; so she is imprisoned with the bundle of nettles for her 
pillow and the shirts of mail for a coverlet. When ihe day for 
the exécution arrives, ail the shirts are finîshed excepting one 
sleeve ; and as Eliza is being led to the stake the eleven swans 
appear, over whom she quickly throws the shirts and they are 
ail transformed. But the youngest brother has a swan's wing in 
place of an arm, for a sleeve was wanting to his shirt. " Now I 
may speak," she said ; " I am innocent." So she lived for ever 
after happy with tlie king. 

II, — The Manoscripts. 
The manuscripts in which we are directly interested in con- 
nection with the présent édition, are unfortunately only two, yet 
the oldest and most important of thèse is so good as largely to 
atone for the lack of a more elaborate apparahu criticus. It is 
preserved in the National Library at Y^r^, fonds français. No. 
12558, and was described by M. Paulin Paris, in his édition of 
the Chanson (PAntiocke, as follows : " Vol. in-P parvo, sur vélin, 
de 192 feuillets, orné de miniatures et de vignettes fort précieu- 
ses, écrit vers le commencement du xiii" siècle. Relié en marro- 
quin rouge aux armes de France sur les plats, et en chiffre de 
Louis XV sur le dos. Très beau et bon manuscrit." The poem 
of the Naissance occupies the first nineteen folios together with 
the recto and a small part of the l'erso of the twentieth folio, and 
is immediately followed by the Chanson d'Antioche, with only 
an intervening miniature, depicting the arrivai of the Knight of 
the Swan in his bark at Nimwegen. The other miniature illus- 
trations of the Naissance are ail grouped synimetrically on the 
recto of the feinV/e de garde. They are seven in number: 



xiv NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 

No. I. Eliouse laying her manche over the face of the sleep- 
ing king, His horse stands at his side, and his horn is suspended 
from a neîghboring; tree ; No. 2. Lothair on horseback, Eliouse 
on her mule, followed by Samoine on horseback, as they arrive 
at the king's palace. — No. 3. The birth of the seven children : 
Matrosilie standing at the foot of Eliouse's bed, holding two 
baskets, three children in each basket and one on her arm. — 
No. 4. Monicier hanging the two baskets at the window of the 
hermit's hut.^No. 5. The six children taking flight in the form 
of swans, having beep robbed of their necklaces by Rudemart, 
who stands by the bed. — No. 6. The sister feedîng the six swans 
at the pond. — No. 7. The king transforming the swans into youths 
by restoring their necklaces. The manuscript is without rubrics. 

The second manuscript is that of the composite rédaction 
numbered 5. above (Arsenal 3139, formerly B. L. 165). M. 
Paulin Paris describes it in thèse words {loc. cit.) : " Vol. in 4° 
magno sur vélin à doubles colonnes, orné de miniatures curieuses ; 
daté de la fin de l'année 1268. Ms. précieux exécuté avec soin." 
The manuscript numbers 243 folios, and has been trimmed so 
closely by the binder as almost to clip the rubric at the top of 
folio 235, and even the uppermost line of each of the other 
remaining folios, Across the top of folio i, verso, runs the 
following rubric : 

Cest gment li rois oriâs ki fu laious le ch'r au cisne ala each' 
en le foriest z gment il sendormi sor li riu dune fontaine z gment 
.1. demisele le troua dormât ki li mîst se mai deuât se uiaire p" 
le solel. z puis leut il a feme si comme li hvres îe deuisera. — 
Below this rubric a double miniature extends across the page, 
representing at the left the king on horseback, blowing his horn 
and accompanied by his dogs; at the right, the king lies asleep 
and the damsel is ^preading her manche over his face. — Across 
the top of folio 9, veno, runs the rubric r Cest ësi 9 li mère le 
ch'r au cisne se dehura des .vii. enfans z gment matabrune li taie 
les ëfas les enuoia p" noier par main en le foriest. — Under the 
fourth line of 9'' is a miniature representing the queen with her 
new-born babes, and Matabrune handing one of them over to 
an attendant. — Folio 27, verso, across the top : Cest ensi cô li 
chevaliers le cisne entra ou batiel z que li cisnes lamena a ni- 
maie et q'I enprist le batail pi" le ueue dame ducoise de buiilon. 
Enuiers Renier le sesne de saissoigne. — Across the same page 



j 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. xv 

is a miniature showin^ the knight in armor, with his shield (a 
red cross on a field argent) suspended from the mast of his 
boat, which is drawn by the swan, arriving at land and welcomed 
by the emperor, the duchess and attendants. 



■CE EST DE LA NAISSENCE .1. CHEVALIER VAILLANT. 
LE CHEVALIER LE CISNE, QUI DEX PAR AMA TANT. 



OEGNOR, or m'escotés, por Deu et por son r 
*~^ Par itel coiivenent Dex vos face pardon, 
Li rois de sainte glore, qui par anontion 
Vint en la sainte dame qui Marie ot a non. 
Jou vos wel conmencier une bone chançon, 
L'estorie en fut trovee e! mostler S. Fagon, 
Tôt droit en Rainscevals, si com oi avon, 
Par dedans une aumaire u les livres met on ; 
La l'avoit mise uns abes qui molt estoit preudon 
Cil le prist a Nimaie, si com lisant trueve on. 
Del Chevalier le Cisne dirai la nontion, 
De lui et de son père, Lotaires ot a non, 
Confaitement il vinrent et par quele raison, 
El de quel terre il furent et de quel région. 
Par defors Hungerie, si com lisant trovon, 
Marcissoit uns roiames qui ert et grans et Ions, 
Si le tenoit uns rois qui molt par fu preudon : 
Roi Phelipe l'apelent tôt cil de son roion. 
Feme ot sage et cortoîse et de bêle façon ; 
Et saciés par verte, si n'en dote nus hom, 
Ke de bone semence bon fruit en atent on, 
Li rois jut a sa feme par bone entention 
Et engenra .i. fil qui molt par fu preudon ; 
Tant le porta la dame que Damedeu fu bon. 
Et quant vint li termines de naisire l'enfançon. 
Plus bêle créature ne vit onques nus hon. 
Al mostier le portèrent par bone entention, 
Illuec le badza uns evesques Simon, 
Ens el non de baptesme Lotaires ot a non. 
L'enfes crut et amende plus c'autres enfançon ; 
Ce fu drois, qu'il estoit de bone estration. 



! NAISSANCE DU CHEFALfER AU cyCNE. 

OEGNOR, or m'escoutés, por Deu le raemant, 

'^ Si vos dirai cançon bien faite et avenant, 

Ce est de la naissence .i. chevalier vaillant, 
35 Le Chevalier le Cisne, qui Dex par ama tant 

K'il fu a son service maint jor a son vivant. 

De lui et de son père, de son aiol avant, 

Vos dironnies l'estorîe, saciés a esciant. 

Phelipes ot a non, qui moit par fu va;llant ; 
40 Ses fiux ot non Lotaîres, qui molt fu avenant. 

L'enfes crut et amende, et molt par fu saçant : 

Molt par fu bels et sages ; quant avoit .xii, ans 

D'eskiés sot et de tables et d'autres estrumans : 

Bien savoit cevalcier avoec les bohordans. 
45 Molt en fu liés li pères, c'est drois, de ses enfans. 

Maladie le prist: quant ce vint a son tans 

Ke morir li convint, ce fu damages grans ; 

Le roi ensevelirent si home et si seijant, 

Enterrés fu le jor, si ot dolor molt grant. 
50 Grant duel i démenèrent sa feme et si parant, 

Molt furent deceii de segnor bel et gant ; 

Mais encor raront boin, se Deu vient a talant. 

Quant li deus fu remês de cel enterremant, 

Lotaires a parlé a sen consellement ; 
55 Asseiirer se fait de trestote sa gent, 

Et de tos les barons a pris le saîrement 

Ki son père servaient a son conmandement ; 

Sauve l'onor sa mère, que de rien n'i mesprent. 

Li vallés duit sa terre, si se fist hautement 
60 Coroner, a ses homes faire asseurement. 

Tôt çou que ses père ot tint il entirement, 

Aine n'en laissa avoir plain pié estrange gent, 

Se il ne lor dona molt amiablement. 

Bien sot tenir sa terre et amer france gent ; 
65 Ses amis fait de cels qui furent si parent, 

Frans homes a assis garder son tenement ; 

Onques .sers n'aproisma a son consellement, 

N'ainc ne fist a franc home nul deseritement, 

A veve ne a orfene ne a petit enfant. 

re tenir si fiât droit iugement— 65 fiai— 66 
losengier félon ne souduiant— 69 -.l'aiiling. 



J 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 

o Ai" OLT tint en pais sa terre, c'ainc ni ot enconbrier, 

N'ainques n'ala a niarce o son voisin plaidier ; 
Si voisin le sentoient et orgellos et fier, 
Molt tint en pais sa terre, molt l'orent li sien chier. 
A un jor prist ses ciens s'ala el bois chacier, 
75 Chevaliers maine o lui qui ierent si maisnier. 
Et en haute forest fait il ses rois chachier ; 
Après les rois s'en vont H chien et li bernier 
Et al renc d'autre part ierent li liemier, 
Tant ont aie terkant for voie et for sentier 
80 K'il ont levé .i. cerf" si grant comme aversier ; ' 

.XIIII. brances ot en son son cervelier ; 
Il le chacent a force par abai de lévrier. 
De chiens i ot .ii. niuetes, nel porent detrier ; 
Ne pueent tant haper ne mordre ne pincier 
85 Ne li arcier tant traire as ars de cor manier 
Ne tôt li veneor de lor espius lanchier, 
K'il onques le peiiscent verser ne trebucier. 
As rois en est venus, outre saut de legier ; 
Ne crient mais veneor, fors est de lor dangier. 
90 Fuit s'ent si lonc qu'il n'ot mais nul cien abaier : 
Qui caut ? quant perdus est n'i a nul recovrier. 
Rois Lotaires seoit sor .i. ceval corsier, 
Ki le cerf porsivoit, en sa main .i. espier. 
Tant le porsiut a force que vint a l'anuitier ; 
95 Tos se fu oubliés por la bisse chacier 
Ne ne sot u il fu ne ne sot repairier, 
Ne maison ne voit nule u il puist herbergier. 
El bois se met ariere desos .i. fou plenier, 
La prist herbergerie quant il dut anuitier. 
100 Le frain oste au ceval, laist li paistre l'erbier, 
Et il ie paist molt bien, car il en ot mestier; 
Ne dormi aine Lotaires, ains se prist a vellier. 
Son espiel et son cor et s'espee d'acier. 
Tôt a mis dalés lui, car il en ot mestier 
J05 Por leu et por ferain u por autre aversier, 

Ke il le truise prest por lui com hom aidier. 
70 A grant çais tint sa titre aine — 71 a voissin en marce por plaid'r 
— ji Car si uoissin le sieruêt — 73 En pais tenoit — 76 fait grois cariier — 
77 le groi vont . . . biesier — 79 N fort voie et for— 81 som le — 82 abai 
par hucier — 84 Nel porent ... ne poindre ne — 88 grois est venus si 
saut sus— 90 que not kien abaiier — 93 Rois oriaiis-r93 puig — 55 A'Tost 

A T9 — q6 Ne savoit ... ne sen sp* '"" loin» nBcir» 5 VnrWr — im il i 

p. — 102 dormi pas li rois — 104 c 
praist A' se i! en a luestier. 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE, 



A S' 



l SSÉS pensa H rois com hom qui seus estoit ; 
^ Sou ceval garde près qui volentiers paisoit, 

S'espee et son espiel u il molt se fioit. 

Li nuis passa issi desci que le jor voit, 

Adont ne li caut plus en quel païs il soit ; 

Met ta selle et son frain si cevalce a esploit, 

Retorner quide ariere, venir a son destroit. 

Trespasse bos et landes, ne troeve qui l'anoit ; 

Il n'ot cien ne abai, bore ne casiel ne voit. 

La caure leva grans qui forment l'agrevoit ; 

Devers .i. mont s'en va dont il très bien verroit 

.X, liues tôt entor, se sor le mont pooit ; 

Ses cevals lase molt, car travelliés estoit. 

Il estoit miedis et la ca.ure anuioit 

Et lui et son ceva! ; li rois nient n'en pooit. i'' 

Au pié de la montaigne uns bels caisnes seoit, 

Grans estoit et foilîus et grant ombre faisoit; 

Bien peiissent .Ix. chevalier sans destroit 

Seoir desous en l'ombre faire lor esbanoit, 

Et si ot un praiel ki tostans florisoit ; 

Il voit et l'arbre et l'ombre, l'ore soëf ventoit. 

Cil desceni del ceval qui repos desiroit, 

Le frain este et la selle au ceval qui suoit ; 

Et li cevals se witre, car sa nature estoit, 

Dont saut sus et paist l'erbe qui soëf li flairoit. 

Rois Lotaires s'en va a la fontaine droit 

Qui devers Oriant son sorgon enveoit. 

A fontaine estoit bêle et clere et delitouse ; 
' Al fons avoit gravele qui n'ert pas anuiouse, 

Onques Tigris n'en ot nule tant presciouse. 

Cil fluns Tigris coroit sor terre gravillouse, 

La gravele estoit d'or sel quierent gens wisose ; 

Mais iceste fontaine si est tant gracieuse, 
140 II n'a gravele al fons ne soit molt vertuouse ; 
110 Lanuit passa issi tant qu£ il le ior voit — m caut puU — 112 Mist 
son frain j sa siele — 1 14 bos 7 haies ne trueue ki le uoit — 1 16 li greuoit 
— 117 Droit u's le — 118 .X. liues enuirô se sus môter pooit — 119 ki t. — 
120 Ja . . . caure môtoit — 121 wanlinjp—123 biel onbre — 124 Bien- i 
peussent sir. — 125 7 iestre desous lonbre . . . estauoir — ^127 li uês souef 
— iji ki ml't souef— 133 Ki droit viers . . . ëuoioit— 134 U— 136 N 
Onques tajïus . . . A nule si — 137 tagus— 138 en iert dor . . . gent ou- 
souse — 139 A" si est tant grauillouse A par est si grasiouse — 140 A'' 






L 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE, 5 

Diamans et metistes qui force ont mervellouse, 
Topaces, electories, qui tant est gentius cose — 
Toutes sont teles pieres qui celé aige ot enclose : 
N'i a nule entaillie ne nule imaginouse. 

145 Por çou furent la mises, que nus qui boire en ouse, 
Ja tant n'ert travelliés que sa cars ne repose ; 
De giste ne de fièvre n'ert ja acoisonouse. 
S*est hom qui eiie ait la maie erite couse, 
S'en front let de celé aiguë qui est tantbone couse, 

150 Sempres sera garis, ja n'ert tant angoissouse. 

A s'en vait rois Lotaires qui'st de bon escient. 
Al riu levé ses mains et son vis ensement ; 

Grant mestier en avoit car tôt l'avoit sullent. 

Adont lava sa bouce qui de halle li fent, 
155 Et despoilla sa cote et vint sor Terbe al vent ; 

La s*est couciés a terre sor l'erbe verdoiant. 

Et son cor et s*espee et son espiel devant. 

La s'endort si com hom qui le laste avoit grant : 

La nuit qui passée ert n'avoit dormi niant. 
160 Ez vos une pucele cortoise et avenant, 

De la grande montaigne vint illuec descendant. 

Ne sai que sa biauté vos alaisse contant ; 

Bêle estoit et bien faite et de parage grant, 

Et son manoir avoit ens el mont la devant, 
165 Et puceles laiens por faire son conmant ; 

Es cavernes del mont la ot abitement. 2* 

Venue en est aval el pre esbanoiant ; 

Voit le roi la gésir s'esgarde son sanblant. 

Si a coisi Tespee et le cor d'olifant 
170 Et l'espiel qui bons ert, noëlés a argant : 

Bien li sanble qu'il fust del parage vaillant. 

Souavet marce l'erbe, ne va mie noisant ; 

Voit le rai del soleil sor le vis descendant, 

Poise li que li halles li va son vis ardant 
175 (Neporquant hom halle, jel tieng a avenant). 

141 yVne A meture [?] — A/ter 141 A inserts : Rubins 7 esmeraudes 7 
iaspes kist goutose — 143 Trestout st' gentil pieres ki ce! aige a en- 
closët — 144 nesune entalle — 147 o cuisenosse — 148 Ne ia naura n9 hom 
sa car si de goutosse — 149 Sil uicnt a la fontaine ki si est gloriosse — 
150 ne soit garie ... si a — 151 va oriens — 153 le cors auoit suslewt — 154 
del harle — 155 despoulle s. c. 7 v. sous larbre — 156 sous — 158 ki laste 
— 161 la haute — 166 mont auoit — 169 Voit le ceval corsu — 171 kil ert — 
173 sour sô. 



L"?, 



i NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 

Sa malice qu'il avoit a s'espaulle pendant 
Li estent sor le vis por le soleil raiant, 
Puis se retrait ariere vers le ruisel corani : 
Ne vaut pas quivriier le chevalier vaillant ; 
i8o Tant aient qu'a dormi, puis li vînt de devant. 
OTAIRES a'esperi si rejeta ia mance: 

" dist il, " rois del ciel, donés moi hui quaance, 
Longement ai esté en cest bos en esrance ; 
Encor sui jo assez, ce me sanble, en balance." 
185 Saine soi de la crois u il a grant tiance 
Et puis reclainnie Deu u il a sa créance ; 
Regarde la pucele, n'avoit si beie en France, 
" Pucele, si corn Dex vos fist a sa sanblance, 
Si garde il vo cors et vo grant honerance ; 
190 Ce vos vient de grant cuer et de grant sapiance 
Que vos m'avés ci faite et aise et aombrance." 
" Sire," dist la pucele, " bien sanblés de vaillance. 
Mais ço wel jo savoir, par quele mesprisance 
Entrastes en mon bos ; ene fu çou enfance ? 
Î95 J'^n porrai, se jo woel, tnolt tost avoir venjance ; 
Mi centisme arai tost a «scu et a lance. 
Se je trovoie en vos ranprosne ne beubance. 
Ma terre est bien gardée si a grant porveance ; 
Jo ai homes assez qui sont de grant vaillance." 
aoo Lotaires li respont par grant humeliance ; 
" Dame, com il aroît en vos plus d'onerance 
Et valor et bonté, et tant plus de soufrance 
Troverai jo en vos, jo i ai grant fiance. 
1er porsivi .i. cerf tote jor par enfance, 
205 Grant et fort et ramu de .xiîii.ime brance ; 
Jel sivi jusc'al vespre si que par anuiance 
Ne m'en seuc retorner, ains fui en grant balance, 
Ke ors, leu u lion nen presiscent venjance 
De moi et de ma beste ', ce fust grant destorbance. 
210 Tote nuit fui el bois, l'espiel tinc par le mance; 
176 pendaiidanl — 177 sour sô — lyS Puis si se traisl— 179 uiolt p. 
cuuriier^iSo cait dormit puis si li uiêt — 181 puis sX senti la^iSa caâce 
—184 coumest uis en balances — 185 u toute est sesperance. — 189 Sire 
gart i. V. c. 7 uous doinst ounourâce — 190 de hautece j — 195 puis bien 
. . . auoir ml't tost — 196 escs 7 a lances — 197 reproce ne — 19S A' A 
•■ — e A garnie — 199 ê ma poisancc— 201 Dame si 9 il a — 202 ualor j 
1..;^= -,„. .,™.^ . •„,.. , ai f^joj jou _ _ _ toute [or — ^206 iuske al 
ce — 207 soc— 209 u de . . . gr"" 



D1 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 7 

Et mes cevals paisoît herbe et foille en la brance. 2^ 

Quant Dex dona le jor et je vî l'aube blance, 
Si restrains mon ceval si fui mains en dotance ; 
Montai por cevalcier, aler a connissance. 
[5 Ne sftî quel part je sui, ne ne quïer pas beubance ; 
Metés moi al chemin, pucele de vaillance. 
Si porterai de vos bone novele en France." 

"\AMOISIALS, al respondre vos tieng auques a sage, 
li sanble que ne dites ne orguel ne oltrage ; 
220 Et nonporquant, amis, nom es moi vo parage. 
Li miens père fu rois et de grani vasselage, 
.IX. cités m'a laisie quites en iretage ; 
De .1. castelsaijo le segnorage, 
Et quanqu'il i apent vient tôt a mon servage, 
225 Et voiler et majeur tôt rendent treuage." 
Li danzels li respont qui fu de bon curage : 
" Damoisele, je sui d'un molt lontaïn manage. 
En cest bois ving chacier, si me torne a folage 
Quant ersoir me perdirent mi home en cest boscage." 
230 " Amis," dist la pucele, " bien sanble a vo corage 
Que vos estes fraiis boni et de vaillant lînage. 
Avés encore prise feme par mariage 
U -amie esgardee d'aucun roial parage, 
Que vos welliés avoir a oissor vostre eage, 
235 Dont vos aies enfans noris par segnorage ? " 
" Naje, voir, damoisele, onques n'en oc corage: 
Jo nen eue onques feme, n'entendi a tel rage. 
En ciens et en oisiaus ai eii mon usage ; 
Et quant mestiers nie fu si refis vaselage, 
240 Et s'al gardé ma terre c'on ne m'en fist damage, 
"puis qu'avons conmencié ci de feme a parler. 

Se vos n'aviés ami, vaurieme nos amer: 
Por vo valor qui'st grans vos vaurai honorer 
Et tenir loiaunient a moillier et a per, 
345 Et de toute ma terre ferai dame clamer ; 
ïii ierbefuelle — 212 uic — A/ter 3\n A inscris: Mais encor sui entres 
en grenor furtioiài:e—3i5pa[t alertant ai de maiskeâce — 11^ dites ili^s- 
rot ne nul — 235 7 iiigeur7 maiour — ii6-a8 Jtianling in A, w/iuh inscris : 
Ases ai signorie pucielle france 7 sage — aaq Mais kiersoïr — 131 soiies 
— 13^5 Dont eussies -I inscris : Ki lenist ap's ve urêgranl ireiaKC — Ï36 
ni ai pas mô usage — 237 Neuc encore onques — 138 iV ai use ma eage — 
340 Si ai — 342 naues ami uoriesme — 243 quest — 144 oisor — 245 faire. 



i 



8 NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 

Et les enfans qu'avrons vaurai bien ireter." 
Et respont H puceie : " Bien le voel creanter, 
Çou que vos avés dit ne fait a refuser ; 
Mais or vos plaise .i. poi de mes dis escoter : 

250 Se me prendés a feme, por voir vos puis conter, 
Vostre linages ert espandus outre mer 
Et jusqu'en Orient le verra on raiiner." 
" C'est çou," ce dist li rois, " que tant puis désirer." 
" Escoute encore, rois, ai m'oras d'el parler: 

255 En la première nuit après notre espouser, 
Que vauras vraiement a ma car déliter, 
Jo te di par verte loiaument sans fauser 
Que tu de .vii. enfans me feras encarger : 
Li .vi. en ierent malle, et puceie a vis cler 

a6o lert li sietismes enfes, çou ne puet trespasser. 
Lasse ! moi, j'en morrai de ces enfans porter. 
Et quel talens me prent que jo m'en doie aler 
La c il m'estavra de tele mort pener, 
Mais que teux destinée doit parmi moi passer ? 

265 Et m'estuet travellîer et tel mort endurer 
Por le linage acoistre qui ira outre mer, 
Et qui la se fera segnor et roi clamer. 
Encor te vaurai jo autre cose conter i 
Cascuns de ces enfans aura cisne d'or cler 

270 El col d'une caaine que bien porra mostrer ; 
A tôt ço naistront il, jel vos di sans doter. 
Conmandés les enfans par grant cure a garder ; 
Quel part que vos soies, u en terre u en mer 
U en pais u en guerre, vos en estuet pener." 



275 



/~\R se teut la puceie quant ot dit son talent. 
^-^ Rois Lotaires oî molt bien tôt son convent. 



Mais mervelle li sanble de cel a 
Comment tôt ço poroit venir entièrement. 
11 esgarde celi qui tôt son cuer esprent, 
280 Promet li et otroie a amer loialment ; 
248neuel iou de ueer— 249 plaist— 251 Nostres 1. e 
régner — 253 Cest cosse disl I. r. que ie ml't puis amer- 
—256 uoras gire a moi— 257 loiaumèt par urete— 25E 
erent fil 7 p. au — 260 t'stornr — 361-264 wanting—^bk 
uerai — 269 cais e. a. signe — 270 col .i. caine ki— 271 nais 
d. s, fauser — 274 a grant cure g. — A/ter 274 A imerls : 
ne faites a duel ueres torner— 275 ki 01—276 Li rois oriii 
boinemêt — 227 tel — 228 c'rtainemet— 280 N Permet A o. 



estendus— 252 
■255 souper [?] 
enfanter — 259 



J 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 



Len 



cluie 



a gent, 



Après l'espousera com rois segnerilment. 
* De l'esrer s'aparellent tost er isnelement. 

La pucele Elioxe apela .i. sergent, 
285 Samonie, sa pucele, qui'st de bon escient : 

"Jo woel a vos parler, ça venés erranment." 

Celé ist de la montaigne lost et isnelement: 

"Je sui ci, damoisele, dites vostre talent." 

" Samonie, enselés moi de rice afeutrement 
290 Ma blance mule isnele, et met le frain d'argent; 

Le poitral qui est d'or et fais iiiolt ricemenl 

Li laciés a la sele qui est d'iToire blanc ; 

Gardés que soit ferrée et deriere et devant. 

Et soient tôt li fer u d'or fin u d'argent, 
295 Mes escrins, mes forgiés, por porter ensement ; 

Et metés i des reubes .vii. paire ensement, 

El mes aornemens que vos tenés sovent ; 

Si faiteq .i. soumîer del palefroi ferrent. 

Vos meïsme en prendés tôt a vostre talent." 
300 Samonie, la pucele. ot molt bien et entent 

Tôt le voloir sa dame et son conmandement ; a'' 

Revint a la montaigne, fist aparellement 

Molt rice a oes sa dame, a son oes ensement. 

Prcnt .i. frain el trésor ovré d'or et d'argent, 
305 Li poitrals est d'or fin alumês d'or luisent, 

La siele est si vaiUans que .iiij. Venissent 

Ne l'esligascent mie de quanqu'il ont vaillant. 

Li arçon et les alves sont d'un os d'olifant : 

I^ soussiele en estoit d'un paile escarimant, 
310 Dusqu'a la terre en vont quatre langes bâtant. 

Ele prent .ij. escrins, met ens son garniment. 

Dras de soie a vestir en grant cointoîement, 

aSi lespousse (-i) — a8^ lalcr saparaut face hastiueniêt— 4/ï'''" 2N3 
A inserls : Car pour moi st' mi home ce dist li rois dolël— 184 Eljoiis- 
.se— 285 Samaine— ^/i^r-?- 385 A inserts : Samaine cauenes ne den'iores 
noient — 387 .s.' nul delaiemët — î88 gmâl — a8g Samaine areutres — Î90 
Ma boune blance mulle metes le— 391 Li poitraus i soit mis as cloqiietis 
pendant— 392 siele diuore resplendant— 294 Li fier en soient dor U clau 
soient dargent — 295 Mais e. aporte.i afaities ensement — 296 de reiibes 
.vii. paires senlement- 299 V» mimes prendes .i. l. — 302 Revient a. I. 
m. fait iaparaiUemêt — jô.j auec sa — 304 trésor a pieres ki resprent — 
w6 estoit si rice que .iiii.isme piersàl — 307 Pas ne lesgeroient de — 309 
ÏV'sorsiele — 310 en ot — 31 1 ses escrins m. e. ses garnîmes — 313 g. cort 
ricemët. 



lo NAISSANCE DO CHEVALIER AU CVCNE. 

Une rice coroie a pieres qui resplent, 
,XII. pieres i a, cascune ki resprent, 
315 C'Adans avoit collies en .i. ruisel corant 
En paradis u Des l'avoit fait ja manant. 
Afices et aniaus, ce n'oblia noient : 
Boistes a ongemens qui sont souef flairant, 
Linaloés assés et ciers atornement ; . 

320 Tôt ço mist es escrins et carga sor ferrent 

A l'ajue qu'ele ot d'un vertuos sergent ; ,' 

Ele ot ausi meïsmes .i. ceval avenant. 
Quant ot aparellié, vint a sa dame errant. 
T lOXE fist monter li rois par cortoisie, 
325 Et il cevalce en coste a senestre partie ; 

Lioxe a aregné, par le resne le guie, 
Et Samonie cevalce avoec por conpaignie : 
Les le bos cevalcierent par une praerie, 
Por adrecier lor voie dont li rois ne set mie, 
330 Tant ont aie le sente les le voie en herniie ■ 
Ke li rois voit les tors de sa grant manandie, 
S'en i avoit ne mais c'une liue et demie. 
Or a tant cevalcié, près est d'une hucie, 
Met le cor a sa bouce dont douce estoit l'oïe ; 
335 Si a sonê le cor que tote est estormie 

L^a cités et la tors, si saut sus la maisnie. 
" Oés la mon segnor," cascuns d'els tos s'escrie, 
"Montés, alons encontre si li faisons joie," 
Si font il com il dient, poignant a une hie, 
340 Saluent lor segnor et il les en merchie. 
Sa mère vient encontre et il si l'a baisie. 
Et tôt li chevalier a molt grant conpaignie. 
Rois Lotaires lor dist : " Segnor, ne faites mie 
Joie ne feste a moi, mais a ma doce amie. 
345 Jo l'aine tant que çou est et ma cose et ma vie, 
313 courone a p. ki resprent — 314 cascune a u'tu grant — ^316 ia fait — 
317 noublie — 318 Nja.,A aongemèl. — 313 A'/abosnes^? c'rmuske 
liant — 3Ï1 A laie — Affer 321 A inserls : Hanas i ot dor lîn 7 rices 
coupes tât Cuelliers / escuïeles rice uasselemât Q'ious en fust cargies 
li. boîs soumr sablât — 312 Ele meisme auoit — 324 Adont la fait môter li 
rois par cortresie— -^//f»- 325 A instrls : Il a pris son espiel 7 le cor 
a loie — 326 Eliousse apiela jj. I. r. lenguie — 327 A' Sadonie ^ 7 la 
dame cevauce o lui par cortoisie — 338 toute une p. — 329 le voie que li 
roLsnesot — 330 les le bos — 33^ontceuauciet après dune — 334 dor estoit 
—336 cors— 337 daus lor escne— 338 Montons— 341 vint— 345 ma ioîe 7. 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. n 

Jo l'aine sor tote rien, nel vos cèlerai mie." 3' 

Adont fu la pucele hautement recoillie, 

De tos les chevaliers j'entement conjoïe. 

Des palefrois descendent, vont en la tor antie ; 
350 Sonent gigles viieles et font grant mélodie. 

Rois Lotaires sor tos les enforce et aïe, 

Bien tient .c. chevaliers avoec lui de maisnie. 

Il mande dus et princes qu'a lui par conpaignie 

Vîegnent tôt a sa cort et si verront s'amie 
355 Qu'il vaudra prendre a fenie, ne demoera mie. 

O A mère voit l'afaire et l'aparellement, 

*^ Bien demostre en son fait tôt son proposement ; 

Des noces s'aparelle et en mostre sanblant. 

D'une part l'en a trait si li dist son talent : 
360 " Bels fiux, que penses tu ? nel fai sifaitement ; 

Tu ne prenderas feme ensi soudainement : 

Jo te querai oisor tôt al los de no gent. 

Ci près maint Anotars qui a grant tenement, 

Rois est de grant puissance s'a maint rice parent ; 
365 Et Michaël le duc et Rodain l'amirent: 

Andoi sont si cosîn germain, mien escient ; 

Icil a une fille, damoisele vaillent, 

Jel te ferai avoir ; maintien toi sagement." 

" Que dites vos, ma dame ? tôt çou n'i a noient ; 
370 Jo nel lairoie mie por plain .i. val d'argent 

Ke n'espeuse Elioxe, la pucele al cors gent : 

Por que Dex le me donc, jo nel refus noient. 

Jo sui rices assez, car j'ai grant tenement ; 

Jo ne crien mes voisins por guerre qu'il movent ; 
375 11 n'ont parenté nule qui me vîegne a talent. 

Ceste est et bêle et sage et de bon escient ; 

Jo Taira, jel voel avoir, jo l'avrai loialment." 

" Bels fils," ço dist le mère, " tu ne prises nient 

Çou que jo te di ci de mon consellement." 
380 Quant assez ont parlé, a tant se départent, 
546 riens par deu le fil marie— 350 ghigles 7 harpes 7—35» auee caus 
—353 ? gtes o lui par— 3^4 Kil uiegnêt a— 355 prendre fenme— 356 T,a 
— 3S7t'stout proposemet — 1(58 s'ajiarellêt lost 7 isnielemèt — 360 ne fai 
— 361 prendras pas fenme isi soutahiemêt — 36* ta fjeiit — 363 Anotaîres 
— 365 Tu marcisses o lui 7 soodanl lamirans — 370 ,1. uau — 372 Puis . . . 
ni a refusement — 374 ne doue mes uoissin de gairoier noient — 376 



s. 7 de biel — 377 voiremêt — 378 gen ai mô ciier dolêt 
„ _! — -oq /itant st' départi andoi de! parlemêt. 



12 JV.^/SS.-I.VCS DU CHEVALIER AU CYGNE. 

Lolairea aparelle ses noces festeument ; 

Il mande les fievéa de tôt son tenement 

K'il soient a ses noces devant li en présent, 

Et mande .i. arcevesque qu'il tenoit a parent: 
385 tlerars avoit a non. Cil i vient gentement 

A x. cevalceeurs ; mott maine bêle gent. 

A cort vient al perron, del palefroi descent ; 

Vient al roi sel salue, li rois satus li rent. 

Main a main s' entretien ent et vont el pavement 
390 Seoir sor une coûte d'un vermel bougèrent ; 

\ja. li dist son afaire, ne li cela nient. 

L'arcevesques li loe, puis qu'il en a talent 

De femo avoir o lui, sel prenge loialnient. 

Et li rois li respont; " Par Deu omnipotent, 
395 De jonc l'ai amenée si lî ai en covent 

Loiauté de tenir par non d'espousement." 

T A feste est plenteïve et grans et segnoris ; 
La assanblent 1» prince de partot le païs, 

Si vienent a la feste le roi qui'st lor amis ; 
400 Molt ot gent el palais qui fu de marbre bis. 

La sont H jogleor, cantent lais, notent dis, 

La lor donent li prince cotes et mantels gris ; 

Ki set dire u canter bonement est oîs. 

En la place as vallés et as escus vautis 
405 Desregnent l'uns vers l'autre lor valor et lor pris, 

Hurtent, luitent as bras ; s'uns en ciet s'a haus cris. 

Si ne puet eschaper sans molt grant hueïs. 

D'autre paît sont li ors et li cien, .viii. u .x., 

Ki la refont grant joie et grant pesteleîs ; 
410 D'autre part sont li singe qui lor font les faus ris. 

Tout issi a la feste s'est cascuns entremis 

Des plus bels gius a faire qui lor furent apris. 

El demain quant li jors fu auques esclarcis 

Et rois Lotaires est et parés et vestis 
415 Et li grans pules est en la sale acoisis, 



381 ricemët — 3B2 A'' ses f. — 3S5 Segars . . . noblemêt — 386 N j -c, A 
■uauceures si— 38S Vint ... il son sa!u ti rent— 389 si u.— 300 7 tout 
n eremenl — A/ter y^ A inscris : Trestout li a -*- — ■•---<-.-•-. - 



— 394-5 wanting — 397 plentiueus — 401 oient dis — 403 sot , . . fu — 404 la 
sale ot urarles ki as escus uotis — 40^ Deraisnent~4o6 Lautre luitent 
a. b. suns ciet si a grans c's- 408 li ciens u des ors— 409 Ki laiens font 
grant noisse f grant pelcsteis — 411 Trestout si a — 4i'2 wanting — 4147 
caucies 7 — 415 pulles est el palais r"" — '" 



NAISS/INCE DU CHEVALIEJ^ AU CYGNE. i; 

I.'arcevesques s'en va au mostier S. Felis 

Et s'est segnerilment a l'autel revestis. 

Li rois i est venus, bien a .Ix. et dis 

De chevaliers, haus homes, princes, dus et marcis, 
420 Ki tôt ierent vaillant, si les tient a amis. 

La pucele adestra H princes Anseïs, 

Et uns dus qui ot non Antelmes H Petis. 

Au mostier le menèrent devant saint crucefis ; 

La font lor orisons, puis si sainent lor vis. 
425 L'arcevesques demande, qu'il estoient la quis. 

Rois Lotaîres respont: " Bels sire, ciers amis, 

Je woel que me donés Elioxe al c!er vis 

Et si le m'espousés tôt al vostre devis ; 

Volant vos li donrai, en non Deu douëlis, 
430 La tierce part del règne dont jo sui poëstis." 

Et respont l'arcevesques : "' Tôt ço est hien assis." 

Dont a prise Elioxe par les dois c'ot vautis. 

Si le dona Lotaïre, et lî S. Esperis 

Lor doinst joie et honor a lor vie tosdis. 
435 Après prent .i, anel qui estoit d'or masis. 

Si H a mis el doit in nomine pairis '^ 

Et el non del S. Fil et del S. Esperis. 

Puis a chanté la messe, et il fu bien oLs ; 

Cil jors fu solenels partot et festeïs. 
440 Après messe conmence feste et bohordeîs : 

On lieve les quintaines la u on fiert tosdis, 

Et jogleor i cantent et lais et sons et dis, 

Les viandes i sont en tos lius plenteïs ; 

Li rois done mervelles, siglatons et samis, 
445 Escarlates et vers, pellçons vair et gris ; 

N'i remaint a doner palefrois ne roncis i 

Nés d'or, coupes d'argent, c'est poî, ce li est vis. 

Il done fiés et terres a ses mellors amis, 

N'i a nul qui li ruist qui en voist escondîs. 
450 OIET jors dura la feste qui bien fu conmencie, 

'"' Mais a Tuitisme jor fu auques départie ; 
\\1 al most'r — ^418 .xl. dis — 419 de princes de marcis — 420 wanting— 
ls p. — 422 antielmes — 43^ fen ... le c. — 437 mespouses — 428 n 

- — ■■"■ "' non de îesu crist — 4 ■ — " — ■"■ ■ — — ' '" •*-—• 

—437 esperit— 438 fî 



dounes — 439 el non de iesu cnst — 430 resne — 431 icou est — 433 doune 
'- -'- '— '- 8 fait le seniice— 439 ' - - ' 



i 



14 NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 

En lor liu s'en rêva li grans cevalerie. 

Rois Lotaires remaint ensanble sa maisnie, 

,LX. chevaliers de molt grant segnorie. 
455 Dont vînt a Elioxe, sa douce dere amie : 

" Bêle suer," dist ti rois, " la feste est départie 

Des sorvegnans qui vinrent, qui nos ont fait joïe. 

Or conmence la nostre, Dex nos soit en aie ; 

Desore mais ensanble déliterons no vie." 
460 I! se coucent ensanble quant nuis iii enserie, 

L'une cars conut l'autre, Nature nés oublie ; 

L'uns rent l'autre son droit et font lor cortoisie, 

Qu'amors a estoré entre ami et amie ; 

Quant ont lor volenté et lor joie aconpiic, 
465 Si n'est mais damoîsele, ains est dame joîe 

Elioxe la bêle, qui Dex doins segnorie. 

Andoi gisent en bras, ele s'est endormie ; 

Dont a songié .i. songe dont molt est esmarie. 

Qu'elle gisoit coverte d'un espials de Rousie 
470 En .i. lit bien ovré a ouevre trîforie. 

Li lia estoit covers de roses en partie, 

Des !e moitié aval tos li lis enrougie. 

L'autre moitiés amont est de lis enflorie. 

Es roses vers les pies ot .vij. pûmes mucies, 
475 Pûmes de paradis que Deus a en baillie; 

Ains hom ne vit si beles qui fust en mortel vie. 

Celé cose a sa mère eus es roses coisic, 

Toutes .vij. li toloit et enbloit par envie ; 

As .vi. colpoit les keues et la setisme oblie; 
480 Nés giete mie puer, molt s'en est bien gaitie. 

Mais les pûmes jeta en une desertie. — 

A cest mot s'esvella Elioxe s'escrie : 

" Lieve sus, rois Lotaires, por Deu, aïe ! aïe ! " 

Rois Lotaires se lieve, celi a enbrade : 
485 " Sainiés vos, bêle suer, que Des vos beneie, 

Et vostre ame ni été s tos cels en conmandie 

Ki baillent le cors Deu en la messe série ; 



452 t 



—A/ter 453 A iuserts: 



il o lui grant opagnie — 456 tvantifig — 462 
par cortoisie — 464(16 lor iu— 468Si — 469 9u'te — 47oaouere — 
■" " ■ ' •-'■- "--' '-'-- -8 Toutes ,vii.: 



Non por qnt s; 

par cortoisie — ,. , . ,, 

473 N le florie A de Ile enflorie — 477 coisies — 478 T 

Lieve .sus orient — 484 Rrois oriens se lieve si la fort enbracie — 485 
Caues uous — 486 Vostre afaire en ceus en coumandie (-»). 



NAISSANCE DU CHFA'ALJER AU CYGNE. 15 

Porqu'estes vos, ma douce, issi espaorie ? " 

Celé a mal en sa teste, tote l'a estordîe, 
490 El ne desist .i. mot, ki li donast Pavie. 

Ciî le tint en ses bras comme feme espasmie. 

Il l'acole et si l'a en la bouce baiaie ; 

Celé revint en sens, s'a mémoire coillie. 

" Douce suer," dist li rois, "jo vos ai enbracie; 
495 Que vos est avenu ? nel me celés vos mie : 

Ne soies pas honteuse envers moi, douce amie." 

" Songe, sire, et fantosme m'ont ma teste eapartie, 

Mais a Deu conmanc jou et mon cors et ma vie. 

Jel di a Damedeu et a Sainte Marie 
500 Et a trestos les sains quel ciel ont segnorie ; 

Tornés le moi a bien, si ferés cortoisie. 

Mes lis ert tos espars de flors en colorie, 

Et jo eue en ces roses .vij. cosetes mucie ; 

C'estoient .vij. pumetes dont l'abre fu florie 
505 La u Adans mest ja la première partie : 

Et il en fu jetés par sa grant félonie. 

Se mes ot on tolus par molt grant estoutie, 

Et cil quis en porta retint en sa baillie 

Les keues, et les pûmes jeta en terre ermic. 
'510 Que mais n'en fust parole veiie ne oïe; 

Les ,vi. en jeta puer, et le sieme j'oublie. 

E ! Deus, que piict ce estre et ce que senefie ?" 

•' Dame," ce dist li rois, " ne vos esmaiés mie, 

Dex vos confortera, qui tôt a en baillie. 
515 .VII. pûmes sont .vii, fil, dont Dex vos en délivre ; 

S'il est aucuns malvais qui de vos ait envie. 

N'oubliés pas por ço a mener bone vie ; 

Soies bone aumo.sniere et tostans bien garnie, 

S'onorés sainte église et le sainte clergie ; 
520 Se veés de povre home la car mesaaisie, 

Tant h faîtes por Deu qu'elle soit raemplie \ 

Et se vos veés povre qui H fains enaigrie. 

Viande li donés tant que soit rasasie ; 

489 ol ... lot estormie— 490 Q' ne — 49' esmarie— 431 Si lacole sel 
baisse & puis si lasaissîe— 493 reprent son cuer— 494 ai en baillie— 495 
ne me celer — 499 Songes s. 7 fastosmes ma ma 1. esparie — 503 estoit 
espars de rose N ert— 503 pumetes N mucies— 504 Cou estoient .vii. 
pundôt larbre esloit fuelie— 505 feie — 507 Ses mes a on — 50S ki les 
porta— 515 .vii- don— 516 cou ait— 518 9 t9tâs bien eu die— ^19 Ounores 
... 7 t'ioute — 521 aessie — 512 uees poure home que !i famine algr'e— 
5*3 aessie. 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE^ 



Cels q 



r Deu V 



i faciès aïe, 



m 



H prient 
525 Si ares gracie en terre et en ciel glorie et \''k. 

■\OUCEMENT apaia Lotaires sa nioillier, ■ 4" 

Qui niolt ert effreé de le ente songier ; 

Il le baise et acole et fait tôt son dangier 

Por la freor del songe del tôt entr'obliier. 
530 Quant tant orent jeii jors prist a esclairier, 

Les jentius dames vindrent au lit esbanoier. 

Les autres font les bains por la dame aaisier, 

Del tôt li font ses aises tant coin ele a inestier; 

Et li rois est levés, dont vindrent chevalier. 
535 En la chapele au roi fist on aparellier 

Et revestir .i. prestre por le devin mestier. 

Li rois i est venus por Damedeu proier, 

Et tôt si conpaignon o lui por festoier. 

Li prestre est revestus u il n'ot qu'ensegnier ; 
540 Messe del S. Espir qui tôt puet consellier 

A conmencié en haut, s'avoit fait sobaucicr ; 

De canter et de lire fait ofise plenier. 

Li canbrelens le roi qui avoit le mestier 

Aporta son segnor .iij. ofraiides d'or mier. 
545 Ce furent .iij. bezant, c'est ofrande a princier ; 

Et a cascun tjui est la venus al niostier 

A donê autre si .i. estrelin denier ; 

Et !i rois est aies l'ofrande conniencier, 

Et li autre s'en vont a lui aconpaignier. ' 
550 T^ONT a on aporté .ij. bacins d'argent c!er, 

■^^ U li capelains va por ses dois respaumer ; 

Puis a fait el calise pain et vin manister, 

Et aiguë, com drois est, avoec le vin meller. 

Il entre en son service le cors Jhesu sacrer. 
555 Rois Lotaires qui la ert venus por orer, 

Il est agenoilliés por mius humelier, 

Et ses mains lieve en haut si conmence a penser 

Et dire de bon cuer por Damedeu loer : 

" Dex, qui plus iés poîssans c'on ne puist devLser, 

524 faites — 52s ciel 7 ê uie — 527 kil ot ente songiie — 538 paor d. .s. kil 
uioit entrelaisie'— 530 geu kil pnst— 533 coume en a— 534 vienent— 536 
le priestre— 538 JVIi c— 541 sauois a essauc'r— 542 Del canter fait ofisse 
7 del lire mest'r— 543 quen— 544 A porte— 547 donne pour ofrir .i. e. 
dorm'r— 549 o lui— 550 aportes— 551 espauni'r- 552 aporter— 556 por 
sorîson crier— 557 pojdameldeu ore'— 559 est. 



^ 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE, 17 

560 Qui nostre premier père por ton non aorer 

Mesis en paradis, si li donas a {>er 

Et a moillier Evain por ensanble abiter ; 

Diables i ala por aus desireter, 

Mangier lor fist le fruit dont ne durent goster; 
565 Adont s'entreconnurent et virent nu ester, 

D'un figier prisent foilles por lor cars esconser ; 

Et tu i alas, Sire, a eus vausis parler : 

" Adans, u iés aies ? vien ça, ne te celer.'* 

Dist Adans : " Je sui ci, si m'a fait meserrer 
570 Eve, que me donas a moillier et a per." 

" Por çou que mon conmant t'as si fait trespasser, 4^ 

Or t'en iras," dist Deus, " en autre terre ester ; 

De tes mains t'estavra desor mais laborer. 

Et Evain ta moillier en dolor enfanter." 
575 Mort furent ambedoi, si les estut aler 

En infer u nus hom ne pot aine reposser. 

Après lui en convint tos ses enfans aler, 

Kaïn, Abel et autres que jo ne sai nomer ; 

Noë et Abrehan, Moyset al vis cler, 
580 Tous les fils Ysraël, que on ne puet nonbrer ; 

Et Jessé et David et Salemon le ber. 

Dex, il t'en prist pitiés del danné restorer, 

La tiue gent vausis de torment ramener, 

Sagement le fesis por deable enganer ; 
585 Dex, tu fesis ton fil en une feme entrer 

Par l'angle Gabriel, qui li vint a porter 

Ton message en l'orelle, et el le valt graer ; 

La parole qu'il dist tu li fesis entrer 

Par l'orelle ens el cuer et del cuer encarner : 
590 Celé cars devint hom, aine ne s'en pot vanter 

Hom qui a li peiist carnelment déliter ; 

Ço fu contre nature, n'ainc ne s'en valt clamer 

Nature, dont fesis tôt le siècle estorer. 

Ele sent tant de bien, bien le valt creanter. 

563 7 diables i uint — 564 dosent — 565 Adonqu^ se connurët 7 v. 
nueste — 566 esgre' — 567 Tu uenis a eus — 568 garde ne me celer — 571 
mas tout f. — 572 errer — 573 desteura ore m. — 574 a d. — 575 Puis moru- 
rent andoi — 576 aïs retorner — 577 A. eus lor c. t. les — 578 Cainc ahiel 
7 les autres — 580 irael que il — 581 Et iosep — A/ter 581 A ir:sfrts : 
Daniel le profete ki ml't fist aloer — 582 danneur racat'r — 583 délivrer 
— 585 u'gene e. — 586 te u. — 587 uot — 592 uot — 593 destiner— 594 E!e i 
sot. 



i8 NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 

595 Celé cars devînt hom, que la fesis entrer 

Sens car assaniblee, se t'i vausis celer 

En envers le diable por lui a dominer ; 

Car se il te seiist, ja ne t'osast tenpter 

Ne ne t'osast traïr ne faire en crois pener ; 
600 S'il nel te fesist faire, hom ne l'osast penser, 

Ne nus ne nos venist de la mort racater. 

Dex, tu te covris si qu'il ne te pot viser, 

Ne Juïf ne diable ne porent tant tanter 

Conques en loi eiist soume, non al parler. 
605 Sire, en infer alas por les portes quasser, 

Tu en entras laiens por tes amis jeter, 

Et Adam et Abei, cel legier baceler, 

Noë et Abrehan qui tant pot désirer 

Que tu venisces la por els descaaner ; 
610 Et .c. mile milliers que jo ne sai nomer. 

Sire, çou fesis tu, bien le sai sans douter ; 

D'illuec dedens tierç jor fesis apert et cler 

Ke tu estoies Dex et fesis susciter 

I^ car de mort a vie que tu laisas pener, 
615 De ta surrexion puet on assez parler, 

Ki les tesmoins en out 01 sovent soner : 4= 

Marien Madelaine, Pieron le claceler 

Et les .ii. pèlerins qui mal vaurent aler, 

Et cels que tu rovas a destre part jeter 
620 La roit ; por ses poisons près fu del depaner. 

De ta surrexion ne doit nus hom douter ; 

Tu alas et venis tes amis conforter, 

Ki ne s'osoient pas as Juiis demostrer. 

Al jor d'Asention vausis el ciel monter, 
625 Tes amis n'oblias, ains les vausis tenser. 

La u ierent ensamble qu'il n'osoient parler, 

Trestos li plus coars devint hardis et ber ; 

Sains Pieres por l'ancele n'osa .i. mot soner. 

Devint li plus hardis, aine puis ne valt cesser; 
6.10 II vint al cief del mont por le non Deu crier; 

Prisons ne cartre oscure ne li pot estoper, 

595 ex cui tu uos e.— 557 Q' çtre le diable pour lui adolriner— 59S ti 
s.— -6ix> waM/inç-— 603 iuis . . . deuisser — 606 i e. — 607 gyntil b.— 608 
ml't peurent désirer — 610 .c. mïllr's des autres — 611 fauser — 612 Dil- 
lueques au tierc — 614 Ten cors de — 616-621 wanting — 634 qwcl del 
vosis môtcr — 626 La uinrent lou e. — 630 mode — 631 ne parteure. 



J 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 

La bouce ne desist ço que cuers puet penser. 
Dex, si corn ço fu voirs c'on te puet reprover 
Toutes ces grans mervelles que m'as oï conter, 
635 Et jo le croi sans Mie de bon cuer et de cler, 
Si me doinses tu, Dex, Elioxe ma per 
En cest siècle mortel tel vie démener 
Que tu daignes nos âmes en ton conduit mener, 
Et sustance en cest siècle por nos honors salver ; 
640 Et le fruit de son ventre li taises tel garder 
Que ele en soit délivre por sa vie salver, 
Que on en puist le fruit en fons rengenerer ; 
Et le songe qu'a fait done en bien deviner. 
Dex, tu le nos otroies, qui nos as a garder. 
645 T I rois Lotaires a finee Torison, 

11 a levé sa main si a sainié son fron, 
Si fait crois de sor lui a Deu beneïçon. 
A cel point dona pais et asolution 
Li clers qui a l'autel fist ministration. 
650 On parcanta la messe, ne targa s'un poi non , 
Li chapelains a fait del beneîr son don 
De son calise d'or entor et environ, 
Et li rois se saina des le pié jusqu'en son, 
Desci c'al bas ortel qu'il tenoit sor le jon, 
655 Et de! scncstre espaulle dusc'al destre niohon. 
Dont s'en vont chevalier en !a sale a bandon, 
Si conmence la joie entor et environ ; 
Chevalier et sergant, jogleor et garçon, 
Tant maintienent la feste, cascuns en a son don. 
660 T T N jor sist en la canbre li rois, s'est porpensés ; 

^^ Ses giestes et ses fais a trestos recordés : 4'' 

N'i remaint uns afaires qui ne soit ramembrés. 
Comment ses mariages avoit esté trovés, 
Et conmient ele dist quant il estoit privés 
665 De li premièrement, qu'il avoit engendrés 
633 gme cest uoirs q«f moes ramefibre' — 634 moes ragter— 635 fin c. 
— *36 doune biau sire— 638 ami ea— 640 sil V9 plaist si gard'— 641 Q'ie 
se puist encore a honor detiurer — 64a Et con en . . . régénérer — 643 
dehner — 644 ki tout as asauue' — 6-45 define sorisson — 646 si se fist 
benicon — 647 wanting—6^ Apries le douna— 650 Or part canle le 
messe ni t. se p. n.— 6s3 Le roi salna par grant deuossion (-ï)— 654 
Del ortai! de son piet deseure le menton — 655 wanling — 657 7 la ioie 
<)nie«ce la sus ens e! doignô— 658 N A ChV s. (-1)— 659 Tout— 661 
lestres . . . ramewbres — 663 remest nus . . . recordes — 664 waiiting — 
665 La nuit. 



2û JV.^/SS.I-VCE nu CHEVALIER AU CYGNE. 

.VIL enfans tos ensanble ; ses cors seroît fines 

Al terme de .ix. mois, quant seroît délivrés. 

De tos icés afaires s'est li rois recordés ; 

Encore en i ot ,i. qui n'est mie obliés, 
670 Que cascuns des enfans estroit encaanés 

El col d'une caaine, a tôt ço seroit nés. 

Il ne set s'il a nul des enfans engendrés, 

Por içou vaura il li ternies soit contés 

En mois et en semaines et en jors tos només, 
675 Que ne soit uns sels jors qui en soit trespassés 

Des le jor que il primes prist de !i délités ; 

Por çou est plus souvent en mason demorés, 

Ne cevalce pas tant com il a fait d'asés ; 

Si quident si voisin que il soit asotés 
680 Et que sa terre prenge qui vaura, de tos les. 

Mais de çou que il pensent est il assez remés. 

T T NS rois paiens, Gordoces, a sa terre envaîe 
^ Et degasté sa marce par feu et par bruïe ; 

Tôt maiue a son destroît, aignels et bergerie, 
685 Vilains met en prison, il nés espargne mie; 

Fors des castels a tote la terre mal baillie. 

Li clains s'en vient al roi et il molt s'engramie ; 

Il a juré son clef que ensi n'ira mie 

De çou qu'il li a fait et sa terre bruïe 
690 Et ses homes menés par sa grant estoutie. 

Et les avoirs tolus; n'en perderont demie, 

Trestot l'estavra rendre desi qu'a une alie. 

Mais il ne set qu'il face, que molt est aprocie 

Li gesine Elioxe qui est sa ciere amie. 
695 Li termes estoit près, nel pot alongier mie ; 

.IIJ. semaines i ot, en doute ert de sa vie ; 

En balance ert ses cors de faire une aramie 

Envers le roi Gordoce qui'st plains de félonie, 

U il atende l'ore sa feme qui l'en prie. 
666 se cou iert uerites — 667 qttfsen doit deliurer — 658 papenses — 
669 «'««ftnjf— 670 seroit— 671 col .1.-673 tout cou — 674 denomes — 675 
Si que uns tous seus iors ni soit ia — 676 sest a li abltes — 679 Cou dient 
. . . est — 680 Q" sa tiere uora prenge ent de tous les — 681 pense en est 
— 681 g'ad oces — 683 enuie — 684 7 maine en — 685 maine--686 de] cas- 
tiel . . . mesballie — After 686 A inserts: As vilains a tolu ml't de 
gaegnerie — 687 vint — 588 q««i si uira il — 690 a si grât— 692 de si a^ 
694 La— 695 :&a/f('7>(,î— 697 a aramie— 69g leure c\ue sa fenme li prie. 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 

700 II le met a raison, car grans destrois l'aigrie : 

" Conselliés moi, ma douce, grant mestier ai d'aïe ; 
Jo ai esté çaiens por vos en grant partie, 
Que jo ne cevalçaî ne ma cevalerie ; 
Ici voloie atendre veoir la segnorie 
705 Del fruit que vos portés, que Dex a en baillie. 
Or m'angoisse deçà Gordoccs de Palie, 
Si nie destruit ma terre et met en descepîie 
Mes homes et mes gens dont H cuers m'asoplîe ; 
G'iraï vers lui a force et ma grans os banie, 
7 10 Et se Jo li puis faire coopérer s'estoutie, 

De sa gent ferai plaine ma grant cartre en erniie. 
Prisons et raençons. Tôt en vo conmandie 
Jo vos lairai ma mère, dame Matrosilie, 
Qu'ele penst, del tôt soit vo volentés conplie ; 
715 Jo li pri com ma mère, rien ne vos entroblie, 
Et s'ele vos corouce, mal feroit, et ma vie 
Seroit mais a tos jors a son oes defenie. 
" Mère, je vos en pri " (joint ses mains s'umelie, 
Baise les mains sa mère, moult doucement larmie), 
730 " Por Deu, ma doce dame, or pensés de m'amîe ; 
Quant JO venrai de l'ost et ma jente maisnie, 
Si ferons grant baudor et grant feste joîe. 
Et on m'aportera .i. fil par segnorie 
Que j'avrai aussi cier com mon cors et ma vie." 
725 T7 LIOXE a oî, qui le cuer ot dolent, 

■^ Et le plaint et le plor et le dolousement 
Que fait li rois Lotaires, et ele li consent. 
Ele l'en apela, si 11 dist bêlement; 
" Sire, grant duel avés de no department, 
730 Volentiers demoriés, bien voi, a vo talent; 
Vos irés en la marce si conduirés vo gent, 
Car se vos lor falés n'ont nul secorcment. 
Por Deu, proies vo mère qu'ele n'oblit noient, 
Et por la vraie crois que quierent peneent, 
700 A' grant A que gras besoins — 701 qttcmest'r — ■joi ml't grant — 7 
ne fis c— 705 ait— 708 ma gent— 709 & a grât— 710 sa foilie— 711 cart 
h'mie — 711 ratncon t. e. no — 713 matabrulie— 714 Q'ie pense de uo 
uos uolentes enplie— 715 gme a mère riens ne us gtredie — 716 7 se v 
rorecoit mans seroit e« sa vie — 717 de manior départie — 718 ioint 
Miaîs~-719 7 sor ses maïs la'mie — 720 ivariiiti^—-j 13 baudoire— 714 q 
—737 rois a li gui" ele — 718 wantitis — 7 ^9 niô — 730 iel uoi — 731 si aider 
— 73a les falies n. n. radosement— 733 dites uo — 734 wanting. 



22 .VAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 

735 Çou que de moi naistra qu'ele gart bonement; 
Mesder avra encore, se Deu vient a talent. 
Et els et autre gent, s'il vivent longemenl." 
La mère vint a tant, ne s'atarga noient, 
Si a dit a son fil molt amîablement : 

740 " F"iux, jo l'aine autretant com moi, mien escient, 
Et qui tu ameras, amerai le ensement ; 
Se j'ai de toi neveu, joie et devinement 
Avra tos jors de moi, et esbanoiement." 
■' Dame, dist Elioxe, cil qui iist Moyaent 

745 Vos rende le bienfait que vos ferés l'enfant ; 

Mes cors vos est livrez, al Deu conmandement; 
Sovent est avenu, mères ont tel forment 
Que de vie trespassent a lor enfantement." 
Lotaires voit le duel, nel pot plus longement 

750 Soufrir ne endurer, va s'enl el mandement, 
Si mande .i. escrivent e il i vint erranment ; 
Et H rois li endite et mostre son talent, 
K'il face partot letres tant com sa terre estent 
A trestos ses fievés, qu'il viegnent erranment 

755 Lui aidier et secorre, car mestier en a grant. 
Et qui demoerra sel conperra forment. 
T OTAIRES fait escrire letres enseelees 
^^ S'en envoie garçons par puis et par valees ; 
Mande tos ses fievés par totes ses contrées, 

760 Sor quanque de lui tienem en terres grans et lees, 
Qu'a lui viegnent a armes cleres enluminées ; 
Il en a grant mestier, car on li a gasteep 
Et arses ses grans viles, destruites et perees ; 
S'amaineni chevaliers, s'aront bones soldées : 

765 Tôt soient assemblé dedens ,xv. jornees 

Al castel de Nisot as niontaignes quarrees ; 
Ki de çou li faura, se il n'a bien mostrees 
:«ftn^— 738 auan 



I atargemeirt 
raille-74a en 
esbanoie- 



735 nestra mesgarlc— 737 e 
—739 zcanrtn^— 740 gme meis 
toi ueu ioie 7 deuissement— 743 Sen aurai a tous ic ._ . 

meKt — 744 fist fiermamewt— 745 7 lounor hautement — 746 c_._ 

liures— 747 jVsi nel mescroi nieiit-7-74q Q'apaines respassent de — 750 
uaissent— 751 A/fer escriuent A' inadverienfly repeals ua sent /rom 
Ihe Une above. A tost 7 isni élément — 753 si 9 — 754 que il vienent er- 
rant — 755 sans nul alargement — 756 demoera — 758 Sen enuoie -c— 759 

tore. — 760 t. tieres 7 gras 7 lees — 764 sodoiers — 765 .vr "' 

766 uisot. 



J 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 23 

Ses essoînes loiaus, s'ierent abandonees 

Ses terres, ses moisons en .i. feu enbrasees ; 
770 Et il sera encontre a bones gens armées, 

A .v.c. chevaliers a grans larges roees, 

Et atot .M. sergans, trestos testes ferrées, 

Sans les arbalestiers, qui feront places lees. 

T ES letres sont escrites et H corliu couroient 
775 ■^ Scmonre ses fievés, que o lui en s'ost soient ; 

Vienent as chevaliers qui volentiers les voient ; 

Il mostrent les seiaus et les letres desploient ; 

Lisent et le besoigne le roi a lor iex voient, 

Al besoing s'aparellent et d'armes se conroient ; 
780 Li viel home d'eage de grani pitié larmoient, 

Li jovene sont tôt liet. qui armes desiroient. 

Li jovene chevalier qui gaaîgnier voloient 

Enarment ces escus et ces haubers desploient ; 

Ces coifes et ces cauces, trestot eiisanble froient, 
785 Quierent lances d'osiere, fers de glave i emploient ; 

Garçon et escuier ces bels cevais conroient. 

Li ovrier qui d'alesne et de ponçon ser\'oient 

Rekeusent et recloem les seles qu'il avoient ; 

Liment ces espérons, ces torsoires manoient. 
790 Gambisons genelUeres as fenestres pendoient. 

Tôt portent chevalier, acontent et acroient ; 

Montent, vont s'ent al roi qui les letres disoient. 

Vers les près descendirent qui durement verdoient : 

Li un lievent ensegnes qui vers le ciel balloient, 
795 Li autre vont es près, as cevais herbe soient ; 51^ 

I^ atendent l'uns l'autre jusc'al jor qu'atendoient, 

Que lor sire venist que il molt desiroient. 

.IL liues et demie de terre porprendoient. 

Si corn les la rivière de longes s'estendoient ; 
768 ensonges loials ierent— 769 Se tiere? s. m. 7 en fu— 771 A ,dcc. 
— 77a armées— 773 Fors~774 A' les curlius envoient A 11 coriii —775 7 
portent les saiaus u les letres estoieni— 776 lsnieleme«t sen uont gaires 
ne demoroienl — 778 II lissent la besogne 1. r. a 1. ïols — 780 de âge — 781 
home st' lie iV d'armes se dcsroieMl— 781 nouuiel chV ki au gaâg 
coroient — 783 armèrent escus— 7S4 tout ensable frooiewt— 785 dosieres 
7 CCS fiers i metoîent — 786 frotoient — 787 Lorains font kï dalesnes 7 de 
poncôs ouuroiewt— 788 Racesment 7 r. ces— 789 torsieres torsoiewt— 
79oporloient — A/ter lOi A mserts: Haubre^ier escuier haub's escs 
ueiidoient — 791 T. prenoent c, acateut 7 cacroieni [?] — 791 nomoiext— 
793 Ens es p.— 794 giremôt b.— 795 lierbe— 796 aient li uns— 798 li si- 
res uenroit kil forment- 799 eon la riuiere ert. 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 



L', 



800 I^ atendent le roi, que point ne s'engramoient. 
I rois Lotaires vient, ne demeure nient ; 
' Li carins endurait tôt arouteement 
,11. liues grans plenieres, si aloit ricement ; 
Si portent fer et armes et cevais ensement. 
805 Quant cil qui es près ierent le virent, erranment 
Vont encontre le roi, sel saluent molt gent; 
Lor service présentent al roi moll rîcement, 
Et H rois les mercie et lor salus lor rent. 
A ses castels s'en va ses garnis! sagement, 
810 S'i laisse chevaliers, ça .iiij. xx. ça cent, 
Et seijans et viandes et armes a talent ; 
Le marce a bien garnie, ne dote mais nient. 
Dont a mandé ses os que viegnent erranment. 
Car sor Gordoce ira vcngier son maltalent. 
815 En sa terre est entrés, a lui congié ne prent; 
Il art et bors et viles çt castels et raient, 
S'est nus qui contredie, ne bore ne casement. 
Il met siège erranment et fait son sairement, 
Se il dedens .iij. jors nel rendent quitement 
820 Et il les puet tenir, il les pendra al vt'nt ; 
Ja ne aront proîere ne nul racatement. 
\ja. paors qu'il ont grant les en fait laidement 
P'u'ir fors des castels sans or et sans argent. 
Li rois prent les avoirs, ne troeve quil desfent, 
825 Et conmande a ses geudes c'on les tors acravent 
Et murs et fortereces et fosses ensement. 
Bien est .xv. jornees en la terre a la gent 
Qui Deu n'aiment ne croient, ains sont paiene gent ; 
Et truevent bien garnie la terre ricement, 
830 Si les siul li carins qui aporte testent 

Viande et fer et clau que tôt ont en présent. 
800 qui p. m. se desroiewt — A/UrSoi A inserls: Ml't a bielle 9pag- 
ne car il maine grât gent— 803 bien pi. si ua rois— 804 7 uiande e.— 
805-6 Quant cil des pre.s les ont ueu apierteme«t Montent en lor ceuaus 
tost 7 isnietement Le roi ont salue biel 7 cortoissemeat — 807 ml't 
deboinereremewt — 808 Li rois les en m'cie^io Si i met c. ca .xi. 
uins— fin ensement— 813 kil uienent erraumewt— S14 Cor ira sor 
Ifradoce — 815 Ens sa t. e. e. sans ggiet foleme«t-— 816 7 uilles 7 cas- 
tiaus prent tout a son talent — 817 gtretiegne — 818 II li met tost le siège 
îure son sairement— 821 nen auront— 822 kil en ont g. I. e. font— 825 
sa gent que on les tors crauent — B26 f. brissent isnielme«l A*" Et lors — 
828 paien putlent— 829 7 il trueue la tiere garnie— 830 7 li carins le siut 
t'stout seurement — 831 7 portent fiers 7 glanes ki. 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 

S'i sont H chevalier qui le cemin gardent. 

Paien s'en sont fuî en Artage le grant ; 

Ce est une cités que' on tient a vaillant, 
S35 Fremee est de bon mur et d'une aiguë corant ; 

Remise ot a non l'aiguë qui les va açaignant. 

En mer cort de ravine et si va molt bruient ; 

Ele porte navie, par la vont li calant 

Ki portent les mesages an Perse a] roi soudant. 
840 .IIIJ. bras par deriere et ,iiij. par devant, 

Vait l'aiguë en la cité, ensi le vait fermant ; 

A cascune a bon pont et carniere tornant, 

Et une tor molt haute de marbre tôt luisant ; 

Loges i a entor qui sont joint a ciment, 
S45 Si a .c, arbajcstes a puelie tendant, 

Et .c. arbalestiers molt rices fiés tenant ; 

La ne puet nus passer qui de mort ait garent. 

S'il n'a en la tomele ami et conniscent ; 

Ce sont les avangardes de la cité devant. 
850 Entor la cité ot aiguë douce corant, 

.III.C. pies a de le deseure ens el naisçant, 

Et li mur i sont le après en açaignant, 

Et de .C. piés a altre a une tor levant, 

Masice, de hautece, une lance tenant, 
855 Teus .v.c. en i a por la vile esforçant ; 

Cascune a ,v, tonels de .c. haubers tenant ; 

Tôt entor a gisarmes et grans h aces pendant, 

Et ars et arbalestres, et quarials i a tant 

Que de la grant plenté ne trovrés voir disant ; 
860 Borgois a en la vile qui sont d'avoir manant. 

Bacons et pois et fèves, et bon vin, et forment 

Ont ; dusques a .vii. ans ne lor fauroit nient, 

S'il n'en croisoit en terre .i, boistel ne plain gant ; 

Si en avroient il a oes tote lor gent 
865 Qui laiens esteroient lor cité desfendant. 

Dont i a .xxx. mile trestos armes portant. 
83? bacheler qui le.s cemins gartent — After%^2 A ins^rfs: Q'p 
nés sousprenent ne mainent malanie«t — 835 boins murs— 836 Rcrt 
a a n.— 839 en perse roi sodât — 841 a la— S42 ? caine— 843 ml'i rit 
m. esearimant — 844 L. a 7tourieles tout entor a câinât — 845polie.s- 
de rices fies — 84S toriele a. u — 850 a aigeparfonde /grât—^si A'd 
A laissant — 852 m. en sont haut — 853 autre a toriele~854 Masierei 
destât~85s N par— 856 N notels A touniaus— 857 niaces— 861 O 
duske a , . . faura— 863 .i. boticiel tenât. 



26 NAISSA?fCE DU CHEVALIER AU CYGST.. 

La sont venu tresCot 1i paien afuiant 
De .XV. grans jornees querre de mort garant. 
TDOIS Lotaires porsiut païens a grant efiroi, 
870 II les chace si fort qu'il les met a desroi; 

Il a Dell en aïe, de qui il tient sa loi. 
Il monte une montaigne s'esgarde desos soi, 
Voit le cité d'Artage, le fierce, le bufoi. 
Et vit qu'ele iert molt fors, s'apiele en suen secroi 
875 Les bons engigneors Nicolas et Joifroi : 
" Apelés vos ai ci, segiior, par bonc foi. 
Baron, ceste cités (si lor mostra al doi), 
Pensés comment jo l'aie, jo voel grever le roi ; 
De l'avoir qui ens est, si com je pens et croi, 
880 Aront no soldoier soldées et conroi. 

Faites moi ma besoigne, si \a& metés en moi ; 
Jo ferai a vo gre par verte et par loi." 
" Sire," dist Nicolas, " se Deus garist Joifroi, 
Nos ferons tel engien lavai en cel jonqoi 
8S5 De coi nos abatrons d'Artage le boufoi." 
T I rois ne valt avant nule manière aler, 

Ains fait par tote l'ost et banir et crier 

K'i se logent aval ; dont oïssiés corner 

Plus de ,c. mile cors et buisines soner. 

8go Cascuns fice son trcf qiiil sace u asener : 

L'autres fice une lance, sel laise venteler 

Et balloier l'ensegne ; li autres va forer, 

Et li autre se painent des cevals conreer, 

Et li autre as quisines font le feu alumer, 

895 Et font les fus saillir des faisius ahurter. 

Li chevalier de pris alaiscent cembeler 

Volentiers a la porte, s'il petiscent mener 

Cevals ne traire en destre por sor els conquester; 

Mais li mares est grans, n'osent por afTondrcr. 

900 Neporquant si i vont .xjc. legier bacelcr 

Bâgdesroi— 8705! pries ... en esfrois— 871 7 dieu a— 873 m. esgar 

—873 Le grât cite dartage le fierté — 874 N un s. A II uoit q«de 

ml't r. s. e son recoi— 875 nicollai 7 giefroi— 876 Apiele— 877 Vecs ci 

la cite— 878 lor r.— 88( sor moi— 882 par le foi qacuous doi— 884 laiiual 

—885 Par— 386 uiolt— 887 sost— 888 Q'— 880 xxx— 890 II n[ a cel ki face 

a son trel a \rest 0/ Une effaced'X—^i N sel saise A kil laise— 892 

autre uont— 894 as esquiers uont le — 895 Si f. le fu s. d. Tusiaus — 896 

célébrer — 898 pM côrois — 899 marois . . . poa lesfondrer— gt» li legier. 






NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 27 

Tant que il porent si dure terre trover i 

Que lor ceval les puisent sans enfangier porter ; 
Et si font une esciele de chevaliers armer 
Qu'il font en ,i. saucoi mucier et aombrer, 

905 Que se mestiers !or est, qu'il s'i poront fier. 
Cil s'en vont dusc'as pous, il les ont fais lever ; 
N'i a mestier cenbels, nés en porent jeter. 
A SSEZ ont cembelé, mais n'i porent rien faire, 
Ne de cels de laiens nés .i. sol ça fors traire ; 

910 Car s'il veniscent fors. ce lor peust molt plaire, 

Ne ja tant n'en veniscent en place ne en aïre ^ 

Que il nés ocesiscent sans crier et sans braire. 
Por niius estre fremé ont il fait lor pons traire, 
N'ainc a mur n'a fenestre ne troverent viaire. 

915 El retor se sont mis li chevalier Lolaire ; 
Por ço ne remanra ne lor face contraire. 
Car s'il ne puet par force, l'avra par engin faire. 
Il mande Nicolas, et Joifroi qui ert maire, 
Que onques mais ne finent de lor engiens portraire, 

920 Si aient abatu de lor gent deputaire 

L'orguel et le Loufois qui si lor puet desplaire; 
Et il mandent ariere par une nef corsaire, 
Feront il ens entrer par desos la tor maire, 
S'il velt et boin li est mon segnor roi Lotaire. 

925 TJAR desous la cité bien a liuc et demie 

■^ Avoir par mi .î, mont une molt grant trencie ; 
Toute l'aiguë qui cort par la cité garnie 
Et devant et deriere, qui iert en .viii. partie, 
Trestote rasambloit par mi la praerie ô'" 

930 Et par mi un boscet de sapin qui verdie ; 
Toute s'en passe la, sous la roce naïe, 
Si que la avoit rente de treû establie 
De tous avoirs passans qu'i vîenent a navie. 
La s'en ala Joifrois, i! et sa conpaignie, 

901 T. coni il pcuretit — 902 lor p.— ^904 A'' Q'il font .i. — 905 puisent — 
906 fait— -907 puewt — 908 ont il cenbiel aïs ni — 909 cens la dedens — 911 
uenist ne en—t^n ufaniing-—^] ^ freme-e . . . mostrere«t— 915 Cil retor- 
neHt ariere ki 1;] nen puent (aire — 916 facent — 917 A' puent A f. il uioli 
— After QiS A inserts ; Prie lor par anior que sil puent rien faire — 919 
Q' il ne fmsnx. mais de lor ewgien p. — gai Le bufoi 7 lorguel — 91a m. 



z8 NAISSANCE DU CHEI/ALIER AU CYGNE. 

935 Bien ot .c. carpenders, cascun hace entesie; 
Le boschet abatirent trestout a une hie, 
Tos les arbres esniondent, ostent la ramellie 
Et loient par faisiaus, aine n'i remest brade; 
I-es gros dés aguisierent trestot en esqiiarie, 

940 Et puis s'i font le feu, s'onE la pointe bruïe. 
Dont le laisent floter ausi comme navie, 
El l'aiguë les en porte dessi qu'a la trende 
Qui iert entre ,ij. mons, la l'ont sus resade. 
Dont s'en vont bien .Ix. et quatre a une hie, 

945 QiJ' hient les mairiens en la terre et enguîe, 

Por faire bone escluse, que l'aiguë ne past mie. 
.II. renges font de pels et en nii ramellie, 
Et si l'ont bien de terre et caude et foucie. 
Nés l'erbe ont aporlee d'aval la praerie, 

950 Et si ont de la roce colpee et detrencie 

I-a piere issi très grande c'une ne trairoit mie 
Uns cars a .x. cevals, por tôt l'or de Pavie. 
Or est l'escluse laite et très bien sospoîe; 
L'aiguë ne pot issir, g'çrt la valee enpliç, 

955 Li rois i met .M. homes, par terre et par navie, 
Boins bacelers et jovenes plains de grant aatie, 
i garderont l'escluse, que ne soit desgarnie. 
^R s'en rêva JoifroLs ariere al roi parler: 

s rois, nos estuet cest altre bois colper, 

960 Et faire une autre escluse por la cité grever. 

" Or va," ce dist Lotaires, " fai tost, ne demorer." 
Cil vait a grant conpaigne por le bos carpenter ; 
Cajsnes abat et faus fait a terre verser, 
Et a faites les ais et lignier et doler ; 

965 A poi et a estoupe les fait joindre et cloer : 
.XX. pies a li plandés qu'il a fait estorer. 
Et a .iij. pies de haut le fait entor bender; 
De tels planciés fait .x.v. qu'il fera j os floter. 
Es .X. a fait desfenses por les cors aombrer 

970 De chevaliers q'iront la bataille endurer; 

94Ï desi a le marcie — 943 esl e. ,ii. m. puis lot — 944 cent v. — 945 
aguie — 948 bien tiere 7 c. 7 foui«— 949 De lierbe i ont porte deuairt— 
951 Les pieres isi grandes— ^53 7 bien w?— 954 nex puet— 958 



O"? 



—959 S. r. encor uel c.-;-96i 105—^(63 A Kenes a. 7 f. a tiere fait A' 

r _,. T^__i__ !■_■. _■_ j jgg fj^jj ^ — ggj pi^jj 7 ' 

i. — 969 N lor c. — 970 Des c 



font— <)64 Fenles 7 sen fait ais 7 si les fait d. — 965 poit 7 a estoupes 
f. j. 7 fierer—géS plantes ... i9f. — 96; "'■ " 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 



29 



985 



990 



A cels dedens iront, se mestiers est, capler. 

Et bau3 fait aguisier, por faire as murs hurter, 

Encontre coi li mur ne poroient durer 

Ne les tors desfensables u on les puist mener. 6' 

975 Après fait une esclusesel fait bien enterrer, 

De gros mairiens entor ficier et passoner, 

De pieres et de rains' bien kaukier et presser, 

Que nule fuisons d'aiguë ne puet olt're passer. 

Dont fait lotes les nés del païs aiiner 
980 Et joindre l'une a l'autre bien forment et serrer. 

L'eve croist et le val veïssiés araser. 

Joifrois en est venus devant \i roi ester: 

" Sire rois," dist 11 il, "faites vo gent armer, 

Chevaliers et serjans lor cors bien conreèr." 

" Bien as dit," dist li rois ; dont fait .i, cor soner ; 

Après le cor a fait par tôt son ban crier. 

Que tost voisent as armes mescin et baceler ; 

De cors et de buisines font tôt le val trenbler. 

Joiant s'en vont et lié, por l'avoir conquester 
1 la cité que on ne puet nonbrer, 
\ RME sont chevalier et bien et noblement 

■^'- Por aler en bataille contre paiene gent; 

Arbalestier sont mis as baotes devant. 

Et li chevalier sont rengié siereement ; 
995 Serjant et escuier aficierent forment 

Qu'il lor feront assez de mal et de torment, 

.V. escieies ont fait, en l'aiguë vont najant ; 

Al harnas sont remés bien chevalier .v. cent. 

Qui gardent les cevals et maint bon garniment. 
1000 Joifrois vint a l'escluse et si serjant aranpent 

Et conduisent les baus aguïsés par devant 

Kî as fors murs d'Artaje ferront premièrement; 

Et l'aiguë les en porte tant ravinousement, 

Ja n'i eiist il baus ne altre engignement, 
1005 Que fors seulement l'aiguë qui cort a grant forment 

371 7 a caus de laiens 56—972 îKiiWft'n^— 974 enu's aus arieste"— 977 
A piere«s— 978 puist— 979 A' ariuer — 980 fiermemem siere'— 9S1 tout 
raser— 983 dist lofrois— <)88 crosler— 990 qK^ n\^s— A/ter 991 A has : 
Mescin ne baceler ne dormoie«t nient As baotes st' mis li arcJer coie- 
ment 7 li arbalaistrier ki iraient durement— 995 sera ficent— 996 Ki lor 
—99^ de lor gent— 99S As tentes— looo il 7 toute sa gCHt- 1001 Si c. I. 
k „ c 1.^ Tv..,^.-g sagement — 1004 bauc — 11x15 f*"^ ... si roidement. 



b. u's les n 



3° 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 



N'aresteroienl il, ne duerroit noient. 
Quant l'aiguë vint as murs ne lai se nés crèvent, 
Trestot le premier mur que il vail consivent ; 
En la cité s'espart et noie tant de gent, 

loio Nés poroit on nonbrer par nul enbrievement. 
Nus escrivens qui soit par nesun escient. 
Cil qui ierent as tors et el haut mandement 
Quidoieni par desfense avoir boin tensement; 
Mais cil qui les grans baus aloieiit conduisent 

toi5 Hurtent si fort as tors, toutes les estroenl, 

Et l'aiguë qui ens entre noie avaine et forment. 

Les garnimens qiû flotent reçoit on voirement, 

Mais de la gent qui sont noie a tel forment 

Ne vos puet clers conter, ne jogleres qui cant, 6'* 

I020 Les cens et les milliers qui sont mu et taisant, 

Dont l'arme en est partie ne mais ne sont vivant ; 
Et femes et enfant et la menue gent, 
Car il en ont premiers le martiriement. 
Maint quidenl eschaper et fuïr en noani 

[025 La u la gens le roi, qui tos jors vont najant. 
Les noient, si les traient et fièrent maintenant 
U del arc u de glavie, ja n'en aront garant. 
Auquant se rendent pris et vont merci criant. 
Mais n'en eschape nus, se ço n'est amirant 

1030 U princes u casés de rices fiés tenant, 

!i laient nul vif, u rice home granment. 
pOUTES les .V. eschieles sont en la vile entrées ; 
s gens i ot tos jovenes .x. navees, 
Et voient celé gent piesmement torm entées ; 
Les unes tîotent sus, ['autres sont affondrees, 
L'unes traites par mi, les autres espèces 
D'une glavie par mi ; i sont molt malmenées. 

Lent^iooS Tout le prtïinerain balle 
) Nus nel poroit nôbrer — 101 1 wanting — 1013 



TO 
î 



1006 duroient — [otj? u 
abat deliuremeiit^joio 

esfroe»t— 1016 Li aîgiie ki entre ens noie auai — 1017 wanting — 1019 
piiet nus le nôbre uraiement — loio-i wanling—io2i De fenmes et deii- 
fans et de — 1023 Cil ont primes reçut le martiriement — 1034 Mais teus 
cuide ... a garant — 1025 Q' la gent orient ki partout ua nagât— 1026 
u les fièrent 7 liurent a tormfxt — m27 7 li plusor escrient mierci mi't 
hautement — 1028 st' pris a force et loi durement — 1019 se ne st' amic- 
ent — 1030 U haus princes cases de rice tenement — 1031, 1033 wanting 
— 1034 A grecs N piesmemement — 1035 A floter amôl autres s. es- 
fondrees N laurres^iosfi ,-f Li un st' trait parmi 7 li autre despees 
.V espees — 1037 De gl^iuos 7 de lances isi st' m. 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 31 

Bien ont aval la vile de lors ,c. effondrées ; 

Venu sont al dongnon et as fenestres lees, 
1040 Quierent de chevaliers armes bien aprestees ; 

La sont li chevalier, les testes bien armées, 

Si sont prest d'endurer grans estors et mellees. 

Cil de sous traient la saietes empenees, 

Assez les ont la sus soufert et endurées. 
1045 Pels assés lor lancierent s'ont lor ncs effondrées. 

Et fait molt grans damages de bones gens loees. 

Une navee en muèrent qui d'amies sont penees, 

11 et tote lor nés en est a terre alees ; 

Li fers les trait aval, la sont acouveiees : 
1050 Or se resont les gens roi Lotaire grevées. 

T I assaus est remés si se traient arrière. 

Consel prendent qu'il voelent en plus forte manière 

Assaillir le donjon ; il n'ont point de perriere, 

Mais il feront hurler et devant et deriere 
1055 Des baus qu'il ont agus a la grant tor pleniere ; 

Et s'il est hom la sus qui mecc fors sa ciere, 

Arbalestier trairont de lor arbalestriere. 

Or vienent hurteor plus isnel de levriere, 

Si hurtcnt a la tor que ce lor est a viere. 
io6o A cels qui sont la sus, qu'il soient en crolliere 

De prêt u de marois. A tant mostra sa ciere 

Li niés le roi d'Artage par une baotïere, 

Bien a la teste armée et d'elme et de coifiere ; 

Et uns arciers l'avise qui très parmi l'uelliere 
1065 Le fiert ens el cervel qu'el haterel deriere 

Li parut li quariaus, et il ciet sor le piere. 

On li sece le flece qui fu de fort osiere, 

Li fers est remasus ens en la cerveliere. 

On li a osté l'elme et la coife doubliere, 
1070 Et après le hauberc dont la maille est d'ormiere; 

Puis le eoucent lot mort de lonc sor une bière, 

1038 ot . . . lie -vii. c. — 1039 ki bie» fu fenestres — 1040 SI st' li ch'r 

darmes bleu iVarestees — 1041 uonl — 1041 Apris sont d. gris j eslors — 

1045 A'araes — 1046 Euous , . boune gent armées — 1047 muerl ki damfis 

—1049 traient ens— 1050 Lt sentent . . . orient nil'i— 1053 al doignô— 

"" " " ' ■ - - -' iaiens — 1057 traîroienl d, 1. abalestrie— 

-106a bautier« — 1063 ol sa l. a. 7 daub'c 

e— io66 j très en mi sa ciere — 1067 erl — 

1068-9 a-aaft'fff— 1070 Apries ■ ■ dobliere— 1071 en u. 



1055 gât tor de piere — 1056 îaiens — 1057 
10^ A' viegnent /4 ai ' ' <-- -- 



L^. 



T ^ 



32 /NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 

ORS est li niés le roi molt a grant destorbier, 
' Car il n'avoit laiens nul mellor chevalier ; 

Se il fust crestiiens iiiolt se peust proisîer. 
1075 Li rois fait molt grant duel, n'i ot que corecier. 

" Segnor baron," fait il, " savés moi conseiller ? 

Nos serons çaiens pris encore ains l'anuîtier ; 

Ne gart l'eure que voie ceste tor trebucier. 

Rendons nos a cel roi, soions si prisonier ; 
1080 S'il vell de nos avoir ne argent ne or mier. 

Nos l'en donrona assez, tôt plain son desirier; 

Nos cors et nos avoirs metoiis en son dangier." 

" Sire," ce dient il, " bien fait a otroier •; 

Dites qui vos volés faire au roi envoier." | 

1085 " S'il n'est autres quil die, faites moi messagier," 

Dist uns clers qui iert la, qui se fait latimier; 

Clers estoLt de lor loi, molt set bien fabloier. 

" Aies," çou dist li rois, " dites le roi Lotier 

Que jo désir a lui par trive plaidoier 
1090 Et par non d'acordance ; aies sans atargier, | 

Prendés la une large sel faites cloficier ' 

Une crois d'un blanc drap por plus tost apaier, . 

/~^IL s'en monte en la tor es haus quertials en son. | 

^-^ Si ot la crois pendue et traite en son blazon. | 

1095 II ot la teste arijiee, si cria a haut ton : | 

" Oies ! oies ! segnor, une fiere raison ; 1 

Ciesés, ne traies maïs, ne hurtés al donjon ; 

Trives mande mesire al roi de grant renon 

Par non de fine acorde, s'atorner li puet on," \ 

1100 Li rois vient celé part, qui'n a oï le son; 

Le retrait fait soner, que bien l'entendi on. 

Onques puis ne hurterent a quarel n'a perron, ' 

Ne ne traist d'arbaleste par nesune ocoison. | 

Ço dist li latimiers, qui estoit el donjon : 
1 105 " Oies ! oiez ! segnor, une fiere raison : 
1073 norent — 1074 fesist a p, — 1075 u na que — 
A' faves — 1077 serons encor pris caiens ains- 
wanling — 1083 cil — 1084 tme v9 uores a cel roi^ioos si 
1086 la fj/— 1087 sot— 108S d. 1. sans dagier— 1089 parler , _, 
1091 uîe (vacant space for cloficier) — 1093 de blanc d. por si 
1093 II . . as haus ce'tiaus — 1094 Si a pendu le cr-'- 
ba>!on — 1095 a hautô — 1096 Auoïs seenoJT uous i 
a lui ns rendcrons — moo N i^-a A ki^iiot-5 wa 



NAISS.-INCE DV CHEVALIER AU CYGNE. 

l.i rois qui çaiens est a I.otaire par non 
Et si conpaignon tôt se renderont prison, 
Que il saives lor vies vregnent a raençon, 
Del lor poés avoir maint marc et maint mangon, 
Si en laisiés aler lor cors a garison ; 
De tôt l'or que prendrés ne donroit .i. boton, 
Car plus vos en donra que ne conteroit hon. 
Or responde li rois si die, et nos l'oron." 
Avant se traist li rois sos l'escu au lion, 
Ja parlera en haut, qui qu'en poist ne qui non. 
" I^timier," dist 11 rois, "ja n'en conselleroii, 
Di Ion segnor, avant qu'il gerpisce Mahon, 
Et toi si conpaignon si croient en Jliesum 
Et demandent batesme, et nos lor otrion 
Trastot communalmenC et vie et raençon ; 
Et se faire nel voelent ja nés deporteron 
Que ne raient l'asaut a force et a bandon. 
Et vo tor abatue, et eux pendu en son." 
\1ST li latimiers, " Sire, ariere vbel aler 

De vostre mandement a mon segnor parler; 
Mais tant que jo irai, faites trives doner," 
Cil vient a son segnor les noveles conter : 
'■ Sire, se vos volés ariere dos jeter 
Mahon et Apollin, et Jesu aorer. 
Si vos faites en fons batisier et lever 
Et tôt cil qui ci sont, vo domaine et vo per, 
Sauve vo raençon vos en laira aler ; 
Et se vos ne volés cest afaire gracr, 
11 fera vostre tor trestote defroer 
Et a ,i. haut pegnon vos trestos encroer." 
■* Par Mahon !" dist li rois, " iwolt veit cil hom derver, \ 
Qui ne velt espargnier roi ne prince ne per, 
Qu'en loés vos, segnor, des vies rachater? 
Volés laisier Mahon et Jesu aorer ? 
1106 V'ien a mol dist li rois si !i c'e a haut tô — 1107 rendent en— iioS 

Car por sauuer I. v. uieneïrt — 1110 les c— 1113 responge'l. r. 7 d. 7 n. 

lorons — H14 a lescu — 1115 parlera li rois — 1117 gorp'se— ma 7 tous 
's kil — 1119 demagevt . . . lotrleroiis^nîi uiul— 1123 uos 
ss—A/igr 1JX3.A iitserts: U en aige eourat l'stous les 
,. — =,„ a„^.„r_[jj, deraaî — 1132 sa r. v. e. fera râler — 
. c'ean 1er— 1-135 /si vs fera. tous au gibet 
Spcil hô d'uer— itjR Se les os no signor 



1125 



D'; 



"35 




NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 

1140 U tost faire, u laisier, n'avons que demorer." 

On a mis le respons sor Faburon l'Escter. 

Dist Faburons ; " Segnor, ne nos fesist fauser 

Mahon por nule rien, s'il nos vausist amer ; 

Il nos a fait çaiens laidement enconbrer, 
1145 Et nos donrons sa teste, qui'st de fin or et cler. 

As crestiiens ia fors por vie rachater, 

Et qu'il nos lacent tos a lor deu racorder. 

Alons, rendons nos armes, n'avons que detrier." 

Il deslacent lor elmes d'acier poitevin cler, 
1150 Et les coiffes de fer font ariere jeter, 

Et les espees nues devant lor pis porter. 

.1. pnestic ont overt par u voelent passer; 

La prent li rois d'Artage Lotaire a apeler : 

" Rois, jo vieng ci a vos, mi demaine et mi per, 7' 

II 55 Nient por autre cose mais por merci crier, 

Se toi plaist et bon t'est por nos vies salver ; 

Se tu raençon vels, assés en pues conter," 

Rois Lotaires respont : " Batisier et lever 

Et enoindre de cresme et tos crestiener, 
1160 Et quanque vos pores a batesme amener 

Vos convient, se volés vos vies rachater ; 

Et qui çou ne fera, de la teste a couper 

Sera trestos seurs, ne s'en pora douter; 

Ça vo main, sel volés plevir et creantcr." 
1 165 " Oje, sire, tenés m'espee d'acier cler, 

Et ma foi dont je doi Jhesu Crist aorer." 

Autrelel font li autre, ne l'osent refuser. 

" Or rendes," dist li rois, " les trésors qu'amasser 

Avés fait es escrins, et l'argent et l'or cler, 
1170 Car j'en vaurai assez mes soldoiers doner; 

Et jo vos en vaurai en ma terre mener, 

Desci que nos porons un evesque trover 
ii40,A' tôt— 1 141 fauburô les cler^ii43 jV Nos deus — 1144 demorer 
— ms «<c.— 1146 nos \À^i,-~After 1 146/4 inserU . 7 si ferons por eus 
qu a qw« porons finer 7 si lor prierons de boin cuer sans fauser — 1149 
0' il — 1148 demorer— /4/ïi^ 1148 A inserts ; Paor ai que ne faceni ceste 
tour crauenier— 1149 lor coifes font oster — iijo ^lesaub'sdes dos 
font apries for jeter— 1153 la u— 1153 orient apieler— irs4 ca a toi mi 
baron— U55 non pour nule autre cose— 1156 Se tti uiols— 1156 uiols 
r — 1159101 c— 1160 pories a batalle — 1163 ne len estuet d. — ii64Ca 
uenes se uoles— 1166 Si en cierent lor fois de ihii a. — 1167 A Ausi 
fissent N orent— 1 16S Or rendes le trésor d. 1. r.— 1169 sel me faites 
liurer. 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 



35 



Ki vos pora uns fons beneïr et sacrer. 

U on vos pulst trestos en fona rengenerer." 
1 175 Et respont 11 paiens : " Bien le voel creanter 

Trestot de bone foi, de verte sans fauser. 

Lî trésor sont noiié : faites l'eve avaler. 

Que nos puisons ariere ens es canbres entrer." 

Li rois mande Joifroi qu'il viegne a lui parler, 
1180 Et il i vient moll tost sans plus de demorer. 

"Joifroi," ce dist li rois, " faites nos atierer." 

JOIFROIS vait a l'escluse si ne demorc mie, 
Les pels en esraça et raig;ue en est widie ; 

La terre se mostra qui tote fu noie, 
1 185 II n'avait en Artage de la gent paienie 

Plus que .c. homes vis, tote ert la gens perie. 

Cil vont por querre l'or dont la vile est garnie, 

Assez en aporterent et a grant segnorie. 

Por çou qu'en la cité ot tant de gent noïe, 
1190 Qui gisent par ces places en brai et en fangie, 

En fait li rois Lolaires en .i. camp qui verdie 

Porter tôt le trésor c'on li met en baillie. 

Le roi païen en m aîné et tote sa maisnie. 

Li rois fait assanbler se grant cevalerie, 
1 195 Soldoiers et serjans qui ierent en s'aïe. 

Et il conmence a faire sa rice départie ; 

Plus doune au plus vaillant et mains a la maisnie. 

Cil qui il done mains hautement l'en mercie ; ^^ 

Ki la valt demorer s'ot rice m an and ie, 
1200 Après soldées a li rois sa gent banie 

K'il en vek repairier, s'a se conestablie 

Mis en Tarière garde et si a establie 

L'avangarde de gent qui sera fervestie ; 

Mais la paiene gent, icels n'oblie mie. 
1173 ens f.— 1176 Tvaniine—iijS e« nos c— 1179 que uiegne— 1180 
■lient errant son»; iimnt—jyier 1180 A inserls: 7 leuc des esclusses 
faites aual aler Si capie peussons par mi la uile aler— ii8a as escluseï 
qw ni arieste mie— 1183 jV laiguew an— A/ter 1183 A inscrit: Aual 
cort 1b riuiere par si grât aramie Con le puel bien oir dune liue f 
demie— 1184 S. t. ses seua [s'esleva] ki toute estoît noie— 1187 crt— 
irSçPor qnt en 1. c. ont— ii9op.7enIai en fangie— iigi Trois orians 
—1197 as plus vallas— 1198 (i. le mains — 1199 7 ki u'olt de morer sans 

Kor de la nie— 1200 Apries ses doun«s a— 1201 a sa c— laoi misent 
iere— H03 N gens A qui bien est f. — 1104 7 paiene gent maine ens 
ta sa gpagnie. 



k 



I 



36 NAISSANCE DU CHF.VAI-IEB AU CVCNE. 

1205 Tl va par ces castels que il avoit conquis, 
■^ U il ot ses provos et ses chevaliers mis ; 
Tels i a qu'il abat, auquans en a garnis. 
Et des prisons ausi tels i a sont ocis 
Et les testes colpees et enfouis tos vis 

1210 U pendus a haus caisnes, onques n'en ot mercîs. 
Tant qu'il vint en sa marce al cief de ,xv. dis. 
La manda .i. evcsque et abés dusqu'a dis, 
Et li vesquee a fais uns sains fons beneïs 
En une haute église mon segnor S. Patris. 

12(5 Après le beniçon a oile et cresme mis, 
Ploncié i a le roi del ctef outre le vis ; 
Parins en fu lî rois et abé dusqu'a dis, 
Patrices ot a non, del non al saint fu pris. 
Et les autres païens a tos issi baillis ; 

J220 Tôt sont iàit crestiien, Mahons est relenquis : 
A Jhesu font fiance, deables soit bonis. 
l.i rois en fillolage lor dona Monbregis, 
Un castel molt vaillant, et tos les apendis, 
Et bien .Ix. viles qui la sont d païs : 

1235 Se li a tôt rendu ce qu'il avoit conquis, 

Fors les trésors qu'il ot as soldoiers partis. 
Li paiens li a foi et ligeé promis 
Et .si remaint ses hom de quanqu'est poeatis. 
T^yT OLT fu li rois Lotaires el cuer esleeciés 

1230 De ço que Dex l'a si et les siens avanciés, 

Que ses anemis a desoi ses pies plaiaiés; 
Deu et ses sains en a hautement grasiiés ; 
Sen fiUuel et ses homes en a tos renvoies. 
Tels est al main joians, al vespre est coureciés : 

1235 ■- Li rois vait par sa marce com cil qui ert haitiés. 
Entrues que li rois a les paiens si brisiés 
Et il est durement demorés et targiés, 
Elioxe sa feme, dont Deu'prenge pitiés, 
iJOTUbat teus i a kil garnis! — 1208 li prison— iîoq U . . . u e 

wanttng — A/ter 1009 A inserts : Tant ceuauce li rois par piain; 

iairis — un Q' il uint en sa mar<:e al ior de — 1212 Iros ca — iîi; 

ïfff— 1214 haute glisse — 1215 a on le cresme mis — latÔ desi i 

1217 trosqua — 1218 le .S, — laig ot tous ensi — lïïi En . . , est— 

doune môhrunis — 1223 apenlis — 123^ .<xv. [?] — 1«5 qua kil — 

trésor — 1227 a sa foit 7 iuret 7 pleui — 1228 Q' 'I remamt — 1233 

renuoies— 1234 ki au uiesp«r ej/iries— 1235 ses marces . . . est. 



NAISSANCE DU. CHEVALIER AU CYGNE. 

A atendu son terme qui li est aproiés >- 

1240 Si com del mesaler dont li fais est molt griéa ; 
Ele va par ses canbres, se li dent molt li ciés, 
Ses dens estraint ensanle, ses mais est enforciés. 
!.es dames qui soufroient des enfans les mesciés 
Sevent bien le malage, qu'il est bien angoissiés ; 

1245 Bien set que de cest mal n'ert ja siens sire liés. 
T ES daines sont en paine de celé dame aidier, 

Et inolt ont de dolor, quel voient travellîer 
A si grande hascie et son cors escillier ; 
Mais por nient se paine qui Dex ne veh aidier, 

1 250 Et cil qui Dex ajue, soef puet somelier. 

Une mervelle avint que je vos voe! noncier : 
*• Quant Deu plot que la dame peut son fais descargiêr, 

.ViJ. en a on trovés, as enfans manoier. 
Une jentil pucele ont trovee al premier ; 

1255 Li autre spnt vallet, Dex les gart d'enconbrier. 
Une caainé d'or avoit cascuns, d'or mier ; 
La laiscent les enfans a terre Ibrmoier, 
A la dame entendirent, qui en ot grant mestîer. 
Bien le demaine mais et devant et derier, -' 

1260 Bien set qu'a terre mère li estuet repairier ; 
L'eure de mort li est sor main sans detriier. 
De batre sa poitrine, de Damedeu hucier, 
Çou est tole s'entente, que n'i a que targier ; 
Saint Esperil del ciel ne ciese de proier 

1265 Que li sains Abrahans s'arme puist avoier. 
" Ahi ! Lotairœ, sire, com poés detriier ? 
Jamais ne me verrÉs com vos avoie cier." 
Lors a, levé sa main et por son vis sainier 
Al ciel lieve ses iex, lors li convint clugnier. 

1270 " Dex, tôt est fait de moi t fai moi aconpaignier 
As sains angeles del ciel, se vos en puis proier," 
f ORTE est bêle Elioxe, Kesperis s'en est aies, 
El par tote la sale en est li cris levés. 
ors g:ist estendus d'un paile acovetés, 



M^ 



(39 aprociï 
E A Les d 



L 



ii. enfans d. I. f. estoit gries — 1241 la eanbre 
est iV enforie — 1*43 con soufiert^t'244 kii 
nl'tM/aprocies— 1145 îfaji/i'n^— 1246 pore. —1249 cui dex ne u1ent— 
250 que dex aie s. p. gsellkr — 1251 Oies, une m. — 1252 deskierkle' — 
-"" trouues enfans de la moillier— 1256 c. auoit au col — 1258 A' da- 
<.-~A pasiC^ from ij^?, lo 1292, 



38 Nj^ISSANCE du chevalier AU CYGNE. 

1Î75 Lî luminaires est del clergiet alumés ; 

Li clergiés est venus dont Dex est aorés 

Et li devins mestiers est al cors célébrés 

A crois, a filatJres, a encensiers brasés. 

El demain fu li cors a l'église portés, 
1280 Mais dedens les parois nen est il pas entrés. 

Li messe est conmencie et haute et solenés 

Et serjans et borgois ot a l'ofrande assés, 

Mais de chevaliers est en l'ost tos li barnés. 

Après messe est li cors jcntement enterrés, 
1385 A le maisiere gist del mostier tos serrés. 

Et li pules en est en maison retomés. 

Assez fu li cors plains et crîés et ptorés. 

"puis que la roîne est Elioxe entieree, 8'' 

La mère al roi en est en maison ret«xnee. 
1290 Tôt erranuiant en est en ses canbres entrée ; 

La sont les .iîij. dames cascune escayelee, 

Encor mainent lor duel por la dame honorée. 

Çou dist la mère au roi : " Mostrés ça la portée 

De coi ma belle fille est morte et enterrée," 
1295 Les daines respondirent : " C'est mervelle provee; 

Dame, .vîi. en i a tôt a une litee." 

" ,Vn. ! por !a bêle crois, mervelle avés contée, 

jo ne vauroie mie qu'ele me fust mostree ; 

Plevissiés ça vos fois que c'ert cose celée, 
1,100 N'a home ne a feme qui de mère soit née 

Ne sera ceste cose ja par vos revelec." 

Ensi li ont les (lames par foi acreantee. » 

La dame en apela Monicier de Valee ; 

Cerkié a et coriit par lui mainte contrée. 
1305 Cil est venus a li : " Dame, que vos agrée ? " 

" Tu iés mes hom, et foi m'as tu aseiiree ; 

Jo t'ai bien fait, encor n'en sui mie lasee ; 

Une rien a a faire, ço soit cose celée ; 

Ne le te dirai pas sel m'avras afiee 
1310 Ta foi que nel diras, ne par toi n'ert contée." 

'■ Tenés, dame, ma foi com l'avés devisee." 
1393 Aportes la portee^iï93 wanting — 1196 tome— 1297 uraie c. — 
A/ler iâg7 A inserti: Cou ne st' pas enfant cest diable asanblee — 
1198 ja n. u. mais qui' — 131x1 Ne a nome na fenme ki soit d, m. n. — 
ijoi Nesterara ceste cosse . , . ragtee — 130a .^ Isi . . . acreantees N 
por soi — 1330 ma'ke tle la uale^e— 1304 wanting — 1305 A' Il — 1306 mes 
liées hon fois mas a.— 1307 suige pas 1, — 1308 N rien & (. A cosse ai 
a Taire que uel que soit celée— 1309 si laras afiee— 1310 mostree. 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 

" Fai moi deus cofinials en la selve ramee, 
Si mes aporte ça anuit a la vespree." 
Celé dist, et il fait ; n'i a el demoree. 

131 5 Fait sont, a H revient après none sonee. 

El les prent s'a mis ens assez herbe fenee ; 
Si con manda as dames c'on mece ens la portée 
Dont ta feme son fil ert morte et enterrée. 
AyfAINTE fois en proverbe selt li vilains retrairc 

1 320 ^ *■ Que taie norisl sot ; ceste fait le contraire : 
Ne nourist sot ne sage, car ele est deputaire ; 
Ains ocit et destruit, nen velt noreçon faire. 
Double mère est la taie quant e!e est debonaire, 
Mais des enfans son iil set molt bien mordre faire : 

1325 Tant corn ses fils est fors est cle et dame et maire, 
Mais s'il fust en maison, n'osast por son viaire 
Mostrer son félon cuer, qui est de mal afaire. 
■' Monicier," dist la dame, " anuit a la brunaire 
Des estoiles del ciel me querrés un repaire 

1330 En la forest qui est de ces bestes corsaire ; 
Porte ces cofinials dont en ai une paire 
La u Je mais n'en oie rien nule qui desplaire 
Me puist ci ne aillors ; ses que jo te voel faire ? 
Provosté te donrai après, si seras maire 

'335 D'un castel que jo ai, que jo tieng en douaire ; 
Çou ne te porra mie mes fils li rois retraire." 
" Dame," dist Moniciers. "de vostre bien atraire, 
Qui me vauroit doner tos les poisons de maire, 
Ne les prendroie jo, por qu'il vos dust desplaire. 
■\JONICIERS atent tant que nuis soit enserie ; 



1340 



Ikes : 
cevai 



Ne velt pas que on face de lor liu baerie, 

Car il velt sagement faire la conmandie 

Sa dame la roîne qui molt en lui se fie. 

Son ceval ensiela, ses cofiniab n'obiie ; 
'345 I' ^'^^t ^^ ^ '^ ^"'^ ^'^ '^ selve en hermie, 

1311 seule— 1314 Cil li dist fait seront sans nule demoree -1315 Fait 
la et si revint — 1317 Sa çmaode as dames ea portes la portée— 1317 
leaflftw^— 1319 Ceste [jarole siut li uilains ml't retrairc— 13» Que taie 
norirsiut — 1321 Nen uioll nore con faire — 1321 loclsis.— 1313D. m. siut 
eWe taie kist d.— 1324 sô lu fere— 1315 T. tixf— 1326 mie ce faire— 1317 
wanting—ïxz'i Marke cou disl . . . allunriinere — 1319 queras— J331 Por- 
tes ce mantiel ci 7 t'stout cest afaire— iij» nule rien— 1333 cou que ie 
— '334 t6 ferai mcre — 133^ Dame cou a ait markes . . , ataire — 1318 p. 
* 1339 Ne feroîe lou cosse ki uous deust desplere — 1340 Mar 



n afaire— r345 II 



40 



.W.ITSSAF^CE nu ClfF.l'ALTER AV CVaNE. 



TA 



Et cevalce as estoiles; s'a l'espee sacie. 

Crois a fait en son front, que malfés nel quivric, 

11 ira bone voie, car Daniedex le guie.- 

11 avoit ja erré .vij.liues et demie, 

1350 Et li coc ont canté, il a la vois oie ; 

Del chief a oré Deu, de langue le grade : 
" Dex ! " fait il, "que puet estre que j'ai ci en baillie 
yue ma dame miat ci et onques n'en vi mie ? " 
Aparmaîn le sent jo, que por le fain formie ; 

1355 l'^r fo'i qi's 'V^^ "^P soit, je sai bien qu'il a vie. 
Il jeté la sa main si scTit car qui molie : 
" Dex, jo quit que c'est enfes, se dex me face aïe ; 
Ja par moi n'ert donés a beste en sauvecîe, 
Se jo puis trover liu que de mort soit garie. 

1360 I-i peciés soit ma dame de ceste félonie." 
""ANT a erré li sers, nioJt li puet anuier. 

Mais por pité le îaise, qu'il nés velt descargier, 
Son fais ; ains ira tant, se il puet avoier, 
K'il trovera foillie u maison u mostier 

'365 U il pora son fais aombner et mucier, 

Que le» ne autre bcste nés veniscent manE;ier. 
Tant a!a totes voies qu'il oï abaier 
Un cien, et dist que la vaura il repairier, 
Se il puet et il troeve en aucun liu sentier. 

1370 Totes voies cevalce et fait le bos froisier, 

Por çou, se li ciens l'ot, que plus doie noisier, 
Et il sivra l'abai, por sa voie abregier. 
Il cevalce a l'abai, pense de l'esploitier 
C'ainc ne fina si vint tôt droit a ,i. mostier, 

1375 Petis ert et devant ot .i. peneanchier 

U li bons hom seoit le jor por ombroier, 
Qui laiens ert ermites et Deu avoit molt cier. 
11 estoit ja levés s'ert aies saumoier 
De devant, son a,utel, por, Deu ,eslpengier ;., ._. 

1380 Et li cie'ns si çivoit .i. .leu quiet buscier 

Ert venus en la haie por les bestes niangie'r • 
Que l'ermilês faisoit la au vespre encoitiér. ' 
Moniciers descendi, s'a pendu .i. panier 
A la loge devant tôt serré le mostier, 

1385 Et l'autre a la fenestre la u soloit mucier 



J 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 

Li ermites son ciefpor lui esbanoier, 

Por esgarder le tans, quant il devoit cangier, 

U li airs cstoit mius, u devoir escJairier. 

Moniciers se retome, n'î vek plus detriier, 

Tôt issi com il vint est retornés arrier. 

Il n'avoit pas aie d'une liue -i, quartier 

Quant li aube creva, qu'il prent a ravoier, 

Et il a tant erré k'a eure de mangier 

Refu la dont il vint, n'i fait autre dangier; 

Asiet soi a la table dalés .i. escuier. 

Sa dame quant le voit prent soi a leecier, 

Mais ne le vaut illucc devant gent araisnier. 

Quant il orent mangië, si vont napes sacier 

Senescal qui çou ert en cief et en mestier, 

La dame entre en sa canbre sor .i, lit apoier, 

Et par une pucele a mandé Monicier. 

Cil vint, qui çou atent, sans point de detriier, 

Et quant il sont ensamble la canbre font widier : 

Dont se prendent ensanble andoi a fabloier, 

" Dame,"' ço dist li sers, " pené m'ai d'esploiticr 

Le besoigne que vos me conmandastes ler ; 

Fait est si que jamais n'en orés jor plaidier : 

J'ai bien aie .x. liiies par le bos en ramier, 

Por querre u jou peiisce jus mon fais descargier ; 

N'est pas la u le mis, s'il i ot que mangier." 

" Tu as bien lait, amis, tu aras bon loîer. 

De quanque t'ai promis ne te vaurai boisier." 

Ç^\ le lairons ensi, si dirons des enfans 

^-^ Qui sont es cofinials que porta li serjans. 

En la chapcle estoit li ermites laians 

La nuit devant l'autel tos seus et tos dolans 

Des pedés qu'avoit fais, dont estoit repentans : 

Matines ot cantees, si n'en pas aparans 

Li jors, ains atendoit que il fust auqiies grans, 

Por canter prime et messe, et puis s'alast as cans. 

Et fouir Lt hauer a paine et a ahans, 

Por semer ,i. poi d'orge, dont il aroît al tans 

Por lui et por sa suer qui o lui ert manans ; 

Car il avoil paor durement del der tans. 

Il vint a !a fenestre sel desfrema laians ; 

Il l'ovri, mais n'avoit ciel n'estoiles luisans. 



r 


42 


NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 

Li paniers ert encontre qui li vait aombrans ; 
Il ne set que çou est, molt s'en va niervellans. 
T I ermites ne puet veoir ne esgarder 
■*— ' Le jor par la feneslre que il soloit mirer ; 


1 


■ 


1430 




■ 




Li vaisel sont encontre si. nés pot remuer. 


^^^1 


■ 




■' Dex," fait il, ■' que ço est qui me puet estouper 


^^^1 


■ 




La fenestre par u li jors me seut entrer ? " 


^^^H 


■ 




Il est aies entor si a fait eobraser 


^^^H 




1435 


Une foille de sap por celé cose oster ; 
Le vaissel a overt, le lain prent a oster, 
Quatre enfans a trové au fain desvoleper. 
" Ce m'a Dex envoie," fait il, " al ajorner." 
Il a remis le fein por le caure garder ; 


1 




1440 


Ueve les iex en haut, si vaut Deu gracier, 

L'autre cofinel voit si le cort remuer, 

S'a trové .iij. enfans ; or en puet .vij. conter, 

Ki tôt li sont remés por nourir et garder. 

" Dex," çou dist li ermites, "jo t'en doî aorer. 


1 

1 


W' 


1445 


Que leus ne autre beste nés vint ci devourer ; 
Molt sont bel, Dex les vaut a s'ymage former." 
Il en va sa seror Ermogene apeler. 
" Suer," ço dist li sains hom, " molt devons Deu amer, 
Qui mervelle nos velt sifaitement mostrer ; 






1450 


Il nos a envoie ,vij. enfans a garder, 
Jou parins, vos marine en soions al lever. 
Faites une cuviele la devant cel autel 
De la ,clere fontaine et enplir et raser ; 
Et aubes porveés as enfans affubler. 






1455 


Cirai jusqu'à .vi. lîues prestre Vînçan rover. 

Qu'il me prest oile et cresme por els lor droit doner." 

Celé respont : " Por Deu servir en bien ovrer 

Ne me verres vos ja, se Deu plaist, reculer." 

Cil s'en va si corn cil qui n'a que demorer. 


1 




1460 


Vint al prestre Vinçan sel prent a saluer. 

Cil li rent son salu, si le cort acoler : 

"Comment est? que vos faut? venés vos resposer." 

" Sire," fait li ermites, " faites nos délivrer 

Oile et cresme a enfans en fons rengenerer ; 


1 




1465 


Dex m'en a doné .vij,, jo nés doi refuser." 

" Volentiers, bels dous sire, foi que doi S. Orner, 


i 


é 


k 




J 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE, , 

Car a si fait besoing le doit on aprester. 

Enne vos plaist ançoîs .i. petit a disner?" 

" Nenil," dist li ermites, " car jo me vôel haster ; 
1470 Ne sai se lî enfant pueent tant demorer. 

Il a pris son afaïre ai s'eij prent a raler, 

En maison est venus tos las a l'avesprer. 

■' Que font nostre enfant, suer, pueent mais endurer ? " 

" O'il," dist ele, " sire, vos poés bien souper." 
'475 " Non, suer," dist li ermites, " il nos estuet pener 

De ces enfans ançois ; aies les aporter." 

Cele est corue pruec et il va por le sel ; 

Les enfans persegna, non lor fist deviser, 

Crois el front et el vis et sel a savourer, 
1480 Le nés et les orelles de salive limer, 

Et les beneîçons que 'il set bien canter. 

Puis les met el mostier et ses fait regarder, 

Que netement peiissent es benoîs fons entrer. 

Tôt sont net, et mis sont en fons rengenerer ; 
1485 Es pis et es espaulles sont enoint d'oile cler. 

Et cresme lor a mis en son le cerveler, 

Non le Père et le Fil, que Dex puet tant amer, 

Et le S. Esperit, que il les puist garder. 

Dont lor fait ciés et pies en dras envoleper 
1490 Et candoiles es nîains, et doriques reposser, 

Et del lait de ses chievres a grant plenté doner 

Et de ferine d'orge papines conreer. 

Mais une cose i a que ne fait a celer, 

Dont li sains hom se prent sovent a porpenaer : 
'495 Que quant il les leva, a cascvin .i. coler 

Trova loié ei col, de bon fin or tôt cler. 

D'ensi que les trova n'en vaut nul remuer, 

Et conmanda très bien c'on lor face salver. 

" En foi," dist lî ermites, '' or est tans de souper ; 
1500 Dex otroit nos enfansjehir et amender." 

T 'ESTOIRE nos a dît la devant et conté 

^-^ Que rois Lotaires ot mené tôt son bamé 

Encontre .i. roi paien, et si l'avoit maté 

Tant qu'il tenoit la loi de la crestienté ; 
1505 Et ses parins estoit si l'ot de fons levé. 

Se li a voit assez de sa terre doné 



44 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 



1510 



1515 



Et les soldoiers ot lor soldées livré ; 
II aloit par sa marce gardant sa salvetê. 
Entriies avoit sa feme cest siècle trespassé, 
El on avoit le cors feslelmenl enterré. 
Ço ne set nient lï rois au corage aduré, 
Nequedent si a il a ce sovent pensé ; 
Car il avoit son cors laisié molt agrevÉ 
De la grande hascie del tais qu'avoit porté. 
Sa mère a pris en Ji de faintîse .i. pense ; 
Ele en apele a li .i. sage clerc letré ; 
Ses canceliers estoit, s'en faisoit son privé. 
" Canceliers, je vos quit home de grant bonté ; 
Je vos voel regehir .i, mien parfont secré, 

1520 Mais gardés que par vos ne soit nului mostré," 
" Ne place a Deu, ma dame ; saciés par vérité, 
Ja vo coiiscl n'orés de moi escandelé." 
" Escris dont," dist la dame, " salus et amisté 
A Lotaire mon fil, que je l'ai molt amé ; 

1525 De sa feme Elioxe o le gent cors moUé, 
Morte est, et si avons ja le cors entière. 
Grosse fu voîrement, et si s'a delivrÉ 
De .vij. serpens qui ont tôt son cors desciré, 
Et de mors et de trais trestot envenimé, 

1530 Et après se sont mis en l'air, s'en sont volé : 
Et de çou sommes nos molt forment adolé. 
Ne jamais ne serons por rien reconforté, 
Si iert a vos venus s'ara a vos parlé. 
Plscrisiés ço, bels sire, que vos ai endité." 

'535 '^'I escrist erranment, que tôt ot apresté, 
Et quant il l'ot escrit si l'a enquarelé; 
Et la dame le prist si l'a enseelé, 
S'apela son rorliu 1 " Ça venés, Malmené, 
Va tost al roi sel quier tant que l'aies trové 

1540 De ma part le salue, et lui et son bamé. 
Et les letres li done, si aras fait mon gre." 
" Fait iert, dame," dist il, " tôt a vo volenté." 
T I corlius fu tos près, va s'ent sans ataryier, 
"^ Trois jornees corut, car le pié ot legier : 

1545 A le quarte fist tant qu'a eure de mangier 
Vint a! roi sel trova ; tos iert las de plaidier. 
II li baille k- bricf, H rois le fist froissier 



\ 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 41 

Son capelain qui la estoit sos ,i. lorier ; 

Le brief desploie et list, si a pris a noncier 

Al roi çou que les letres sevent senefiier. 

Ensus se traient tôt, et prince et chevalier. 

" Vo mère vos salue, car ete vos a cier ; 

Vo feme si est morte, s'en a grant destorbier. 

Grosse fii ; quant ço vint a son fais descargier — 

Sire, se je l'oa dire, ne vos doit anuîer." 

" Di tost," ço dist li rois, " Quanc'on m'a fait nonchitr." 

" — .VIJ. serpens aporta, qui son cors enloscier 

Eurent fait et desronipre, onques hom maniier 9' 

Nés peut; qui lues n'eust tôt Je cors hireciet ; 

Saciés que tant estoienl li serpent lait et fier." 

" E ! las,'' ce dîst Lotaires, " de grant dolor plenier 

A fait mon cors avoir qui ço m'a fait nonchier : 

Or avoie grant joie, or ai grant destorbier. 

Ne se puet nus el monde iongement leecier, 

Qu'en la fin de se joie ne l'estuece estancier 

Aucune anons ités qui fait son cuer ploier. 

"DELE Elioxe, k'est nobletés devenue. 

Molt m'estes ore tost et emblée et tolue ; 
Poiae moi que je n'ai encor novele eîie. 
Je quit que Dex ait fait de vostre arme sa drue, 
5e vos a fait el ciel porter en une nue. 
Onques de toutes femcs ne vî si bêle nue ; 
Dex et Nature i misent tote leur entendue, 
La biautés que avîés m'estoit el cuer ceiie. 
Sansue trait le sanc quant se tient a car nue, 
Ausi vostre biautés m'a saciê et tolue 
La joie de mon cuer u grans dolors m'argue. 
Mar fil, vostre biautés, donc m'arme est irascue. 
Et vo i'ertus ausi qui mon cuer me partue ; 
Tant coin vos vesquisiés ne me fust ja tolue 
Honors, ne segnorie ja ne me fust teiie, 
Moi et tote ma gens, îa grans et la menue. 
Par vos primes m'estoit ceste gracie venue, 
Que j'avoic victore de la gent mescreiie ; 
De la joie del ciel soit vostre ame peiie." 
T 1 baron s'esmervellent, qu'est le roi avenu : 
Orains estoit joians, or a le giu perdu. 



J 



46 NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 

11 sont venu avant, mais ne sont pas meii. 

" Sire rois, qu'avés vos ? de qu'as consel creti ? 

1590 Entre toi et ton clerc as tu damage eii? 
Quel besoing t'a tes clers ore ramenteii ? 
Puisque sommes ici d'ostoier esmeii 
Tu nos as de soldées trestos si bien peii 
Et nos sommes si bien de t'amor enbeii, 

'595 Quanqu'i! en a ici, lî grant et li menu, 
Isi bien nos iés ore trestos el cuer keii, 
Que se vels guerroier Mahomet et Kahu, 
Prenderons nos avuec, ja n'ert contretenu." 
" Segnor," ço dist li rois, " et grant joie et salu 

1600 Vos doinst tos Damedex, bien m'avés maintenu, 
Et vos estes trestot mi ami et mi dru ; 
Mais bien saciés, por voir, que molt m'est mesceii. 
La roïne Elioxe m'a tôt mon cuer tolu ; 
C'ert la plus sage dame qu'encore aie veu, 

1605 Molt m'a la soie mors durement confondu, 
Quant s'aie et son sens m'a si tost retolu," 
"Sire," dienl li prince, " Dex a molt grant vertu, 
Mellor ares encore c'onques ele ne fu. 
Nus ne doit desperer, mais avoir bon argu ; 

1610 Mellor ares encore, Dex doinst s'arme salu." 

"O EGNOR," ço dist li rois, " bone gens honorée. 

*^ Beneoite soit l'eure que fustes assanblee. 
Raies en vo paîs, cascuns en sa contrée ; 
G'irai veir ma mère qui'st molt desconfortee, 

1615 Sel reconforterai car molt est adolee." 
Or cevalce li rois a mais nie privée, 
Por qu'il est en sa terre, n'a cure de posnee. 
Or cevalce a grant force si haste sa jornee : 
Au tierç jor descend! en sa sale pavée. 

1620 Quant sa mère le vit, a terre ciet pasmee. 
Et il a d'autre part sa chiere envolepee 
Del cor de son bliaut qui'st de pbrpre roee. 
Chevalier qui la sont la dame ont relevée ; 
Sous pièce, quant se fi] .i. poi reporpensee, 

1625 Ses crins trait, bat ses paimes, sa face a desciree ; 
Dont s'est a hautes vois comme feme escriee : 
" Ma fille, u estes vos ? qui vos a emportée ? 
Jo vos amoie tant, ma fille douce née, 



J 



1665 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 

Com se jo vos eiisce en mon ventre portée. 

La mors, u iestes vos, qui le m'avés enblee ? " 

Çou est fause dolors, por toute la criée ; 

Mais li rois qui son cuer ot torble et sa pensée, 

Ne se pot acieser, car il l'ot molt amee. 

Assés i a de cels qui dolor ont menée, 

Por la dame li un, li autre por la fee 

Qui pieç'a es toit morte et en terre posée, 

Por lor segnor li autre a qui nient n'agrée. 

Cil se demaine si comme feme adolee. 

pLANTOLS, uns chevaliers qui ert de sa maisnie, 

Molt l'ama ; ses niés ert, de sa seror joie. 
II saut sus, ja dira parole bien oïe : 
" Oncles, tu iés tenans de molt grant segnorie, 
Grant terre as desos toi en garde et en baillie, 
Se vient a ton besoing molt grans cevalerie, 
Et tôt vienent a toi en force et en aïe. 
Se il savoient ore que menasces tel vie, 
Il ne le priseroient le vaillant d'une alie : 
Femes doivent plorer quant cuers lor atenrie, 
On les doit conforter qui les tient de maisnie. 
Tu amas molt la dame et ele fu t'amie, 
Dex mete la soie arme en pardurable vie ; 
Fai faire sor le cors mostier u abeïe, 
Et s'i met de tes rentes et si asiet clergie 
Qui par nuit et par jor por Elioxe prie. 
Soies de bel confort, faites ciere haitie, 
Reconforte ta mère qui tote est esbahie ; 
Se tes cuers est dolans, tostans fai ciere lie." 
" Bien dist Plantols li preus," ço respont la maisnie, 
" Plus en fera li rois qu'a ses homes ne die ; 
Cascun Jor face aumosne, et par rente establie, 
Qui onques en demant. que il n'i faille mie." 
T 1 rois par bon consel devint bons almosniers. 

Il donc pain et ble, livres, marcs et deniers ; 
Il a clers assanblés s'a fait novials mostiers, 
Done livres, calises, vestimens, pailes ciers. 
Textes et candeliers et crois et encensiers, 
Et rentes lor dona tant com lor fu mestiers. 
/^R sont assis !i clerc, ne ftnent de proier 
^-' Tos les sains Daniedeu, qu'il puisse conseiller 



ï 



48 Nyl/SS.-INCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 

1670 Roi Lotaire et sa mère et l'arme sa moîllîer. 
Auques se prent li rois de son due] a coisîer, 
Si conpaignon le font auques esleecier ; ■ 
Li chevalier le mainent sovent esbanoier, 
As eskiés et as tables et prendre et gaaignJer ; 

1675 Mais en nule manière nel pueent solacier. 
Une ore a pria li rois sa niere a araîsnier : 
" Merc," dist il, " por Deu, molt me puis mervellier, 
Onques ne peuc oïr le verte aficier, 
Comment fist Elioxe a le mort travellier. 

1680 D'unes Ictres que g'euc me ramenbra l'autr'ier, 
Que en l'ost ra'envoastcs par .i. garçon corsier ; 
Jo en fis lues le cire mon capelain froisler, 
il me commença lues mervelles a nonder. 
Or me deveriés vos mot a mot acointier : 

1685 Bien sai qu'ele fil grosse ; qui fu au travellier?" 

" Bels fils," ço dist la mère, " vds tu reconmenchier 
Ton duel et ta tristrec* et ton grant destorbîer ? 
Grosse fu, voirement, d'un hisdeus adversier 
Ki tôt son bêla cors fist de venin entoscier ; 

1690 Ço fu uns lais scrpens, jo le vi hirecier. 

Ele s'en délivra ; quant on le dut baillier, 

Si esbati ses eles sans plus de detriier, 

Si essora en l'air, n'ot soing de repaîrier. j 

Le cors de li fist si durement martriier, 

1695 Ne mires ne camins ne li pot aine aidier. 

Morte fu, s'enfouimes le cors près del mostier." 

" E ! Dex," ço dist li rois, " com jo eue son cor chier." 

Dont conmence a penser et son cîef a broncier : 

" Ha ! Des, ele me dist c'al premerain couchier 

1700 Que seriiens ensanble, por nos cors delitier, 
Ke il li convemroit .vij. enfans encargier ; 
Al mostre aroit cascuns caaine al col d'or mier." 
Or parole ma dame : " D'un si fait aversier 
Jo ne sai mais le quele je tiegne a mençoignicr ; 

1705 Jo le lainii a tant, n'en voel plus fabloïer." 

Or est li rois tos sens, veves et sans moillier. 
Fièrement tient sa terre, n'est en nului dangier ; 
N'a si hardi voisin qui ja l'ost gueroier. 
On le lient por bon home et por bon justichier ; 



J 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 

1710 De nul jugement dire ne velt il detriier. 
Mais tost après le clain jugier et afaitier. 
Issi tint il sa terre .vij. ans sans enconbrier ; 
Dont li est pris talens de lire et d'encerkier 
Quana travers, quans treiis tenoient si voier, 

1715 Et si viennent molt bien conter a l'eskekier, 
Li clers list les escris, si troeve tel rentier, 
Bien a passé -vij. ans que il ne vint paier, 
Tel i a .iij., tel deus : le roi prent anuier, 
Ja lor vaura par letres de soh talent nonchier. 

1720 T I rois garde le clerc, si li sanble saçant; 

" Escrisiés as rentiers que jo par brief lor mant, 
Dedens .xl. jors viegnent faire créant 
De quanque il a moi doivent estre rendant ; 
Et si viegnent garni si com por droit faisant." 

1725 Li clers a fait les letres trestot al roi conmant, 
Et le saiel de cire et le brief fors pendant. 
Li rois a regardé et ariere et avant ; 
" Qui portera ces letres? U iés lu, Malquidant?" 
Entrues qu'il regardoit, estes vos .i. serjant, 

1730 Je quit c'on l'apeloit Rudemarî le vaillant; 
A son père ot esté, se li ot doné tant 
Dont il avoit assez a trestot son vivant. 
Ses père l'ot molt cier, qu'il le savoit saçant, 
Ses terres et ses fiés et ses rentes contant ; 

1735 Li rois l'a apielé et il i vint errant. 

" Rudemart," dist li rois, " n'i voi plus aparant 
De la besoigne faire mais el mulet anblant. 
Montés tost si portés ces letres a garant ; 
Quel part que vos venés c'on vos port honor grant, 

1740 Car c'a escrit es letres que veés ci pendant. 
Si dites mes rentiers, si com il sont coiliant 
Mes rentes, mes treiis au si soient rendant, 
De çou qu'il ont reciut de droit conte faisant 
Dedens .xl. jors devant moi en presant ; 

1745 Et se i! ço ne font, mal m'ierent atendant." 

■DUDEMARS li respont: " Bien ferons vo conman 
■^ *■ Les letres prent, si va a la roïne errant. 
" Dame," dist il, "j'en vois le preu le roi querant." 
Rudemars s'aparelle si com de bien errer ; 



50 NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 

1750 II fait des .iiij. pîés son mulet refierer, 
Sa siele renaier, son penel rabourer, 
Espérons et estriers, çaingles por reçaingler ; 
C'on mes ses torselieres ne vaut il oblier, 
Hueses, cape et capel, por son cors aombrer, 

1755 Et boiste por ses letres, que mius les puist garder. 
Quant Deus donc el demain que dut l'aube crever, 
Il prent se cose preste si s'en prent a aler. 
Or s'en va Rudemars, ne veit plus demorer, 
Por les baillius le roi qu'il set niolt bien trover. 

1760 Molt set bien u il mainent, n'en puet nus escaper ; 
Il les semont trestos devant le roi aler, 
Por conter devant lui u por gage livrer ; 
U sans gage u sans plege n'en poront retorner. 
Tostans mostre ses letres, por lui asseiirer. 

1765 Bien a .vij. jors erré, aine ne vaut sejorner; 
La u prist le disner, la ne vaut aine souper. 
Les baillius de la marce a il fait tos tranbler ; 
S'al .xl.isme jor ne sont la por conter, ■ ■ 

Li rois a lor mesaise les en fera mener. 

1770 Cil li otroient tôt, ne l'osent refuser, 

Car il mostre ses letres qu'il pueent molt doter. 
Cil a fait son message, met soi el retorner, 
Mais c'est par autre voie, car il s'en velt râler, 
A grans jomees velt le pais trespasser. 

1775 A Lesbon, .i. castel, la va prendre .i. disner, 
Et puis se met a voie por son oirc haster. 
Passe .i. grant brueroi, puis li estuet entrer 
En une grant forest, mais ne s'i sot garder : 
11 ne trueve maison u il puist osteler, 

1780 Et l' jors se tornoit del tôt al avesprer. 

Il se crient de sa beste, des leus del devourer. 
Car se il fust a pié, garandir et tenser 
Se peiist et deseure .i. grant arbre monter ; 
Or li estuet a terre lui et son mul garder. 

1785 La forés si est grans, maint ors et maint sengler, 
Qui le ccrkast a ciens, i peust on trover. 
La nuis n'ert mie torble, la lune luisoit cler. 
Il se trait sos .i. arbre por son cors reposer. 
Et il va a sa mule le frain del cief oster 

1790 Et l'arçon de sa sele li va outre jeter ; 



\ 1825 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 

Le cavestre li lace el pié por eschaper. 

La mule paist de l'erbe tant com en puet trover ; 

De l'avaine nel pot nient aprovender. 

It s'asief desos l'arbre, car ne set u aler, 

Saine soi del deable, que nel puist enganer, 

Et si atrait le brant dont li cotel sont cler; 

Del dormir n'a talent, ains est en mal penser. 

Issi li convint la tote nuit demorer ; 

Et tantost com il vit l'aube aparant crever, 

Si met le frain sa mule si le vaît reçaingler. 

Il monte et quiert cemin por jornee haster, 

Mais ançois sona prime qu'il puist cemin trover, 

Et quant entrés i est ne set u veut mener. 

Carité a assés de longenient juner; 

11 n'a ne tant ne quant dont il puisse disner. 

Vers none oï .i. cien et glater et uUef, 

Assés l'a escouté, celé part veh torner; 

Quant plus aproce près, si a oi! canter 

Un chant que uns ermites Éiit en son mcsgarder. 

Il pense la a gent, la vaura osteler. 

Se Dex li consentoit que la peiist aler. 

TD UDEMARS tos lassez celé part vint traiant, 

Il estoit molt aflis, travail ot eii grant ; 
Encore estoit en juns des le jor de devant. 
Il a trové l'ermite son cortiî encloant, 
.Dont les bestes li erent forment adamaganL 
Li lièvre et porc et cerf et 1! cevroel salant 
Toute jor lî manguent ses colés en brostant, 
Dusqu'a dont que li cien i vienent abaiant. 
Ruderaars a parlé hautement en oiant: 
" Bels preudom, cil vos saut qui maint en Oriant, 
Et de la sainte Virgene nasqui en Belliant. 
Por cel segnor vos pri dont vos vois reclamant, 
Que vos faites anuit une aumosne molt grant : 
Laîsiés moi o vos estre hui maïs a remanant, 
A mangier me donés por Deu le raemant ; 
Certes jo ne mangai très ier none sonant. 
Toute jor ai erré par bos, par desrubanL" 
Cil a levé son chief si le valt regardant, 
Avis li est qu'il soit preudom, a son sanblant. 
" Dont estes vos, bels sire, et qu'aies vos querant?' 



5'2 



NAISSANCE nu CHEVALIER AU CYGNE. 



" Sire, jo vois le preu mon segnor porchaçant ; 
Jo semoing ses voiers qu'a lui viegnent errant, 
El si porc ci ses letres a cest saiel pendant" 

1835 " A MIS," dist li ermites, qui fu de bone vie 

^^ Et de graiit carité, " hui mais n'en irés mie ; 
De la moie viande ares une partie. 
Et si prendés hui mais o moi herbregerie ; 
Ostés vo mul le frain ; en cel pre qui verdie 

1840 I^ loiés par ie pié, qu'il ne s'eslonge mie ; 
Et s'en soies assés por gésir a nuitie, 
Car vos n'avérés keute fors de l'erbe délie. 
Ne de linceus noient ; plus n'i ares aïe." 
Rudemars fu molt liés et de Diu le mercie ; 

1845 II a pris sa faucille s'a de l'erbe soie, 

Tant en porte en maison qu'il ne s'en repent mie ; 
Sa mule maine o lui, après l'erbe le lie, 
L'ore aient de mangier, mais que molt li detrie ; 
Ne vaut mangier ses ostes, si fu tens de conplie, 

1850 H a tant alendu que Tore est avesprie, 
L'ermites garde en haut si a l'ore saisie. 
Il trait a sa chapele. sî ore lanl et prie 
Qu'il dist vespres del jor et de sainte Marie, 
El vegile des mors, par bon loisir fenie, 

1855 Dont vient a sa seror qui avoit en baillie 

Son pain et sa despense : " Suer, enmiudrons no vie ; 
Nos avons ci .i. oste, faites plus grant boulie." 
" Sire, au boin eiir, ne m'atargerai mie." 
Ele prenl sa ferine quï'st d'orge bien délie, 

1860 Et del lait de ses cievres (honte en ai que jel die). 
S'a fait le grant paiele .i. doit plus que mie. 
Quant la viande est quîte et la table est drecie, 
On a devant cascun mis la soie partie. 
Dont samble Rudemart qu'il ait Puille saisie, 

1865 Tos les daintiés le roi ne prise il une alie ; 
Moll manga volentiers, car famine l'aigrie. 
De cel bon pain d'avaine et del mangier d'orgie. 
Et but de la fontaine qui bien est refroidie. 
D UDEMARS fu saous, et Deu en rent mcrcis 

1870 Et a S. Juliien, qu'a bon ostel l'a mis. 

II garda entor lui, si a veîi lais 



J 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 

Enfans mangier ensanble, bien en i avoît .vi. 

Tuît mengierent ensanble en pais et en seris, 

Ne font un point de noise, molt fu l'uns l'autre amis, 

Et cascuns ot el col .i. loien d'or faitis. 

C'esgarda Rudemars, s'en a jetë .i. ris : 

" Dex ! corn je m'esmer\'el de ces enfans petis ; 

C'est la, ço quit, lor mère qui tos les a norris ; 

D'un grant et d'un eage sont molt bien, ce m'est vis. 

" Ostes," dist Rudemars, " por les sains esperis, 

Sont tôt cist enfant vo que je voi ci assis ? " 

"Ostes," dist li ermites, "j'en sui père adoptis ; 

Jes ai gardés çaiens ,vij. ans tos aconplîs. 

Que jes trovai ensanble en faïn muciés et mis, 

Et de saint cresme et d'oile tos crestiiens les fis, 

Et ma suer les a tos en si grant cure mis 

Qu'ele ausi comme mère les apele tosdis. 

Cel loien que cascun a entor le col mis 

Aporta il o lui, ja ne iere entredis, 

Que por moi soit ostés jusc'al jor del juïs ; 

Il est d'or et si croist a mesure tosdis." 

Et Rudemars respont : " Dex les garde, li pis." 

Li preudom rent ses grâces a Deu el ses mercis. 

Et Rudemars respont ; " De Deu soit beneïs. 

Et cil par qui il est de bien si raemplis." 

Quant ont assés parlé, si se traient as lis. 

Et Rudemars fait tant, ses mus est esternis ; 

Litière li a faite trestote a son devis. 

Mais d'avaine doner n'est il ne fais ne dis. 

Et Rudemars selonc s'est cociés tos vestis, 

Car il fu las d'errer si fu tos endormis. 

La dort desci a dont que jors est esclarcis ; f 

Et quant il voit le jor, errant est sus salis 

Et monte en son mulet qui'st d'esrer ademis. 

A l'oste prent congié si s'est d'iliuec partis, 

Si a tant cevalcié par bois et par lairis 

K'el demain endroit tierce al palais qui'st valtis 

En est venus au roi ; ja estoït miedis 

Quant il parla a lui, si li nonça ses dis 

Que si rentier mandoient par bouce et par escris ; 

Li rois les a molt bien et volentiers oïs. 

AI roi a pris congié, d'illuec s'est départis. 



IVAfSSANCE DU CHEVALIER AU CYGNB. 

A sa dame est venus qui l'ot m oit cier tosdîs. 
T A roîne le voit, si H dîst : " Bien vegniés ! 
■*— ' Que faites, Rudemart ? estes vos tos haitiés ? 
Avés vos ore bien vos travals emploies?" 
" Oje, certes, ma dame, De.x en soit graciiés. 
Dame, jo ai bien fait son conmant, ço saciés ; 
Mais jo ai esté puis durement esmalés. 
Quant me mis el repaire el bos fui forvoiés. 
Une nuit juc el bos sos le rai n tos cociés ; 
L'endemain errai tant que je fui herbregiés 
El bos dés ,i. saint home, la fui bien pastoiés ; 
La yi jou grans mervelles, dame, ja nel querriéa." 
" Di, por Deu, Rudemart." — "Al bon eur, oies ; 
Je vi la .vi. enfans trestos bien arengiês 
Entor une escuiele, et si bien afaitiés 
C'un seul mot ne disoient, et s'ert cascuns loiés 
El col d'une caaine dont li ors ert proisiés, 
Bons rouges ors d'Arrabe qui si est covoitiés. 
Li bons hom les norist, Dex li ot envoies, 
S'ierent tôt d'un eage et d'un grant, ço sacîés." 
" Rudemart," dist la dame, "jamais mes amistiés 
N'arés en vo vivant, se vos ne porchaciés 
De ces caaines d'or que vos le mes doigniés." 
" Dame," dist Rudemars, "por nient travelliés; 
Jo nel lairoie mie por estre a mort jugiés." 
" Rudemart, paine t'eut, bien seras soldoiés; 
Tu avéras m'amor et des moies daintiés. " 
"D UDEM ARS fu pensis, ne sot quel part torner ; 

En aucune manière l'estuet atapiner, 
Qu'il revoist as enfans tes caaines oster. 
Unes cisoires quiert dont il les puist colper, 
Et une vies eskerpe u il les puist bouter ; 
Vies housials decrevés et soUiers por aler, 
Ceniise et braies noires, esclavine a fubler 
Et bordon que il fait tôt de novel fierer, 
Et .i. capel feutrin por son cief aombrer ; 
Son vis a taint d'un fiel d'un grant pisson de mer 
Qu'il avoit pieç'a fait al keu le roi server. 
Or est atapinés, or pense del errer, 
-III. jornees a piet a fait pOr la aler. 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 

A l'ermite est venus sel prent a sermoner : 
" Sire preudom, por Deu qui le mont doit salver, 
Que Dex en paradis face vostre ame aler ! 
Laisiés moi anuit mais avoec vos osteler; 
Enfers sui et enflés; ce quit, m'estuet crever. 
Sire, por Deu carnés me, se vos savés carner, 
Tante meciiie ai bute, nel puis mais endurer ; 
As puisons S, Rumacle m'en alai meciner. 
Une fois sui a lis et l'autre voel crever, 
Lieve, por Deu, ta main, fai ma dolor cieser; 
Se tu saines mon ventre bien porai esmiudrer." 
Li ermites le voit si forment dolouser. 
Ne li puet son ostel de pitié refuser ; 
Fait li crois sor son ventre que il vit si enfler. 
Et dist .iii. pater nostres por le mius ajuer, 
Que deables ne puist mal baillir ne grever. 
Après dist qu'il fera une erbe destemprer 
Quant il vaura coucier, sel vaura abevrer, 
Que il puis ne le voie tant coin jors puet durer. 
"Aies seïr, bels sire, aies vos reposer, 
U jesir sor celé herbe, car las vos voi d'esrer." 
T I pèlerins malades fat molt feble sanblant, 
■^^ Ausi se dolousoit com s'eiist grant ahant, 
Et Termites en a pité et douçor grant. 
Des oes li a fait quire trestot a son talant. 
Mais de pain ne pot îl gouster ne tant ne quant : 
Del lait se fist doncr com enfant alaitant. 
L'ermites prent sanicle, .i. erbe verdoiant, 
Et osmonde et fregon, qui molt ot vertu grant, 
Se l'estampe et destempre, vient a celui puîrant. 
Cil le prent en sa bouce, de boire fait sanblant, 
Mais onques n'en passa le cal ne poi ne grant, 
Aiiis le va entor lui en l'erbe dejetant. 
L'ermites le saina si s'en ala corant, 
Que plus ne le veîst en cel jor en avant : 
Non fist il onques puis en trestot son vivant. 
L'ermites se couça et clost son huis de\'ant, 
Et cil remest ça fors desor l'erbe gisant, 
Si a levé la teste, entor lui va gardant 
Por veïr de l'ostel trestot le convenant. 



1 



I 



56 NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 

La litière a veiie u gisent li enfant ; 
Assés sont près de lui» mais si secreemant 

1995 Velt faire son malise, si bien, si coîemant, 
Que nus de la maison nel voist apercevant 
Il dort si com 11 autre, s'atent tant convenant; 
La se gist et repose jusqu'à l'aube aparant. 
Li ermites se lieve, ses saumes vait rimant 
Et entre en sa capele, si a leii son cant ; 

2000 Et sa suer tieve sus, ses cievres maine en camp, 
La pucele se gist coverte d'un drap blanc, 
Li .vi. enfant remainent en lor lit tôt dormant. 
L'ostes, qui son colp gaite, se lieve en son séant 

2005 Si regarde entor lui, s'esquerpe vait querant 
U les cisoires sont qui molt ont bon trençant. 
As enfans est venus souavet en taisant. 
Les caaines lor coupe cascune o le pendant. 
Tôt remet en l'escerpe, le fer et l'or luisant ; 

2010 Dont revient a son lit, va soi aparellant, 

Cal cemin se velt mètre tôt sans congié prendant. 
1 tapins s'acemine, onques n'i prist congié, 
' Com cil qui coiement a fait sa malvaistié ; 
Les caaines en porte qu'a conquis par pecié. 

2015 Es le vos eus el bos tapi et enbuscié ; 

11 ne tient nul cemin, mais par ,i. marescié. 
Sans cauce et sans housel, sans caucer, tôt nu pié. 
Quant vint a miedi bien s'en est eslongié, 
Dont a pris son housel, si a caucié son pié, 

2020 Or s'acemine fort, bien a fait son marcié. 

Sans calenge a conquis tôt ço qu'a covoitié. 
En .ij. jors et demi a il tant travellié 
Qu'il est la venus u li rois tint son sié, 
Mais par defors la vile a son estre cangié ; 

2025 Aine de quanqu'il porta ne en main ne en pié 
Ne retint fors l'esquerpe u il avoit mucié 
Içou dont la roïne li avoit molt proie. 
Il a repris ses dras que il avoit cangié, 
A la roïne vient, si s'asiet a son pié. 

2030 " Dame," dist il, " cil sire, qui par sa grant pitié 
Vint racater le nïont. que Malfés ot loié, 
Vos saut et quan qu'avés mis en vostre amistié." 
" Tu dis bien, Rudemart, comment as esploitiÉ ?" 



LV 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 

" Dame, jo ai tant fait, ves me ci repairié. 

Et si ai tant aie et quis et porchacié 

Que je vos aporc ci bon or, fin et proisié ; 

Faites ent vo plaisir ; " et cil li a puirié. 

La roïne les prent, si l'en a merciié 

Et de bon gueredon l'a molt bien soldoié. 

O UDEMARS ot laisiés les enfans en lor lis, 

Tôt ierent d'un eage, tôt .vj. assés petis. 
Lor coses en porta com malvais et fuitis. 
11 n'i avoit celui ne fust si endormis, 
S'on le vausist ocire, ne s'en fust il fuis ; 
Tant dorment li enfant que jors fu esclarcîs. 
Quant li premiers se fu de son songe esperis, 
Il dejete ses bras ausi com par delis. 
Il senti par les menbres, les grans et les petis, 
Que nature cangoit et en cors et en vis ; 
Et en bras et en janbes par tôt a pannes mis, 
S'est devenus oisiaus si blans eom Hors de lis ; 
De parole former n'estoit pas poëstis, 
Ausi fist il as autres, tant qu'il sont trestot .yj. 
Blanc oisel devenus, si se sont en l'air rais ; 
Mius resambloient cisne c'autre oisel a devis, 
Il sont blanc s'ont Ions cols, et si ont les pies bis. 
Tôt c'esgarda lor suer qui avoit son cief mis 
Desos son covertor, mais c'un poi pert ses vis ; 
Longement ot baé et esgardé tosdis 
Comment li pèlerins qui estoit langeïs, 
Quant il ne vit nului, si est aies as lis ; 
Mais ne seut qu'il i list ; après s'en est fuis. 
T I oisel sont en l'air s'aprendent a voler. 

Nature les aprent, qui les ot fait muer, 
Estre d'orne en oisel, mats la ne pot ovrer 
Que sens d'ome cangast [mats la ne puet ovrer.] 
Celui ont porsîvi quis ert venus embler. 
Lor ensegnes qu'il durent lor eages porter 
Perdues sont, se Dex ne les veit regarder. 
Porsivi ont celui qui nés pot eskiver 
Qu'il ne l'aient veit la u il velt aler. 
El castel sont entré u Lotaires li ber, 
Qui rois ert de la terre, se faisoit dangerer. 



58 NAISSANCE DU CHEVALIER AU CVGNE. 

Il amoit le castel, ne s'en vaut rennier ; 
2°75 Ses père i tint son sié, il le vaut restorer, 

Car la fu il norris, et la prist il a per 

Elioxe la be!e, qui tant fist a loer ; 

La fu morte la dame, la le fist enterrer 

Et la seent les rentes dont fait messes canter 
2080 A3 esglises qu'il a fait del sien estorer. 

Li castials siet molt bien por home dangerer: 

D'une part est li bos u puet aler vener, 

Et d'autre part rivière sos le maistre piler 

De la tor u il puet cascun jor, al lever, 
2085 Par .i. petit guicet ses mains as flos laver, 

Et poissons assez prendre, por avoir al disner. 

Outre l'eve sont pre c'on puet .ij. fois fener, 

Et fontaines i a dont li riu sont molt cler ; 

Après ot .i, vivier u li rois fait server 
2090 Poissons grant de manières, quant il se veit haster. 

Que pesciere qui pesce les puist tost aprester. 

Les vignes et l'arbroie n'i doit on oblier. 

Dont li vin et li fruit font forment a amer. 

Les coutures i sont por forment pur et cler, 
2095 Portent dont on poroit .iij. castels conreer; 

Por ce se velt li rois adiés la reposer. 

La sont aie li cisne, la les fist trespasser 

Nature qui lor fist les eles por voler, 

Et sens d'onie qui chace le laron qui embler 
2100 Ert venus çou que Dex lor vaut tousdis server, 

Et la Deu porveance qui s'i vaut amostrer. 

El vivier se descendent si prendent a voler ; 

Poissons !a troevent gros, la fist bon pasturer. 

VT OVELE vint al roi que .vi. cisne novel 
2105 ^ ~ Mainent en son vi\'ier, mais il font grant maîsel 

Des poissons qui la sont, prendent a tel reviel 

Qu'a paines i remaint poisson ne pissoncel ; 

Mais il n'atendent home ne vienent a apel. 

" Conbien a," dist li rois, " que la sont ci! oisel ?" 
21 10 '■ Sire, il a bien ,x. jors que g'iere en cel praiel, 

Ses vi sor la fontaine ester ens el gravel, 

El puis ses ai veiis pelukier al solel." 

" Par Deu," ce dist li rois, " ce me est or mott bel. 



NA/SSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 

Or conmaiit qu'il n'i ait ne viel ne jovencel 

Qui de rien les quivrie, car en malvaise pel 

Meteroie sa car, et en malvais flaiel 

Jo le ferroie si que boulir le cervel ; 

L'i feroie a mes mains d'espee et de coutel. 

pLANTOLS n'ot mie oï ceste manace faire; 

Niés ert le roi Lotaire, et frans et debonaire. 
En rivière ert aies, oisials porte .ij, paire, 
C'ert DStoirs et faucon ; et arc porte por traire. 
Dont li vient uns hairons par devers son viaire ; 
Le faucon laisse aler qui de voler le maire, 
Tant le maire et demaine qu'il l'abat ens el aire, 
Et en l'aiguë u li cisne qui'stoient tôt Lotaire 
Ot conmandé que nus ne lor face contraire. 
Et Plantols a grant paine fait son oisel fors traire ; 
Encor ne se velt pas vers son ostel retraire, 
Car il voloit encore faire cose qui paire. 
Il a son arc tendu si entoise por traire, 
Volentiers porteroit le roi bon quisinaire ; 
La saiete entesa desci al fer por traire. 
Mais la corde li fent desci que el tenaire. 
Et li cisne s'en volent très par mi le vivaire, 
Qu'il n'ont point de paor de l'arcier deputaire. 
Se Plantols fu dolans si pert "a son viaire ; 
Qui tôt le depeçast , n'en peiist il sanc traire. 
Il a rué tôt puer, si se met el repaire. 
T L ot tant demoré, li rois sist al mangier ; 
■*■ Plantols descent sos l'arbre, il et si chevalier, 
Lor ce vais en menèrent garçon et escuier. 
Plantols s'en vait puiant sus el palais plenier, 
Li rois se sist au dois, et Plantols qui Tôt cier 
Li présente .i. halron por lui esleecier. 
" Bels niés, u fustes vos aléa por rivoier?" 
" Bels sire," dist Plantols, "a cel forçor vivier 
Sos le bois fis aler un mien faucon muier ; 
Cest hairon eslevai, nel finai de cacier 
Dusqu'a dont que il fu en ,i, estanc plonciés ; 
A paines peuc avoir mon faucon montenier, 
Et jo eue grant paor qu'il ne deiist noier ; 
_La Rvoit .vi. oisials, qui sont grant et plenier, 



6o 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 
Et blanc com flore de lis ; 



s mon arc manier, 

3155 Si en vauc traire a l'un, ne m'î seuc afaitier: 
La saleté fendi par dalés le lenier, 
Li oisel s'en volèrent, ne peuc nul arçoicr." 
Quant li rois ot cel mot, si prent a courecier : 
" Comment ! " dist il, " Plantoul, g'euc fait mon ban crier, 

2160 Que nu3 ne destorbasi les oistaus del vivier ; 
Par les plaies mortels, vos le conperrés cier," 
Li rois saut sus en pies, u il n'ot qu'a irier, 
Tient .i. coutel trençant qui los estoit d'acier ; 
Ja alast son neveu ens el cuer estochier, 

2165 Quant salent contre lui doi jentil chevalier 
Qui retinrent a force sel prendent a coisier. 
Por çou ne remaint mie, il prent la nef d'or mier 
Sel rue après Plantoul qu'il voloit quaisier. 
Mais cil en est guencis joste .i. piler arier, 

2170 La nef hurte al piler si fait le pié froissier. 
Sa mère est sus salie sel corut redrecier, 
Et Plantols descendi contreval le plancier. 
T I rois est coureciés, grant pièce se coisa, 
'*"' Et toute la vespree son malialenc runga, 

2175 Plantols est main levés, en la capele entra, 
La se fist joste l'uis tant que H rois venra. 
Li capelains i vint, de canter s'atorna, 
Rois Lotaires i vint, grant conpaigne mena; 
11 entre en sa capiele, et cil qui covoita 

3180 As pies li est ceus, et merci li proia 

Et trestot l'en proierent, et li rois l'enleva 
Et por tante proiere trestot 11 pardona, 
Par si que a ses cisnes nul jor mais ne traira ; 
Sor les sains de l'autel, de çou l'aseiira. 

2185 Ç\^ ^st Plantols 3 cort niés le roi et amis, 
^^ Des oisials del rivier est il eskius tosdis, 
Car li rois les a ciers et en cuer li sont mis, 
Et li oisel ont pais de tos ceus dou pais. ij"" 

Or pueent asseiir noer par le gueïs 

2190 Et manger des poissons, des grans et des petis, 
Ja par home vivant n'en ert fais contredis ; 
Et li pies de la nef qui estoit soldeïs. 
Qui par maltalent fu jetée au piler bis. 



^ 



2215 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 

Estoit tôt defroés et lavés autresis ; 

i La mere au roi le garde si l'a en son sauf mis. 
Ele mande .i. orfèvre qui estoit ses amis ; 
Cil i vient volentiers qui molt ert lîueïs. 
"Amis," dist la roïne, " comment sera remis 
Uns pies en ceste nef et fors et bien assis, 

) Et la nés rebatue ? " Cil respont a ses dis : 
" Le pié estuet refaire de nuef, trop est malmis. 
Voire," dist li orfèvres, "j'en ferai .i. fondis; 
Se vos or me bailliés, icis ert avoec mis." 
La roïne aporta .iiij. anels d'or masis. 

; "Dame," dist li orfèvres, " poi i a, ce m'est vis, 
A ce que vos volés, qu'il soit bels et jentis." 
La roïne s'en va, n'a angle n'i ait quis. 
Des caaines li menbre que Rudemars ot pris ; 
Une en a aportee, mais ço fu a envis. 

) Celi dist li orfèvres : " C'est si bons ors jentis. 
Rouges, et par cestui ert l'autres colouris." 
Dont li dist la roïne : " As eut assez, amis ? 
Je quit bien puet soufire, se l'as en oevre mis." 
/"^IL font et forge et oevre ie pié si com devant, 
^-^ Si que la nés sist bien sor table fermemant ; 



Miudre est or assez et s'a le pois plus grant ; 
Molt plaist a la roïne l'uevre que voit parant, 
L'ovrier a soldoié de bon loler vaillant, 
Car il a faite l'uevre trestot a son talant, 

22ZO Tant a fait la roïne par son loier donant, 
Qu'ele a les caaines de bon fin or luisant, 
C'orent entor les cols loié li .vi, enfant : 
Mais l'une en est desfaite, fondue en fu ardant, 
Et li enfant devinrent oisel en l'air volant. 

2225 Et tant sont aprocîé le cuvert souduiant 
Qu'il ierent el vivier sos le castel vaillant 
U lor ensegnes ierent que il vont porsivant. 
s estuet ariere a l'estoire râler, 
rmites del bos qui si soloit garder 

2230 Les .vi. frères germains qu'il ne pot endurer 
Qu'il eiiscent raesaise, s'il lor peiist oster, 
Fu par matin aies a son mostier orer. 
La fu bien tant que tans fu de prime soner ; 



o-; 



62 



NA/ss.-iA'c/i: nu chevalier au cygne. 



Pense soi que tans est qu'en labor doit aler, 
2235 Mais ains ira del pain a ses enfans doner. 

D'un grant pain torte d'orge vait .vii. pièces colper. 
Dont est venus au lit por eux desvoleper ; 
Ne troeve se dras non, " Qu'est ço, por S. Orner ? 
Sont nostre enfant si main la fors aie juer ? " 
2140 11 va la u il suelent plus sovent converser, 
A tôt le pain taillié les ala porgarder ; 
Quist amont et aval ses pris! a apeler, 
Mais nus ne li respont, tant sace csfrois mener. 
Revient s'ent en maison, prist soi a regarder 
3245 La u lor suer couça al vespre après souper. 

" Fille," dist il, " vos frères, quîs fist si main lever? 
Jo lor iere venus ça del pain aporter, 
Por mengier dusqu'a dont que nos devrons disner, 
Car jo voloie aler ,i, petit Jabourer ; 
2250 Or criem molt qu'il ne puisent tant lor fain endurer." 
" Sire." dist la pucele, " jo les en vi voler ; 
Li pèlerins salvages qui donastes souper, 
Il ala cascuns d'els entor le col limer, 
Dont si s'aparella si se prist a i'esrer. 
2255 Mi frère s ' es vel lièrent, tos les vi tresmuer 
Et par celé fenestre la fors as cans voler." 
" Fille," dist li hermites, " tu ne fais fors gaber," 
" Ne vos sai autre cose," fait ele, " raconter." 
Dist ti sains hom : " A Deu s'en puisent il aler, 
2260 El ciel avoec les angeles s'en puiscent il voler; ' 

Tien, fille, prent cest pain, pense del desjuner, 
Et g'irai en l'ortel aucune cose ovrer." 

f OLT fu dolans Termites de ses enfans petis, 
■ Car al norir avoit et coust et travail mis. 
226g II n'en a autre duel en son cuer entrepris, 
Mais il prie por e!s, que li Sains Esperis 
Les avoit en tel lîu qu'il ne soient malmis ; 
Nequedent s'atent il maintes nuis et mains dis, 
S'il en oroit noveles u en fais u en dis. 
2270 II a bien atendu semaines plus de ..x., 

Nus ne vient de proçain ne de ioitain païs 
Qui li die ques ait veus ne mors ne vis. 
Vient s'eut a la pucele qui li cuers est pensis 
Et dolans'de ses frères qu'ele ot perdus tos .vi. 



M*; 



^ L 



^ 



NA/SSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 

2275 Dist H ; ■' Ma douce amie, comment vos ■ 
De vos frères qu'avés ensi -desmanevis? ' 
■' Sire," ce rcspont ele, " n'«n ai ne giu n 
Ains en est en mon ventre mes cuers forment n 
" Pucele, ço est drbis, perdu as .vi. amis, 

2280 Jo les ai longement et amés et cieris. 

Et de çou cjue j'avoie et gardés et norris ; 
Et jel fis volenriers, certes non a envis. 
Alet en sont a Deu, ne sai quis a ravis ; 
Or en soit Jhesus garde et li Sains Esperis 

2285 Et tôt li saint que Deus a avoec li eslis 

Por manoir avoec lui en son saint paradis; 
Mien voel eussent il al aler congié pris. 
" A MIE, fille douce, molt me venist a gre 
■^^ Qu'il eusœnt encore avoec moi demoré ; 

2290 Porveii lor eiisce pain et dras. et doné, 

Tant comme il peiissent sofrir ma poverté. 
Mais puis que issi est, jo les conmant a De ; 
De lor vie soit garde la sainte Trinité. 
Douce suer, je vos ai près de .vii. ans gardé, 

2395 Bien quit que toi li .vii. sont conpli et passé ; 
Et vos meisme avoec, tôt par ma volenté, 
En irés après eux u Deu v-enra a gre. 
Ne vous voel mais garder, n'en voel estre encom 
Bel enfant a en vos, assez avés beîté 
2300 Et gent cors segnoril bien fait et bien moIlÉ : 
S'un robeor avoit en cest bos aresté, 
Tost vos aroit fait lait et vos mesaasmé. 
Nient por le vostre preu, mais por sa volenté ; 
N'en voel estre en cremor ne en malvais pensé. 
2305 Aies a une vile u 11 ait pain et ble, 

Serves a une dame tant qu'ele de son gre 
Vos doinse por service et loier et bonté. 
Gardés vos de folor, gardes vo caasté, 
Cremés Deu et amés, de bien ares plcnté." 
2310 Et ta pucele a tôt oï et escouté, 

Ne s'en pot pas tenir, durement a ploré : 
" Sire, que dites vos, por Deu de majesté ? 
Qui m'avra si le pain sans dangier apresté 
Comme vos le m'aviés, et sans besoing, doné? 
3315 Nului ne conistrai quant tant arai erré ; 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU C}'GNE. 

S'uns hom m'a une naît en son toit ostelé, 

El demain par matin m'ara tost congeé. 

Sire, retenés moi, por sainte carité." 

" Non ferai, voir, pucele, ne me vient pas a gre." 

Dont prent ,i, mantelet gros tisu, tôt usé, 

Celi a sor le cief et contreval jeté, 

Et un de ses pains d'orge li a desos bouté. 

" Biele suer," dist l'ermites, " n'arés gaires aie, 

Quant qui que soit verres d'errer aceminé, 

Qui vos avoiera tant que ares trové 

Recet u bore u vile, castel u fremeté 

La u vos vaurés traire senpres a la vespré." 

T 'ERMITES lait sa fille ens el cemin plorant, 

Si en revient arier«. Celé va regardant ; 
Quant ne! puet mais veîr, si va ses poins tordant. 
Assise s'est .i. poi, a tant es vos errant 
.1. boskellon qui maine sa laigne a .i. jumant. 
" Damoisele," dist il, " vos menés dol molt grant, 
Qu'avés vos a plorer ? qui vos va destraignant ? " 
" Sire," dist la pucele, " ja mais en mon vivant 
N'arai jo si boin père corn je vois hui perdant ; 
Ci el bos m'a laisie, ens s'en rêva muçant." 
" Taisiés vos, bêle née, j'ai .i. petit enfant. 
Vos manrés avoec moi sel m'irés conportant ; 
Venés ent avoec moi." Ele lieve en estant 
Si porsiut le bon home qui le va cariant ; 
En maison est venus a soleil esconsant. 
Evroïne, sa feme, li vient ester devant. 
En son braç li aporte son enfançon riant. 
Cil rue le cauestre sor le co! de! jumant, 
L'enfant prent en ses mains sel baise en acolant. 
" Evroïne," dist il, "je vos amaint sergani 
Qui no fil nos ira au mains ci délitant." 
" Sire," dist Evroïne, " n'aies pas ço disans ; 
11 n'a en tôt cest siècle arme nule vivant 
Qui je creïsse mie a garder mon enfant. 
Mais une nuit u deus li soferrons ; a tant 
Voist querre sen esduit al Damedeu conmant." 
T L s'en vient en maison, sa laigne a descargie 
■*■ Et sa beste traiant a le grèbe loïe, 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 

Et la dame Evroîne s'ostesse a herbregie, 

De sa viande l'a une nuit pastoïe ; 

El demain l'a au mius qu'ele pot consellie, 

" A .X. Hues ci près siet molt bien aaisie 

Une vile u li rois Lotaires tient maisnie, 

Et si fait cascun jor molt grande départie ; 

Arme qui i venra n'en ira ja faillie, 

Qu'ele n'ait tant de pain qu'en sostenra sa vie. 

Por l'arme sa moillier qui del siècle est partie. 

Bien a .vJi. ans passés qu' isi fu eslablie 

J.'aumosne a la roi cort, ne eacor ne fait mie. 

La irés vos manoir, bêle suer, doce amie ; 

En ,ii, jors i venrés souavet ains conplie." 

La pucele respont et forment l'en merde: 

" Damedex le vos mire, bien m'avës consellie." 

Or s'en va la pucele, Dex li soit en aïe : 

Bien a le jor aie .iij. liues et demie. 

En une vile en entre, d'ostel ne rova mie ; 

Enmi le vile estut comme feme esbahie, 

Garde amont et aval et nule rien n'espie. 

La avoir une dame a son huis apoîe, 

La pucele vit simple et de biautê garnie. 

Et a li herbergier ses cuers li asouplie. 

A Ji parole et dist : " Dont estes vos, amie ? 

Que porgardés vos ci ? avés vos conpaignie ? " 

Celé li respondi comme feme asouplie : 

" Dame, je sui del bos, si m'en sui départie ; 

Mes père ne me \'elt mais avoir en baiHie, 

Si m'en sui ça venue, Dex me soit en aïe ; 

Jo n'ai nient d'ostel, ne de pain une mie." 

" Bêle suer," dist la dame, " ne vos esmaiés mie, 

Hui mais remanrés ci, en ma herbergerie ; 

Vos ares bon consel, si jo puis, et m'aie. 

Que ne remanrés pas o moi desconsellîe." 

En maison sont alees, s'a celi aaisie 

Desci qu'a l'endemain, que li jors esclarcie ; 

Del soleil qui leva est li caure raie. 

Les povrcs gens assanblent a la cort segtiorie ; 

La seent et atendent tant c'aient recoillie 

L'aumosne qui sera a cascun départie 

Por l'arme la roïne, que Dex ait en baillie. 



66 NAISSANCE PU CHEVALIER AU CYGNE. 

" Bêle suer," dist l'ostese, " bien est drois que vos die ; 

Vos irés a la cort a la grant départie, 

Si avérés del pain por sostenir vo vie 
2400 .1. jor trestot entier desci que a conplie ; 

S'irés a la fontaine qui lavai cort série 

(N'est mie lonc de ci, n'i a c'une hucie), 

Se vos en aportés une boine buirie ; 

La voie est ça desos, ne puet estre cangie," 
2405 T ORS respont la puceJe: " Dame, molt volentiers ; 
~^ Mais por ce que n'i faille, g'irai al pain premiers." 

Son maiitel affubla qui molt estoit legiers, 

Qui de drap ert sans pel et si n' estoit pas ciers ; 

Vait s'ent laiens as autres si estut sor ses pies, 
2410 Se main trait et del pain li done l'aumosniers. 

Dont s'en va as fontaines, droit al cor des riviers 

Ki la sorgent et corent desous les oliviers, i 

Por le bonté de l'eve dont bels est li graviers ; 

S'asist la la pucele en qui n'est nus dangiers, 
2415 De mangier !a son pain li est pris desiriers. 

E!e le brise en l'eve, bons li est li moilliers ; 

Seciés ert en son sain, s'en ert grans li mestiers. 

T I cisne ont aperciut celi son pain mangant ; 

^-^ Li un vienent al no et li autre a volant, 
2420 La pucele qui'st la revont reconnoissant. 

Elle n'en connoist nul fors tant oisel volant 

Li samble que ço sont, et paor en a grant. 

Il vienent entor li, ele lor va soufrant, 

Le pain en la fontaine prendent premièrement ; 
2425 Ele n'ose vers eux contrester de niant, 

Por ço qu'il ont noirs bes. Ions cols et grant carpant. 

Quant dus de la fontaine lor &lt, tôt erranment 

Si vont querre de l'autre en son geron devant. 

Celé est tote esbahie qui son pain va perdant ; 
2430 Quant ele n'en a mîe, arrière va plorant, 

A paines ot sa buire enplie al riu corant ; 

Li oisel li venoient lor bes a li frotant. 

En maison vient ariere, ne vait mie targant. 

T 'OSTES vit la pucele durement esploree. 
2435 ^-^ " Comment est," dist a li, " pucele befe née ? 

Ki vos fist nule rien ? dites moi vo pensée." 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CVGNE. 

Ce respont la pucele ; " Molt m'ont espoentee 

Li oisel del vivier, qui a une volée 

Me corurent tôt sus quant jo fui avalée 

Aval vers la fontaine por prendre une polee ; 

Moi sambloit que deiisce tote estre dévorée ; 

Mon pain que j'euc jeté aval en la ramee 

M'eurent il ains mangîé que fuisce regardée, 

Et quant il lor fali, aine n'i ot demoree, 

Le pièce que jo tinc es mains m'ont il hapee, 

Et puis en mon escorç trestote la miee ; 

Hui mais morrai de fain, n'en ai mie servee. 

/^^ILLE ce dist li ostes : " Molt me puis men'elliei 

^^ Que li cisne le roi vos vaurent aprochier ; 

Feristes ent vos nul ? on n'en ose .i. toucier ; 

Li rois en vaut ocire son neveu avantier, 

Por çou que il i traist une fois d'arc manier." 

" Onques n'en touçai nul, dame, par S. Ricier." 

" Vos fesistes bien, fille, car a grant destorbier 

Vos tornast, que li rois vos fesist escillier ; 

De mon pain vos donrai hui mais assez mangier, 

Demain en 1res querre de l'autre al aumosnier. 

Et se je le voi ci aler ne cevalchier. 

Je vos ferai li plait que mellor recovrier 

En ares vos par moi, car en bien !'ai molt cier. 

A tant cil passe la, si va esbanoier. 

L'ostesse l'apela : " Ça venés, Herquegier ; 

Ves ci une pucele dont je vos voel proier 

Que vos bien li faciès, car ele en a mestier ; 

Grant aumosne feroit quel poroit conseiller." 

" Dont estes vos, pucele, nel me devés noier ? " 

" Sire," dIst la pucele, "je vinc del bos l'autr'ier. 

Ça m'envoia mes père, ne me vaut plus aidier, 

Jo m'en sul ça venue a le cort roi Lotier 

Por avoir de l'aumosne, jo en ai grant mestier." 

" Bêle," dist li vallés, " se vos m'aviiês chier, 

A le fois vos donroie de paîn plus grant quartier ; 

Levés haut vo visage, on ne doit pas bronchier." 

Prist le par le menton, se li a fait haucier : 

" Qu'est çou, ma douce amie, que voi ia roujoier? 

Moi sanble que ço soit de laiton u d'or mier." 



68 NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 

" Sire, ce est m'ensegne ; qa'en avés a plaidier ? 

Jo la portai al naistre, del ventre a la moillier 

Qui ,ix. mois me porta ; quant vint al travellier, 
2480 Si fumes .vii. enlant, d'un ventre parçonier, 

Dont cascuns ot ensegne ausi faite d'or mier. 

Morte en fu nostre mère, Des qui nos puet aidJer 

Et en arme et en cors puist s'ame conseiller ; 

Jo qui sui sans consel ne me voelle obliier." 
2485 " Bêle," dist li vallés, " n'aies soing d'esmaier. 

Se vos volés bien faire et soufrir mon dangierr 

Je me vaurai pener de vo bien avancier." 

T I senescals s'en va, ne velt plus demorer, 

'*"' Tôt le jor et la nuit ne fina de penser 
2490 Qu'il velt a la pucele priveement parler; 

Engien 11 eatuet faire, comment porra errer ? 

11 les laira trestos en la cort aiiner ; 

Al cor u la pucele esloit alee ester, 

Ne velt pas cele part conmencîer a doner, 
2495 Car il vaura a li sa donee finer, 

II cerke tôt les rens, haste soi del doner; 

Quant vint a la pucele, son don li fait doubler, 

Del pain li done assez plus qu'ele n'ost rover. 

D'illuec s'en est tornee la pucele al vis cler; 
2500 As fontaines s'en va por de l'eve aporter, 

Et si désire molt les oisiaus esgarder. 

Al riu siet et son pain conmence ens a jeter ; 

Li oisel qui près ierent ne vaurent demorer, 

Li un vienent a no et li autre a voler. 
2505 La pucele nés vaut de rien espaventer ; 

I! manguent le pain la u voient floter. 

Cele lor suefre tôt ne nés velt destorber. 

Li senescals le roi, qui nel velt oblier 

Et grant desirier a qu'il \'oelle a !i parler, 
2510 Sa despense conmande .i. serjant a garder. 

De lonc vient, car il velt son afaire mirer ; 

Voit entor la pucele les oisials pasturer. 

Ki lï desist ançois, nel vausist creanter 

Que si priveement osascent abiter 
2515 Li oisel entor li, qui s'en soelent voler 

Quant nus hom les aoloit veîr ne esgarder. 

Li senescals conmence le petit pas aler. 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 

Ains celé n'en sot mot, sel vît les lî ester 

Et li cisne conmencent tôt vers lui a sifler. 

Après celi s'asist si le vaut acoler, 

Et celé Taparole com ja oïr pores : 

" Ahi ! bels sire, en vos a si bel bacder. 

Quel desirier avés de povre cose amer, 

Quant vos en tant maint liupoés trovervo.jier?" 

Uns des cisnes s'eslieve, del giu le va hastcr, 

Que parmi le visage li fait l'ele cingler. 

Cil jeté après la main, por ariere bouter; 

Li autres par deseure l'est venus assener, 

Si le fiert en la teste, le capel fist voler. 

Li tiers le vait gaitant, por bien son colp jeter ; 

Tôt -vi. li vont assez grant entente livrer. 

Tart li est qu'il se puist d'ÏUueques desevrer; 

Son cief de son manlel prent a envolcper, 

Si s'en fuit quanque pié l'en porent ains porter. 

Li oisel se sont mis ariere a retorner ; 

A la pucele vont et joïr et froter, 

Por çou qu'il l'ont tensee de! cointe baceler 

Qui la estoit venus a li por desrecr. 

De la fontaine prent plain pot por aporter 

A l'ostesse qui la fait .ij. nuis osteler. 

T I senescals s'en est a cort venus fuiant, 

■^ Encor quidoit il bien que li oisel volant 

Jusques a sa despense le veniscent caçant ; 

Assis s'est et li sans li revint en séant, 

" Por les sains Deu!" dist il, " comme vois esmaiant 

Por .iij. oisels u .iiij., se jes vî la volant ; 

Et por çou si me vient a merveîle si grant, 

Conques te! oisel eurent sens et memore tant. 

Jo quit que mal espir vinrent en els entrant." 

Sus lieve si s'en va ens el palais plus grant 

A son segnor parler, sel troeve la séant 

Sor une keute painte de paile escarimant. 

Dormi avoit .i. poi, ses dois aloit frotant. 

" Que çou est, senescal? quel cose aies querant?" 

" Sire, par les sains Deu, molt me vois mervellant 

D'une cose qui est hui cest jor avenant. 

En cest vostre castel a .i. molt bel enfant, 

Molt bêle mescinete, jovenete et croissant ; 



■ 


m 

70 


NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 
A vostre aumosne vient, son pain querre et rovant. 




2560 


.1. mantelet afuble, son cief en va covraot; 
Une caaine d'or a entor le col grant 
Et si fil née atot, ço me va racontant ; 
Al pain vient, ele en ot .i. bel don avenant ; 
Un pot prist s'en ala al fontenel corant 




2565 


U vostre .vi. oisel sont el vivier noant. 1 

Jo le sivi après por veir son sanblant. 

Car j'euc a li parlé ançois le jor devant. 

AI fontenel seoit, la le trovai brisant 

Son pain en la fontaine, et lî .vi. oisel blanc 




2570 


Venoient entor !i tôt .vi. son pain mangant. 

En ses mains le prendoient, en son escoxç devant, , 

Ausi con les eiist norris priveemant. 

Jo m'asis la après tôt por pense emant ■ | 

Por acointier a li, por veoir son talant. 




2575 


L'uns des oisials nie vint de l'ele el front cinglant. 

Que tôt li oel me furent d'angoisse estincelant ; 

Et li autre s'eslieve sor moi en l'air volant, 

Si me feri de l'ele que il enmi le camp 1, 

M'abati mon capel que j'euc el cief séant; 




2580 


Et li autre s'eslievent par ausi fait talant. 
Jo sali sus tos liés qu'en peuc venir fuiant; 


1 




Jo cremi que aucuns esperis malfaisant 

I eiist li deables envoiet !a bâtant ; 

Encor criem que n'i soient mis par encantement." 




2585 


" Senescals," dist li rois, " niervelles vas contant ; 
Mes cisnes lai tos cois, ne les va quivriant ; 
Mais a la mescinete me feras connissant 
Le matinet a l'ore de l'aumosne douant. 
Por çou que de son pain ait aucun remanant. 


1 


2590 


Jo woel, quant tel verras, que tu l'en dones tant 

Que ele en puist douer auques a son talant 

As cisnes, s'ele vait demain al riu corant. 15*^ 

Par çou vaurai savoir se me vas voir disant." 

Dist li senescals : ■' Sire, tôt au vostre conmant 




2595 


Vos me verês demain al doner esgardant; 

Et tant vos di jo bien, por estre apercevant : 

La u vos me verres de! doner arestaiit, 

Que jo métrai .iii. pains en son escorç devant, 

C'ert celé que jo di, celi aies sivant." . ( 


A 


L 


■ï 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 

2600 " Bien as dit, senestal, et jo plus ne demant." 

T I jors vient, la nuis passe, l'endemain est venus. 
^-^ D'une corte reube est rois Lotaires vestus; 
Aies est oîr messe, et o lui de ses drus ; 
Après messe si est de! mostier descendus. 

2605 " Senescal," dist li rois, " que iés tu devenus ? 

Ces povres gens t'atendent, en nen feras tu plus ?" 
" Sire," dist li vallés, " se mes pains ert fendus 
Et j'estoie en la place ques eiisce veus, 
ja avroient del pain, que ja n' i fauroil nus ; 

2610 Et s'atendoie aïe .i. vallet qui'st la jus." 

" Vels tu que jo t'aie ? je sui fors et membrus." 

" Oje, sire, enon Deu, que bien soies venus. 

Car que plus i ferés, tant i perderés plus, 

'■ Gardés dont," dist li rois, " ne soit hui mais fendus 

2615 N'esquartelés nus pains, tos entirs soit rendus. 

-■ ,, Tant ara la soie ame, ce quit, mellor salus 
Devant Deu et ses sains en paradis la sus, 
Por qui 11 pains sera donés et espandus, 
T I senescals a fait pain aporter assez, 

2620 -^^ ' Car li rois est venus del doner aprestés ; 
n n'est del départir nient acostumés : 
Por ço que venus est, de tant est enmiudrés 
Li dons, quant pains entirs est a cascun donés. 
Neporquant je vos di, bien a .vîi. ans passés 

2625 Qu'il conmence a doner, encor ne fu lasse*. 
Tant a doné li rois que avant est aies ; 
Ausi corn a une autre li est uns pains donés. 
Et li senescals dist : " Damoisele, tenês ; " 
Si l'en done encor .i. ; ti rois s'est regardés, 

3630 Si s'est aperceiis et si s'est porpensés 

Que ce est celé dont il queroit les vertes. 
Or vausist il ja estre del doner escapés, 
Et celé vausist estre a l'eve vers les près, 
Por veoir les oisials que tant a enamés, 

2635 La est a tôt .i. pot ses oires aprestés, 

For aporter de l'eve dont sa dame ait assés. 

Assise s'est au riu, es les vos avolés, 1 

Tos les cisnes ensanble. qui li vont de tos les 

Por avoir de cel pain qui la ert aportés. 



72 /NAISSANCE DV CHEVALIER AU CYGNE. 

2640 Ele en fraint et si brise, sî !or en donc assés. 
Ez vos le roi quil siut de lonc, tos aprestés, 
Tos sens et sans conpaigne, d'une cape afublés, 
Ausi com se il.fust serjans a cort mandés. 
Vint la s'i s'est assis desore al destre les, 

«645 Et cele s'esmervelle, et dist : " Ci que querés ? 
^ire, frans damoisials, quels est or vos pensés ? 
1er en i vint uns autres, maïs il fu si menés 
N'i venra mais, ço quit, si ert H mois passés. 
Car li oisel le roi que \'Os ici veés 

2650 Le hurlèrent si fort des dés de lor eles, 
Que il en fu tos liés quant il fu escapés ; 
Ausi feront il vos, se auques i seés." 
" Bêle suer," dist li roÎ5, " avés vos encantés 
Les oisials qu'a vo main avés fait si privés? 

2655 Vos lor brisiés le pain, il le prendent de grès ; 
Or m'en donés .i. poi, esprover m'i verres 
S'il vers moi esteroient ausi de volentés. 
Donés m'enl, bêle suer, le foi que me devés; 
Quant jo iere al aumosne, assés en avérés." 

2660 T I rois a pris le pain, les oisiaus en puira, 
■*"* Bien les a gréés tant que mie endura ; 
Nequedent en son cuer de ço s'esmervella 
Que il sont si privé ; aine mais nés asaia. 
Poise li que sovent n'i estoit venus la. 

2665 Li sens que il avoient si les aprevisa 

La u truevent amor que nul barat n'i a. , 
Après tôt çou li rois vers li se retorna ; 
" Pucele," dist li rois, "qui vos envoia ça ? 
De que! païs venistes et qui vos amena ? 

2670 Et qu'est CDU a vo col que voi roujoier la ?" 
La pucele l'esgarde et respondu li a : 
" Mes père qui el bos a mes molt grant, pieç'a 
Nos .vii. enfans garda tant que .vii. ans passa. 
La nuit .i. pèlerin qui la vint herbrega, 

2675 Vit mes frères ensanble et molt les esgarda, 
Et les caaines d'or molt longement visa 
Que cascuns ot al col, que al naistre aporta. 
Malade se fist molt, aine la nuit ne manga, 
Esgarde que ma dame les .vi. enfans couça, 

3680 En .i. lit et d'un drap tos les acouveta. 



NAISSANCE DU CHF.VALIER AU CYGNE. 

On me couça aillors ; garde ne s'en dona. 

El demain par matin quant .i. [Mi escUira 

Et mi frère dormirent, onques nus n'en vella, 

Coienient leva sua, les loiens d'or enbla. 

Ne sai por quel engien, mais molt cos les colpa. 

Puis se mist a la voie, moi sanble qu'en ata ; 

Ala s'ent ne sai u, ne sai quel part torna. 

Mi frète s'es\'enierent et jetent V'' f^t la 

Lor bras, que blance plume tos les acoveta. 

2690 II se levèrent sus, li premiers s'en vola, 
Et tôt H autre après, nesun remés n'en a. 
Adonques vint mes père, que del pain ni'aporta 
Por els doner mangier, mais nul n'en i trova ; 
Puis les quist sus et jus assez et ça et ta. 

2695 ' Fille, u sont li enfant?' mes père demanda ; 
Et jo li respondi que cascuiis enplimia 
Trestos de blances plumes et puis si s'en vola. 
Quant cascuns fu la fors, ne sai u il ala, 
Et bien .i. an après, petit plus demora, 

2700 Si me prist par le niain, et del pain me querta ; 
A .i. quaré sentier me mist s'i me laissa. 
Tant fis puis que jo vinc a ctl bel castel la, 
S'ai vescu de l'auuiosne le roi c'on me dona." 
" Pucele," -dist li rois, " el col qui vos loia 

2705 La caaine de l'or que n^oier voi la ? " 
■' Del ventre la portai u Nature t'ovra 
Et Damedex avant, qui tôt puel et pora ; 
Çou me dist que c'ert voirs cil qui ci m'envoia." 
"pUCELE," dist li rois, " merveUe m'as conté ; 

2710 Poroit ço estrc voira? dis me tu vérité?" 

•' Oil, voir," respont rele, " ensi m'est aconté." 
" Pucele," dist li rois, " venés a seiirté 
A l'aumosne le roi ; volentiers et de gre 
En averois vos tant qu'il seront rasasê, 

3715 I-i cisne del vivier, ja n'en aieîi durté ; 

Et vos meïsme avoec jusc'al jor apresié." 
" Sire, Dex le vos mire, li rois de majesté. 
Et le roi autres! qui par sa gr.int bonlé 
A establi l'aumosne de son droit ireté, 

2720 Por l'ame sa moiUier, dont il a salveté 



74 



I/AISSANCE DV CHEVALIER AU CYGNE. 



I 



Mete l'arme en son ciel, en paradis régné, 

TD OIS Lotaires s'en part et si va mott pensant 
De çou que la pucele li ala gehissant. 

Qu'en la maison l'ermite estoient .vii. enfant, 
2725 Et cascuns ot el col caaine d'or luisant 

Que del ventre aporterent la lor mère al naisant, 

Et les .vi. en perdirent par laron souduiant. 16^ 

" Quels sianes puet ço estre ? molt m'en vois mervellant 

Aucun sisne roial va li ors demostrant. 
Z730 Mainte fois ai eu molt mon cuer mervellant 

Des dis que j'oi dire Eliox le saçant, 

Que la première nuit en nostre lit gisant 

Que me deliteroie avoec li camelmant, 

De nostre engenremCnt îstroient .vii. enfant 
2735 Dont cascuns aroit sisne d'or a son col pendant ; 

Et tôt d'une litière seroient li enfant 

Et lignie en iroit descî en Orîant. 

De tôt icest afaire ne voi ne tant ne quant, 

Et ma mère me dist et si me fist saçant 
2740 Que ele avoit eii jo ne sai quel serpant 

Qui l'ot envenimée, laisa le mort gisant ; 

Li serpens s'en ala lasus en l'air volant. 

U ma mère u ma feme, li quels que soit, me mant ; 

J'en sarai la verte, que qu'ele voist targant." 
2745 Tôt issi com il ert, ardans de maltalant, 

Est montés el palais, n'en dist n'en fait sanblant 

Que il soit irascus de rien ne tant ne quant. 

Puis entre en une canbre s'i a veii pendant 

Une espee dont sont li cotel bien trençant. 
2750 II l'en porte avoec lui sos son mantel covrant, 

Venus est a sa mère, si le trova séant 

En sa canbre en .i. lit tote sole couçant. 

Ele le voit venir si li dist en riant : 

" Bels fils, dont venés vos, et qu'aies vos querant ?" 
2755 " Mère," ço dist li rois, " molt ai le cuer dolant. 

Quant de ma ciere amie me va resovenant 

Que j'ai sans nul confort perdu sifaitement; 

Ne jo ne puis savoir s'ele porta enfant 

(Le ventre vi jo gros, si le vi soslevant), 
2760 Ne de sa mort ne sai com li fu convenant, 

Dites m'ent la verte, si com jel vos conmant. 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 



75 



Car jo le voel savoir, ne m'en celés niant." 
" Bels fils," ço dist la mère, " el porta ,i. serpant 
Qui toute l'entosça d'un envenimement. 
Morir estut la bêle dont ai le cuer pesant," 
■' Non, mère," dist li rois, " vos dires autrement ; 
Molt m'avés or mené par lonc fabloîement. 
Mais par le foi que doi a Damedeu le grant 
Le cief vos couperai de m'espee trençant 
2770 (Si l'a sacie fors forbie et flanboiant), 

»S'autre cose ne dites ; ja n'en ares garant." 
La dame est esfreee, si jeta .i. cri grant : i6' 

" Bels fiux, jo te portai et norri alaitant, 
Garde toi que deables ne te voist engignant ; 
2775 Honerer dois ta mère, ce troeve l'en lisant ; 
S'autres li faisoit cose qui li alast nuisant, 
Se li devroies tu aidier tôt erranmant." 
" Mère," ce dist li rois, " la verte vos demant, 
De la mort Elioxe me soies voir disant; 
2780 Se nel dites molt Cost, ja sarés com trençant 
^_ Sont li cotel de fer que tieng ci en presant :" 

H Dont aesme son coup por li bouter avant 

" "D ELS fiux," ço dist la niere, " vels tu me vergonder, 
Qui ta mère vels ci ne sacier ne bouter ? 
2785 Mon pecié te dirai, sel me dois pardoner." 
" Dites, mère, del tôt vos voe! quîte clamer, 

tPar si que ne doies ne mentir ne fauser ; 
La mençoigne pores durement conperer, 
Et se vos dites voir, ce vos puet délivrer, 
3790 Ne ja en nule rien ne m'orés reprover." 

"Fiux, entent, puis quejo m'os si asseiirer. 
Tu oras ma confiese, por Deu or del celer: 
Te feme ot .vii. enfans, ce me vinrent conter 
Les dames qui la furent ; quant el dut délivrer 
2795 On laisça les enfans a la terre witrer, 

»S'entend! on a li quant el dut délivrer, 
L'endemain quant oï des .vii. enfans parler. 
Ses rovai coiement en la forest porter 
U les truist salvegine por els tos devourer. 
2800 La les envoiai tos, plus ne vos sai conter, 
Car nés osoie mie ici près essorber; 
Et de çou vos voel jo, bels fils, pardon rover." 



à 



NA/SSASCK DU CHF-VALIER AU CYCNE. 

" Mère, encor vos voel jo autre rien demander ; 
" IV^ P2RP*," ce dist li rois, " jo vos ai pardoné. 

Mais encor i remaint assez de la verte, 
Que tôt li .viL enfant furent encaainé 
Al naistre entor lor col de fin or esnieré : 
Ces caaines demant, si en faites mon gre." 
" Bels fils." ço dist la mère, " por sainte carité, 
Jo nés vi ne nés linc, ainques ii'i fu gardé 
De moi ne de ma part, voir t'en ai dit, par De." 
¥a li rois li respont : " U ja eit conperé, 
U ja me les rendrés L" — " Fiux, or m'est ramenbré 
Que tu envolas querre l'atrean par ton régné 
A tes provoa ta rente, que il, a jor nomé. 
Le t'euscent trestot devant toi aporté ; 
Si trova mes serjans par qui ço fu mandé 
.VIL enfens en l'ostel u on lot ostelê, 
S'avoient .vii. caaines entor lor col noé. 
D'un sanblant, d'un afaîre, et tôt .vii. d'un aé; 
En un vajaael mangoient çou c'on lor ot doné. 
Quant il vint, sel me dist çou qu'il avoit trové, 
Jo li priai, si cier qu'il avoit m'amistf, 
K'iî ne finast ja mais sel m'eiist aporté 
Trestot l'or des caaines que il avoit miré. 
Il s'en râla ariere, tant a quis et pené 
Que çou que U rovai m'a porquis et doné : 
.VL en eue des loiens, .i. en ai jo osté. 
Menbre vos que vos vi si fort maltalenté, 
Quant près vostre neveu, par maie volenté, 
Jetaates vo nef d'or a .i. piler molle 
Par issi grant air qu'ele ot le pié quaasé ? 
De l'or qui devant fu et d'autre c'ai sevré 
Et d'un des .vi. loiens ai le pié restoré. 
Or en te mainent ,v,. la sont tôt apresté, 
Et vos les ares ja volentiers et de gre, 
Par si que mallalent m'aies tôt pardoné." 
La dame lieve sus, si li a aporté ; 
Et il les a reciut, ses a molt regardé 
Et en sa cambre mis et repus et salve. 
/~\R set auques li rois de çou qu'il a enquis, 
^^ Car sa mère meïsme l'en a assés apris i 
S'une autre eust çou fait, ses cors en fust bonis, 



NyirSSANCE nu CHEVALIER AU CYGNE. 

Mais por çou qu'est sa mère, ne l'en sera ja pis. 
De çou que il a dit molt en remaint pensis ; 
Dusc'al demain atent, que jors fu esclarcis, 
Et tant que l'auraosne est, et li pains, départis, 
Un mantel cort affuble, s'est a la voie mis ; 
Ses caaines en porte, et si a .ii. pains pris 
Por doner as oisiaus qui des gens sont eskis. 
Il va si contr'atent !a pucele au cler vis. 
Par li les quide plus avoir amanevis ; 
Mais ne sens ne mémoire n'est mie en els faillis, 
Ains ont bien retenu le sens d'orne et apris 
Que c'est lor suer que la avoit venu tans dis. 
Nature et Destinée i ont lor contredis ; 
Nature velt que boni si soit de sens garnis, 
Et Destinée dist le merc qu'ele i a mis, 
Et dist que de son droit sera a li sougis ; 
Ne velt por nule rien soit fausé ne faillis. 
Nature dist partot doit bien estre hom servis ; 
S'en aporta l'ensegne dont fu parlé, col pris, 
A çou s'embat Fortune, si escoute ces dis ; 
Dist que .il. adversaires fera molt tost amis. 
Ele amaine celui qui de l'or ert baillis 
Que lor ot Destinée tôt entor. le col mis. 
La pucele vient la, si siet as fontenis : 
Li oisel s'aperçoi\'ent si sont ^'enus tôt sis. 
Celé froisse le pain, si fu bien recoillis 
Des oisiaus, car cascuns fu ja de pain norris. 
Es vos le roi qui vient, tôt soef s'est assis 
Les la pucele a destre, et dist li, ço m'est vis ; 
" Damoisele," fait il, "il m'est molt bien avis, 
Que les oisiaus avés en mainburnie mis. 
De vostre pain avront, quels que soit, blans u bis." 
" Sire," dist la pucele, et si leva le vis, 
" Cascuns va voientiers la u il a apris, 
Et la meïsmement u ses pains li est quîs, 
Puis la première fois n'i fu fais contredis. 
Car jo ai cascun jor de mon p;iin que j'ai quis 
A ces oisiaus doner brisiés es fontenis, 
Et cascuns a esté de! prendre volenlis," 
" pUCELE," dist li rois, " et se jo lor puiroie, 
Venoient il a moi ? volentîers lor donroie ; 



78 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE, 



2885 Se vos le me loiés, ja droit l'asaieroie, 

Un pain que jo tieng ci devant els froieroie. 
A tant trait fors le pain et devant els le froie. 
Quant il virent le pain, cascuns après coloie, 
Vienent et aï le prendent, nus d'els ne s'en effroie. 

2890 Entrues qu'il gardent j us il met main a coroie, 
Sace une des caaines et .i, des oisiaus loie ; 
Adont le sace a lui, si le tire et avoie 
Tant que fors des fontaines l'a mis a droite voie. 
Cil ne s'eslonge mie ne ne fuit ne desroie. 

2895 II s'esqeut, et sa plume qui plus que nois blançoie 
Est devenus blans dras, que onques n'î ot roie. 
Dont il remaint vestus ; et puis, que vos diroie ? 
11 est devenus hom et li rois s'en effroie ; 
Vers sa seror regarde, dont H cuers li tenroie, 

2900 Et dist: " Damoisials sire, certes encor vauroie 
Que fesissiés ausi celui qui la coloie." 
Li rois li jeté el col !e loien si le loie, 
Sel sace fors de l'eve, et cil point ne desroie, 
Ains s'en vient volentiers et s'en a molt grant joie ; 

2905 Et Nature li cange erranment sa monoie : 

D'un oisel fait .i. home, et le roi point n'anoie 
Sa plume et vesteiire qui cuevre et aombroie 
Sa car, qui del grant halle et de l'aige noirçoie. 
T I rois se pot forment de tel rien mervellier, 

2910 -*—* Quant li oisel se laisce en tant aprivoier 
C'on li puet la caaine en tor le col lacier, 
Et on ie maine a terre sans tirer et sacier, 
Et Nature li vaut sifaitement aidier 
Qu'il reprent forme d'orne ; en lui a bon ovrier, 

2915 Ki par miracle fait la cose ensi cangier. 

Li rois a pris la tierce caaine de l'or mier, 
Li tiers oisiaua se laiae molt bien aplanoier. 
Et il li gete e! col sans plus de l'atargier ; 
Ausi avint cestui com il fust au premier. 

2920 Que vos tenroie jo ici par tàbloier ? 
.n. caaines avoit, celés velt enploier, 
Et cil li vinrent près por eus aparellier. 
Li doi en vinrent fors, vont s'ent a conpaignier 
As trois qui la estoient ; puis prendent a plaidier, 



J 



o-i 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 

2935 Et dient c'ont esté longes peneancier ; 

Dex lor a fait merci, sel doivent graciier. 
En cor en re maint uns noant par le rîvier 
Qui volentiers venist ester al camp plenier. 
Il n'est qui H ajut, ne li a que puirier 

2930 Li rois ; ce poise lui, ci a grant destorbier. 
Quant li .v. en iront par terre esbanoier 
Et il remanra seus en l'aiguë de! vivier. 

AR sont tôt .V. ensanble si sont entr'els parlant, 
L'uns en parla premiers qui se tint a saçant : 

2935 " Longes avons esté, bels frère, peneant, 
Et Damedex nos a faite merci si grant 
Par le main cest preudome que veés ci séant ; 
Mercions Damedeu, le père tôt puissant 
Et cel preudome la, molt me sanble vaillant : 

2940 Mais nos ne lairons mie après nos remanant 

No seror, ains li ermes ci et aillors aidant. ' 

Avoec nos le menrons aventure querant. 
Bien sai que c'est no suer et bien est aparant, 
Bone ensegne en a ele, veable et connisçant ; 

2945 Ensanble nos norri l'ermite al poil ferrant. 
1^0 frère que laisons en l'eve remanant, 
Nos ne li poons nient de rien estre aidant." 
Es vos a ces paroles vint li rais maintenant : 
"Que c'est, segnor?" dist il, "qu'aies vos démentant? 

2950 Encore i a tel cose dont ne savés niant. 

Entre vos savés bien et estes connissant 1 

Ke vos fustes .vi. frère, norri en .i. herbant ; 
S'avés une seror, pucele et avenant : 
En est ele çou la que vos veés séant?" 

2955 " Oï'i " respondent il, " par Deu omnipotant." 

" Enfant," ço dist li rois, "jo dirai mon sanblant: 
Ançois que jo eiisce espousé loîaument 
Elioxe !a bêle, a qui Deus soit garant, 
Me devina la bêle qu'estroient .vii. enfant 

2960 De li, et lor linages iroit en Oriant. 

Al naistre aroit cascuns .i. loien d'or luisant 

Entor le col lacîet. c'est une ensegne grant. 

Li enfant furent né. ele remest morant, I 

Et Dex en mete t'arme en Tort S. AbrahanL 



2985 



NAISSANCE DU CJ^IEVALIER AU CYGNE. 

C'a esté une cose dont j'ai esté dolant : 

Porté furent el bos, ne sai u ; forvoiant 

Ont grant termine esté, .vii. an furent paeant, 

C'uns serjans lor embla a cisoire trençant 

Lor ensegnes qu'il orent entor le col pendant; 

A .vi. en aporta ma niere a sauf faisant ; 

Jel seuc, ses demandai, des ,v. me fist créant, 

La siste ot 'aloee a une nefd'or grant ; 

Vos .V. en avés vos, n'en a plus aparant. 

Por çou wel jo prover, vos estes mi enfant, 

Vos manrés avoec moi, des rices fiés tenant, , 

Car jo tieng cest roiame, si. j'ai en mon conmant 

.VII. cités et ,1. castels segnerilmanl ; 

Si serés chevalier et mi ami aidant. 

Et jou marierai ma fille hautement. 

Soit a roi u a prince u duc u amirant ; 

Si arai des nevels, s'ierent mi bien aidant. 

Cel oisel que la voi en cel rivier noant 

Ferai jo bien garder; dusqu'a .xxx. serjant 

Le garderont la nuit et le jor autretant." 

T I rois prent le \'allet qui preiiierains parla, 

■'-^ En la face le baise, et puissi l'acola, 

Et lui et tos les autres tos uns a uns baisa ; 

Porvint a la puccle et conjoie l'a. 

" Filie." dist la pucele, " benois soit qui vos a 

Nourie jusqu'à hui ; ço qu'il ot vos dona ; 

Il vos norri por Deu," (adont li rois plora), . 

" Mais desore en avant saverés que pora 

Faire qn,i carnelment tos .vii. vos engenra. 

Dex ait merci de li qui es ftans vos porta; 

Ele songa .i. songe qui voir senefia, 

Qu'ele avoit .vii. pumetes que en son lit muça ; 

Les -vi. en embla on et les keues coupa. 

Les pûmes rua puer et les keues salva ; 

Vos caines sont les keues que on si bien garda, 

Mais de vostre seror Ji 1ère forvoia : 

Repuse fu, espoir, u ïcil l'oublia. 

Assez conois celui qui si les vos coupa 

Et qui couper les fist, mais vos nel sarés ja. 

Venés ent avoec moi, car assez vos donra 

Damedex qui nos tos a s'ymage forma. 



NAISSANCE DU CHEVAi.JER AU CYGNE. 

T I rois s'en va ariere a gente conpaignie, 

^~^ Et li cisnes de l'aiguë forment après colie. 

Li rois vient el palais u sa conpaigne guie; 

Li chevalier l'esgardent et tote sa maisnie. 

Plantols parole a lui, car il de lui se fie : 

"Sire oncles, qui est ore cele bacelerie? 

Bien sanblent trestot frère, qui c'autre cose en die." 

" Par Deu," ço dist U rois, " il sont de ma lignie. 

Si lor portés honor, si ferés cortoisie ; 

Car il aront o moi çaiens tel segnorie 

Com ses eiist portés Elioxe m'amie. 

Dont l'arme ait Damedex qui tôt bien saintefie. 

Ceste puciele ci, ele sera m'amie, 

Ele ara mon consel et ma force et m'aie. 

Je le marierai a prince de baïllie, 

S'en arai des parens, s'enforcera m'aie. 

Dont s'en entre en la canbre de marbre labastrie ; 

La a trové sa mère séant, si s'esbanie 

A une soie nièce de biauté raplenie. 

"Dame," ce dist li roîs, "en cure et en baillie 

Vos bail ceste pucele, que jo tieng a amie, 

Et jo woel qu'ele soit ausi de vos cierie." 

T I vallet sont a cort a molt grant segnorage, 

^-^ Molt i a bels vallés, tôt sanblent d'un eage ; 

Il porsivent le roi quel part qu'il onques aille, 

U se pruevent molt bien cascuns en vaselage. 

S'il parolent a gent, bien sanblent estre sage, 

Et s'il vont bohordant, il ne sont pas ombrage 

De ferir en quintaine ne de porter lor targe ; 

Et se il esquermiscent por lor esbanoiage, 

Por bien courir d'escu n'aront îl ja damage, 

Ne por autrui grever ne feront il outrage: 

De doner ço qu'il tienent. de ço sont il molt large. 

Par tôt le paîs va lor cris et lor barnage. 

La vienent damoisel qui sont de grant parage, 

11 les retienent tos f>ar lor demiselage, 

Quan c'onques en i vient et par terre et par nage : 

Et si sont avoec eus tôt le tans en estage. 

Et passent le guaîn et le tans ivernage. 

Desci qu'il sont venu a cel tans quaresmage 



82 NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 

K'erbe point par ces près et florisent boscage 
Por la douçor qui vient del printans al rivage. 
Rois Lotaires qui velt faire grant vaselage 
Cascun a conmandé selonc le sien eage 

3050 Qu'il soit es\'ertués et prenge bon corage ; 
Il lor donra tos armes le semaine pas qu âge 
Et fera chevaliers por essaucïer barnage, 
Ses tenra a sa cort tôt .i. an de maisnage 
Et donra fer et dan et avaine et fourage, 

3055 Dras et haubers et elmes, qu'il ne soient ombrage 
Quant tans ert qu'il devront mener lor vaselage, 
OEMEDI devant pasques a U rois conmandé 
^ Que li .v. vallet aient lor conpaignons mandé ; 
Si comme por prendre armes il lor a apresté. 

3060 Cascuns en est molt liés, grant joie en ont mené ; 
La roïne fait mètre .xxx. cuves el prc 
Et si serjant i sont qui l'aiguë ont aporté. 
Desor cascune cuve avoit tendu .i. tre 
Por çou que li bains fust a cascun plus privé. 

3065 Et qui onques s'i baigne la roïne a doné 

Cascun cemise et bi-aies qui sont a or broudê, 
Et fremail a son col de fin or noielé ; 
Li braiel sont de soie enlaciet et jeté, 
Cascun coroie blance, pendant sorargenté 

3070 Et aumosniere ausi de paile et de cendé ; 
Et en cascune avoit ,vi. besans d'or letré 
Dont il feront aumosne, et Dex le prenge en gre ; 
Et avoec tôt içou n'i sont pas oublié 
Les coifes et les gans ; a tant si a cessé. 

3075 T A dame a fait ses dons, li vallet sont joiant, 
"*-^ De Deu et de ses sains le vont tôt merciant. 
A tant es vos le roi, o lui maint bel serjant 
Ki aportent ces dras tant a lor cols pendant ; 
Miux valoient li drap de S. Quentin le grant, 

3080 II i a maint samit, maint paile escarimant 

Et maint drap de halape, tissu a or luisant. 
Baudequins, siglatons, et maint drap aufriquant, 
Brunetes, escarlates, et rice vert de Gant ; 
Et les pênes sont vaires et li sable sont grant, 

1085 Les ataces de soie valurent maint bezant. 



NAISSANCE nu CHEVALIER AU CYGNE. 

Tant a doné li rois que tôt sont revestant, 
Bien i sont revestu damoisel dusqu'a cent. 
Or vienent lï lormier espérons aportant; 
Li rois en prent ,v. paire, cels orent si enfant. 

3090 Li enfant ont les autres, cascuns en done avant. 
Cascuns ot .xx. vallés a son non atendant 
Que li rois revest tos, et il sont molt vaillant. 
Dont amainent cevals, li lorain vont sonant; 
Il n'i a chevalier n'ait palefroi ambiant. 

3095 Après done a cascun ceval norois corant 
Et .ij. ronds cascun, et .i. soumier portant 
Qui portera le fer qu'il donra maintenant. 
Il a donê .v. brans de le forge galant ; 
Li doi furent jadis le roi Octeviant, 

3100 La les orent pieç'a aportés Troîant, 

Quant Miles espousa Florence le vaillant; 
Se li dona Florence qui bien le vit aidant 
Et encontre Garfile fièrement conbatant; 
Et Miles dona l'autre a .i. sien connisçant 

3105 Puis furent il emblé par Gautier le truant, 
Et cil en est fuis de la fort paîsant, 
S'en est venus au père le roi Lotaire errant; 
A celui le dona, et il en fist presant. 
Li rois les esgarda, bien les a a talant, 
1 S'a Gautier done fief et fait rice et manant 
Les autres trois avoit en son trésor gisant ; 
Il ot conquis .i. roi en AufrLque le grant 
Quant aJa outre mer le sepucre querant. 
Que treii demandoit as pèlerins errant. 
Il li coupa la teste, onques nen ot garant. 
Et l'espee aporta et .i. elnie luisant, 
Illuec après conquist Caucase l'amirant 1 

Dont l'espee aporta et l'auberc jaserant. , 

Et l'autre espee fu trovee el flun Jordant, 

3130 Aine ne pot estre bjance, tant l'alast forbisant. 
Ces -v. espees a li rois cascun enfant 
Çainte au senestre les u bien seent li brant. 
Puis lor done colees dont toi sont formoiant, 
Conques mais de perece n'ait en els tant ne quant, 

3125 Ausi font il as autres qu'a els sont atendant, 

Dont cascuns en a ,xx, qui tôt sont bien aidant. 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 

Dont les maine li roîs en son oslel puiant; 

La sont tôt el prael desos l'arbre ombroiant. 

La atraient le roi .v, tonials .xx, serjant, 

Qui tôt estoient plain de bon fel flanboiant; 

Li rois en eslist .v. qui le maille ont plaisant, 

Cels dona ses .v. fius el non Jhesu le grant, 

Et cauces ploieïces, coifes qui ont pendant ; 

Turcoises les apelent celé gent venîsant. 

Puis lor dona .v. elmes, qui tant sont flanboiant 

Tos li près en flanboie contre solel luisant; 

Li candélabre en sont d'or fin arrabiant, 

En cascun des nasials ot une gemme grant 

Or ont li .v. lor armes, or donront il avant 

Tant que cascuns ara son fer par avenant; 

.C. haubers ont donés .c. vallés .v. enfant. 

Et toute l'armeure de fer apartenant 

A chevalier qui doit d'armes avoir garant. 

On lor aporte escus de paînture aparant 

Et tains et vermclliés, et sont bien connissant. 

Li vint ont .xx. escus qui tôt sont a argant, 

Mais c'un lioncel noir avoît paint en .î. cant; 

Çou sont les connisçances le vallet al noir brant. 

Et li autre .xx. ont les aigles d'or luisant, 

Dont les canpaignes sont d'azur estincelant, 

Li autre avoient paint pucele carolant, 

Et la canpaigne estoit de sinople luisant. 

Li autre orent pi sons de longes en pendant, 

Ki poi prisent l'escu ; et deriere et devant 

A une liste vert entor lui açaignant. 

Li autre orent .i. cisne bien fait et connisçant, 

La canpaigne fu d'or entor le cisne blanc 

Et si ot une liste de vigne verdoiant. 

Issi ont .V. devises li .v. frère aparant, 

Escus et connissances, et trestot lor sivanL 

La roîne lor done par sa noblece grant 

.V. ensegnes batues a or arrabiant, 

Dont les langes bâtirent a ia sele devant. 

Quant li .V. chevalier s'en vont es près poignant 

On lor aporte lances de sap soëf planant. 

Il montent es cevals, escus as co!s pendant, 

Bohorder l'uns vers l'autre vont ces lances brisant; 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU Ci'GNE. 

Les esclices des lances vont contremont volant, 
Petit i a d'escus u il n'ait maint trou granL 
Tant a duré la feste que il se vont lasant, 
Tôt s'en revont ensanble li chevalier vaillant. 

QUANT furent descendu, al mostïer vont orer, 
Devant l'image Deu vont lor coupes clamer; 
Uns capelains vint la por els vespres canter, 
Volentiers les oïrent car il cantent molt cler. 
Après vespres aJerent .i. petitet souper, 
Mais lues sont revenu al mostier S. Wimer; 
La vaurent toute nuit et vellier et ester, 
EJi estant îerent la desci qu'a l'ajorner ; 
Et quant la nuis se prist .i. poj a esconser 
Cascuns fait devant lui .i. grant cierge alumer. 
Le vie S. Morise lor conta uns jogler. 
Qui uns emperere ol conmandé a guier 
Une ost de chevaliers ses anemis grever. 
Le nonbre vos sai bien et dire et deviser ; 
C'ert une légions en coi on doit nonbrer 
.VI. milliers et .vi.c.lxvi., tous ter; 
Tant en ot II preudom desos lui a garder. 
Icil qui mal velt faire plus ne velt demorer, 
Traist a l'empereor, sel prist a encuser 
Qu'il ierent crestiien, tant i savoit blasmer. 
L'emperere les a trestos fais decoler, 
Et les cors fait trestos ens e! Rosne ruer; 
Tant i jetent de cors qu'il l'estuet soronder, 
Par près et par canpaignes et par viles floter. 
Cil furent tôt martir por Damedeu amer, 
Et Dex lor puet molt bien el ciel gueredoner. 
Geste cançons dura desci qu'a l'ajorner, 
Et i! furent molt prest d'oïr et escouter; 
Au jor s'en sont aie ,i. petit reposer, 
A tierce se leva li rois par son dangier, 
■^*- Issus est de sa cambre, vint e! palais plenîer; 
La estoient venu si .v. fil tôt premier, 
Bien ierent en lor siute près de .c, chevalier. 
Lues qu'il virent le roi, ses veïssiés drecier! 
Li rois de plaine voie s'adreça al mostier; 
La vinrent avoec lui cil baceler legier, 
La fisl on revestir le bon abé Renier; 



86 



.VAISS^NCE nu CHEVALIER AU CYGNE. 



El non del S. Espir, qui les puist conseiller, 
A conmencié la messe et le devin mestier. 
Çou c'on offri l'abé valut maint bon denier, 
Onques n'i ot celui n'ofrist bezant d'or mier. 
Que ta mère le roi lor ot doné très îer. 
Après messe s'en vont sus el palais plenier ; 

t cornée l'eve, assis sont au mangier. 
Les mes ne les savors ne vos puis acointier. 
Car il en i ot tant qui molt font a prisier. 
Li rois qui tant en fist, si bien aparellier — 
Forés li rendent bestes por sa cort essaucier, 
Li airs lî rent oîsials c'an manga par dangier, 
Si li rendent poisons li aiguë et li vivier. 
Or poés bien savoir, maint mes i ot plenier 
Et boires autresi, bien le puis fiander ; 
Bon vin, bones puisons lor orent grant mestier, 

ot assés, ce vos voel acointier. 
Li jogleor i font grant noise et grant tenpier; 
L'uns cante de Martin et l'autres d'Olivier, 
Li autres de Gui on et li autre d'Ogier. 
De la color n'estuet des estmmens plaidier, 
Tôt sans nule cançon si puet on delitier, 

; demoure plus, errant après mangier 
Montèrent es cevals por la feste avancier; 
Les escus ont as cols, es mains lances d'osier. 
La veïst on ensegnes a cel vent balloier, 
3235 De totes pars s'amostrent et vienent chevalier. 
Cel al noir lioncel, es le vos tôt premier, 
Plains estoit de déduit por gens esbanoier ; 
.XX. conpaignon le sivent ; trambler et formoier 
Font la terre sous eux, si font il grant tenpier. 
Li autres as puceles ne se vaut aîargier, 
Cil ne velt demorer plus longement arrier ; 
Il et si conpaignon ne vaurent detriier, 
Sor ces escus novials font lances peçoier. 
Ql as poissons revint qui s'i vaura aidier, 
Sel veïssiés venir, lui vintisme, coitier ! 
Cil i vient si bruiant que il fait tos ploier 
Les rens de chevaliers u il se velt fichier; 
11 n'espargne nului de son escu percier 
Et de faire voler, a terre trebucier. 
Or vient cil as aighaus, nés pot on mesprisier, 



3210 



3215 



3220 



3225 



3230 



3240 



3245 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 



Bien se pueent mostrer comme bon chevalier ; 

Que que cil as poisons facent por eux proisier, 

Cisl maintienent molt mius le camp por festoier. 

11 n'ont cure de querre ombre por ombroier. 

Ains se fièrent es autres, les rens font claroier. 

Il li convint fuir u caîr de! destrier 

Qui il vont consivant, u l'arçon peçoier. 

Cil au cisne revient bruiant corn aversier, 

Ausi com li -ostoirs es anés de rivier 

Quant il velt prendre proie et es oisials plongier; 

Que que li autre facent. cist font tôt esmaier 

Cels qui voient venir a lor estor cargier. 

Cist voelent pris avoir de tôt le tornoier 

Et il l'eiiscent tost, quant la vint rois Lotier 

Ki lor a conmandé de tôt en tôt laisier : 

Entrues que gius est bels le doit on acoisier. 

T I rois jura son def, mar i sera brisie 

^'^ Hui mais a bohorder ne lance ne demie ; 

Par un-garçon fu la la parole noncie. 

Il ciesent et descendent sor 3'erbe qui verdie, 

Et ii pluisor cevalcent vers lor herbregerie. 

Jogleor cantent sons et mainent lie vie; 

Rices ostels tenoient tôt li fil Eloxie, 

Car or primes conmence venir ior segnorie, 

Li los et la proece et ia grans cortoisie. 

La novele est par tout et alee et oïe, 

Que rois Lotaires tient si grant cevalêfie, 

Ne redoute voisin qui tant ait félonie, 

Que molt tost nel menace a molt poi d'aatie. 

Li Tenons est si grans de bien, de boine vie, 

La novele est alee desci qu'en Aumarie, 

Très les pors de Wisant, desci qu'en Romenie, 

Et par toute Engleterre u a grant segnorie, 

Et par toutes les terres leu on aore et prie 

Le glorious Segnor, le fil sainte Marie, 

Que par eux u est toute proëce resbaudie 

Et larghece autresi qui estoit endormie. 

Il soustienent tos cels qui lor ruevent aie. 

Qui od els porsivir voelent cevalerie. 

Tôt cel esté dura la feste plentoïe 

Et cascun jor croissoit de chevaliers i- 



88 NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 

Maintes foies avés mainte novele oîe 
De la cort roi Artu et de sa baronie; 
De Gavain son neveu et de sa conpaignie, 

3395 Et des autres barons dont la fable est bastie. 
Ce fu fable d'Artu u ço fu faerie, 
Mais ce fu vérités, nel mescreÉs vos mie, 
De ces .v. chevaliers et de lor conpaignie. 
De Lotaire lor père qui tant ot segnorie, 

3300 Li livre le nos content qui sont d'anciserie, 
Qu'a Nimaie est l'estoire en une glise antie 
Qui fu fondée el non cele sainte Marie 
Ki tel home porta que celui qui tôt crie 
Et tôt fist de nient, par sa grant segnorie. 

3305 Rois Lotaires s'esforce, en son cuer pas n'oblie 
D'Elioxe la bêle la haute prophesie 
Ki dist que ses linages iroit vers paienie, 
lUueques regneroit par molt grant segnorie 
Et li pooirs de Deu li seroit en aïe. 

3310 Mais il ne set del quel isteroit !a lignie 
Ki si s'espanderoit en Oriant partie, 
Car tôt .V. sont molt preu et dé grant segnorie. 
T T N jor ert rois Lotaires aies a sa capele, 
^^ A orisons se mist por proier la pucele, 

3315 La gloriose Dame qui tant est piue et bêle, 
Qu'ele son fil proiast de fin cuer, la pucele, 
Que il li envoiast a savoir la novele 
Au quel de ses enfans quieroit cele meriele, 
Ki iroit outre mer sor le gent qui favele. 

3320 Molt en a Deu proiet et la Virgene pucele. 
Entrues qu'ilh prioit et de bon cuer l'apele, 
Li vint une avisons qui molt fu bone et bêle, 
C'uns angeles li aporte et li dist la novele 
Que c'esteroit icil, seiîst le sans favele, 

3325 Qui li cisnes menroit traiant en sa nacele, 
Et si avra el col d'or fin la caainele. 
/^R trespasse d'esté h saisons et li tans 
^^ Et d'iver autres!, est tos passez li ans; 
Al tor de l'an revient et avriels et prinstans 

3330 Et li tans de Pascor, qui les gens fait joians; 
Nés icil qui sont tristre font de joie sanblans, 
Li .v. fil roi Lotaire, des autres ne sai quans, 



XA/SSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 

Sont assamblé ensanble, s'ont fait uns parlemans 
Que cascuns ira querre, sans conpaigne de gans, 

3335 Aventure qui soit a cascun convenans. 

Dist cil al noir lion ; " G'irai es desnibans 
De la noire montaigne, i verai ne sai quans 
Et tygres et lupars, dont Deus me soit garans. 
A .V. ans revenrai, se jo reniaing vivans 

3340 Et prisons ne me tient, a mon père joians." 
Dist li vallés a î'aigle: "G'irai aventurer 
Es forés u on seut les cerubins colper, 
Et cèdres et ciprés en seut on amener; 
La tro verai, tostans que ce ne pu et fauser, 

3345 "^^'^ aventure u jou me porai esprover ; 

Et Dex par son plaisir, qui tôt puet governer, 
Me laist par sa pitié en tel liu aseuer 
Dont jo puise le los et conq_uest raporter. 
A .vii. ans, se Deu plaist, m'en vauraî retrover, 

3350 Se prisons ne me tient dont jo puise escaper, 
U mors ne me soprenl que ne puise eskiver." 
Et dist cil as puceles: "Jo ai oï parler, 
La terre d'Aminoia molt l'ai oï loer; 
La roïne est molt preus. bien set armes porter, 

3355 Courir de son escu et d'espee capler ; 

Ausi font ses puceles, bien Tai oï conter: 
Jes voel aler conquerre, por .x. ans demorer, 
Dusque j'aie esté la u jes puîse trover ; 
La roïne amerai qui tant fait a amer." 

33&0 Ço" dist dus as poissons: " Jo'voel aler par mer, 
Car m'ensegne le doit, jo nel voel remuer. 
As aîmans trairai, tant me vaurai grever, 
Ja çou ne remanra por .vii. ans demorer; 
Savoir voel quel fin fait qui ne puet retorner : 

3365 De l'aîmant arai tant com porra porter 

La nés que jo menrai por moi a gouverner ; 
Sor la roce u Judas seut venir reposer, 
En celi vaurai jo par mon csfors monter." 
"Certes," dist cil au cisne. " ne sai le l!u trover 

3370 U g'irai, mais ne puis après vos demorer. 

Nos en irons tôt .v„ Dex nos laist encontrer 
Tel cose u nos puisons los et pris conquester; 
Mais cil que nos laîsons el vivier tant noer. 
Qui nostre germains est, il nie fait molt penser ; 



90 NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 

3373 Jp l'aine molt, ne le puis laisîer seul demorer; 
Se j'en vois jel memai, se puis engien trover; 
Et no suer, la pucele. la gente o le vis cler, 
Remanra notre père, bien le porra garder; 
Et il li porvera a segnor et a per 

3380 Home qui bien le doive scgnerilment garder." 
"Bien ait," dient il tôt, "qui t'aprist a parler." 
T I parlemena est fais et li consaus fenis, 
■^^ D'illueques s'est cascuns a la cort revertis ; 
Al roi vienent tôt .v., ains n'en fu uns eskis. 

3385 " Rois," ço dist cil au cisne, " or nos soîÉs aidis ; 
Nos en volons aler, li consaus en est pria, 
Et par terre et par mer querre aventure et pris ; 
Cevals et fer nos done, escus et vers et'bis, 
Selonc çou que cascuns a le fais entrepris ; 

3390 Trois cevals en ta terre nos porvoi et eslîs, 
Et .ii. nés dont avrai l'une a mon devis." 
"Voire, sire," respont cil au lioncel bis, 
"Jou vocl ceval et fer, que soie amanevis." 
" Et jou," dist cil a l'aigle, "escut a or bu mis ; 

3395 Mes fers et mes cevals, ce est tos mes delîs." 
Cil as puceles dist qu'il en ira envis 
Sans fer et sans ceval : " J'en woel estre garnis." 
Et dist cil as poisons: " D'espiel qui soit burnis 
Et bien fort en anstes voel jo eatre garnis ; 

3400 Ne elmes ne haubers, cil ne m'ert pas degis. 
Ne l'escus as poisons, dont moi menbre tosdis. 
Et une nef o moi, la estera mes lis." 
Dist cil au blanc oisel : " Autretels ert mes dis : 
Jo voel avoir calant, et escu blanc et bis, 

3405 U H blans oisiaus soit painturës et escris, 
Un espiel qui blans est painturés et forbis. 
Si voel une caïne qui soit d'or bien eslis ; 
De lonc ait une toise, dont ert a mon devis." 
T L ont fait lor demande lor père a lor talent, 

3410 Ne li père n'otroie n'il n'escondist noient. 

Mais de çou que il ot a le cuer molt dolant; 
S'il o lui remansiscent, grant aseûrement 
EiJst en eus tostans envers tant mainte gent. 
Dont a levé son cief, si parla hautement 

3415 " Enfant," dist il, " par Deu qui maint en Orient, 
Jo vos ai molt amés et ain molt voirement ; 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 

Remanés avoec moi, et fiés et tellement 
Donrai cascuns de vos, ensi le vos créent, 
Et vos avrois assez proëce et hardenient." 
Et il H respondirent sans nul delaiemenc ; 
"Çou que nos demandons nos donés bonement." 
Çou respont rois Lotaires : " Tôt al vostre talent 
Ares fer et cevals trestot seiirement. 
Mais durement me poise de vo département; 
Mius vos amaise o moi ens en mon tenement. 
Ens la garde al Segnor qui vos fist de noient 
Soies vos conmandé lot parmenablement." 
Armes, cevals et nés a cort terminement 
Lor a li rois porquis, si lor met en présent, 
Et !a caïne d'or que cil au cisne atent. 
A cel présent doner ot molt grant plorement ; 
Lî rois plore ses fils qu'il ama bonement, 
Li fil plorent lor père qui reraaint seulement, 
Et li chevalier sont del desevrer dolent; 
Ne quident mais trover qui lor doinst garniment 
Ne ceval ne hauberc ne nul affublement : 
.C, en caient pasmé el maistre mandement. 
Al relever qu'il font i ot dolousement, 
Regretent lor segnor qu'il aiment durement. 
Cil as cevals s'en vont, mais c'est devinement: 
L'uns ne verra mais l'autre a plus proçainement, 
S'ierent passé .vii. an trestot plenierement. 
Cil as poisson a fait son aparellement, 
Son escu et son fer met, si nage erranment 
Et a voile drecie sigle la mer et fent. 
/'^IL as poissons se nage trestot a son talant, 
^^ Or le conduise Dex qui jo trai a garant. 
Cil au blanc oisel a porveii son calant, 
Sel fist traire el vivier u il ot esté tant. 
Lues qu'il vint el vivier, es le vos avolant 
Le cisne qu'il aloit a conpaignon querant; 
Des eles le conjot et del bec en frotant. 
Il li jeta el col le loien d'or luisant, 
Puis l'ataça au bort de la nef de devant. 
Li batials par desous avoit le fons trençant; 
Trait li cisties, la nés va de legier sivant, 
SiÉiitement anduî vont l'uns l'autre aprendant. 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 

Il a mis en sa nef l'escut al oîsel blanc, 

Et l'espee et l'espïel forbï, roit et irençant; 

D'autre fer n'a il cure, n'en porte tant ne quant. 

Li cisnes va la nef a caîne traianl, 

Tant comme li viviers avoit le fil corant; 

S'entrent en l'Alïose, ce trovona nos lisant. 

C'est une molt grans eve, por .v. jors demorant, 

K'il aloient par rive le ravor esldvant, 

Tant qu'en mer s'enbatirent, a] grant flos retraiant. 

Or s'en vont il tôt .vi, aventure querant, 

Troi par terre et par bos les cevals cevalçant, 

Li doi en .ii. batials, et !i sistes traiant. 

Dex ! com laisent lor père coreciet et dolant, 

Et meïsme !or suer en a .i. duel si grant, 

Quatre fois se pasma trestot en .i. tenant. 

Li père l'en relieve, sel va reconfortant: 

" Taisiés vos, bêle fille, ja jor de mon vivant, 

Certes, ne vos faurai, içou vos acreant." 

A itant retornerent ens el palais errant, 

.IIJ. jors demainent duel, al quart vont confortant. 

Et H chevalier oirent qui s'en vont cevalçant, 

Et cil nagent et siglent qui en mer vont nagant. 

De cascun est estoire et matere molt grant; 

Des .iiij. ne dirons ore ne tant ne quant, 

Mais des .ij. vos irons un poi amentevant, 

Del cisne qui la nef vait a son co! traiant. 

Et del jentil vallet dedens sa nef gisant. 

Tant ont ja esploitié que par mer vont dotant. 

Bien près .!x, jors sont en mer demorant; 

Dont se traient el riu, c'est une eve mo!t grant, 

De coi la mers reçoit le flot et le corant. 

La s'en vont encontre eve le rive costoiant, 

Venu sont vers Nimaie, une cité vaillant; 

Voient les tors reluire qui sont fait a cimant, 2 

Celé part s'adrecierent par le Jhesu conmant. 

Ce fu a Pentecoste, une feste joiant, 

Que l'emperere estoit a Nimaie le grant, 

Et ierent avoec lui chevalier et serjant. 

Ci fine li naisence des ,vi. frères a tant. 

Cil Damedex de glore qui forma Moïsant, 

Il gart et beneîe et doinst amendemant 

Celui qui ceste estoire a mis si en avant 



^ L 



^ 




PROSE VERSION 



MS. 7S1 {BIB. NA T.. F. FR.). 



CEIGNEUR, oies et escoutés si porrés entendre e' 

•J li chevaliers li chisne vint en avant, et le grant lignie qui de H i; 

Hlientés fu ml't essauchie et eslevi 
chie sans rime pour l'estore avoir plus abregiet ; et si me sanle que le 
it ml't plaisans et ml't bêle, mais ml't est longue. 
nt jadis que li roys Orîans qui nift estolt grans sires et de ml't 
* grant rcnon estoit un jour entre lui et le rolne Beatris se fenme as 
fenestres de son palais. Et regardent contreval le rue et vit li roys 
une fenme qui .il. enfans portoit, et bien santoient jumel. Lors disi il 
" Dame, ml't me merveil que nous n'avons nul en^ 



e fenme qui -i 



fant, et ves la une povr 
qu'il soient Jumel." 

QUANT la dame oi se 
te etdist: "Ha sire 
manière du monde que 
cLe n'estoit livrée a ,i 
dame," dist li roys, "vous dites 
pooir." Atant le laissent dusques 



il't biaus e 






seigneur si fu ml't courouchie et ml't dolan- 
' dist le rolne, "je ne querrole mie en nule 
ne fenme peiist avoir .ij. enfans a un lit se 
bonmes et eiist juta -ij, honmes. "Ha 
Car sacbiés, Diex a par tout 
Jour que li sires jut a le rolne et 



engenra .vij. enfans par le vertu de Dieu. Li roys Orians a 

10 qui ml't estoit maie vielle, et ml't fu dolante quant ele seut que le 
roïne fu enchainte. La dame porta ses mois et ses dis tant qu'il 
avint que Damedix le vaut que le dame se délivra a un jour de .vij. 
enfans. A chel delivrement n'ot fenme nule fors le vielle Matabrune, 
qui mère estoit le roy Oriant, qui ml't ot félon pensé et mauvais. Li 

aj .vj. en furent fil et si ot une fille et ml't issi d'aus grande lignie. Et 
Matabrune prent les enfans et les met en son escorciz et mande Mar- 
con, un sien honme, et li dist : "Amis, tenés, portés ches enfans en 
tel liu que jamais n'en oie parler el gardés que vous les ochiés." 
ILI ARKES prent les enfans et les en porte en le forest ml't parfont et 

30 ^'* les met sur Verbe. Li eufanthon li conmenchent a rire. Quant 
Markes les voit ml't en ot grant pité et disl : " ja Damedix ne m'ait se 
je ja nul mal vous fach." A tant lalst iluec les enfans et s'en revient 
arrière. Quant le vielle Matabrune le voit ml't en fu lie. A tant s'en 
part Markes. Le vielle garde desous uns degrés et treuve que une 

3S kienne avoit caaié iluec .vii. caiaus. Ele les prent et vient a son fil. 



i 



96 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 



t li r 



i le \ 






"Dame, bien viegniés. Dame, qiieles i 

le vielle Matabrune, ■' bians dous fix, ml't laides ei 

ml'i mauvaises. Veschi le présent que vo femme 



: lui 



li dist: 

Certes," dist 
't horribles et 
a aporté, et 



e plus desloiaus qui onques 



, s'esl délivrée de che; 

fust, n'ainc de nului ne se garda, et pa 
autrui que aveuc vous. Mais pour vostre honneur m'en taisoie. Or 
s'est délivrée de ches .vil. kiens que vous iehi veés. Faites le ardoir. 
Car onques pieur que lî ne fu, et se faire ne la volés, je meismes l'ai- 

QUANT li roys vit et oi chc que se mère li dist, ml't fu dolans et 
dist ; " Dame, je ne cuidoie mie que el monde eùst meilleur dame 
de li ne plus loiaus. Ml't sui dolans de sen mesfait. Et par Diu, 
bêle douche mère, aidiés le me a cheler, car je l'ai espousee el li 
creantai que je li porteroie fol et loiaulé. Et conment le porroie je 
veoiret ardoir ne faire ardoir î" " Biausfix," che dist la vielle, "vous 
targiés trop longuement. Je le ferai geter en vo chartre. ' ' Lors s'en 
tome le vielle et vient a .ij. de ses sers et les apele et vient au lit le 
boine rolne Beatris et li dist : "Orde pute desloiaus, or pert bien 
vostre puterie qui désistes que femme ne pooit avoir .ij. enfans a un 
lit s'ele n'estoit a .ij. honmes livrée. Or puet dire mes tïx que vous 
en avés jut a .vij. Certes i! ne prenderoit mie tout l'or de Roussie 
par si que vous ne soies demain arse." " Dame sainte Marie," dist le 
roîne, " ne veuilles mie consentir que je muire a tel doleur, si voire- 
ment conme je me sui loiaument maintenue! " " Chertés," dist le 
vielle Matabrune, "Pute, ri 
serf m al fais ans el trufiers el 
chartre, ne n'i eut ne keute n< 
li dou serf avulê, n'ainc puis 
de grietés. 

OR oies des enfans qui sont < 
les y ol laissiés en vol ep es 
au col. Et es 
chisne volant. 



ous vaut." A tant l'ont prise li 
le boine roîne en une ml't oscure 
dras le boine dame. Lors sont tantost 
le virent riens. Moût souffri la dame 



le forest sur le ri 
umpd.etavolt 
lor destinée que s'il les perdi 
il les aront il seron 



A tant es vous que uns hermiti 
ans, et voit les enfans, el prie 
envoit a ches enfans nourreture par 
moura puis gaires que Dix y envoia un 
et il ralaiioienl aussi conme fesissent 
les enfans et les emporte en se mais 
venoit. Et ainsi les nourri grant tans, 
estoit li hermites aies el bos 
lui. Si avint que Malqi 
a le maison chel hermiti 



les calneles. 

"Dame, j'ai la trouve 



vint iluec qui ot esté en le forest .i, 

nosire Seigneur s'il le plaisi qu'il 

par coi il puissent vivre. Ne de- 

a une chievre qui les enfans alailoit, 

ne femme. Li hermites prent 

n, et cascun jour le chievre y 

Tant que il avint que un jour 

st y avoit l'un des enfans menés aveuc 

;, qui forestiers estoit, vint par aventure 

treuve les .vi. enfans qui ml't estoient bel 

nt as cols, et dist que se se dame veut, il 



lor 






traîtres a se dame et li dist : 
biaus enfans en chele forest, et 
se vous me voliés croire, je leur 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 



97 



iroie tolir," Quant le vielle l'eniendi, ele fu ml't dolantc, car ele 
savoit bien que che esloieiit si neveu que Marques avoit porlé en le 
forest. Lors dist a Malquarre : " Raies en l'ermitage et leur tolés les 
caines, et s'il se delfendent vers vous si les ochiés." A tant se met chil 
Malquarres a le voie. Matabrune mande Marcon qu'il venîsl parler 
a lui et il y vint. Lors le maine en une cambre, et le conjure qu'il H 
die voir qu'il fist de ches .vij. enfans que ele li avoit carguiés et que 
s'il li mentoit ele le feroit desmembrtr. Adont li dist li preudons : 
" Dame, sachlÉs, je les laissai en le forest ne mie ne les ochis." Lors 

lo prent le vielle Marcon et li fait les iex crever. 

'TANT eut Malquarres aie qu'il vint en l'ermitage. Adont avinl issi 
^ que li hermiles estoit aies en le forest, et ot un des enfans aveuc 
lui. Quant Malquarres vit les .vi. enfans et les caines et que nului 
n'ot aveuc aus si en fu ml't liés, et prent les enfans a cachier aval le 
maison et tant qu'il en prist un, et li faut le catne. Et lors devint 
blans chisnes et s'en vole en vivier sen père le roy Oriant a lUefort. 
Quant li traîtres le vit, ml'l s'en esmerveilla. Puis prent les autres, 
et tout li autre s'esmurent aussi quant il orent les caines perdues et 
s'en volent a lllefort e! \îvier lor père le roy Oriant. Lors s'en re- 
vint Malquarres a se dame et aporte les caines. Lors mande Mata- 
brune un orfèvre et li prie qu'il li fâche une coupe de ches .vi. caTnes. 
Il respont: "Dame, volentiers." Adont prist une des caines et le 
forga, et en fist une ml't riche coupe. Les autres .v. catnes mist li 
orfèvres en sauf, car bien vit que eles estoient boines de grant ma- 

as nicre. Quant li herniites et li enfes vinrent de le forest et il ne trouvè- 
rent a l'ostel nul des enfans, ml't furent dolant et couroucié, et 
démenèrent ml't grant duel, et les regrete li enfes et li hermites. 
A PRÉS avinl que Matabrune vint au roy Oriant sen fil et li dist : 
■'*' " Biaus fix, tu es trop vergondés ; fai te femme ardoir, car trop est 
mortex quant ele se coucha a un chien." Li roys fuml'tdolanset fist 
tous ses barons assanbler a un jour pour jugement faire de sa femme 
ardoir; et avoil ja esté en chartre bien .xv. aus c'onqu es saoule n'i fu. 
Et ml't reclaime Diu et ses saintes reliques que il le veuille geter de 
chele poverte, car ml't est malmenée de fain et de mesaises. Quant 

35 li baron furent assanlé, et li jugemens fu rendus en tel manière que le 
dame fust l'endemain arsc se ele n'avoit campion qui le defTendist. 

OR avint ainsi que nostres sires Jhesus Cris, qui ne voloit mie que le 
dame fust perie, envoia un sien angele a l'ermite en le forest, et li 
dist : " Hermites, Dix te mande que tu envoies demain au matin chel 
enfant a le chité d'illefort, pour rescourre se mère d'ardoir, qui est 
femme le roy Oriant. Et il et li autre -vi. enlant sont fil le roy Oriant 
et le roine Bealris. Or li a mis Matabrune sus tel blasme que ele eut 
.vii. chiens, et que ele jut a .vij. chiens, par coi ele sera damain arse 
se ele n'a secours de lui. Et ne soi^s de riens en doutanche, que 

iDix U aidera." Et li quémande qu'il se fâche baptisier et qu'il ait non 
Helyas. A tant s'en va li angeles. Quant vint l'endemain au matin 
li hermites esveille l'enfant et li dist : " Biaus fix, levés sus ; il vous 



I. 



98 NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 

convient aler a Illefort pour delfendre vo mère d'ardoir, del blasme 
que Matabrune H met sus ; et vous faites cresticnner et baptîsier. Et 
aies non Helyas. Li hermites li fait une cote de fulles si conme on 
dist, et li vest ; puis prent une perche en se main, et li hermites le 

5 convoie dusques hors de le forest, et li dist; " Biaus dous fîx, soies 
preus et sages, et sachîfa que vous estes fix le roy Oriaiit, et soies 
asseiir que Dix vous aidera." A tant l'a li hermites mis a le voie, et 
li a moustree Illefort, ou il doit aler. A tants'en part li hermites, et lï 
enfes s'en vient pour se mère esquiver del blasme que Matabrune li 

lo mist sus. Adont avint ainsi que Matabrune avoit ^eté son sort, et 
que le roîne devoit estre rescousse par un sien enfant, ne gaires ne 
demourroit. Lors prent .ii. sers et les envoie encontre lui pour lui 
ochire. A tant es vous que li enfes vient et les encontre et leur de- 
mande li quex est se mère. Li serf le virent fol et non sachant, et 

15 bien seurent que che estoit chil pour coi il estoient la venu. Lors li 
tire li uns et li autres le saque. Lors dist li enfes : " Li ques est Mata- 
brune? Mes pères me dist que je me presisse a li, et je si ferai." 
Lors hauche le baston et fîert Malfaisant qu'il li brise l'espaulle, et 
après referi si trufier qu'il li brise le chief, 1-ors tournent en foies ; et 

ao li enfes s'en part et vient a Aillefort. 

QUANT li enfes fu a Aillefort venus, ml't se merveilla de le gent 
qui la estoit, et dist qu'il ne cuidoit mie que el mont eûst tant de 
hermites, car onques mais tant de gent ne vit. Lors regarde le roy 
qui s'espee ot chainte et fu sur un cheval dont li enfes ot grant paour. 

as Quant li roys le vît ml't se merveilla, car bien li sanloit estre fols. 
Li enfes vint au roi et li demanda des coses qu'il veoit ques coses che 
estoient ; et H roys li disoït ml't boinement. Quant li enfes li ot de- 
mandé du cheval, du frain, de l'eapee et d'autres coses pluiseurs, lors 
oî un cri, et li demanda que che estoit. Li roys li dist ml't boine- 

30 ment; "Amis, Jouai une femme qui a esté plaine de cruauté et de 
felonnie, et a jut a .vij. chiens ; or l'ont mi homme jugie, et te doit on 
maintenant ardoir." "He! boins roys," che dist H enfes, "vous ne 
l'avés mie loiaument jugie, car che ne fu onques voirs, ne onques che 
ne fist; ains li a aucune ame tnis sus par felenie, ou vo mère ou 

35 autres, qui point ne l'aime. Et s'il estoit aucuns qui se vausist con- 
battre pour la dame et dont vainquis! chelui qui sus 11 raetroit tel 
crieme, en ne seroit ît raisons que la dame en fusl quitte et délivre?" 
" Certes," dist li roys, "oïl, et ml'l en seroie liés." "Sire," dist li 
enfes, " et ves me chi qui pour la dame en ferai le bataille, et en (lef- 

40 fenderai le dame." 

QUANT li roys ol son enfant ensi parler, ml't en fu liés ; mais il ne le 
connissoit mie. Lors vint li roys a sa mère et li dist : " Dame, che 
seroit cruautés de cheste dame ardoir ; pour Diu, laissiés le a pais, 
car vous faites pechié qui de tel blasme le retés; puis que vous volés 
45 qu'il soit ainsi il vous convient campion trouver, qui che puist affer- 
mer que mis li avés sus. Car le dame a campion qui bien le deffen- 
dra." Quant Matabrune l'entent, mult en fu irie et vit que campion li 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 






i Malqua 



i dist : " Malqu; 



99 



I 

I 



convint a 

; cheste baiaiLle faire encontre chel garchon. 
mors et le dame fnst arse, je pourcaceroia 
, dont si seroie roîne et dame d'Illefort, et 
is nos delis. " Dame," dist il, " vous y ven- 
rës et juerrés. Car se je juroie, je me parjurroie."'-"' Mauquarre," 
dist Matabrune, " ne t'en caut ; je te defTen que tu ne soies preudons, 
et que par tout porte faus tesmoing, ne onques ne te caut de dire 
vérité." — " Dame," respont Malquarres," je ferai vo quemandement. 
Lors vint Matabrune au roy et li dist : " Ore, roys, fai ten garction ar- 
mer." — "Dame, volentiers." — "Sire," dist li enfes, "je veul anchois 
estre baptîsiés, car mes pères, li hermïtes, me dist quant je me parti 
de lui que je fuisse baptîsiés et que je eusse non Helyas, Dont fisent 
l'enfant lever et lui baptisier, et ot non Helyas. Pluiseurs barons eut 
la a cort qui disent : " Pour Diu, roys, tenés chest enfant a droit, car 
ml't est biaus et bien sachiés que a vous resanle ml't bien." Dont list 
t'enfant armer et appareillier de mi't riches armes. Et Malquarres 
fu d'autre pari appareilliés ml't richement. Puis aporta on les sains, 
et jura premiers Malquarres que il avoit veû le roîne gésir as kiens, et 
qu'il l'en vit aporter .vil. cayaus. Dont vaut baisier les sains, mais il 
n'i pot avenir, ains canchela ; et adotit disent li baron entr'aus que il 
estoit parjurés. Après jura li enfes Helyes et dist qu'il avoit du tout 
menti et que le roîne ne pensa onques si mauvaise cruauté et que 
boinement et saintement s'estdt adés maintenue aveuc le roy sen 



seigneur. Toi 

traltour. 

A TANT e 
fortes vo 
Dieu je 



proient conmunement pour Hely que Dix le confor- 
que Dix vausist confondre Malql 



le 



is que li enfes vint a se mère et li dist ; " Dame, con- 
)us en Dieu et en se mère ; car bien sachiés que a l'aie de 
]us deliverrai de chest crieme que !e vielle Matabrune vous 
met sus. La dame l'en merchie ml't. Lors monta Helyas sur le 
cheval et demanda de toutes ches cases qui as armes et au ceval ap' 
partenoient; et li maistres li dist del tout ml't boinement. Lors 
monte et en vient a le bataile. Et Mauquarres revint d'autre part et 
dura tant li caples d'ans .Ij. que en le fin Mauquarres fu vaincus. 
Quant Matabrune le vielle desloiaus vit que Malquarres fu vaincus, 
ele monte et s'en va a un castel que ele avoit qui a non Malbruians. 
Car bien savoit que ses fix li roys ie haoit ml't. Quant le bataille fil 
finee, H enfes dist au roy: "Sire, j'ai le bataille vaincue a l'aie de 
Dieu. Or doit estre la dame délivre. |e vous avoie un poi oublié a 
dire." Quant Mauquarres vit qu'il fu du tout vaincus, il cria a l'enfant : 
" Enfes, ne m'ochi mie, car saces que Matabrune a tout fait chel mor- 
tel enconbrier, et me list esrachier les calnes des cauls as enfans qui 
ti frère estoient." Et li enfes respont: "Tu as fait mauvais serviche, 
si en aras ton loier." Lors trait s'espee et li caupe le teste. 

QUANT le bataille fu afinee, li roys vient a le roîne et li crie: 
"Dame, pour Dieu merchj, pardonnes me che que j'ai meserré 
envers vous ; car tout che mefaisoit me mère." — "Sire," dist la dame. 



100 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 



"je vous pardoins tout boinement, 

l'enfant baisier. Li enfes guenchi 

apris en le forest ou jou ai esté ; car aine n'i v 

que besles sauvages." Et quant li baron l'oient 

ment. "Seigneur," che disl li enfes, "faites 

il ot pour mi et pour mes frères crevés les 

creva." — "Sire," dist Markes, " ves me chi.' 

et le regarde et le prent par le chief et II alaint 

de nostre Seigneur il rahima tantost et vit, 

quant li roys et li autre baron virent chou, si 

tout esmari. Lors demanda li roys a l'enfant qui il estoit et dont il 

estoit. Li enfes li respont; "Sire, saciés que je sui vos fix. Vous 



Lors passe le dame avant \ 
list : " Dame, je n'ai mie t< 
aine n'i vi dame ne pucele, fors] 
en risent ml't boine- 
; venir Marcon, ca* 
[, que Matabrune If J 
Lors se tome Elyatfl 
! iex ; et par le vermj 
conme on dist. 
furent tout effreé et 1 



r .ij. enfans a 



lit s'ele n 



vostre femme 
'estoit livrée a 



luie 



engenrastes .vij. en- 
•limes calnetes d'ar- 
Et Matabrune nous embla et nous bailla 
laissa en le forest, si nous trouva 
; et vostre mère Matabrune noua 



t quant le 



s verres ja 



souvenroit il ore que d'un jt 
dist que femme ne pooit avo 
.ij. honmes? En chele nuit v< 
fans si conme Dix le vaut. Ji 
gent ; encore ai je le 
a Marcon pour occhirre, et il 

fist tolir nos calnes par Mauquarre. Et quant cascuns ot I 
perdue, si devinrent blanc chisne volant, et sont encore 
A tant es vous l'orfèvre qui les calnes avoit et li rent; 
rolne voit che, si keurt son enfant baisier. 
"C^ElGMEUR," dist Helyas, "or venés aveuc mî et vou 
'-' grans miracles de nostre Seigneur." A tant vinrent 
Hely huque les chisnes et il avol«nt a lui et l'acolent des eles. Lors 
doune a cascun le sieue eaine, et lors devinrent en humaine fourme. 
.L en y ot qui y fali, qui ml't démena grant dolour d'estrange ma- 
nière, et se débat de ses eles et déplume del bec et demaine grant 
dolour. Et quant li roys et le roïne virent chou, si en démenèrent 
ml't grant duel de lor enfant qu'il orent ainsi perdu. Li enfant furent 
chel jour levé et baptisié; et ot H uns a non Jehans et l'autres Zaca- 
ries et le fille ot non Rose ; et issi puis d'ax ml't de boine gent par 
coi sainte creslienté fu ml't essauchie, si conme on vous contera chs 
en avant. Ml't démena li roys Orians et le rolne Beatris grant joie de 
ses enfans; et manda li roys Orians ses haus honmes et couronna 
Helyas sen fil devant aus tous. Grant pieche dura le feste et ml't fu 
pleniere ; mais ml't estoit Helyas dolans de Matabrune qui ainsi li 
estoit escapee ; et tant qu'il manda se gent et monta et en vint a Mal* 
bruiant ou le vielle estoit, et assist le castel. Quant li hontne le seu- 
rent, il prennent entr'aus conseil et disent : " Seigneur, nous sonmes 
trop mal engignié pour cheste vielle desloi al qui nous a si encantés 
que nous tenons le vile encontre no seigneur ; et bien est apparissant 
qu'il est bons que Dix aime, car ja a pris et est keus 11 premiers 
murs. Je lo que nous rendons a lui et li rendons le vile." A tant 
vont a lui, et li fu le vile rendue, 

s Helyas entre en le vile et vint el castel et trouve le vielle 
e prent. Le vielle li crie : "Biaus très dons niés, pou DÎU rnercht'' 



i 

i 



Ll ro 
le 






;re s'en revinrent a 
sen lit. A tant es 
■XVi dist: "Helyes, 
d 'aubère, d'elme, 



Nj^ISSANCE du chevalier au cygne. léi 

ne m'ochiés mie, car je devenrai nonne ou rendue en une abeye, et 
pour Diu aies merchi de mi.'" Lor^ le prent li roys et le fait mettre 
en une chartre. 

OR oies de le desloial vielle ronme dyable li aidierent et conme ele 
fu plaine de l'enuemi. Ele fist tant que ele escapa de le chartre 
et vint en le cambre ou li roys gisoit, et treuve une espee et le preni ; 
puis escrie Helye le roi; "Ahi! garchons desloiax, je te deffi je ne 
mengerai mais tant que tu soies en vie." Quant li roys entent le 
vielle, si fu tous esmaris; il saut sus et envolepe entour sen brach le 
equi dessurson lit estoitsi qu'il deschira tout aval. Et le viel- 
; " Helyes, vous n'i duerrés, car je vous defR et riens ne pris 
quanques vousavés fait; car je vous ochirrai de cheste espee." Adont 
saut Helyas avant et saisis! le vielle, puis apele se gent qui tout es- 
toient endormi, et prennent le vielle. Li roys fist faire un fu grant, et 
15 il meismes ses cors geta Matabrune ens. Ainsi fu !e vielle Matabrune 
arse. Li roys avoit mandé se mère et ele vint a lui mi't volentiers, 
et ml't fu lie de le vielle qui arse fu, qui tant de mal li avoit fait et si 
grant tort. 

QUANT tout che fu fait et akievé, li roys et se n 
Illefort. Chele nuit se jut li roys Helyas ei 
vous que nostres Sires envoia a lui un sien angele, 
dors tu? Dix te mande par mi que tu t'atournes 
d'espee, de large, et t'en va demain au port de r 
batel que tes frères 11 chîsnes t'amenra et te menra 
une dame qui a mestier d'a^e, et nostres 

que l'onnours de Buillon soit aequittie et délivrée par ti du félon 
Sesne. Et quant tu aras le dame se tere aequittie tu prenderas se 
fille; et istera de vous .ij. une ml't grant iignie qui prendera Jheru- 
salem et le terre delà ; puis t'en revenras arrière en ten royaume." 

QUANT Helyas oi che que Dix li ot mandé, se veilla toute le nuit; 
quant vint au matin il se leva et appareilla, et prent congié a sen 
père et a se mère qui ml't en furent dolant, mais refuser ne le vaur- 
rent pour che que Dix li ot mandé; et l'ont convoie a crois et a reli- 
ques dessi au port de mer. Atant es vous que li chisnes vint et ame- 
na le batel. Li roys Helyes entra eus et prent congié et li cbisnes 
l'en maine et s'en vont. Quant li roys Helyas vint parfont en mer 
tout au premier jour encontra sarrasins gaiies et l'assalirent ml't dure- 
ment ; mais li chisnes se deHendoit si viguereusement que che a'es- 
toit se merveille non. Et II roys se drece en son eslage et se défient 
ml't viguereusement. Mais chil Sarrasin si estoient .iiij. gaiies et 
ml't y ot li chisnes a souffrir, et li roys Helyas. Li maistres ot non 
Escos ; quant il vit se gent morte ml't en fu dolans. A tant es vous 
que uns orages ml't grans lieve qui les Sarrasins desvoie ml't loins. 
Lors vinrent ptuiseurs gaiies des angeles de paradis, et fu S. Laurens 
Bveuc qui tous les Sarrasins notèrent. Dont ala tant li chisnes 
□oant atout Helye qu'il vint au port desous Nimaie. Quant li em- 
pererres et l'autre gent qui la esloient le virent ml't s'en esmerveille- 



a Nimaie, iluec a 
\\. que tu li ajues, et 



I02 NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 

rent «t vinrent a lui et li demandèrent qui il estoit ; il lor respondi que 
uns chevaliers estoit qui estoit iluec par mer venus ; et lor demanda 
quele vile ch'estoit la. Il respondirent que ch'est Nimaie. Il dist que 
aussi Taloit il querant. A tant ist hors du bastel et li chisnes s'en va. 



NOTES. 



The caption (p. i) is not g^ven as a rubric in either of the 
MSS., but is taken from the text, w. 34, 35, which are offered 
as a sufficient warrant for the title adopted. MS. A (2* v. 23) 
has " Del boin duc Godefroit v9 dirai le naisence." 10 Cil 
le prist a Nimaie. The fact that this statement is repeated 
near the end of the poem (v. 3301), may lend it some color of 
probability. 11 Chevalier le Cisne. For omission of the 
préposition a, cf. Tobler, ' Verm. Beitr.' p. 174 note, 1. 15. 16 
roiameSj cf. raion 18, for which see Foerster's *Aiol/ note to 
8094. 20 hom, regularly differentiated by the ortho^aphy from 
the pronoun ^w; cf 8, 10, 21 and 26, 106, 107. 24 Damedeu, 
dative, cf. 52. 25 de naistre Venfançon^ ace. with inf. ; cf. 
Tobler, * Vermischte Beitrâge,* p. 73. 42 ,xii, read xiiii, 

This emendation naturally suggested itself, but was not ventured, 
through oversight of A (2^ v. 10) : " Ja avoit bien li enfes .xiiii. 
ans de jouvent." 51 deceû^ ' disappointed in their hopes.* 

52 raront boin^ * will hâve another good (king)* ; for a list of il- 
lustrations of re in composition, see Suchier's * Beaumanoir ' 
(Anciens Textes) vol. ii, vocab. 53 fu remês^ * had abated.' 
55 * Causes his rights to be acknowledged by ail his subjects ;' 
same idea repeated in 60. 70 ni read n'i, 73 The répéti- 
tion of the first hemistich of 70 is not sufficient évidence of an 
error in the text (for a parallel, cf. 30 and 41). A has taken 
pains to alter slightly the identity of the phrases. 76 chachier 
is Y r,, cacher y not chasser^ as implied in the vocabulary. 79 
for voie y no need to change the spellingyî^r/. 81 cervelier, 
Godefroy cites (from the MS.) this passage only, in illustration 
of the Word cervelier, which he incorrectly defines as ''la ramure 
du cerf y To the word in the form cerveler, which occurs (in 
the rimé) * Naissance,* i486, with the sensé of Hête, he assigns 
only two meanings, viz., 'heaume' and 'cervelle' 83 Para- 
taxis : * There were two packs of hounds, {and yef) they could 
not tum him aside.* 83 deirier, correct spelling is deiriier, 
93 espier, same word as espiel, 103 ; cf. Suchier, Zeitschrifi i, 
430» 95 Tos, If the emendation is correct, it illustrâtes 



I 



104 N4ISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 

Tobler's position (' Verm. Beitr.,' p. 69), that wherever iol meatis 
■ wholly ' it is an adjective agreeing with subject or objecE. For 
the nom, oubliés cf. Tobler, Zeilschri/i xii, 421, §8. 96, 97 
' Nor knew not where he w-as nor knew not how to retum nor 
bouse he sees not none.' 104 Tôt, pronoun, summing up 

espiel, cor, espee ; — car il en ot meslier, The true reading is 
probably que s'il en a meslier ; ke^ 106, repeating the (conjectur- 
al) que of 103. Cf. similar construction, 905. (The variant to . 
106 is numbered 105). 109 espee and espiel, objecta qÎ garde 
près. Ï13 deslroit=FT., Eng., 'district,' by oversîght referred 
to nieaning difficulté, in vocab. 116 caure calôrem, chaleur, 
CAI.ÔREM. 121 M/f«/, hère a monosyllable, generally of two 

syllables elsewhere in the text, 123 foillus, définition in 

vocab. should read 'garni de feuilles.' The word is not given 
as an adjective in Godefroy. 125 Seoir . . . faire, like aller 
faire •,—esbanoit, noun derived from eshanoier, probably by 
filse analogy with such words as esploit. 12b fiorisoit, MS. 
seems to h2.ve forisoit. 130 se witre, cf. 2795, apparently a 

coUoquial word, équivalent to se rouler, 133 sorgon, same 
word etyniologically as Mod. Fr. surgeon. 136 Tigris. 

Pigeonneau ('Croisade,' p. 151) quotes from the MS. of the 
Romaji des Chèiifs the foUowing lînes : " Sor le mont de Tygris, 
dont la roce est ague, Conversoit une beste, grans ert et par- 
creue." 147 acoisonoiise, agrées with cars, in the meaning of 

' subject to the suspicion of,' ' liable to.' 148 viale erite couse, 

cf. Godefroy, s. v. hérite, where thîs phrase, however, is not 
given. Vocab., s. v. erite, dele couse chose. 150 Construction 
similar to the Eng., ' be it ne ver so painful.' 151 de bon escient, 

cf. 285, 376. 158 la^te. Godefroy bas only lasté, under which 
he cites, from Bordier's ' Philippe de Rémi ' (Sal, d'Ara. 918) : A 
auoir grant repos pour lasté, observing neither that the rhythm 
of the verse is thus destroyed nor that the word rimes, in the 
next line, with paste. (The verse is correctly printed in Suchier's 
' Beaumanoir,' vol. ii, p. 225, v. 911). In our text, the mcasure 
shows that N bas used la-ste, while A employs lasté. 169 
coisi, same word as Mod. Fr. choisir. 183 esrance, either 
literally égarement or figuratively détresse. i8q garde, près, 
indic; probably the true reading, though at first blush one is 
tempted to prefer that of A {Si regart). 196 Mi ceniisme,\\t, 
moi (étant le) centième, logically the object of arai, ' 1 shall hâve 
a company ofa hundred,' 198 si, read s'i. 201 cam il 



NAISSANCE DU CHEVALIER Ai' CYGNE. 

troit . . . iroveraî. A préserves the séquence of tenaes, i 
perhaps better. 2oa et (in et /anl), introducing principal 

clause, 204 iote Jor, we\] -known locution, %upposed to beï 

formed on the analogy of ioie ?iuîi, cf. G. Paris, ' Extraits,' 
Jom. 2o8 ors, leii, Uon, ail plural, 213 Si, beginning 

principal clause, cf, 217, 239, J93, 214 The verse given afler 
214 by A seems to belong to the original, 223 .\.=citiqjiante. 
236 Maje, négative, corresponding to oje, as nenif to oîi\ cf, G. 
Paris, Rom. viî, 465. 240 The discourse of Lotha> :s carried 
into the next tirade. 242 A violâtes séquence of tenses. 248 
ne /ail a refuser, ' does not do to refuse,' i, e., ' your offer ought 
not to be declîned'; cf. 2077, 2093, 3217, 3359. 252 
on, two syllables, 253 çue tant puis désirer, combines the 
meanings : ' which I désire so much' and 'which I désire 3 
much as possible,' G. Paris, ' Extraits,' p. 143, n. 74; cf. 1487. 
262-264 A omits presumably of intention. 266 acoistre, dis- 
similation for acroistre. 269 cisne signum. 271 A tôt 

'with,' cf Eng, 'withal,' — In variants, last line, read 277 for 
227, and 278 for 228. 28a Permet (_N') is perhaps only a 

metathesis of promet. 284 sergent, which is fonnally 1 
refers nevertheless to Samonie. 291 in the variants, 

cloquetis read cloguetes. 296 ensement, read senlemeni, 

from A. 319 y abos?ies in iV seems to be a meaningless 

blunder for Hnaloès. t,20 ferretii, 'gray horse,' ' horse ' 

in gênerai,' cf, 298. 322 nicïsmes, better meî,tne. 327 

JV's reading fadoine (not Sadoine') is apparently a 
ruption oï ladame, which A bas ; but the sensé seems to require 
Samonie, which was doubtless in the original. 335 Si . . . 
que 'so loud . . . thaï.' 338 Insert comma after encontre. 
345 ma cose, prob, for mon cors, cf. 724, 355 ne dentoera mie, 
' shortly.' 360 ne/ /ai, usual construction would be ne/ /aire, cf. 
568. 366 Note cxsura between noun and adjective. 370 ?ie/= 
ne te ; te, neuter pronouo, anticipating logical object in next verse. 
374 moveni, with accented termination ; cf, 380, 832, 1015. Has 
this phenomenon been anywhere formally studied ? Incidental 
mention of it is made by Tobler, ' Verm, Beitr,, p. iiz, 1, 3: by 
Apfelstedt, ' Lothr. Psalter,' p. li, note (citing ' St. Graal,' 3560) ; 
and by Suchier, in Grbber's ' Grundriss,' voî, i, p. 601, §37 
("Orléans unterscheidet sich bereits durch die Betonung der 
Endungen in der 3. PI."). 386 molt niaine bêle geiit, cf moU 
ol gent, 400, and avrois assez proece, 3419. 396 par m 



I 



io6 NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 

' under the title of,' ' in the form of ; ' cf. similar use of el non de 
as explained by Tobler, ' V. B.,' p. 121, note 2. 392 partol, 
betler par ioi. 403 A'/', ■ -whoever.' 406 s'utis . . . cris, ' if 
one of them fâlls, there are loud shouts.' 422, 423 Change 
period to se mi col on and seniicolon to comma. ^2^ qu'il es- 
ioient la quis, ' what their object was in coming ; ' quis, p. p. 
guérir. The corresponding form of the direct question would 
be, ' qu'estes vos ci quii ? ' which may be regarded as a confusion 
between ' qu'avês -vos ci qtiis'*' and 'qu'estes vos ci venus 
quérir^' 433 Lotaire, indirect object. 436 Si U a mis, 
when direct and indirect object would both be expressed by the 
3d Personal pronoun, the direct object is usually otnitted, cf. 
' Grundriss,' p. 639, §75. 445 vair, read vairs. ^-j-j poi, 
' peu de chose.' 453 ensanèle, préposition. 465 .S";, begin- 
ning principal clause. 46g espials? 473 In the variant 

read A for A. 474 mucies. The rime ntight be restored by 
considering ot as a personal verb agreeing with ele understood 
and mucie as a participle not agreeing with its object ; cf. v. 503, 
where A'hasalsOTWMCiVj. 482 s' , before ^ jf ^Vf , is conjunction= 
et. 486 tos ceh, dative, refers to the prîests. 504 abre—arère. 
505 la première partie, ' in the beginning.' 507 Se=si, ' et.' 
512 ce que senejie, for order of words, cf. Tobler, ' V. B.,' p. 55. 
524 Cets, indirect object. 527 effreé, which îs the reading of 

both MSS, was allowed to stand, as referring to Lotaires; but 
effreee is probably better ; de le before a vowel and referring to a 
masc. noun is hardly possible; I do not see how to emend. 
528 lot son dangier, 'tout son possible.' 530 que îs under- 
stood aiKv jeii. 536 prestre., nom. form, instead of ace. pro- 
voire. 562 Evain, ace. of Eve, cf. 570, and Marien, 617. 
577 tos ses enfans, ace. with inf. aler. 596 Sens car assemblée, 
cf. Et bien fort en anstes, 3399, which, so far as I hâve dis- 
covered, are the only hemistichs in the poem which are thus one 
syllable short. 604 soume, 'burden,' seems to be hère used 
in the sensé of 'sin:' 'that there should ever hâve been sin in 
thee, even in word (much less in deed}.' 616 A'^ suppression 
of the passage 1616-1621 is doubtless due Co certain difficulties 
which it contains : the meaning of v. 616 is not quite clear, while 
V. 618 apparently refers to the journey to Emmaus (S. Luke 
xxiv, 13-33), tilt implies that the two disciples wished to keep 
on {mal vaurent a/rfr), whereas it was Jésus who "made as 
though he would go further." 617 Pteron, ace. of Pieres, cf. 



J 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 107 

628. 626 qiCil n' osaient parler, que has almost the value of a 
simple copulative, et. 633 _/w, read est, on account of follow- 
ing piiet, and cf. variant; te, indirect object of reprover (as m je 
lui trouve toutes ces qualités) ; ' as it is true tliat ail thèse great 
miracles that thou hast heard me hère recount, can be proved 
to hâve been wrouglit by thee and (as) I believe this firmly, of 
a goad and pure heart, [so] grant me,' etc. 636 Elioxe, ace. 
with infin. démener. 639 sustance, objecl of doinses under- 
stood. 643 songe, ace. with infin. deviner, ' grant that the 

dreani she has had may hâve a good meaning. 651 del . . . 
don, ' his gift of bestowing the bénédiction,' 654 Rejected by 
A: 'down to the Jowly toe that he held on the rushes (with 
which the floor was strewn ) : ' he first made the sign of the cross 
from foot to head, then from head to foot. 655 mohon, pro- 
bably the same word as Mod. Fr. moignon (of unknown origin), 
hère meaning 'wrist.' Even A seems not to know the word. 
682 variant, read g'adroces. 684, cf. note to 113. 

remés, ' far removed,' cf Matzner, ' Altfr, Lieder,' note to i, 7-9. 
687 s'engramie, read s'en gramie ; an examination of the numer- 
DUS examples of engramir and gramiier {gramoier) in Gode- 
froy, shows that gramir is regularly combined with e7i, while 
gramiier is not so conipounded ; inake corresponding correction, 
V. 800. 691 Conjectural emendation : n'en perderoni il mie; 
demie for // mie, is the kind of blunder that might arise from 
writing from dictation. 692 /', cf 'V. B.,' p. 178, last Une. 
693 il=Lotaires. 696 ' There were three weeks (that) he was 
697 ses cors, for the use oï cors as a para- 
e Tobler, ' V, B.' p. 27. 697-699 En ba- 
e . . . u il atende, shows an inconsistency in 
3-ordinate clauses somewhat similar to that 
discussed by Tobler in his chapter on " Ungleiche Behandlung 
der Glîeder dilemmatischer Fragen," ' V. B.' p. 22 ff. 700 // 
le met a raison. ' he takes her into counsel,' cf next line. 706 
deçà. ' in thèse parts.' 707 desiruit, N has desiruisl; — desce- 
plie. cf, Demaison, 'Aimeri de Narbonne,' vol. ii, vocab. s, v. 
deceplie: "forme imaginée en vue de la rime, pour decepline, 
' châtiment ; ' " the word (with the orthography deceplie') is sup- 
ported by two citations in Godethay, but stands each time in the 
assonance. 712 Prisons et raençons, in apposition vàih gent, 
' prisoners and persons subject to ransom.' Prison in thia sensé 
is fréquent, but, so far as I know, raençon is not so. 713 



1 mortal doubt.' 
phrase for ' self,' st 
lance ert . , de fait 
the treatment of c 



io8 



NAISSANCE nu CHEVALIER AU CYGNE. 



Mairosilie, cf. Introduction, p. ix. i\i^ penst, 3, près, siibj., 
cf. doinsi, 434, 3435. 72g deparinient, read depariement. 

737 eh et mitre gent, indirect object of mestier avra. 744 
Read: "Z?ame," dist Elioxe,"czl etc. 750 e ï7, one syllable. 
761 cUres enlumhiees, cf Tobler, 'V. B.,' p. 65, whose only 
example for cler, under " Adjectiva kongmitend in Verbindung 
mit Participien," is cUrs luisons. 764 S'—' if,' s^—si, introdilc- 
ing apodosis, cf. verse 768. 774-778 Text unsatisfactory. 

In V. 777 // refers to H corli'u, while the subject (understood) of 
the verbs in the next two lines is li fievê. 78a jovene, read 
nouviel, from A. 790 Insert comma after Gambisons. 792 
qui les lelres disoient, ' those whom the letters designated.' 
796 Dele comma. 800 Cf. note to 687. 801 The vei^e 
given hère by A seems to beloog to the original, 816 raient 
I lake to be 3. près, indic. of raembre, of which I know of no 
other example; it would mean hère, loosely employed: ' he 
bums and (thus) pays back /or towns and cities and casdes, 
(viz., pays back for those that were burnt by Gordoce). 824 
quil^qui li. 831 fer et clau, for the same combination cf. v. 
3054. 847 çui de mort ait garent, ' in safety.' 851 unsatis- 
fectory ; as given in the text the verse niay mean : ' It is three 
hundred feet broad (ail the way) up to the source.' 854 Masice, 
fem. not of massif massa-ivum, but oîmassis {masiç'), massa- 
icium; cf. 435. i^^por . . . esforçani, cf Tobler, 'V. B.,'p. 44. 
856 A^'s metathesis of tonels to nolels was thought to be too 
violent and unusual to be allowed to stand in the text. 862 
The harsh enjambement of N^ is much softened by A {Ont il; 
duske a, etc.). 868 The substitution of quérir for querre 

:uphoni 



would obviate ihe ur 
in successive syllabl. 
original. 87 1 loi, ' religion.' 
fierce, a. clear and simple exa 
xoivov, treated of by Tobler, 
gleichzeitigen Zugehiirigki 
dessen Schluss und 
bildet"); hère the phi 



proximity of two féminine e 

is perhaps the reading of the 

873 Voit le cité d'Artage, le 

iple of the so-called ûxîiua àao 

V. B.,' ii5ff. ("besteht in der 

es Redestiickes zu einem Satze, 

einem zweiten Satze, dessen Anfang es 

d'Artage is made to do double duty, 



î limiting both etiê and fierce (for the latter construction cf. 
885). One of the simplest examples cited by Tobler is Des 
treis filles, ot non laimnee Andromacha fie appelée. A'a 
reading admits of the same construction. In the text, the 
comma might better be suppressed after Artage. 879 wi'oir, 




NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 

noun, 'goods, property," cf. v. gSg, Sgo qv,il=qni le-., le, 
object pronoiin referring to iref: ' everyone pitclies his tent who 

ows where (can find a place) to set it.' 895 des faisitis 
akurler ; de belongs to ahurter, and yet contracts with les, 
article agreeing with faisius : ' and they make the sparks fiy by 
striking the flints.' Sggpor, 'for fear of.' 904 saucoi, read 
sauçoi. 916 ' For ail that, he (Lothair) will not cease hostil- 
ities against them (che iiihabîtants of Artage).' 917 /'=/« cité 
d'Artâge. 920 Si, ' till.' 922, 923 A's reading seems to 
be due 10 his (or his predecessor'sj having connected par une 
nef corsaire with the following_/V^ow/ . . entrer, ïnstead of with 
the preceding viande ; ariere, instead of au roi, is supported by 
■. 958. 928 .viii., both MSS. hâve .1:, hère changed to coïn- 
cide with V. 840. 934 il et sa eonpaignie, cf. Tobler, ' V. B.,' 

ï^7- 935 cascun, dative; hace entesie, absolute. 945 
engiiie, sing. for pi. {kient et enguienl les mairiens') ; but if this 
be the correct explanation, it marks a curious hcense as com- 
pared with the accented -ent of the ^d plural (cf. note to v. 374). 
Nhas en Guie, in which I am tempted to see a Fr. form guie 
(of which I hâve no example) corresponding to Pro\. guia, in 

ise of g7iise : en guise . . . que l'aiguë ne past mie. A has 
aguie, and a guise could stand in the same construction. Per- 

ps jV's manner of writing was distinctly intended to prevent 
confusion with the verb engnie. 1003-1006 'And the water 

carries them (the beamsj down with such velocity that, even 
had there been no beams or other enginery, they (the walls of 
Artage) would not resist for any length of time the mère water 
only, which rushes with grcat tumult.' 1007 vint, read vient; 
nés cretient, read n'escrei-enl and de/e comma. 1008 il, better 

el. 1027 Note insertion of the article before arc, to save the 
mètre ; cf. 2705, 2916. 1031 grantnent qualifies rice. 1035 

/'autres, and 1036 l'unes, for les autres, les unes, seems to be a 
license of the scribe, if not of the author ; the féminine forms are 
due to genl. 1044 sou/ert, endurées, an înteresting example 
of one participle agreeing with its object and the other not, for 
the sake of the mètre. 1059 Si . . . que, corrélatives. 1065 

çu,' 'so that.' 1070 ormiere, for or mier, form devised for 
the rime. 1085 quil—qui le ; le, neuter pronoun, ' that he will 
go.' logi sel=si la. iiooquz'n—çui en. iioiywif.'so 
that,' 1131 domaine, 'liège,' cf. 1154. 1157 pues, read 

fiuc-s. 1 162 i/e la teste a couper, ' d'avoir la tête coupée.' 



IIO NAISSANCE DU CHEVALIER AU Ci'GNE. 

I173 uns f ans, ace. p]., cf. 1215. \\Z\ faites nos atierer, 

' cause us to set foot on land,' i, e., ' cause the waters to abate.* 
1183 vidie, 'vidée.' 1198 gui, dative. 1200 Insert comma 
after banie. 1201 A',' ' Ibr.' 1240 tnesaler. read melaler, a 
Word of unknown origin. Godefroy has but one example of the 
verb (s. v. meraler), but several of the noun meraleresse, ' Sage- 
femme'; cC also alerresse, in the phrase mère alerresse. Du 
Cange, s. v. merallus, has: " Sed et Meralkresse, dicta olim 
obstetrî.x, neacio unde docta vocis origine, nisi quod pro mercede 
merallum acciperet; [a w<t'<t, obstetrix, deduci posse opinatur 
Menagius ; quid si a Gall. Mère et Alléger, quod matri in partu 
laboranti allevamentum ferunt?];" and Godefroy rites de 
Hesdin. éd. 1485: "en nostre pais on la nomme meraleresse 
pour ce qu'elle va partout de maison en maison." A apparent- 
ly does not know fhe word ; N has mel aler. Can this be 
«mply for mal aller} 1253 as en/ans manoier, ' upon hand- 
ling the children;' for as cf. note on v. 895. iz6o terre mère, 
'mother earth.' 1272 esperis, two syllables; previously as 

three syllables, cf! 433, 437, 1 264, in ail which cases the word is 
ecclesiastical ; hère noL 1 275 Observe the peculiar order of 

words ; cf. 1 285 and 3229, and the more reiiiarkable Puis que la. 
rotne est Elioxe entières, 1288, 1293 in variants ; read 1294- 

1301 révélée, A'has relevée, cf. note to 856. 1330 in variants, 

read 1303, 1309 sel— si le ; si, ' till." 1314 el I take hère 

to be the pronoun (ale for *alid, G. Paris ; *ai.ium, W. 
Foerster; *alum, Van Hamel ; *ALlM,Clédat), u sed adverbial ly, 
'autrement,' rather than the Picard form e/ for ele. 1338 
Qui me vauroit, we seeni to hâve hère another case of ànà xo\- 
vov (cf. 873), the first construction being : Qui me vauroit atrai- 
re de vostre bien; maire ('poissons de mer'), form devised to 
suit the rime. 1352 second que=ce que. 1357 dex read 

Dex ; se Dex me face aie. In his discussion of se with the sub- 
jonctive in clauses of asseveration (Gram. III, p. 357 note**), 
Diez says : " Die conditionale Partikel ist eigendich nur im Ital. 
und ausserdem in der altpg. prov. und altfr. Form se unbe- 
Streitbar," So far as I am aware, no explanation has been given 
of this use of the conditional se, 'if with the subjunctive. It 
can perhaps be accounted for as arising from a simple confusion 
between se used with the indic. in such locurions as se Deu 
plaist 'if it please God ' (1458), and si, with the subjunct, in 
such as si Deus nCaiut, ' so help me God.' 1362 le laise, ' he 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. m 

disregards it (Tiis Iktigue)" ; 7tes, perhaps a mistake for ne or nen ; 
yet we hâve son fais and nés again slde by side, vv. 1365, 1366. 
1374 si, 'tni,' l'^^peneatickier has hère evidently the sensé 
oi réduit; Godefroy gives only the m eamn^s pênilenl and péni- 
iencier. 1391 m.<oit . . ali, the use of avoir with aler is 

fréquent in O. Fr, ; rf. 1408. 1399 qui, dative. 1410 liter- 

ally (invertîng the order of clauses) ; ' if there was anything to 
eat there, it is not there that I put them,' i. e., 'you may be sure 
there was nothing to eat where I left them.' 1413 Attention 
is directed to the poetical simplicity, directness and beauty (£ 
this and the following laisse. 1420 alast imperf. subj., in the 
same construction as /usi, in the verse above. 1423 siter, 

nom. form for ace, s^ror, cf. 1447. 1432 çue ço est, cC note to 

V, 512; In Eng., the équivalent ofji«<fïwould stand in the first 
clause : ' what can it be that is stopping up the window ? ' 
1434.35 ' ^^ went around (outside) and kindled a pine cône (so 
that he could see) to remove the obstruction {celé case);' en- 
araser, intrans. verb ; a fait enbraser, ' has caused to burn ' (like 
a fait bouillir'). 1435 and 1436 both end în the same word 
with virtually the same meaning, yet the reading is probably 
correct ; if this be adniitted, A^'s reading in vv. 295, 296 may 
also be allowed to stand. 1451 al lever, i. e. al lever de f ans, 

cf. 1505. 1457 autel, in rime with -er. 14551 i^(jq prestre 
for ace. provoire. 1463 faites nos délivrer, not ' cause to be 
delivered to us,' but ' do dehver to us,' as Tobler has coiiclusive- 
ly shown (for similar passages) in his chapter on "faire mit 
dem Infinitiv zur Umschreibung des Verbum finitum," ' V. B.,' 
p. 19 ff. 1470 Close the quotation. ï^-j^ persegna, read 

presegna (p' in A^) ; it is rather remarkable that, of numerous 
examples of this word cited by Godefroy, not one shows the 
prefix in the form per. i486 cf. note to 81. 1497 D'ensi, 
'from (the same condition) as he found them.' 1^00 jehir 

read tehir (' prospérer ') ; enfans is subject accusative of the two 
infinitives. 1511 nie?ii, cf. note to 121. 1527 s'a délivré 

(where the subject of the verb is féminine) ; for a study of the 
reflexive verb in compound tenses, cf. Tobler, ' Vrai Aniel,' note 
to 166, and Zeitschrifi xii, p. 421, §8. Between 1532 and 
1533 there is apparently a lacuna of at least one verse: ' we 
shall in no wise be comforted [until our messenger shall hâve 
been dispatched] and shall hâve corne to you and spoken to 
you.' 1534 Escrisiès, 2d pi. imperative, after the analogy of 



112 NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 

inchoative verbs in -//■, cf. pievUsiés. 1299. 1540 cf. note to 
954. 1543 /"■«. probably ior prest. 1548 Son capelain, 
indirect object, cf 1682. 155S Change conima to semicolon. 
'559 P^^i< 3- pf pooir, generally pot, cf. 576; hirecict, riming 
with -ier. 1564-66 ' No one in the world can long be happy 
without having, at the end of his joy, to endure sonie news 
such as causes hîs heart to si nk ; ' estancier, ' étancher,' 1 take to 
hâve hère the force of essuyer {' subir,' * supporter ') ; anons ilés. 
On the strength of this passage, Godefroy imagines and intro- 
duces a word anotistiê, which he defines as "adversité.' (In the 
same quotation nonchier, 1562. is printed nauchter.') Anons is 
doubtless the sauie word as annonce, cf. Patris— Patrice 1214 
(nom. Patrices 1218), and especially mes=tnece 1753 (près, subj^ 
nutre). Since anons stands hère before a vowel, it might be 
supposed to be a mère case of elision, but the examples Patris 
and mes do not admit of this explanatïon. The phenomenon is 
apparendy of a purely phonetic nature. { Lothair's discourse 
condnues through the next fuisse). 1571 Se=si, 'et.' 1584 
ge?it mescreue, cf Tobler ' V. B.,' p. 130, 1587 Prenderons nos 
avuec, for an example of jcï prendre used in this sensé, cf. 
Foerster's ' Aiol,' 10591 (éd. Normand 10589) ; // drecierent les 
voiles, si se prendeiii en mer. 1617 Por que with indic,, cf. v. 

372 1628 donce née, cf note to v. 761. \6T,b pieç'a, for a 
discussion of this locution, cf Tobler, Zeitschrift xi, p. 4338". 
1640 seror joie, cf 'V. B.,' p. 130. 1653 El s'i . . . el si, I 

hâve preferred to print si in the second clause, as beîng the 
more probable reading. 1679 _/fo/ . . . travellier, cf note to 

1464. 1693 n'ol soing de repairier, ' took care not to re- 

tum ; ' cf Mod. Fr. n'avoir garde de. 1707 nului, possessive 
genitive, cf ' V, B.,' p. 57 n. 2. 1718 anuier nom. (without 

s) Xaprent, of which roi is the indirect object. 1721 Escrisiês, 
cf. note to V. 1534. 1722 creanL Koschwitz, in ' Karls Reîse," 
V. 37, emends créance to créant (on account of the mètre), and 
in his vocab. explains créant as the près. part, of creire used as 
a noun ; it is rather the verbal noun from creanter chedentare. 
1724 por droit faisant, cf note to v. 855. 1725 al roi conrnant, 
cf. ' V. B.,' p. 58. 1746 By a typographical error which 
will be readily understood, the laisse is made to begin at verse 
1746, instead of verse 1749- 1753 torselieres apparcntly con- 

nected with iorsoire, 789. 1781 ' He bas fears for his beast, 

of the devouring of the wolves (lest the wolves devour him).' 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 



113 



' eschaper 



t his e 



1806 glaler. 



prevent 1 

read glatir. 1S09 en son mesgarder, ' absentmindedly,' 

1822 Striking omission of the relative pronoun after Virgene. 
1827 trei ier, cf. 3213 1841 e?i soies assês par gésir, 'make 
yourself contented with a chance to lie down,' cf. Encor ne fit il 
mie de tant al baron ses (Aiol 9152), ' He had not yet had 
enough of it (had it out) with the baron ; ' a nuilie Godefroy has 
set up a word anuilie, under which are printed six examples, 
ail of which should appear under nuiiiee (nuitte) ; ont verse, in 
fact, is made to do duty under both heads, 1851 si a l'ore 

saisie. The MS., in which 1 and f are often difBcuit to discrimi- 
nate, seems to hâve si a sore laisie; I ani now inclined to 
consider sore to be a blunder of tlie scribe Ibr s'e-ure, 'son 
oeuvre,' (which he took to be s'eiire, 'son heure' and changed 
to his own orthography, cf. 1848), and accordingly read: si a 
s'oevre laisie. 1857 grajit, MS. has gratis. 1861 nnc doit 

plus que mie seems to be a proverbial saying, and probably 
forms a separate sentence, with full stop afteT paiete. 1873 
Tuii, only occurrence of this form. 187g Close Rudemart's 

" aside " with quotation marks and a dash, 1880-83 are oui 
of proper order in the MS. and marked a, d, h, c in the margin 
to indicate the séquence. 1888 casciin, without j, The con- 

struction is not the same as in 1875, but as if it were ■ ' qu'il y a 
mis entour le cou à chacun.' 1890 par seems to be for par. 

1935 le >nes, meaning ' them to me,' for the usual les me, occurs 
not infrequently in the North of France. Références and an 
attempted explanation are gîven by Foerster, 'Aiol,' note to 
10223 ; *^f- ' Naissance,' 2813, where le mes is misprinted me les. 
1959 Tante inecine ai bute. Godefroy cites this passage, s. v. 
farTi^r, as follows : " Tant mecine ai b-uté." 1^6^ de slemprer; 
Mod. Fr. détremper represents a metathesis of this form, as does 
Mod. Fr. abreuver of abevrer, in next line. 1988 Nonfist it; 

^/=verbum vicarium, ' nor did he (see him) ; ' cf. phrase naît 
r ferai, which is a survival of this locution as regards both non 
and faire. 1999 rimant, read runant, from rimer ' to hum,' 
'utter in a low voice,' of Germanie origin. 2000, the ligures 
hâve fallen one Une below. 2007 taisant; MS- seems to hâve 
iasant, which is perhaps for tastant, ' ta tant.' 2017 sans 

caucer, in the same verse with sans cauce, has the air of being a 
corruption. 2023 Qu'il, read Que il, for the mètre. 2050 
pannes ; MS. has paumes. 2060 langeis I take to be an adjec- 



114 NAISSANCE DU CH FA' A LIER AU CYGNE. 

tive derived from 3. lange, 'langueur,' in Godefroy, whîch he 
supports with only one citation, but which occurs also Manekine 
6681 fSuchier's ' Beaumanoir'J, where the editor has erroneous- 
ly changed the reading; of the MS. {langues) to langueurs {cf. 
Suchier's vocab. s. v. langfs'). The ineaning is not especîally 
appropriate to this passage, but the second hemistich is only a 
cheville. Langeis is perhaps the same word as 2. languis, 
' languissant,' for which Godefroy has one example. 2066 
Inadvertence of the scribe. 2067 The punctuatiou is open to 

question. The les in guis has perhaps the function of lor (cf. 
'V. B.,' p. 74, note), in which case lor ensegnes would be the 
direct object of enibler, and a semicolon would be placed after 
porter: or, possibly, we hâve hère another example of the con- 
struction /ijtci Hoivov, ensegnes being at once the object of em- 
bler and the subject oî perdues sonl. 2085 asflos, read aljlos, 
and cf. al grani ftos, 3466. 2090 grant de manières, ' de 

toutes sortes.' 2094^or, better/an 2101 porreance, second 
subject o( _psl, V. 2097. 2103 éon pasturer, object of îm- 
persona'! _yî.î^ C V- B,,' p. 1798",). 2106 reviel, better reveL 
2117-18 Dele semicolon and read Li; ferroie is i. cond. ferir ; 
boulir— bouillir. 2124 maire, hère iised as a term of falconry, 
2126-27 A remarkable construction, which may be regarded as 
standing for tlie following : u H cisne esloient loi (=tuit) qui Lo- 
taires ol conmandê que nus, etc., 'where ail the swans were 
which Lothairhad commanded that no oneshould molest thein,' 
This curions complication seems to be due to the fact that, in 
addition to the requirements of the mètre and to what Tobler 
calls " die Verschnielzung des Relativsatzes mit einem Objekts- 
satze," the whole passage is itself introduced by a relative 
adverb {u=oû'). 2134 tenaire, cf. tenier, 2156 ; I do not find 
thèse words recorded ; they are evidently formed Upon the stem 
of tenir, and appear to refer to ihe part of the bow which is 
held in the hand. 2\a,i forçor. organic comparative. 2150 
//owci^j, riming wîth ier. 2iy6 ^st, hetter sisi. 2186 del 
rivier, c{. 2411. 2188 dou, only occurrence for i/f/. 2189 
gueîs, Godefroy defines ; ' rivière, gué,' and cites only this 
passage. 2194 lavés does not make good sensé; can the 

word be tanés ' bruni, souillé '? 2igj liueïs. Godefroy has 
'• lieuwis adj. ?" with the following citation: "Tout consenti li 
mauvais rois Francis Karles Martiaus, ki en fu trop lieuwis." 
The word is perhaps connected with Goth. lewjan ' to betray,' 



NAISSANCE DU CHFA'AI^IER AU CYGNE. 



"5 



cf. Eng, îewd. 2203 icis, perhaps ici!. 2205 and 2210 

or/evre^, MS. has orfevrez. 2213 Comma after quit. 2222 
loié, attracted to tlie nom, by foUowing enfant. 22-^,6, pain 
lorte, cf. 2322. 2253 cascuns, as if in the plural, cf._34iS. 
2285 avoec H, 'with her;'cf. next \\'a.% a-àoec /wî, ' with him,' 
2395. read 2295. 2298 encombré, MS. has em combre. 

2317 congeê, part, not agreeing with object. 2319 cf. note to 
1988, 2332 boskeîlon, Godefroy has only one example of 

èoskillon, -wiih meaning of ' petit bois,' 2341 le va cariant; 
le, neuter pronoun, in vague sensé: ' goes carting (it),' i, e., 
goes on drivîng bis cart.' 2345 cauesire, read cavesire, 

and cf. V. 1791, 2347 amaint, only example of the form in -t ; 
serganl, fem., cf. note to v. 284. 2352-53 Godefroy prints, s, 
V. esduit: "X\ soferrous atant, Voit querre sen esduit." 2375 
n'espie, MS, has ne prie. 2392 raie, p, p. fem. raiier, ' ray- 
onner.' 2403 apartés, perhaps for aportrés, but rather a 
change from fut. indic, to près, imper, 2409 pies, riming 
with 'iers. 2426 carpant ' charpente (du corps) ;' correct défi- 
nition in vocab. 2443 fuisce reg-ardee, peculiar use of aux- 
iliary estre. 2446 la miee. Godefroy has only this citation 
for miee, which he defines: "jaftée de lait dans laquelle on 
Émiette du pain." The word means simply ' the crumbs (collée- 
tively),' 2448 Cille ce dist H osles. From vv, 2453, 2462 
it appears thkt this dialogue is carried qji between the hosiess 
and the girl, I accordingly suspect that there is no question 
hère anywhere of a hosl, and that the aulhor wrote odes for ostesse 
(cf. note to V, 1566), which the scribe has changed where he 
could easily do so, e. g., in 2397 Bêle nier, dist l'oslês (hère 
there was no difliculty for the scribe, on account of the caesura) ; 
in 2434 the scribe had to let osles (properly ûslés) stand ; 2448 I 
suspect (on account of the peculiar form Cille) to be corrupted 
from Celi dist H oslês; while, in 2462, the author may hâve 
written : Li oslês Papela. 2459 MS. has le. 2465 quel, 
better quU—qui li; MS, has ql with an indistinct sign of con- 
traction indicating quel rather than guil. 2472 A le fois, 
'parfois.' 2479 vint, MS. vit. 2484 Jo, anticipâtes me; 
the subject of voelle is Dex. 2485 cf. note to 1693. 2497 
/ait doubler, cf, note to v, 1463, 2491 errer, 'agir;' cf. 
'Manekine' 4391, Bien pense qu'il a mal erré. 2500 aporler, 
perhaps a porter (Diez, Gram. III. p. 244), but cf. 2539 and 
2619. 2504, cf 2419, 2509 qu'il, better qu'el. 2516 



Ii6 NA/SS.-INCE nu CHEVALIER AU CYGNE. 

nus kom, 'anyone.' 2517 le petit pas, 'lentement;' — aler; 
aince commencer regularly requires a before the following infin. 
(cf. 2519), aler is hère équivalent to a aler, representing a phe- 
nomenon of whîch Tobler (' V. B.,' p. 187, note) is able to cite 
only three known examples. He there says: Soll dies ànù 
xotvoH sein, so ist es «Vd hoivoù eines Lautes." It seems to me 
to be what is so familiar in Portug. : d—a a (' to the '). 2525 
del giu le va hasier, ironical. 2529 St, ' so hard.' 2540 
ostesse, hère used with fem, termînation. 2559 et rovani (so 
the MSO, better en r. 2566 Comma inslead of period. 

2567 eue, MS. uec. 2596 por estre apercevant, ' pour que 
vous soyez averti,' ('V. B.,' p. 76); apercevant, participial adj., 
with active force, 2606 qiie plus . . . tant . . plus, cf. Tobler, 
Zeiischrift, xii, p. 41S c, where the nearest example is que plus 
.... tant mains. 2613 en nen, read en n'en, which is for et 
n'en, as en ne is for et ne (enne'). Prose Version, p. 98, 1. 37, 
2650 eles, riming with -is. 2654 main, MS. mai. 2666 
que nul barat nH a, ' où il n'y a pas de tromperie,' 2685 molt 
cas les colpa, an interesting esample of the original meaning 
('frapper') oî ¥t, couper. None of the examples in Littré's 
"historique" hâve this meaning, and Godefroy does not give 
the Word. For the modem sensé, cf. 2769. 2691 ttesttn, 
object of impers, a, 2721 en son ciel, ' at the top of heaven' ; 
en paradis régné ' in the kïngdom of Paradise,' cf 'V, B.,' p, 
58 note, and p, 60, note. 2731 Eliox, i. e. EUous, with masc. 
termination, as in osiés, etc. 2741 laisa le mort gisant ; m^rt 

is perhaps made to conform to the termination of gisant, 
zjôo com H fu convenant. Under 2. covenant, adj., 'conven- 
able,' Godefroy has one citation, " Biaus niés, com vous est 
covenanl}" which he defines as a locution: Comment vous 
portez-vous? Dans quel état sont vos afaires ? In both thèse 
passages it has the force of a participial adj. from convenir, in 
the rather unusual sensé of ' arriver, résulter,' 2765 la bêle, 
ace. before morir; fréquent construction with estovoir; pesant, 
MS. has pensant, which should rather hâve been allowed to 
stand. 2772 es/reee, MS. esfree. 2786 quite clamer, cf 
Eng. quitclaim, 2790 nuie, MS. nul. 2791 Comma instead 
of period, 2792 or del celer, cf Diez, Gram. III, p. 21 r, and 
Marcou, ' Histor. Infin. ira Franzos.,' p. 23, 2801 essorber, cf 
Scheler's Anhang zu Diez, s. v. orbo. 2810 n'i fu gardé, 
impers. 2813 cf. note to 1935. 2814 l'atrean, Godefroy 



J 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. ny 

has " autriant, adv. l'autre jour, naguère," with one citation, It 
îs the counterpart (altero anno) of ovan (hoc ANNo) and 
anian (Ante annum), but of late formation, like Vautr'ier 
(2467), to which Godefroy's définition better applies. 2850 
eskis, 'disposés a s'esquiver,' Eng. " shy'' which covers the 
idea more exactly than any Mod. Fr. word. 2855 que, with 
force of gui, cf. 'V. B.,' p. 103 note. 2862 col pris 'f Does 
this mean le collier prisl 2^(fj as fontenis. Bythesideof 
"/ontenil, s. m. petite fontaine," Godefroy sets up " fontenis, s, 
m.," with the same définition, under which he gives four ex- 
amples, three of whjch are pîurals of the word f ontenil {fon- 
ienîh, fûntenis), and the fourth, du Jontenis, is preaumably a 
misreading of du f ontenil. 2875 quels que soit, cf. H quels que 
soit 2743. 2881 A ces oisiaus tfoner; a performs double 

fonction : a doner a ces oisiaus, zi. ' V, B.,' p. iSi. 2880-81 
Jo ai . . de mon pain . . . brisiés, a careless use of the pi. part, due 
probably to the proximity oï oisiaus. 2890 coroie, ' courroie.' 
2901 celui, dative. 2923 a conpaignier, read acotipaignier. 
2941 ermes, 2. pi. fut. estre (erimus) somewhat rare. 2954 

.£71 est ele çou la, etc., ' Is that she, whom you see sitting there ?' 
En, in an interrogative clause, appears to be used hère in a 
manner similar to that (in certain négative clauses) discussed by 
Tobler 'V. B.,' p. 49, 1. I2ff. (Tobler's example, 1. 24, I under- 
Stand differently : mener en voellent s' amie. Il leur cria : n'en 
menrês mie=-^ Ils veulent emmener son amie. Il leur cria : vous 
ne l'emmènerez mie,' i. e. ne l'en menrês mie, with omission of 
pronoun object, which is not a rare phenomenon, cf /or anV^ff 
èouler=porl' {y^l'ele) artère bouler, ' Naissance," 2527). 2959 
eslroient should probably read istroienl. 2964 Port S. Abra- 
hant. Godefroy, s. v. liort, cites ' Chanson d'Antioche,' " Dans 
l'or Saint Abraan ; " from the Scripture parallei of Lazarus in 
Abraham's bosom, S. Luke, xvi, 23, one would expect to find 
Me sein S. Abrahant.' 2970 ' Il y en a six que,' etc. ; a sauf 
faisant, cï. note to v. 855. 2971 cj-r-oKi^— Eng. noun " grant." 
2973 vos, ' les vôtres.' 2983 serjani, nom. after a, cf. ' V. B.,' 
p. 221 ff. 2988 Parvint (so the MS.), read parvint. 2989 
lapucele, dative. 2999 caine, two syllables ; elsewhere three. 
3030 aille, riming with -âge. 3034 large, riming with -âge. 
3044 tans ivemage, 3045 tans quaresmage, semaine pasquage 
3051, interesting in connection with en yver tans, 'V. B.,' p. 60 ff. 
yyjg de, 'than.' 3090 donc avant, 'gives away;' cf. 3139. 



irS A'A/SS,■]^^CE DU CHEVALIER AU CYGNE. 

3099 Octeiiani, one of the princi]>al personages of the romance of 
'Florent et Octavien.' 3101-3103 Miles, Florence. Garsile, 

(instead of Garfile') personages of the romance of ' Florence de 
Rome,' cf. Pigeonneau, 'Croisade' pp. 169, 170, •^lobfort 
paisant. For nunierous txamples, cf. Godefroy s. v. porpaisUr. 
3113 sepuire, better Sepucre. 3115 iieii, read 7i'eH. 3120 
tarU l'alasi foràisani, 'no matter how much he went furbishing 
'Ï-' 3'65 soèfplanani, ' smooth to the touch,' cf. ' V. B.,' p. 32 if. 
3182-3197 The legend of the martyrdom of Maurice and his 
légion exists in various forms, the oldest of which is that of 
Eucherius (middle of the fifth century), according to whom M. 
was in command of the Theban légion (so called from being 
raised in the Thebais). Christians to a man, they refused, when 
attached to the army of Maximian, to persécute their coreligion- 
ists, and were utterly destroyed by command of the eniperor, 
at Octodurum, near Geneva on the Rhône. The date assigned 
is 286, A. D. 3192 a trestos fais decokr, cf. 'V. B.,' p. 171- 
3215 Veve, tlie water to waah themselves. 3227 Marlin, 

probably S. Martin ; Olivier, the companion of Roland. 3228 
Guion, probably Gui de Bourgogne ; Ogier, Oger le Danois. 
3230 si, read s'i. ' No need of discussîng the quality of the in- 
struments ; even without any vocal accompaniment they can be 
enjoyed.' For a succinct account of the musical customs of the 
jongleurs, cf. G. Paris, ' Lîtt. française du moyen âge,' §30. 
3245 lui vintisme, cf. note to 196. 3250 nes=ne les; les refer- 
ring to the twenty followers. 3266, wise saw. 3282 Wi- 
sani, Cadsand, in Flanders. 3293 roi Arlu. Pigeonneau, 
' Croisade,' p. 138 : " Les deux branches . . . gardent le silence le 
plus complet sur ceux [les romans] de la Table-ronde ; " cf. alao 
p. 141, middle. 3305 (el . . . que, the more regular form would 
be tel. . . com, cf Tobler, Zeilschrifi xii, p. 419, middle. 3305 
en son citer, MS. has et son cuer, 331 1 en Orianl partie, cf 
note to V. 2721. 3218 'To which of his children should fall that 
chance of going (who should go),' etc. ; meriele, merelle (ety. un- 
known), means properly a ' counter,' ' token,' 'jeton,' at games. 
3320 Virgene, MS. has u'gene ( Vrigene), which represents per- 
haps the normal orthography of the scribe. 3333 uns parle- 
mens, ace. pi., 'hâve talked the matter over.' 3341 Disi 

begins a new laisse. 3344 Transpose comma and tostam. 
3346-47 El Dex . . .me laist, optative. ■ 3350 donl jo piiist 
escaper, 3351 que ne puise eskiver; affirmative and negatî^'C 



NAISSANCE DU CHEVaLtER AU CYGNE, ng 

clause, each ivith vîrtually the same meaning. 3361 Car 

7n'ensegne k doit, 'for my device (the fishes') calls for it.' 
3366 porra\ MS. porrai. according to which reading the scribe 
evldently made a full stop after porter. 3399, cf. note to 
^'- 596- 3400 ' Neither helinet nor hauberk will be useless to 
me, nor ihe shield aux poissons ' ; degis CdejectusI means 
properly malade. 3402 nne ne/ mût, absolute. 3414 Colon 
after houlemeiii. 3418 cascuns, cf. note to 2253. 3422 rois 
Lotaires, MS. roit lotairet. 3426 Ens, prep. 3443 poisson, 
read poissons. 3444 Perhaps the only verse in the poem in 
which the caesura marks a distiiictly unrhetorical pause, 5450, 
read 3450. 3456 nés, MS. «</". 3+66 al grant Jlos retraiant, 
' at high tide ; ' the j oî^os Îb organic (fi.uxum) ; ci.fiot (fluc- 
TUM), 3488. 3493y«"aK/,' V. B..' p. 44. 3496, read 3495. 

Prose Version. — The MS. is rather plentifully punctuated 
wilh periods, which I hâve retained wherever feasible, even 
when somewhat in contravention of modem usage. — P. 95, 1. 2, 
iss-, read issi; 1. 3, conmeni, read conmai-; 1. 4, pour Pestore 
avoir plus abregiet. This reading was induced by the influence 
(inadvertently followed) of Pigeonneau's manifestly erroneous 
quotation of the passage, ' Croisade,' p. 12, 1, 23. The MS. has 
avoir plus abregier, which is doubtless iox avoir plus a abregitr 
and we hâve hère perhaps another example of Tohîer's " oVd 
KOIV9V eines Lautes," note to ' Naissance ' v. S73 ; cf. also p. 99, 
1 15 eut la a cori, where MS. has eut ia corl.—Y. 96, 1. 6, iCainc 

nului is so dim in the MS., that the reading is virtually con- 
|ecturat ; l'aje {laie) is also uncertain ; for the form (=ai je) cf. 
Foerster's 'Aiol,' note lo 584; 1. 26. Pu/e, the MS. seems to 
\iavepiiie, which is perhaps the true reading; I. 27, trvjiirs, MS. 
^fiers; 11. 38, 39, note use of alailier in sensé both oîiêter, v. a., 
and of donner à iêter; 1. 47 trouve, read trouiif. — P. 97, 1. 7, 
targuies, read carguifs, and so in vocab. ; I. 16. Illefort. Reif- 
enbcrg's text of the ' Ch. au C.,' 11. 29, 30, has " Roys fu de 
[Lillefort, une riche contrée, Chieus royahues-chy est viers Sau- 
BOnne la lée;" 1. i8, caînes, read caînes; 1. 43 damai», tead 
'demain. — P. 98, 1. 13, les encontre, MS. has /e ; 1. 15, // tire, MS. 
has le, which should perhaps be aJlowed to stand, cf ' Aiol,' 
note to 443; 1. 29, cstoi/, MS. is blurred, showing only the 
letters : f it. — P. 99, 1. 5, de/is, close the quotation and insert 
dash ; 1. 9, turn inverted commas before jï; and close quotation 



_ uami 



I20 NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 

at end of Une; 1. 13, close quotation after Helyas\ 1. 15, la a, 
cf. note to p. 95, 1. 4. — P. 100, 1. i$,geusteSy read geustes) 1. 17, 
miene^ read mieue\ 1. 47, treuve^ MS. ireue, — P. ici, 1, 24, 
semicolon instead of comma, after Nimaie ; 11, 28, 29, Jherusa- 
leniy MS. ihrVm ; 1. 38, sarrasins galies^ MS. sart^ galios ; 1. 
46, comma after aveuc. 



^KÊt^^Ê 


^^^r VOCABULARY. ^^ 


^H The pcnon! nf ihe n-rb, lingul.t and plural, are ntiml.eted from i n> 6. lialic figurr-i 


^m TBfer 10 pige and line of Ihc Prose Vcrsinii. The few abbrevialions call for no eiplanation. 


Va, avee, 85,3006, 3038; /0/.J4. 


aerever, accabler. 116. 

ajiaii, aliani, douleur, 1421, 1975. 


saisie r, conlenter, 533. 


aidif. secourable, 3385. ( 


aalie, animosUf, 956 ; provocation. 


aïe, 3. ^r. aidier, 351 ; 1. ^f. sj.. 


3Ï79- 


î6ii. 


abai, aboi. 8ï. 


aige, aiguë, ira«, 143. '49. 2909- 


abaier, aboyer, 90. 


aiglel, aiglon: aiEliaus. aec. pi.. 


abé, abbé : n. abes, 9. 


3350- 


iibevrer, v, a., abreuver, 1970. 


aigner,>iyBcr. 1866. 


abitement. kabitalion, 166. 


aimant, diamant, 3362, 3365. 


^ abiter, habiter. 2514. 


ain, r.^r. amer, 3416- 


K- açaindre, ceindre, 836. 


I. ainc./aïKaw, 62, 102, 3375; aine 


^L adeser, r^jï., cesser, 1633. 


mais, idem. 3663. 


^B acointier, /(«>e coiinaUre. 1684, 


2. aine, i.^r. amer, 345, 346. 


■ 32'6. 3225-, 


ainqites=ainc. 71, 2810. 


^■scoister, afiaiser, 3366. 


Ains.plulôt. io2:avant. 2368. 


■,:&Coisis. ^. ;». acoisir, calmi, silen- 


aiol, aïf»/, 37. 1 


H rinw-, 413, 


aîr. coière, 2832, 


^p acoisonous, suspect, [47. 


a'iTe.p/ace, 911, 2125. 


^ acoîstre, accroître, 266. 


aje^aije, 9Ô, d. 


atoler, embrasser, 493, 1461. 


1. ajue, i-pr. ajuer, 1250. 


aconter,^av«-, 791. 


3. ajue, j«*j. airfe, 321. 


acouveler, couvrir. 2680, 2689. 


ajuer, aider, 1967. 


acraventer. briser, 825. 


ajut, 3. pr. sj. ajtier. 2929. 




al=a le. 27. 


^k 3475- 


alaine, 3. pr. alener=halener. 


^■ïKroire, ^r^Hi/red crédit, 791. 


souj^er, iho. S. 


■r adamagler, endommager, 1816. 


alaisce:nt, 6. impf. sj. aler, 896. 
alaisse, i. impf. sj., 162. 


^■1 ademis, /ro»«^/, 1904. 


adestrer, amener, accompagner. 


alaitier, ï'. «., téter, 1979, 3773. 


421. 


alssne, poinçon, 787. 


adife, toujours. 2096. 


alie, a/»e. 692. 


adoler, fliSîi:?-'^'-. "531. 


aloier, a/tier {des tnêlaux), 2973. 


adont, <i/0rj, 154. 


alve, ventrière de la selle, 308. 


adrecîer, diriger, 329. 


amaini, i.pr. amener, 2347. 


adurer, endurcir, 1511. 


amaise, i. impf. sj. amer, 3425. 


aé. ^f , 2820. 


amanevi, dispos, 3852 ; a/ertc.îigi. 


aesmer, ^Ù£r. 2781. 


amender, z: n., s'améliorer, 30. 


afoire, jui^. m, .fortune, étal, 3820. 


amentevoir. mentionner, 34B2. 


afaitier, régler, iiii, 1155; afai- 
tiés, élevés, 1927. 


amer, aitner, 64- 


amirant, émir, 366, 3980, 


afeutrement, rembourre ment, 289. 


ancele, servante, f,2&. 


^B affermer, soutenir, 98, 45. 


anciserie, ancienneté, 3300, 


^k ikGcier, affirmer, déclarer. 995, 


anïois, adv., avant, 1476. 


■ 167S- 


andoi, lous les deux, 366. 


^Kiafier, assurer, 1309. 


anex, petit canard. 3259. 


Kgflire. a#«c^ 1813. 


angele, anj'ir, 2260, 3323. 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 



anoit,3.>r j/ anoier 114. 
anuioit, 3. impf._ ,w. 

anuiose, ennuyeuse, 135. 

anontion. annoncia/ioii, 3. 
anste, manche. 3399. 
anti, ancien \fim. anHe. 349. 330i- 
anuitier, !;.«., /dire wKji", 99; i»ij. 

ta tombée de la nuit, 94. 
aorer prier, 506. 
apaier, apaiser, 526. 
aparmain, sur-le-champ. 1354. 
aparole, 3. /r. aparler, adresser 

la parole à, 2521. 
apent, 3. /?•. apendre, Hre attaché, 

224. 
apercevant, clair, 2596. 
aperciut,/. A apercevoir, 2418, 
apert ouvert, 612. 
aplanoler, caresser, 2917. 
apoîe. appuyée, 3376. 
apoier, ri. jj., s'appuyer, 1400. 
aporc, i./r. aporter, »36. 
aprendre, /rf ni/rc, 3457. 
après, adv., 1070, 1711 ; a côté de, 

184^, 2320. 
âpre viser, apprivoiser, 2665. 
aprivoier, wr»», 2910. 
a.pro\er, harceler; aproié, doulou- 

reux, 1239. 
aproismer, v. ».. s'approcher, 67. 
aprovenrfer, approvisionner, 1793. 
arai, i,/«/ avoir, 196. 
araisnier parler à. 1397. 
aramie, eotufial à outrance, 697. 
araser, emplir jusqu'aux bords, 

arbroie, lieu planté d'arbres, 3092. 

arçoier, atteindre à coups de 
flicke, 2IS7. 

aregner. attacher par la rêne, 326. 

arés, s./«'- avoir, 525. 

argu, subs., pensée, 1609. 

arguer, aigiiilloMcr, 1577. 

arme, âme 1021 

aroit, 3. f'0»a'. avoir, joi. 

arouteement sans arrêt, ^2. 

arrabianl arabe, 3137 316a. 

Atst.p.p./éta. ardoir, g6. 2j. 

asaier. essayer, 2663. 

asener, assener, i»/itc^r, ^■, frap- 
per, 35*8; "/-m'^r, 3347. 

asés. asses; d'asés, tfe beaucoup, 
678 '^ 



asoplir, asouplir, v. n. 

708; consentir, 2378. 
asoté, assoie, 67g. 



atapiner, !>. h., jf déguiser, 1941, 

1951- 
alargier, jh^j., retard, 2918. 
aient, 3.j*f. atendre. ïi, 180. 
atornemenl, /r^/aro/;/; 319. 
aiorncr disposer, 1099. 
atot, avec, 271, 772; a toi, 2635; 

atoiit, 47, loi ; adv. 2562. 
atraire (=estraire}, tirer, 1796. 
atrean=autre an, 2814. 
aucune, çuelaue, 1941. 
aufriquant, tV Afrique, 3082. 
aumaire, armoire, 8. 
aùner, unir, 979, 3491. 
auquant (li), quelques uns, 1028. 
anques, quelque peu, ai8, 1419. 
aus, eux, 563 ; p7, /^. 
"■■*"' "■' — 1975. 2901, 3115; ausi 



...t, asseiirement, garan- 
tie, 60, 3412. 
asiet. 2, impér. asseoir, 1653. 



2(94. 

— , J«JJ/, 2984. 

autretel, semblable, 3403, 
autr'ier, nagutre, 2467. 
avaler, baisser, 1177, 2439. 
avenant, charmaul, 33,_ 40; par 
avenant, cointae il convient, 3340. 
aventurer, aller à Faventure, 3341 . 
avéras, 2./V/. avoir, IQ39. 
avérés, 5./»/., 2399, 2659. 
avérais, ^.fut., 3714, 
aversier, monslre, démon, 80, 105. 
avespvci:, faire tard. 1472. 
avison, miOH, 3333. 
avoec, avec. 44; adv.. 327, 2203, 

avoier, ir. a., meilre sur la voie, 
1265 ; V. n., trouver son cketain, 
1363- 

avoiera, i.fut. avoier, 2325. 

avoit, 3. pr. sj. avoier, 2267. 

avon, 4- pr. avoir, 7. 

avra, 3./»/. avoir, 743- 

avraiji. /«A avoir. 3391. 

avnel^avril, 3339, 

avrois, s. fut. avoir, 3419. 

avuler, aveugler, ç6,3ç. 

Bacelerie, collectif de 'bachelier,' 

30II- 
bacon, lard, 861. 



NjilSSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 



" 1, pr,, bailler, donner, 3036. 
■ ^ ..."''''""■'"'''■475.3011. 
P>bail1ier, donner, 487 ; prendr 



\ bailtir 



I 
I 



^K. bui 



-, traiter, 686. 

I baillius, ace. pi. de baillif=bailli. 
1759- 
balance, hé si talion, embarras, 

184, 207. 
haXc, f outre ; acc.pl. baus, 1001. 
ba H 01 er, _/îo«er, 794, ^234. 
bandon, ban, pouvoir; a b., en 
toute liberté, 656. 
I ïmniT, proclamer; os haiiK.armée 
r levée par proclantaHou, 709. 
baote, ouverture dans une tour, 

^ «3- 

baotiere, io6a, ii. baote. 

barat, tromperie, 3666. 

bamage, renon de baron, 3039. 

barné, réunion de barons, 1283. 

baudor.j'ûw, 722. 

beneiçon, binidiction, 1481. 

benelr=bénir, 3498. 

ber, n. de baron, 580, 3187; arf;., 

627. 
bernier, conducteur de chiens, 77. 
bes, «. i/f bec, 2426. 
beubance, arrogance, 197, 
bisse, biche, 95. 
blançoier, devenir blanc, 2895. 
bliaut, tunique ajustée, 162a. 
bohordels, combat de lances, 440. 
bohorder,yorf/tfr, 44. 
boin^bon, 2336; boine=bonne, 

3280. 
boisier, tromper, 1412. 
boisiel, boisseau, 863. 
boa, ôo('j, 114, 
boufoi, 885, 921, V. bufoi. 
bougèrent, adj., de bougrau. 
braç, fifdj, 2344. 
bracie, ce gti on lient dans ses 

bras, 938. 
brai, boue, 1190. 
braiel, ceitUure, 3068. 
brant, épie, 1796, 3097. , 

braser, embraser, 1278. 
brief, lettre, 1721, 
brueroi, AVa rempli de bruyïres, 
^ 1777- 
broiichier, ii. «., s'incliner, 3473 ; 

broncier, !<. n., incliner, 1698. 
bruîe, action de brûler, 683, 940, 
brulr, brûler, 689. 
bninaire, lumiire sombre, 133. 
bufoi, arrogance, 873. 
buire, cruche, 2431. 



étonnemetit, \ buiriCj /« contenu d 
, a4oï- 

biiisme, trompette, Sfe 
burnir, brunir, 3394. 
buscier, bosquet, ij8o. 
bute, ^, ^./?i«. boire. 



1959- 



, /«m 



C'=qu'. 

c'=ço, 2057. 

caaine, chaîne, 270. 

caaler, mettre bas, çj, j^. 

caainsle. Petite chaîne, 3326. 

caasté, ckasleté, 2308. 

cair, choir, 32515. 

caiaus, ac^', //. de caiel, 

çaiens, ci-dedans, 702. 
caient, 6.>r. calr, 3437. 
cainej-caaine, 3407, 3430, 3461. 
çaingle, sous-ventriire, 1753. 

calant, bateau, 838, 3404, 3448. 
calenge, dispute, 2021. 
cangier, perdre, confondre, 2404. 
canpaigne, champ. 3150. 
cans=chanips, 2256. 
canl, to(», 3147. 
capel, chapeau, 2529. 
caple, combat, 99,^5- 
caplcr, combattre, 971, 3353. 
car. H, cars, chair, 146. 
carpiier^chargier, p/, 7. 
carier, conduire un char, 2341. 
carin, /rai'n, S02. 
camiere=chamière, S42. 
carnins, enchantement, 1695. 
enrôler, danser en rond, 3151. 
carpant, serre, 3426. 
cascun, cascune. c^ayac ,2880,3063. 
casé, vassal, 1030. 
casement, ^e/, S17. 
cauls^cois, ç6,4S; gç,43. 
caupe^coupe, 99,45. 
caure, chaleur. 116, iio, 1439. 
caul, j. ^r. caloîr, importer, 91 ; 

99,7- 
cavestre, chevêlre, 1791. 
cel, i:f, cet, 53. 
celé, c^/fr, 14g. 
celi, celle, 279, 3418. 
cels, ceux, 65, 524, 
cembfl, combat, 907. 
cembeler, combattre, i^. 
cendé, étoffe de soie unie, 3070. 
cerker, chercher, 79. 
cervel«r, W^, i486 ; ccrvelier, 

crâne, 81. 
cestui, celui-ci, 2211. 
ceû, ^. p. caîr, 3180; cefie, ^.>. 
fim., 1574. 



1 


^V NAISSANCE nu CHEVALIER AU CYGNE. 1 


V 


chacicr. chachier. chasser, 74, 76. 


coopérer, payer, 710, 316, 378S, 




chiere, visage, i6ai. 
cief, bout, Ï650. 


2812. 




conperra, i./ul.. 756. 




ciere=chiere, 1061; ciere haiiie, 


conplie, compties, 1849, 2368. 




1655; ciere lie, 1657. 


conplir, accomplir, 714. 




cienr=chenr, 2380. 


conponer, /(jr/^r, soigner, 2339. 




1. ciés=chiefs,939. 


conquest, conquête, 3348. 




2. ciés, ches, 193J. 


conreer,;»r^>ar^M492. 
conroi, nourriture, 800. 




ciese, 3. /f. cesser, iî64. 




ciet, 3. pr. cair, 406, 1066, 


conroier, équiper, 77g. 




cil. celui-ci. 10, 118; ii.pl.. 18. 


consaus, h. rfe consel, conseil. 




cille, à celle-là, 2448. 


3382, 3386- - 




ci us, celui, 3360. 


consellemenl, conseil. 54. 




1. cisne, cygne. 11. 


consivent, ^./r. consivre, ï«rVrc, 




ï. cbne, 269, V. sisne. 


1008, 




clain, plainte, 687. 


contraire, j«ii. M.. tf/|^t3jift 0(1.916. 
contr'atendre, v. a., atendre, 2851. 




clamer, proclamer, 167 ; quite 




clamer, 2786. 


contredit, contradiction. 2856. 




claroier. s'eclairctr, 3255. 


contrcster, résister à, 3425. 




clau, f/0», 831.3054. 


contretenu, résistance, 1598. 




cloficier, attacher, 1091. 


contreval, /e long de, 2172. 
convenant, maniire d'être, 1992; 




clost, 3.;y. dore, 1989. 




coSatX, petit panier, 1312, 1441. 


situation des choses, 1997. 




conveneni, convention, 2. 




coi=quoi, 885, 1586. 


convenir, /<t//oiV, 47. 




coifiere. armure pour garantir la 


convent, ^ccwirfw^, 276. 




tête, 1063. 


converser, fréquenter, 2240. 




coillant=cueillant, i74i- 


I. cor, i:0;«, 1622, 2411. 2493. 




cointe, gentil, 2537. 


2. cor, ^»^«., 85. 




coi n loi e ment, /ara r^, 312. 


corecier, courroucer, sues., 1075. 




coisier, rèft., s' apaiser. 1661. 21731 


corliu, c<,«^W.r, 774, "538. 




V. «.. 2166. 


cors, corps, 371. 




coi sir, apercevoir. 169. 


I. corsaire, ai/j.. qui/ait la course. 




coitier, >iy«^, 3245. 
col. ctt/ftfj^ 2862. 


922. 




2. corsaire, ^fa, 1330. 




colee, coap sur le cou, accolade. 


I. corsier, rapide à la course, 92. 




colet, petit chou. 1818. 


2. corsier, courrier, 1681. 
coTtil, jardin. 1815. 




colier, coloier. tendre le cou. 3007. 


cos=coups. 2685. 




2888, 2901. 


cote=cotte, pJj. 




conpli./. ^, conplir, acAi^fr, 2295. 
confaitement, comment. 13. 


cotel, j(**j., tranchant, 1796. 




coust=coût, 2264. 




conforter, v. n.. se consoler, ^jj. 


çou, «.61. 




coneeer, congédier, 2317. 
conistrai, r. /ut. connoistre, 2315. 


coupe, coulpe, 3173. 




coûte, jnatelas, 390. 




conjoir, V. act.. faire un bon ac- 
cueil à. y^, 2988. 


couture, champ labouré, 2094. 




créant, engagement. 1722; rfo». 




conjot, i.pr. conjoir. 3452. 


2971. 






creanter. promettre, 247, 1164. 




mander, 498, 2114.' 


créent, i,/r creanter, 3418. 




connaissant, reconnaissable, 3145- 


creisse. t. impf. sj. croire, con- 




connisçance. marque, devise, 31^. 


Jier, 2351. 




3160. 


cremés, 5. impér. cremir, 3309. 




connisçant, reconnaissable, 2944; 


cremi, i.>/.,cremir,2382. 




con/orme à l'original. 3156, 


cremir, craindre. 




conniscent, connaissance, 848. 


cremor, crainte, 2304. 




connissant, instruit, 2951. 


criée, clameur, 1631. 




coanoist, ^.pr. connoistre. 2421. 


criem, i. pr. cremir, 2250, 25S4. 




conpaigne, compagnie, 962. 


• 


M' 


ft 


- 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 



I 



I 



cnen. i.^r. cremir. 374. 
crient. ?,.pr., 1781. 
cner=créer, 3303. 
crin, cheveu, 1625. 
CTo\\\ere. fondrière, 1060. 
crut, 3.//. croître, 30, 41- 

c\i\en, perfide, 2225. 

V>am\.\é, friandise, 1865. 

datés, à côté de, 104. 

damoisel, jeune gentilhomtne, 

seigneur ^ un pays, aiS. 
dangerer, v. a., soigner, 2073, 2081. 
dangier, autorité, 2486 ; puissance, 

89, 528; fo/o»/^, 3201, ^i'io;dij^- 

eulti. 1194, 2313; tort, tr 

conduite, 2414. 
ÛECtâ, frustré, gi. 
déduit, gaieté, 3237. 
defenir, terminer, 717. 
defors, Aon, 15. 
defroer, briser, 1134, îI94. 
degis,/aift&, 3400, 
"" =dele, - 



délit, n. àe\is, plaisir, 3395, 
délité, stéis. délice, 676. 
déliter, v. n., Jr- réjouir, 256. 
delitier, 1700, £/■. déliter, 
delilous, délectable, 134. 
d eli verrai =de livre rai, çg,30. 
délivre, délivré, 641 ; ^,3j. 
demant, \.pr., demander, 2600. 
démener, ^ouM^r, 2125; exercer, 

1359- 
dementer, v. «., se lamenter, 2349. 
demiselage, qualité de damoisel, 

3041- 
demoera, demoerra, 3. fut. as- 
morer=demeurer, 355, 759. 
\ demorîés, 5, cond. demorer, 730. 
\ depaner, déchirer. 

départie, action départager, 1196 ; 

distribution, 2398. 
départir, disperser, 451. 
déporter, épargner, 1121. 
depntaire, dé mauvaise sorte, gao. 
derver, devenir fou, 1136. 
I descaaner, déchaîner, 609. 
L desceplie, discipline, laj. 
r desci, jusque à ce que, 110; desei 
3,2133; desci en, 2737 ; desci que, 
M>45; desci qu'a, 2391. 2400; 
desci que en, 2134. 
deseritement, action de dishériter, 

68. 
desertie, disert, 481. 



I 



'. 2532 ; 



i. 3336. 
-, 1969. 



desevrer, rlfi., se sifiat 

subs., séparation, 3434. 
de si tiv" s., jusqu'à, 692; cf. desci. 
desireter, déshériter, 563. 
desirier, disir, 24,15. 
desist, 2. impf.jj., dire, 490, 633. 
désistes, s-pf, ç6,x>. 
desraanevir, 11. a., perdre, 2276. 
despense, Heu de distribution, 2$4i. 
desperer, 71. n,, se désespérer, 1609. 
desreer, v. a., troubler, 2538; v. n., 

s'icarter du chemin, 2894. 
desregner, défendre en disputant, 

405- 
desroi, désarroi, 890. 
desru bant, pricipic 

destemprer, détremper. ^ _, 
destorbier, vexation, 1073. 
destroit, difficulté, 113, 124,684,700. 
desvoieper, défaire, 1437. 
detrier, detriier, détourner, 83 ; 

tarder, 1848, 
Deu, £■!>«, I, 52 ; n. Dex, 2. 



deul, i-Pr. dôloir'/airrf j«a/, 1241. 

deveriés, 5. cond. devoir, 1684. 

devin-ement, bon augure, 742; divi- 
nation, 3440. 

deviner, raconter, 2959; signifier, 
643. 

devis, souhait, 3391, 340S. 

deviser, raconter, 559. 

di, i.^r. dire, 257. 

die, 3.;tr. sj. dire, 1695. 3012. 

dironmes, 4. fut., dire, 38. 

dit, «. dis. Parole, 249, 3403. 

doi, n. de deus, deux, 3469. 

doie, i./r. j;'., devoir, 262, 1371- 

doigniés. 5.pr. sj. doner, 1035. 

doins, 465, doinse, 2307 ; doînst. 
4M. 3435 ; 3- pr. si. doner. 

doinses, x. fir. sj., doner, 636. 

dois, éable. 2144. 

doit, doigt, 432, 436. 

dolouser, se désoler, 1964. 

doués, 5.pr. sj. doner, 427. 

dont, d'où, 2754. 

dont^done, 941 , 2010 ; dusqu'a 
dont que, 2tso, 2248. 

dou=de!e, 2188, 

dou, deux, ç6,iç. 

douëlïs, douillet, 429. 

dras, n. f/edrap, 2S96. 

droit, n. drois, raisonnable, 31 ; 
exact, i^; propre, %Tii); adroii, 
comme tl convient, gg,T$. 



ï 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 






affection. 



dru, ami, 1601 ; drue, ami 
duel, deuil, 50. 
duerrés, i.ji'i. durer, /o/, 
duerroit, 3. coud., 1006. 
duil, 3. pr. duire, gotivera 
duBqae, j'usçue ; n'usçue /i 
3358. 

Eage, Mf, 3068. 
r. el=en le, 6, 1379; 1 
a. el, au/re chose, 354.. 
3. el, e//e, 490, 3763. 
clectorie, ellébore noire 
embler, 1568, v. enbler. 
en=on, 3775. 
enamer, prendre en 

3634. 

enbatre, r^_tf., descendre, 3466. 
enbeù,^. ^. enboire, 1594. 
enbler, voler, 478. 
enbrievement,^n(^ ressèment, 1 o i o . 
enbiiscier, embusquer, 2015. 
eneaaner, enchaîner, 670. 
encargier, concevoir, 1701. 
cncoitier, «/»n„^. .38.. 
enconirer, rencontrer, g8,/j. 

-, accrocher, pendre, 1135. 
', accuser, 3190. 
endîtier, indiquer, 757. 
endemain, lendetnatn, 1933, 
endroit, au momeni de, 1907. 
ene-et ne, 194. 
enfance, yb/ifj 194. 
erfançon, ^eft/^n/an/, 35. 
enfangier, s^ enfoncer dans la botte, 

90Ï, 
enfer, infirme, 1957. 
enfes, n. i/f enfant, 30. 
enforcier, rendre plus fort, 1S42. 
enganer, trotnper, 1795. 
engien, artifice, 884; expédient, 

3376- 
engignier, tromper, 3774, 
engin, 917, 11. engien. 
enmiudrer, augmenter, 1855. 
enne, 1468; en ne ftf,J7; i'. ene. 
enon=en non, a« «*fn, 3613. 
enplumer, v. n., se couvrir de 

plumes. 
enquareler,//(>r CB carré, 1536. 
enrougier, v.n., devenirrouge, 47a. 
ensegnier, marquer, 539. 
ensement, ai»ji, 301. 
cnserir. se faire soir, 460. 
ensi, a(«w, 361, a?". 
ens, dedans, 39, 
ensus, fltfz'., rf* ciW, 1551. 



, ftre attentif, 337, 



ï.7'?!''« 



'/,^j.. 



enteser, coucher en joue, tirer, 

Ï133; lever pour frapper. 
en tir, entier, 3615. 
entirement, enliîrement, 61. 
empoisonner, 1557. 



1.3-^ 



r, 3131. 



entredire, enjoindre. --,,. 

entroblir, troubler, 71s- 

entruea, pendant ce temps, „ . 

entrues que, pendant que, 1336. 
enveer, envoyer, 133. 
envenimer, empoisonner, 1539, 
envis, a<^'., lî contre-cœur, 330: 

a envis, i'rfe<«, 3309, 3283. 
envoit, s./-/-, y. envoier, fflS,j7. 
envoleper, envelopper, 1489, 
erbier.^r^, 100. 
erite, a</;,, htrêtique, vil, 148; 

couse, f Aiuf ; maie erite couse. 

maladie, 148. 
ermie, subs., disert, 711 ; o*^'., 50g. 
erranment, sur-le-champ, 2S6. 
errant, voyageant, 334; pèlerins 

errant, 3114; adv., tout de suite. 

1735- ,_, 
exter, procéder, 2491. 

1. ert, 3. (iw//. es'tre, 503, 555, 2745. 

2. crt. 3. fut.. 146, 150, 2191. 
es=en les, a88i. 

es vos, voici, 2331, 2871 ; es le vos 
le voici; aois. 3450; es les vos 
les voict, 3637 ; ei vos, 160, 3641. 

estes vos=es vos, 1739. 

esbahir, effrayer, 2374. 

esbanoiage, amusement, 3035. 

esbanoienient, ^/flMi>, 743. 

esbanoier, v. a., amuser, 3137. 

esbanoit, amusement, 135. 

escandeler, dizru Iguer scanda leuse- 
ment, 1533. 

escarimant, tidj., désignant une 
sorte d'étoffe, 309, 3552, 3080. 

escerpe, 2009, eskerpe, 1944, es- 
querpe, aoog^écharpe. 
iciant (a), sciemment, 38. 

esciele, troupe en bataille. 903. 

esdent (mien), à mon escient, 740, 

escillier, tourmenter, 1348, 345^. 
:, robe faite de l'étoffe de 
, 1946. 

esclice, subs.fém., éclat, 3168. 

escondire, refuser, 449, 3410, 
cacher, 566, 3343, " 



143. 3180. ^^à 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. ^^H 


escorç, giron, Î446. 3571. 


estant (en), ^fdouA 3340- ^^H 


escorciz, idem, 95.16. 


esta voir, /a//air. ^^H 


escoter, écouter, î. 


estavra, 7,. fut.. 263. ^^^H 


escris, 1533,; escrisiés 1534. "72'. 


estent, 3. ^r. estendre. 177. ^^^H 


impir. escrîre. 


ester, se tenir debout, 'être, 565, ^^H 


escnvent, écrivain, 751. 


982. 2111, 2493, 2518, 3928. ^^H 


esduit, refuge. 3353. 
«s (roi, bruit, 3143. 


estera, 3./»/., 3402. ^^H 


esteroient, 6. cond., 865, 2657, 3324. ^^H 


eskekier, trésor royal. 1715. 


^%XxTmt, Joncher, 1S97. ^^^^| 


eslciés, échecs, 43. 


estochier, frapper d'une amie, ^^^1 


eskif, n. eskius, disposé à fviter. 


3164- ^H 


3186, 3850. 3384. 


estoire, histoire, 34S0. 3499. ^^^H 


eskiver, éviter, 3351, 3465. 


estoper, empêcher, 631. ^^^H 


■ esleecier, réjouir, 131g. 


estor, cotnbal. 1042, 3262. ^^^H 


■ esligier, acheter, 307. 


e^tare^^estoire, 95, 4. ^^^H 


i.eslis.AAeslire, 2385, 3407. 


estorer, créer. 463. ^^H 


2. eslis, a. impér., 3390. 


estorie, histoire. 6, 38. ^^H 


eslhi.^.p/., 3131. 


eslormir, mettre en rumeur. 335. ^^^1 


esloenper, /«.fr, 13^9. 


estouper^estoper, 1432. ^^^H 


eslongier, r.'^., s'éloigner, 3894. 


estoLUie, arrogance, 507. ^^^1 


esmaier, mettre en émoi, 513. 


estrelii], sterling. 547- ^^^| 


esmarir, troubler. 468. 


estroer, percer, 1015. ^^^H 


es mère r, épurer, 3807. 


estuece, 3. /r. jy'-< estavdr. 1565. ^^^H 


esmeù, ^.j». esmouvoir, 1592. 


estuet, i.pr., 363, 573. ^^H 




I. estut, 3. pf, 575. 3765. ^^H 




2. estut, 3. pf ester, 3374, 2409. ^^H 
eue, i.pf. avoir. 237, 503, 3159. ^^H 


espartir, casser, 497; r,JÎ., j^ rfij- 


perser, 1009. 


eûr. heur. 1S5S. ^^M 




^H 


espeer, percer d'un coup d'epie, 

1036. 
esperir, r^>î., se réveiller, 181, 3046. 




FabloiL-nient, sériede fables. 3767. ^^| 


esperis «. i/if esperit, esprit, 437, 


fabloier, bavarder. 3920; parler. ^^H 


.48S, 2583. 


1089. ^H 


espiel, .i*i«<, 86, 1D3, 3398, 3406- 


face, 3./»-. jy.. taire, a. ^^H 


I. espier^espiel. 


fach, i.M.H5J^- ^H 


a. espier, ifter, 2375. 
espir, esprtt. 540. as49- 
esploit (a), l'ife, 112. 


faciès, s./r. 47., 534. ^^H 
faerie, ro»J^ i/^/^f, 339^- ,^^^H 
fauroit, ^. ironi/., faillir, 2609. ^^^^1 


esploitier, accomplir, 3485. 


fain^^fom, 1354. ^^^^1 


espoenter, épouvanter. 2437- 


fajntis. dissimulé. 1515. ^^^^1 


espoir, peut-être. 3001. 


fais— faix, 1363. ^^^^1 


espeuse, i.^r. j/., espouser, 371. 


î^\s^\. faisceau, 93S. ^^H 


esprent, i-pr. esprendre. 
, t&nw&nc, forme carrée. 939. 


faisil. mâchefer. 895. ^^H 
faitis, bien façonné. 1875. ^^^H 
falés. 5- pr.. faillir. 73I' ^^H 


csquarteler, partager en quatre. 


en morceaux. 3615. 
esqeut, 3,>r. escoudre, rtfl.,se se- 

esquiver, v. a., délivrer, ç8,ç. 


fali, 3. pf, faillir, 3444. ^^^H 


fait, 3. Pr. faillir. 3366. ^^H 
famine,/atM, 1866. ^^^H 
fangie,/!!»^?, iigo. ^^^H 
faura, ^.fttt. faiUir, 767. ^^^H 


ftsracier, arracher, 11E3, 


esmnce, détresse, 183. 


fauser, mentir. 357. ^^^H 


esrer, voyager, 283, 1973. 


favele. mensonge. 3334. ^^^H 


essaucier, exalter, 3053, sarg. 


faveler, mentir, 3319. ^^^H 


essoine, excuse, 768. 


{^net. faucher. 1316, 20S7. ^^^H 


essorber, détruire, 2801. 


fent, 3- pr. fendre. 154. 3445- ^^^| 
fe1=fer.3i3o. ^^H 


estage, î<Ç?ob»-, 3043- 


estamper, broyer, 19S3. 


ferain, bete sauvage. 105. ^^^^H 


«Btancier, essuyer, 1565. 


feristes, ^.pf. ferir, 3450. ^^^^^^M 

■ 



^V NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. \ 


^H ferrent, adj., gris de fer, Î98, ^945. 
^^1 ferront, d.ftii. ferir, looz. 
^^V fervestir, habiller de fer. 1303. 


gant, gentil, iUzant, 51. 

garant, garantie; a garant. e« 


iBrctf, 1738. 


^H fesissiés, 5. i»tpf- V-, l'aire, 2901. 
^m résistes, 5.//. faire. 3454- 


garir, ^iA-iV, 150. 


garl, 3. M y. garder, 735. 


^B fesreîs, a«., i^/f/f. 440. 
^H ies.\.mc\. faire fiU. 53S, 3353. 


gelur, avouer, 3723. 
geron. gtron, 1418. 


^H feulnn, de feutre, 194)8. 


gerpir, abandonner. 1117. 


^1 Acier, ^cA^r. 


gesine, couches, 694. 


^H fierce,/*rf^, 873. 


geude, infanterie, 825. 


^■1 fierer, /frr^r, 1947. 


geitstes. 5. /S/, gésir, /oo./j. 


^H ficrt, 3. *r., ferir. 441. 
^H tiux. n. de fA,fih. 40. 


giete, 3. /r. jeter, 480. 

gigle, nom (fit» instrument à cor- 


des, 350. 


^B filalire./Ay/flf/^rf. 1378. 


gisarme. arme d'hast, 857. 


H finer.jî«y, 645, 666, 3496. 


gist, 3.^»-. gésir, 1285. 1997. 


H fist, 3-//- fa.re, 59, 30i. 
^V flos.y^/, marie, 3466. 


gjste.^fr, 147. 




^" flun. n. Raas.fleime, 137. 3119. 


glaiir, aboyer, 1806. 


foillie, /(>« dicoridefemllage,\'^bA 


glave, glavie. ipie, 785. 1027. 
glise. fglise, 3301. 


foiWu. feuille, 123. 
fondis, a.^"., de fonte, 3303. 


gracie, 3. pr. graciier, remercier, ' 


I. fans, fond. 135, 140, 3455. 


35'- 1 


3. fons, ». lïf font. 643. 


graer, accorder, 587. 


font, 3.pr. fondre, 2214. 
foai^nei, fetite fontaine, 3564. 


grant, subs. m., grandeur, 1B79. 


gramoier, réfi., s'attrister, 800. 


fontenil. idetn, 2867. 


grasiler, remercier, 123a. 


krqar, plus grand, 1147. 


grave], un ; grdvele, 1^5, gravier. 


forgiés, art. ^/. rff forgiel. coffre. 


sable. 


1. (orment,/yoOT^n/, 861, 1094- 


grèbe, criche, 3355. 


greer, z'. n., doner, 3661. 


1. forment, beaucoup, 116, 


grever, narVe à, 878. 


formie, 3. /r. formiier^formoier. 


gnelé, peine, ç6,30. 


1354- 


guaîn, automne, 3044. 


formoier, s'agiter. 1257; trembler. 


guels. ^i^, 3189. 


^ l2^;fourmitUr,iiiS. 


guenehir, /i»,^ ; guencir, 3169 ; ob- 


fors, for 79, norj. 


liquer, s'esquiver. 


fortpalsier, quitter son pays, 3106. 


gueredon. récompense, 2039. 


fort. n. fors, 2199. 


gueredoner, récompenser, 3197. 


fou, hêtre, ^. 


guiier, guider, 3008, 3183. 


foucir, supporter, 048. 

franc, «. îrans, »oi/tr, /jér-t, 66, 68. 




Hairon, héron, 2133. 


ii^Zon,peHthoux, 1981. 


liaitier. v. a., réjouir, 1235. 


{xemelê, fortification, 2326. 


halle, 154, hâte; n. tialles, 174. 


froier, briser, 2886, 2887. 


halle, kâlé, 175. 


bx.feu, «13; ioi,i4,pl. étincelles. 


haper, happer, 84. 
hardement. hardiesse, 3419. 


(ubflr, s'affubler de, 1946. 


hascie, angoisse, 134S. 


fui. 1.//. estre, 207. 


haterel. ««yuf rfa toa, 1065. 


fuies, /oc, en fuies, en fuite, çS,fç. 
fiiisce, fuisse, 1. iw;!/. j/ estre, 


haucier. hausser, 3474. 


hauer, ^loiArr, 1421. 


(uiti^^fu%'fé''. 2042. 

fulles=(euifles. 3,îj. 


herbant, désert, 2952. 


herbergerie, logement, 1838; her- 
bregerie, 3371, 




herniie, /iiru inculte, 330, 1345 ; f/". 


G'=je, 1455- 


hie, effort; a une hie. ensemble. 


gaitier. garder, 480 ; guetter, 3530. 


936, 944- 


gambison, fourpotnt, 790. 


hiei,battre au moyen d^unehte.gts- 
i 


^ ^ 


^ 



^H NAISSANCE DU CHEVAf.IER AU CYGNE. ^^H 


^^^K hirecjer, hérisser, 1690. 


3. joie, A >). fém. de joir, î/. a.. ^^B 


^^P home, Jiomme;». hom. 20; «->/. 


iïVn accueillir; feste joie, 722; V 


^^H home, 48; ace. pi. homes, 66. 


seror joîe, seeurf avertie, 1640. 1 


^^H honcrance, honneur, 1S9. 


joïr, II. a., 6ic« accueillir, cares- I 


^H housel, aci-. //. housials, dimitt. de 


J.^--, 2536. 1 


^^B huese, 1045. 

^^H hucie, distance oU porte la voix. 


ogier, n.de jogleor, jongleiir,3iSz. 1 


on, jonc, 654. 


^^1 hueis, £n' confus, 407. 


onqoi, Afa rouvert de joncs, 884. 


^^B hitese, âo^^^, 1754. 


oniee, voyage, 1618, 


^^B hui, aujourd'hui, 1S2; hui mais. 


os=jus.963. , 


^^1 désormais, 3387, 3268. 


ou,>. 1 


^^1 huis, >or/£, 198c. 
^^■'* humelier, i'hidiner, 556. 


uc, 1.//. gesir. 1921. 


uerrés, s./a/; jurer, 9p,(5. 


^^H huque, i. fir, de huquier^^hucier, 


UÎLS, dernier jugetnent, 1890. 


^^M /ao, 26, appeler à hante voix. 


miiel,y«wfii«.f, aj,/^. 


^^1 hurteor, celui qui heurte, 1058. 


uns.yfwn, 1S14. 




"■4ut.3-//.îresir,22;pj,/,?. 


^H laue, eau, 100,21, 


2.jut,;l>.;>. fi-esir, pd.i'^. 


^^ft îceis, {ace. pi. de icel), eeux-la 




K'=que, 888. 


^^1 icesti ce : iceste, inf^^f, 139. 


lieu, cuisinier, 1950. 


^^m icil, celui-ci, 367, 3001. 


keû,/./. calr, 15^; keus, /t»,^. 


^H içou, iTif/a, 673. 


keue, çueue, ttge, 479. 


^B ier, >i>«r, 204. 


keurt, 3, ;>r. courir, 100,23. 


^B r. iere. i. i»i/J/. eslre, 2110. 


keule, matelas, 1842, 


^H 3. iere, i./a/. 2659. 

^^k I. lereiit, 6. impf. estre, 7S, 359. 


keute painte, courtepointe, 2552. 




^^1 2. ierent, S. fui., 1745. 


L'=li, 1081. 


H iés, 2.M.estre.559- 


la, là, 9, 3106, 


^H KK.yeu.x,ç7,w. 


labastrie, albâtre, 3022. 


^M 'û, «. pi. de i[, m- 

^m illuec, /d, 3S : iliueques, 330S. 


la , 2. impér., laiier, 2586. 


la ans, 1415; \2!iea.5,\(>h', là dedans. 


^^H imaginous, sculpté, 144. 


la ier, /oMJcr. 


H i»fer, f»/>r, S7â. 


laient, 6.//-. laier, 1051. 


^H iraistre, »if«re c» co/îr^; p. p. 


la gne, J«Ai. fém.^ bois, 2332. 


^H irascu, 1578. 2747- 
^^P iretage, héritage, 222. 


la rai, i.fut. laissier, 713. 1 


la ris, terrain en friche, 1906. 


^B ireté, t'i/iff», 2719. 


la roie, 1. cond. laissier, 370; omet- 


^H ireter, assurer un héritage à. 246. 


tre, 1937- 
laîs, là dedans. 


^^1 isnel, vite, 290 ; isnelement, rapi- 


^B </<Wfn/, 287. 


laissier, laisser. 


^m issi, flwji, MO, 3159. 


Iait,3.>/-.iaiier, 2:528. 


^H istera, 3./u^ Jssir, 101,28. 


laisce, 3. pr. laissier, 2910; laist, 


H isi. a-M.aS?. 


95-3^- 


^H isteroit, 3. cond., 3310. 


laist, 3. pr. sj. laissier, 3347. 


^B iatroietit, 6. cond., 2734. 


lange, ôande en forme de langue. 


^B ^td, f^/, 2. 


3 10, 3136. 


^H itës^itels, 1566. 

^B ivernage, adj., d'hiver, 3044. 


langels, languissant! 2060. 


laser, v. n., se lasser, 119. 




laste, fatigue, 138. 


^^H laseraot, adj., fait de mailles de 


latimier, interprète, 1086. 


■ /^r,3ii8. 

H jeHele. I7s;jela,368. 

^H 4entii=gentil, 2206. 


1. le, la, 423. J 


3. le, large, 851, 852. 


leecier, réfl., se réjouir. 1396. 


^B J^s"'- "■ K^^'''' '9''3- 


legier, de legier, 88 ; légèrement. 


^^B i.joie, suès.fém., bon accueil, 457, 


1ère, ». de laron, 3000. 


I. les, subs., côté. 680, 2638, 2644. 


^^V 2. joîe, joyeuse, p. p. fim. de joïr, 


2. les,/tr^., d côté de, 33S, 3872. 


^^B !<. »., se réjouir ; dame joie, 465. 


lel, 3. pr. laiier, 149. 

1 

1 



r 


NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 1 


■ 


letré, couvert d'inscriptions . 3071. 


maisiere, muraille. 1285. | 




I. leu. loup, 105. 


m ai sn âge, séjour, 3053. 




a. leu=la où, 3284. 


niaisnie, ^cnj rff la maison, 336. 




levé, 3.^»-. laver, 152. 


niaisnier, homme allachi a la , 




lever, v. n., se lever. [16. 2000; 


maison. 75, 




lever de fons, tenir sur les fonts 


majeur, magistrat, 22$; n. maire, 




baptismaux, 1505. 
I. li, U («. mase. ife Part. d//.). 3. 


wiaf/r<r, J334; maUresse, 1325; 




adj., plus grande. ^2^. 




a. li, /a («./-%(. de l'art, déf.), iio. 


malagc, souffrance, 1244. 




12S1. 


maifés, démon, 1347, 




3. li, lui {dal. mase. et fém. du 


malle, mrf/i!, 259. 




ProH. pers.). 
M. joyeux, n. masc. liés, is, /■'>"■ 


malmis, /. p. malmetre, gâter. 








lie, 3272 ;«.;*/. liet, 781. 


maltalent, 2193, coCire. 
malvaistié, méchanceté, 2013. 




liemier, limier, 78. 




lieve, i-Pr. lever, 1999. 


manage, manoir, 227, 




ligeé, subs. m., hommage lige. 


manant, riche, 860, 3110. 




1227. 


manandie, domaine, 331, 119g. 




lîgnie, lignée, 3310. 


mandement, lieu de ralliement. 




limer, L'cher, 1480. 


résidence, 750, 1012, 3437. 




linaloés, bois d'alois, 319. 


mangon, sorte de monnaie d'or. 




lioncel, lionceau, 3147. 


1109. 




liste, or le, 3158. 


manier, adj.,àmaia, 85, 2154, 2452. 




VAfLe,J>ort.'e, 1296. 


manisler, administrer, 552. 




liu, /iifa, 1359. 


manoir, v. n., habiter. 2286; subs.. 




liue, lieue, 118. 


164. 




liueîs? 2107. 

lo, i.pr. loer, /oo, ^j. 


maniement, 2^43. 




mantelet, dimm.de mantel, man- 




loer, louer. 558; conseiller, 39a. 


teau, 2320. 
mar, mal. 1578 ; malheureusement. 




loîen. /r>«, 2961. 




loier, ^iVr, 2355, 2891. 
loiés, 5. »«>Zloer, 2885. 


3267, 




mAïc^, frontiire. 71. 




lonc, long, n. Ions, 16; adv., 90. 
longes, de longes, loHguemeni,T^. 


marcir, confiner. i5. 




m ares ci é, marais, 2016. 




lor, /(r«r, 86. 


ma rti rie ment, martyre, 1023. 




loraiii, iWrfe, r^wf, 3093. 


marinier, »«aWj'r«^, W 




lormier, éperounier, 30S8. 


masif, n. raasis, massif, 435. 




los, louange, consentement, 362, 


massice, 854,/i?»i.rf(rmasis, massif. 




3*75. 3348. 


mater, dompter, 1503. 




]ués, tout de sutte, 1559; lues que. 


matinet, dimin. ^f matin, 2588. 




aussitôt que, 3205. 


mece, 3. ;>f. j;'. mètre 1056, 1317, 




luiter, (Ta//^, 406. 


niecmer, traiter, i960. 




luminaire, lumière. 1275. 


meïsme, même, 322. 




lupart, léopard, 3338. 


melaler, accoucher. 1240. ^ 




Main, rfif ionwf Afaj-c, 2175, 2239. 


menbrer. v.. impers, se souvenir. 




mainburiiie, tutelle, garde, 2874. 


2208, 






merc, marque, 2858. 




mainent, 6. ^r. manoir, 2105. 


mercier, ffM^rtitr, 2369. 






meriele, chance, 3318. 




maint, 3. pr. manoir, 363, 3415. 


1. mes. mets. 3217, 3222. 




maire=mer, 1338. 






mairer, maîtriser, 2124, 2125. 


3. mes, demeure, 2672. 




mairien, bois de charpente, 945. 


4. mes, »., wion, 3395, 3403- 
mesaaisier, faire de la peine â. 




mais, plus, 89, 1704; plus long- 




temps, 1959; excepté, 1737, 2058; 


520. 




mais que, excepté que, 364, 


mesaise, malaise, 1769. 




3147 ; quoique, 1848. 


mesceoir, arriver du mal- p. p. 




maisel, carnage, 2105. 


mesceû, 1602, 1 




J 


M 


fl 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE, 



mescief, n. mesciés, souffrance ^ 

1243. 
rw^scxTi^ jeune homme^ 987. 

mescinetet jeune ^//ey 2558. 

mescreûe, p. p. fétn, mescroire, 

1584, infidèle. 

mescroire, ne pas croire ^ 3297. 

meserrer, s'écarter du devoir^ 

569 ; 99^47' 
mesgarder, suds., absence d* esprit, 

1809. 
mesis, 2. p/, mètre, 561. 
mesprendre, comf 91e tire unefaute\ 

mesprent, 3. /r., ^8. 
mesprisance, mépris, 193. 
mest, 3. pf. manoir, 505. 
mestier, besoin, 104, 1399; office, 

536. 
mete, 3./r. sj., mètre, 1651, 2721, 

2964. 
metiste, améthyste, 141. 
mi=rmoi, 196. 

miee, quantité de mie, 2446. 
miedi, midi, 120. 
mier,j^«r, 1080. 

1. mire, médecin, 1695, 2717. 

2. mire, 3. pr. sj., merir, récom- 
penser, 2370. 

mirer, voir, 2825. 

moi, mesure, état convenable, 881. 

moie (la)=ma, 1837. 

moliier, r. n., se remuer, 1356. 

moillier, épouse, 2^4, 2416. 

molt, beaucoup, très, 9. 

mont, monde, 1954. 

montenier, montagnard, 2151. 

mordre, meurtre, 1324. 

1. mors, morsure, 1529. 

2. mors, subs,, n. de mort, 1605. 

3. mors, adj,, n. de mort, 2272. 
mortel, qui mérite la mort, 99,42. 

n. mortex, p7,jo. 
mostier, monastère, église, 6. 
mostre, inspection, 1702. 
muier, adj., mué, 2148. 
mucier, cacher, 474. 
muete, meute, 83. 
muire, \.pr. sj. mourir, 96,24, 
mus, n. de mul, mulet, 1897. 

Naçe, navigation, 3042. 
nagier, naviguer, 1025. 
naï, brut',fem. naïe, 931. 
naje, non, 2^6. 

nasel, partie du casque qui pro- 
tège le nez, 3138. 
navee, charge d'un vaisseau^ 1033. 
navie, Jlotte, 838. 



nef, n. nés, 2200, navire, 3402 ; 

f oj^, 447. 
nequedent, néanmoins, 151 2. 
neporquant, idem, 175, 2624 ; non- 

porquant, 220. 
nen, ne, 1322. 
nenil, non, 1469. 
nel=ne la, 370 ; ne le, 560 ; ne li, 

600. 

1. nes=ne les, 461, 480. 

2. nés, même, 909, 949. 

3. nés, V. nef. 

niés, n. de neveu, 1072. 
niant, nient, rien, 159. 
no (al), à la nage, 2419, 2504. 
nobleté, noblesse, 1567. 
noëler, nieller, 170. 

1. noer, nouer, 2819. 

2. noer, nager, 1024, 3373. 
noielé, ciselé, 3067. 
noient, 369, 372 ; cf. niant. 

1. noier, v.n., se noyer, 2152. 

2. noier, nier, 2466. 
noirçoier, ^/r^ noir, 2909. 
noise, bruit. 

noxsx^x, faire du bruit, 172, 1371. 
non, nom, i, 396, 429, 1090, 1099. 
noncier, annoncer, 1251. 
none, trois heures de T après-midi, 

1315. 
nontion, annonce, 11. 

noreçon, action de nourrir, 1322. 

norois, flt(/. norwégiens 3095. 

nuef, «^///, 2201. 

nus, n. de nul, 20; quelque, 1031, 

2516. 

0. az/^^r, 75, 3077, 3425. 
oblit, 3./^*. sj. oblier, 733. 
oc, \. pj. avoir, 236. 
ocesiscent, 6. impf. sj. ocire, tuer, 

911. 
ochiés, 5. pr. sj. de ochire, tuer, 

OS, 28. 
od, 3289, V. o. 

1. o^s, profit, 303. 

2. oes=œufs, 1977. 
oés, 5. imper, olr, 337. 

1. ol, 3.//. olr, 276. 

2. ol, p. p.i 7. 
oiant, ^?r. olr, 1820. 
Ole, son, 334. 

oient, 6. pr. oîr, /oo, ^. 
oïl, oui, 2712. 
olr, É?«jr, entendre. 
oire, voyage, 1776, 2635. 
oirent, 6. ^r. errer, 3478. 
oissor, épouse, 234. 



II 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE, 



o'ssiés, 5. impf. sj., 888. 

oje, ^«/, 1165, 1917, 2612. 

olifant, ivoire, 169. 

ombragée, sombre, 3033. 

ombroier, v. «., se mettre à r om- 
bre, 1376, 2453. 

onor, possession, empire, 58. 

onques,yawa/j, 26. 

or, maintenant, i, 2216. 

or — or, tout à Vheure — mainte- 
nant, 1563. 

oras, 2. fut. oîr, 254. 

ord, sale, ç6,iç. 

orains, tout à Vheure, 1587. 

1. ore, brise, 127. 

2. ore=:or, 1591. 
QX^x, prier, 555. 

orés, ^./ut. oïr, 1407, 2790. 
orfene, orphelin, 69. 
orgellos, orgueilleux, 72. 
orgie, orge, 1867. 
orison, oraison, 3314. 
ormiere^or mier, 1070. 
oron, ^.fut. oïr, 11 13. 

1. ors, n. de or, 1931. 

2. ors, cwrj, 208. 
oxl, jardin, 2964. 
ortel, idem, 2262. 

os, i./r. oser, 1555, 2791. 

1. ost, n. os, armée, 709. 

2. ost, 3./r. J>y. oser, 1708, 2498. 
osteler, loger, 1810. 

ostoier, v. n., guerroyer, 1592. 

ostoir, autour, 2122, 3259. 

I- ot, 3. pf. avoir, 4; impers, (il y 

eut), 49, 126 ; out 616. 
2. ot, 3./r. oïr, 90, 115, 300, 1371, 

2158, 3411. 
otroier, accorder, 280. 
ouser, oser, 145. 
ovrer, v. a., faire, accomplir, 

2262. 

F^ieWe, poêle, 1861. 

paienie, adj . fetn., payenne, 1185; 

subs., 3307. 
paile, <^/<7^<? de soie, 309. 
paintiirer, /^/«ûfr^, 3405, 3406. 
pais,/â;/;r, 70. 
païs,/^j>/j, III. 
paire, 3. pr. sj. paroir, 2130. 
païsant, cf. fortpaïsier. 
panne, //«w^, 2050. 
papine, bouillie, 1492. 
par, adv., parfaitement, tout à 

fait, 17. 35- 
parage, rangé, noblesse, 163. 

parant, /./r. paroir, 2217. 

parcanter, chanter entier e-pnent, 6^0 



parçonier, j«^5. , copartageant,2/fio 
pardoins, i.pr. pardoner, 100, 1. 
pardurable, éternel, 1651. 
parfont, profond, 93, 2ç 
parmenablement, perpétuellefnent 

3427. 
paroir, paraitre. 

partie, embarras, 702. 

partner, tuer tout à fait, 1579. 

pascor, pâques, 3330. 

pasquage, adj., de pâques, 30^1. 

passoner, soutenir avec des pieux y 

976. 
past, ^.pr. SJ. passer, 946. 
pastoier, nourrir, 1923. 
pavement, salle pavée, 389. 
peçoier, mettre enpi'èces, 3243. 
peliçon, vêtement intérieur en 

fourrure, 445. 
pelukier, v. n., becqueter, 2112. 
peneanchier, j(9r/^ de confessional, 

réduit, 1376. 
peneRnciex, pénitent, 2925. 
peneent, idem, 734. 
pener, re^., s'efforcer, 893, 1938, 

2487 ; V. n., peiner, 263. 
penst, 3. pr. sj. penser, 714. 
per, compagne, 244. 
p^xQQÇ:, paresse, 3124. 
perer, lapider, 763. 
p^xxiQXQ, pierrier, 1053. 
perron , grosse pierre, 1 102 . 
pert, 3. pr. paroir, 2058 ; 96,1c. 
pesteleïs, trépignement, 409. 
petit, adv., peu, 2249, 3^69 ; petitet, 

3176. 
peuc, 1. pf pooir, 1678, 2151, 2157. 
pQnQ,p. p.fém. paître, 1585. 
peûscent, 6. impf. sj., 87. 
piec'a, nagiière, 1950. 
pièce, espace de temps ; sous pièce, 

au bout de quelque temps, 1624. 
p\^svci^xx\^xv\,trescruellement,io2iô^. 
pieur, pire, p<5, 9. 

1. pis, poitrine, 1151. 

2. pis, n. de pif, pieux, 1892. 
pison, pisson, poisson, 3153, 1949. 
pissoncel, dimin. de pisson, 2107. 
piue, fém. de pif, 3315 ; cf. pis. 
place, 3. pr. sj. plaire, 1521. 
plaidier, parler, 2477 ; tenir le 

plaid, 1547. 
p\dÀx\, plein, 62. 
plains, n. de plaint, p. p. plaindre, 

1287. 
pi ait, plaid, 2459. 
plaisier, //zVr, 1231. 
plaist, 3*. pr. plaire, 2217. 
planer, lisser, 3165. 



12 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 
^lenier, grand, gS, 1055, 21^3. 



pltnté, abondance, 859. 

plentoïe, abondante, 3290. 

^\eM\r, garauUr, 1164. 

plevissiés, 5. inipér., lagg. 

plot, 2,-Pf- plaire, 1252. 

pluiaor,;>/«ji«/rj, 3371, 

^œsai, puissant, 43a, 1329. 

I. po!,/Dijr, 963. 

3. ^a\,peu, 650. 

point, z-P'- piJitidre, 3046. 

pois, /oirfj, 3316. 

poise, i- Pr. peser, 174, 1569, 2664. 

poist, s.pr. S]., 1113. 

pooir, V. n., pouvoir; subs., 3309. 

por, ^o«r, I ; h cause de, 177; mai- 
gri, 1631, 

pora, y fut. pooir, 1163. 

porc, \.fir. porter, 1834. 

porcliacier, rechercher, 1832. 

porent, 6. pf. pooir. 

porxarder, soi^ier, 2241. 

porpenser, réfléchir, 1494; por- 
pensé, résolu, 660. 

porprendre, occuper, 798. 

porquene, procurer, 2827. 

pori^uis,/. A porquerre, 3429. 

porsivir, poursuivre, 3289. 

portraire, prolonger, 919. 

porvêance, >^t>af Jl'oH,ï«««iA<5n, 198 

posnee, _7'nf AiBiTe, 1617. 

pot, 3. pf. pooir, 576. 

ipaverte, pauvreté, 97,34. 

prael, praiel,/f^a», 136, 2110, 3138. 

premerain, adj'., premier, 1699; 
premeralns, adv., 2985. 



prendés, 5. impêr. prendre, 250, 

399. 
prenge, 3. pr. sj. prendre, 393, 680, 

3050. 
presant— en presant, aussitôt, 1744. 
presegnier, marquer du sigtie de 

presiscent, 6. impf. sj. prendre, 

30S. 

presisse, i. impf. sj., s' attaquer à 



proisier, réjl. se procurer de l'es- 
time, 3253. 

proposeraeiit, intention. 

prucc, dehors, 1477. 

pueent, 6. pr. pooir, 84. 

puer, dehors, 480. 

^iM^SlÛz , poterne, 1153. 

puier, monter, gravir. 2143, 3127. 

puirier, offrir, présenter, 1982, 
I 365o, 3883, 3929. 
ipuis, /»-^.i depuis, 2879. 
I puison, breuvage, i960. 

piiisl, ypr.sj. pooir, 559. 

\)u]e, p^ufite, 415, 1286. 

puToe, fiomme, 474. 

putneie, petite pomme, 2996. 

pate,/e>n. de pat. sale, 96, /g. 

puterie, vie déréglée, ç6,io 

Quaance, chance, 182. 

qiiaisier, casser, mutiler, 2168. 

qiianc'=quanque, 1556. 

quanque, tout ce que, 324. 

quans, adj.pron. pt., combien de, 
3332. 3337. 

T. quant, quand, 1S62. 

2. quant, combien. 

quaré, carré ; quaré sentier, chem- 
in de traverse. 2701. 

quaresniaee, adj., de carême,20Ai. 

quarial , 'carreau d'arbaÙti, 838. 

quarte, fém. quatrième, 1545. 



•«.'?■ 



preu, bonheur, 3303. 

ptcuùoYi, prud'homme, homme de 

bien, 9, 23. 
primes, pour la pretniirefois, 676, 

'583- 
pfiBon, prisonnier, 712. 
prinslans./rin/fw/î, 3329. 
prist, 3. Pf. prendre, 10. 
privé, adj., intime, 665 ; subs., 1517 



V 



.31. 595. 1733. 2136. '389; 

si que, 2576; pour gue, iioS; 

pourguoi, 163 ; que que, quoi 

9«e. 3355. 2744. 3252- 
querai, i./ut. querre, 363, 
querker, chercher, 2700. 
querre, chercher, 868, 3254, 
querréa, ^./ttt. querre, 132g. 
querriés, 5. cond., 192^. 
querroLe, i. C07id. croire, g5,/4. 
quertial, quartier, sommet d'une 

tour carrée, 1093. 
ques=ciue les, 2272. 
qui=j/ quelqu'un, 2138. 
qui, ace. de qui, 35. 
quide, 3. pr. cuidier. 
quident, S.fir., 679. 

1. quier. quierent, ^r, querre. 138, 
215- 

2. quier, 2. impér. querre, 1539. 

quieroit, 3, cond. caïr, 3318. 

quil^=qui le, 824, 2641, 

quintaine, mannequin armi sur le- 
quel les chevaliers s' exerçaient 
à/rapper, 441, 3PM- 



13 



^F NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. T 


^H quire. cuire, 1977. 


remaiiés, 5. impir. remanoir, 3417. | 


^^H I. quis^^qui les, 50S, 2067. 


remauoir. rester. \ 


^^M 3. quis, p. fi. querre, 435. 2207, 




^^m quisinaire, su6s., mets, manger. 


33^3- 


^H 


remansiscent. 6. impf. sj. re- J 


^H quisine, cuisine, S94. 


manoir, 341a. 


^H quist, 3. fi/, querre, 3342. 




^■r quit, I. fir. cuidier. 1357. 


remés, ;». /. remanoir, 58i, 1051. 


^H quite,^. fi./ém. cuire, 1862. 


remest, 3.//. remanoir. 938. 


^K . quivriier, ^êner, 179, 1347, 3115, 


remuer, changer. 3361. 


H ^^^- 


renc, n. rens. rang. 78, 349°- 




renaier, rembourrer, 1751. 


^^P Rabourer, rembourrer, 1751. 


rendue, subs., religieuse, lot, 1. 


^^r racater, racheter, 601. 


ren£:e, rangée, 947. 


racorder, réconcilier, 1147. 


repaire, retour, 1920. 


raemant, rédempteur, 32, 1825. 


repairier, v. a., rentrer, 97. 


raembre, racheter. 


reporpenser, ré^., se recueillir. 


raençon, fiersonne tenue sujette à 


1624- 


rançon. 


reposser, v. «., se reposer, 576. 


1, raient, 3. ^t-. raembre, 816. 


KÇToveT, prouver. reprocher. 3790. 


2. raient, 6.^»-. sj. ravoir, avoir 


repus,/. ^. reponre tacAfr, 2840; 




repuse, 3001. 


raier, /«(Vrf, 177 ; rayonner, 2392. 


resbaudir, réveiller, 3386. 


rain, branche, 1921, 


rescourre, e^. a., délivrer, 97,40. 


râler, retourner, 1471, 2128. 


rescousse, ;>.;»./^.irf,7/. 


ralumer, si. n-, recouvrer la vue. 


respaumer, nettoyer, 551. 1 


JOO.Ç. 


resprendre, reluire, 314. 


ramenbrer, v. impers, se ressou- 


resont. 6. /r. restre, être {de son 


venir, 1680, 2S13. 


côté), 1050. 


ramentevoir, rappeler à la mi- 


reter, accuser, çS,44. 


moire \ 6. p. ramenteii, 1591. 
ramellie, broussailles, 937, 947. 


retolre, reprendre, 1606. 


retraire, revenir, 3466. 


ramier, bois, 1408. 


reube, robe, 296, 3602. 




rtve], plaisir, 2106. 


ranprosne, raillerie, 197. 
raplenir, remplir, 3024, 


re\'oist, 3. /r. j/'' râler, 1942. 


riser, rire, 100.4. 


raront, 6. fut. ravoir, avoir de 


riu, ruisseau, 151, 3088. 


raser, ernfilir jusqu'aux bords. 


rivoier, chasser en rivière, 2146. 


1453- 


robeor. voleur, 2301. 


raûner, réunir, 252. 


roé, or»iS rftf rowtfj, 771. 1622. 


ravoler, v. n., se remettre dans la 


rogoier, 2705, v. roujoier 
roiame, royaume. 16, 3976. 


route, 1392. 


ravor, ravtne. 3465. 


roie, raie, 2896. 


reçaingler, sangler de nouveau. 


roion, royaume, 18. 


1800. 




recet, lieu de retraite, 2326. 


rois, «. rf^roi, 3. 


recîut, fi. fi. recevoir, 2839. 


1. roît. dur. 3459. 

2. roit. «. rois, filet pour prendre 
du gibier, 76, 77, 88; filet pour 


reclamer, ^nVr, 1823. 


recorder, rljî., se souvenir, 668. 


recovrier, recouvrement, 91, 2459. 


prendre du poisson, 620. 


re&^Tw, ferrer de nouveau, 1750. 


roncin, n. roncis, cheval de charge. 1 


recebir, avouer, 1519. 

rekeudre, recoudre; rekeusetit, 


446. 
rover, demander, 2373. 


6.i*»-.,788 


runger. ronger, 2174. , 




ruer, zj. n., 2139; v. a., 2168; ruer | 


remaing, i./r. remanoir. 3339. 


puer, 2998. 1 


remaint, 3. pr. remanoir, 1228, 


nievent. 6. ;tr. rover. 3288. 


2107. 


ruist, 3.M J7-.449- 


( 


_^ A 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE, 



mn^r, parler bas t 1998. 

Sable, martre zibeline^ 3084. 

sacier, arracher, 2784. 

saciés, 5. impér. savoir, 20, 38. 

sai, i,pr, savoir, 162. 

saignier, réfl., se faire le signe de 
la croix, 

sain, sein, 2417. 

saine, 3. pr, saignier, 185. 

sairement, serment^ 56. 

salveg^ne, bète sauvage ^ 2799. 

samit, brocart^ 444, 3080. 

sanblant, apparence^ mine, 168 ; 
opinion, 2956. 

sanicle, notn d*une plante médici- 
nale, 1980. 

sanler, sembler, çSy4^9' 

S2i0us,/ém. saoule, rassasié, ^7^32, 

sap, sapin, 1435. 

saque, 3. pr, saquier=sachier, gS, 
16, 

sarai, sarés,/»/. savoir, 2744, 2780, 

3003. 
sauçoi, saussaie, 904. 
sauf, subs,, garde, 2195. 
s^um^, psaume, 1998. 
saumoier, /jfl/wc^Vr, 1378. 

1. saut, 3. ^r. salir, 88, 131, 2162. 

2. saut, 3.//'. sj, salver, 1821. 
sauvecie, lieu sauvage, 1358. 
saverés, 5./»/. savoir, 2992. 

1. se, si, 101,40, 

2. se, et, 1644, 2403. 
sece, 3. pr. sacier, 1067. 
seciés/. /. secier, sécher, 2417. 
secroi, secret, 874. 

seent, 6. pr. seoir, 2079. 
seés, 5. pr. seoir, 2652. 
seiel, sceau', acc.pl. seiaus, 777. 
seïr, V, «., s'asseoir, 1972. 
sel— si le, 1309; si la, 138, 1615. 
selonc, adv., au long, 1900. 
sels, n. de seul, 675. 
selt, 3./^ soloir, souloir, 1319. 
semonre, convoquer, 77$. 
sempres, tout de suite, 150. 
sen=son, 54. 
senefier, indiquer, 2995. 
sente, sentier, 330. 
seoit, 3. inipf. seoir, 
sepucre, sépulcre, 31 13. 
seri, doux, 487 ; en seris, tran- 
quillement, 1873. 
seriiens, 4. cond. estre, 1700. 
s^rr é,prep., 1384. 
sers, «. de serf, 67, 1361. 
server, conserver, 2447. 
I. ses, 2.pr, savoir, 1333. 



^. ses, n. de son, 119. 

set, 3. pr. savoir, 329. 

seuc, i.pf. savoir, 207, 2155. 

seulement, adv., tout seul, 3433. 

seiirté, sûreté, 2712. 

seus, n. de seul, 107. 

seùst, 3. impf. sj, savoir, 598. 

seut, 3. pf, savoir, 2062. 

seut, 3. pr. soloir, souloir, 3342. 

sevent, 6. pr, savoir, 1244. 

sevrer, mettre de côté, 2833. 

si, et, 17, 20, 33, 49, 59, 74. 168; 
Jusqu' à ce que, 1374, 2518, 2648, 
2824, 3442 ; et si, 2501, 2739, 2876, 
2889, 2904. 

sié, si}ge, 2023. 

sieme, septième, 511. 

siet, sept, 450. 

sieue, sienne, 100,20, 

sifaitement, ainsi ^ 360, 2757. 

seror, sœur, 2941 ; n. suer, 2943, 

3377. 
siglaton, étoffe de soie, 444, 3082. 

sigler, aller à voile, 3445, 3479. 

sis, six, 2868. 

sisne, signe, 2728, 2729, 2735. 

sist, 3. pf, seoir, 660. 

siste, sixihnCy 3469. 

siute, suite, 3204. 

siut, 3. ;^r. sivir, suivre, 830. 

soëf, doucement^ 127, 131, 1250, 
2871. 

soferrons, ^,fut, sofrir, 2352. 

soie=sienne, 1605, 

so\^,p,p,fém., soier, 18^5. 

soier, scier, 795. 

sohaucier, hausser, 541. 

soldeïs, soudé, 2192. 

soloir, avoir coutume. 

son, lat. summum ; en son, dessus, 
81, 653, 1093; par dessus le 
marché, 11 23. 

soner, rapporter, 616. 

soprent, 3. pr. soprendre, sur- 
prendre, 3351. 

sergent, 6. pr, sorgir, surgir, 2412. 

sorgon, source, 133. 

soronder, déborder, 3194. 

sot, 3. pf. savoir, 43. 

souavet, adv., doucement, 172, 2007 

souduiant, /raf/r^, 2225. 

sougit, adj., sujety assujetti, 2859. 

soume, somme, péché ? 604. 

soussiele, housse placée sous la 
selle, 309. 

suefre, 3.^r. sofrir, 2507. 

suelent, 6. pr. soloir, 2240. 

suer, V. seror. 

sullent, adj., en sueur ^ 153. 



15 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE, 



surrexion, résurrection, 615. 

Tables, sorte de jeu , 43. 

taie, gran(Vmere, 1320. 

tains, n, de taint,/./>.=teint, 3145. 

talant, désir, volotité, 52; talent, 

3409. 

t^ns, temps, 46. 

tant, a tant, alors, sur ces entre- 
faites, 73s ; ne tant ne quant, 
point, rien, 1978. 

tapin, subs., sournois, 2012. 

targant,/./r., targier, 2433. 

targier, tarder, 560. 

tant, 2>'P^' tolir, p/./j. 

tehW, prospérer, 1500. 

tenaire, 2134. 

tenant, /oc, en un tenant, d't^n 
trait, sans s'arrêter, 3472. 

tenier, 2156. 

tenpier, tempête, 3226. 

tenroie, i. cond. tenir, 2920. 

tenroier, v. n., s'attendrir, 2899. 

tensement, protection, 1013. 

tenser, défendre, 625. 

termine, terme, 2^. 

terminement, limite, 3428. 

t^iiç^, p. p.fém. taire, 1581. 

teut, 3. pf. taire, 275. 

teux=tels, n. de tel, 264. 

texte, livre d'évangile, 1666. 

tierç, troisihne, 612 ; subs., neuf 
heures du matin, 1907. 

tinc, 3. pf. tenir, 2445. 

tiue, tienne, 583. 

tolir, prendre, gj,i. 

toloit, 3. impf tolir, 478. 

tolu, p. p. tolir, 507. 

torble, troublé, 162,2', fém. 1787. 

torner, v. n., résulter, 2455. 

tornoier, stibs., tournoi, 3263. 

torra, zfit. tolir, ^6,46. 

torseliere, 1753. 

torsoire, 789. 

torte, tourte, 2236. 

tostans, toujours, 126 ; tostent, 
830 ; tostans que, 3344. 

tôt, tout', ace. pi. tos, 56; de tôt 
en tôt, 3265. 

trai, i.pr. traire, 3447. 

traire, tirer, 913, 2155; aller, 3190, 
3362. 

traist, ^. pf traire, 1103. , 

travelher, peiner, 265 ; être en tra- 
vail, 2479. 

travers, droit de péage, 1714. 

tre, tref, tente, 3063, 890. 

très, depuis, d'ès, 3213 ; renforce la 
si gnif cation des prép.; cf. très 
par mi, 2135. 



tresmuer, v. n., se transformer, 

2255. 
trespasser, /rtjj^r, 114, 2097, 3327; 

ynanquer, 260. 

trestot, tout, 55. 

treii, tribut, 932, 31 14. 

treûage, idem, 225. 

treuve, 3. /r. trover, p5,j^. 

triforie, art d'enchâsser les pierres, 
470. 

trive, tr^ve, 1089, 1098. 

troeve, trueve, 3./r. trover, trou- 
ver, 10, 114, 1369. 

troi, trois, 3463. 

trufier, adj.., trottipeur, 97^27'^ 
adv., malicieusement, 98,1g. 

truise, 3./^ sj., trover. 

1. U, oîi>, 105. 

2. u, oîi, 8. 

uelliere, œilVère, 1064. 
uller, hurler, 1806. 
uns, acc.pl. un, 1273. 

Vair, adj., d'un gris clair, 445, 

3084. 
vallet, valet', n. vallés, 59. 
volt, 3. pf. voloir, 587, 592. 
vauc, \.pf. 2155. 
vaurai, i.fut. 243. 
vaurent, 6.pf., 618, 2449. 
vaurieme, 4. cofid., 242. 
vausis, 2. pf, 567. 
vausist, 3. impf. sj., 2044. 

1. vaut, 2>'Pf'-> voloir, 179, Jo6,i. 

2. vaut, 3. pr. valoir, 96,26. 
vautis, voûté, 404. 

veîr, voir, 1614, 2330. 

veîssiés, 5. impf. sj., 981, 3205, 

3245- 
vella, veilla, 2683. 

vellier, veiller, 102, 3178. 

vels, 2. pr. voloir, 2784. 

velt, i.pr., 1995. 

veneor, veneur, 86. 

vener, chasser, 2082. 

venisant, adj., vénitien, 3134. 

venisces, 2. impf. sj., venir, 609. 

venissent, Vénitien, 306. 

venist, 3. impf. sj. venir, 797. 

venteler, ^otter, 891. 

verte, vérité, 20 ', pi., 2631. 

ves, 2. impér. veïr; ves me ci, 

2034 ; ves ci, 2463. 

vescu, vécu, 2703. 

vespre, soir, 206, 2245;//. vêpres, 

3174. 
vespré, subs.fém., ^cîr, 2327. 

vesquisiés, 5. impf sj., vivre, 1580. 

veve, m. veuf, l'joS ',fém.t 69. 



16 



NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 




viaire, visage, 914, 2H3 ; tf/ff, 1316. 


vo r, vrai, 236; voir, 2302, 3392. 




viennent, 6. pr. sj. venir, 354. 


vo rement, vraiment. 3416. 




viéJ, adj.. vieux, vieille, 1944. 


vos, i./r. aler, 1833. 
vo sent, 6.pr. sj. 987. 




viere,— a vicre, avis, 1059. 




vinc. 3. A''- venir, 3466. 
virgene, vierge, i8ai. 


vo st, 3 /^. j;-., 449, 1996. 
vo cntif, désireux-, 2883. 




I. vis, visage, 174. 


I. vos, ». rff votre, 2646. 




a. vis, avis, 447- 


2. vos, les vôtres. 2973, 




vo=votre, ii^\n.pL, 1881. 






voel, i.M voloir, 347. 






voel. valonli; mien voel, à ma 


Wel, woel, i./r. voloir, 5, 193, 




voloHté, 2187. 
voelle, i.pr. sj. voloir, 1484. 


^7* '• 195- 
welliës, 5. fr. sj. voloir, 334. 
widier, vider, 1183, 




voie,— totes voies, toujours, 1367, 




1370- 


wisos, oiseux, 138. 




vouer, voyer, 1*5. 


witrer, se rouler, 130, 2795. 


1 


NOMS PROPRES. 


1 


Abel, 578, 607. 


Helyas, 97,16; çSj; Hely, çç,^^'' 




Abrahant, S., 2961 ; Abreham, 379, 


Joo,^: Helyes, «.«f lï^Iye. 




608. 


yo/,7 ; IO/.4S. 




Adam. 607 ; Adans, 568, 569. 


Herqueçier, 2462. 


'l| 


■ Aliose, 3463- 


Hungene, 15. 




H Amincis, 3351. 






H Anotars, 363. 


lUefon, 97>r6, /ç, ^,41; gS,i,8\ 




^f Arrabe, 1930. 


çg.r, Aillefort. jrf.^o, .*/. 




^" Artage, 833. 






Artu, 3193, 3296. 


ehans, 100,33. 




Aufrique, 3113. 


essé, 581. 




Aumarie, 3281. 


hesu, 3133 ; Jhesus Cris, P7J7. 

oifroi. 875. 934. 




Belliant, 1833. 


ordant, 31 19. 




Caucase, 3117. 


Kahn. .597- 
Kain, 578. 




David, 581. 


Laurens, S.. 101,45. 




Engteterre, 3283. 


Lesbon, 1775, 




Ermogene, 1447- 


Lotaires, 12, elpassim. 




Escos, ioi.4s- 






Evain, 562, 574; Eve. 570. 


Mahomet, 1597. 




Evroîre, 2343, 2347, 1349, 2356. 


Malbruians, 99^7, 100, 39. 




Faburonl'Esder. 1141. 
Fagon, S., 6. 


Malfaisant, çS.iS. 

Majquarres, 96,41; 97.5, "• 'S. 30. 




Florence, 3102. 


Marie, S.. 3285. 
Marien Madelaïne, 617. 




Gabriel, 58a. 


Markes, 95.^'J''S4\ Marcon, 95,37 




Gant. 3083. 


Wartin, 3227. 




Garsile, 3103. 


Watabrune, 97,30,28; 98,3,9. 




Gautier, 3105, 3110. 


Halrosilie, 713. 




Gavain, 3294- 


ilichaël, 365. 




Gordoces, 683; G. de Pâlie. 706. 


Kiles, 3104. 3toi. 




Guion. 3228. 


Molsant, 3497 ; Moysel, 579. 





NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE. 



Monbregîs, 1222. 
Monicîer de Valee, 1393. 
Morise, S., 3182. 

Nicolas, 875. 

Nisot, 766. 

Nimaie, 10, 3301, 3490, 3494. 

Octeviant, 3099. 
Oeier, 3228. 
Olivier, 3227. 
Orner, S., 1466, 2238. 
Oriant, 9S,2A\ 97,16^19,28^ 41; Ori- 
ans, P5, 6, 19. 

Pavie, 490, 952. 

Perse, 839. 

Phelipe, 18, Phelippes 39. 

Pieres, 628 ; Pieron, 617. 

Plantols, 21 19, 2128, etc. ; Plantout, 

21M. 
Puille, 1863. 

Quentin, S., 3079. 

Remise, 836. 
Renier, 3208. 



Ricier, S., 2453. 

Rodain, 365. 

Romenie, 3282. 

Rose, 100,33. 

Rosne, 319^. 

Roussie, 96,22, 

Rudemart, 1730, 1736, 1758, 1812, 

1820, 1844. 
Rumacle, Sf, i960. 

Salemon, 581. 
Samonie, 285, 289, 300. 
Sarrasin, 101,41. 
Sesne, 101,27. 
Simon, 28. 

Tigris, 136, 137. 
Troîant, 3100. 

Vinçan, 1455. 

Wimer, S., 3177. 
Wisant, 3282. 

Ysrael, 580. 

Zacaries, 100,3t. 



FINIS. 



18 



I 

I 



GUILLAUME DE DOLE: 



AN rNl'UIlMSHEri 



OLl) FKliNCIl ROMANCE, 



4 



//f-A'/tr AI.IKIW TOIHr rii. !>.. 



(OMNS HOPKCNS UNIVEKStTY. 



1887. 



Fti^*^ 






Gnillamiie df Dole. 



•JL..//^ 



WW.— GuiUaiituf de Dole: an vnpublished Old French 
Romance? 



■ HENRY ALFRED TODD, Ph. D., 

MA.NCK LANCVAGES, AT JOHNS HtlPKlNS L'NIVIlRSTTV. 



The Diily kiiown manuscript of the Old French metrical 
romance qiioted as Guillaume de Dole, but entilled by its aii- 
îbor tJie " Romans de la Rose," is preserved in the Library of the 
Vatican at Rome (Regina, No. 1725), Il is a small folio of the 
fourteenth century, on parchment, 130 leaves. inscrlbed in a neat 
and sufficiently legible Gothîc character, without ornamentatîon ; 
and, whh the exception of several leaves at the heginning, which 
are lost, is in a good state of préservation. The MS. contains i . 

^i) The Roman de la Charrette, by Chrestien de Troyes, of 
which the first part is wanting as far as the verse " El que tôt 
plot desus le flot," col. 49 by the old numbering (col. 1, by the 
new. This poeni extends to fol. 34'' ). 

The Chevalier au Lyon, by the some airtbor, (fol.34''- 



C2) 

68'' )■ 
(3) 
(4) 



Guillaume de Dole (68^=— çS"^). author unknown. 
Meraugis de Porlesgues (9S''-I30^) by Raoul de Hou- 



Apparently the earliest mention of the poem of Guillaume de 
Dole is made by Claude Fauchet, Historiographer and Prési- 
dent de la Cour des Monnaies, in the latlerhalf of the sixteenth 
century.' It appears at présent eslablîshed that Fauchet wm 
acquainted with the poem through the manuscript now * 
Rome. This opinion has been several times expressed, Fer- 
dinand Wolf. in bis \¥Ork on Raoul de Houdenc, p. 4, note 2, 
(Ueber Raoul de Houdenc,undirsbesondere seinen Roman Me- 
raugis de Porlesguez Wieii, 1865, 410), cites Fauchet, " in desser 
Besitz wohl friiher die Vaticanîsche Handschrift war." Com- 
pire also 'Histoire littéraire de la France,' xxiîi. 707, " Fauchet, 
d'après ce roman, qu'il avait lu peut-être dans le manuscrit qui 



"Kîi: 



i?,''""'Ç'« 



io8 Henry Alfred Todd, 

est maintenant à Rome." M. Servois, of the Archives Natio- 
nales at Paris, informs me that the Vatican MS. Regina 1725 :s 
marked with Fauchet's name — a fact which I did not discover 
in my own examination of the manuscript. From M. Gaston 
Paris I learn that most of Fauchet's manuscripts found their 
way into the possession of Queen Christina. Fauchet's citations, 
moreover, from Guillaume de Dole accord with my own copy 
in such a way as to indicate that the variations are only inad- 
vertences of printing. 

Roquefort, Glossaire IL 769, col. i, mentions "Guillaume de 
Dole, fonds de Cangé." 

In the early part of the présent century, J. Gorres* refers to 
this MS. as '* unter Nro., 1725, in der Bibliothek Christine in 
Rom aufgestellt." 

No analysis of the poem has hitherto appeared. Gorres, (1. 
c.) indicates in a few words its subject and plot with sufficient 
completeness to make it seem probable that he had read the 
entire poem, but his chief interest was confined, as was the case 
with Fauchet and the few subséquent investigators who hâve 
consulted the MS., to the numerous chansons and fragments of 
chansons which are intercalated in the romance. Fauchet 
directs especial attention to thèse chansons, citing the names of 
several .of the authors, as given in the text, and quoting, at the 
same time, longer or shorter spécimens of the chansons. 

Mention is made of the MS. by F. H. von der Hagen, Briefe 
in die Heimath, Breslau, 1818, Thl. IL, p. 342, (cf Wolf, 1. c, 
p. 4, note 2), but I hâve not been able to consult this book. 

Many years later, in Romvart, Beitr'àge zur Kunde mittel- 
alterlicher Dichtung aus italiânischer Bibliotheken, Mannheim 
& Paris, 1844, Adelbert Keller published extracts of some 
length, from the beginning and end of the poem, including a 
few of the chansons. (1-406; 5597-5624). 

Towards 1850, Messrs. Daremberg and Renan, upon their 
" mission scientifique et littéraire en Italie," undertook, at the 
instance of M. Paulin Paris, to examine the Vatican MS. with 
spécial référence to thèse chansons. Their .report, in the 
** Archives des Missions, etc.," for the year 1850, Paris 1855, PP- 
279-292, contains a considérable number, but by no means ail 
of them. In two instances the copyist, in making his transcrip- 

zAltdeutsche volks- und meisterlieder S. XLVIII — an error of pagination ; read LVIII — 
Frankfort-am-Main, 1817, 8vo. 




'■iiUlattnie de Dole. 

apptars to hâve liirned iwo leaves at a time. without 

discovering his error. This fact, logelher with a certain nuinber 

I of other inaccuracies în transcription, has îed the authors of ihe 

Report to believe in a aerious corruption of the text, which later 

investigations fail to establish. 

The quotations given by Fauchet and by Keller were the 
only resource of M. I.Jttré in the préparation of the notice of 
Guillaume de Dole which appears in the Histoire littéraire, 
XXII, 820-828. 

In his édition of '' Romanzen und Pastourellen," Bartsch 
published severa! of the longer and more complète chansons, 
inciuding a few that had already been published by MM. 
Daremberg and Renan. Later, in the Jahrbvchfûr romanisehe 
und englische Lileratur, XI (^1870). Bartsch collected ail of 
the remaining unpublished songs and fragments of songs, The 
subject of thèse chansons wîll be recurred to further on. 

Varions interesting questions concerning the title, subject, 
authorship, date, sources, etc. of the poem, which call for treat- 
ment in this study, will be more clearly raised and more intel- 
ligently discussed after the présentation of a summary analysis. 

In an introduction of thirty verses the author dedicates his 
poem to Miles de Nantheuil (of whom later) and asserts his 
daim to being the first to intercalate chansons in such a work, 
an invention in which he boasts of having so happily succeeded 
in making the songs suit the circumstances they are intended to 
embellish, that they could readily be thought to be of his own 
composition. In the pre.sent analysis no attempt will be made 
to indicate thèse frequently recurring intercalations, which lend 
so graceful a charm and so pleasing a variety to ihe simple nar- 
rative which follows ; 

There reigned long ago in Germany an Emperor Conrad, 
endowed with every royal grâce and every manly virlue. Nev- 
er, since the famous siège ofTroy, has there been seen his equal 
in'courtesy, gallantry, prowess and honor. It was often his 
wont to invite from far and near the lords and ladies of his 
realm to join hîm in the pleasures of the chase, and in ail ihe 
feativities naturally attending such a sport. The old and the poor 
as well, in their turn, are made the objects of his munificent 
generosily, One only anxiety troubles the hearts of his loyal 
subjects ; it is the fear lest he who had gained them 'maint jor 
maint grant honor,' but who is still unmarried, may die without 



I lo Henry Alfred Todd, 

leaving an heir and successor to his throne. Often, but in vain, 
the great vassals of the empire exhort him lo lay this case to 
heart. The Emperor responds to their importunities only by 
inaugurating new sports in field and forest. (31-617). 

Now it happened that the Count of Guerre (Gueldre) and the 
Duke of Bavaria were at war, nor would the latter, for indemni- 
ty or entreaty, grant a truce. The Emperor repairs to the 
scène of hostilities, "appeases" the parties, and induces the 
Duke (not without difficulty) to give the Count the kiss of con- 
cilation. Peace is thus restored, and Conrad sets out to return 
to one of his castles on the Rhine. One afternoon, as the day 
grows sultry, the Emperor begins to suffer drowsiness from the 
heat and fatigues of the way. In order to arouse and refresh 
himself, he sends for Juglet, his wise and witty "vielèor." Ral- 
lying him for being so chary of his company, the Emperor 
throws an arm about his neck, and begs him for a story. Juglet 
relates of a certain valiant and love-stricken knight of Cham- 
pagne whose merits and beauty he so highly praises that Con- 
rad is fain to interrupt him with the exclamation, **Would that 
it might cost me five hundred marks, and the burning of my 
castle this very night, if only I could meet with such another 
knight as he. But say on, Juglet, for if the lady were as 
charming as the knight was valiant, that were a marvel indeed !*' 
'' Miilt preux was the knight, replies Juglet, but ail that is noth- 
ing cDmpared to the lady 's beauty," — whose description he 
proceeds to give at length. At its close the Emperor déclares 
that, as for the knight, if he were well assured that such a one 
existed in France, not a day should pass without his summoning 
him to court. But as for the lady, he has not a word to say. 
He expects to die without having had such a friend, for her like 
is surely not to be found within his realms. *' Vos dites ffier- 
velle^'' rejoins Juglet, " I m y self know a brother and sister who, 
between them, more than answer ail the conditions." Conrad 
continues his inquiries, and learns that the knight in questiorl is 
called Guillaume de Dole, and his sister Lienor — a name which 
love stamps as with a stencil on his heart. The décision is at 
once reached to despatch a messenger for Guillaume the next 
morning. (618-849). 

Meanwhile the Emperor and his suite hâve arrived at the 
Royal Castle. Dinner ended, Conrad retires, and the guests 
disperse, while Juglet summons to the Emperor's bedside a 



Guillatinie de Dole, 1 1 1 

'* clerc," who is provided with ink, parchment and ail necessary 
articles, and the letter of invitation is duly indited. The 
next morning the messenger, Nicole, is off for Dole, where in 
less than eight days he arrives. After refreshing himself at the 
inn, he repairs to Guillaume's manor, to deliver the letter and 
an accompanying oral message. This mission he accomplishes 
with the most becoming grâce, in the présence of a company of 
knights, recently returned from a tournament at Rougemont, 
whom he finds Guillaume entertaining in the great hall. Before 
breaking the golden seal, Guillaume carries the letter to his 
mother's room, in order to open it in her présence. The seal he 
gives to his sister Lienor for a brooch. " Now I hâve good 
reason to congratulate myself," she responds, '* since I am pres- 
sented with a king." It is promptly decided, in family council, 
that Guillaume shall accept the royal invitation, and he then 
leaves his mother and sister to join his guests at dinner. Guil- 
laume loses no time in announcing to his companion knights 
that he had hoped to spend a week with them in the chase, but 
that now he must set off to-morrow for the Court. After the 
repas t he again retires to consult with his mother as to the com- 
panions he will take with him on his important visit. The 
choice of two being made, he sends for them and bids them 
prépare to départ with him on the morrow. (850-T102). 

Not till now does Guillaume présent to* his mother and sister 
the royal messenger. Be well assured that this introduction 
was no ordinary favor, for such uncommon beauty their unex- 
pected guest had never seen before. After directing Nicole's 
attention to the needlework on which his mother is engaged 
and having praised her skill and industry, Guillaume requests 
her to sing for them, to which she graciously accèdes. The sis- 
ter's turn follows, and only when Lienor has sung a second song 
does her brother consider her acquitted. For the honor of 
Guillaume and the love of the Emperor, the mother bestows on 
the delighted Nicole an au7Jiânière, and the daughter présents him 
with a brooch ; then Guillaume and he return to the great hall, 
where a handsome supper is awaiting them. (i 102-1269). 

The next morning, many are the tears shed at parting. — On 
the last day of their journey to court, Nicole and one of the 
knights pass on ahead, to arrange for Guillaume's arrivai. 
Before going to the Castle, Nicole stops in the market to en- 
gage lodgings with a bourgeois, and sends back word to Guill- 



112 Henry Alfred Toddy 

laume, who arrives close behind. Meanwhile Nicole présents 
himself before the Emperor, to whose many questions he replies, 
while Juglet hurries off to find and welcome his friend Guil- 
laume. Calling Nicole apart, the Emperor inquires of him if he 
has also seen Guillaume's sister, ** Hush !" replies Nicole, ** say no 
more, for no man, unless he hâve confessed, should venture to 
speak of such a marvel. For bèauty and simplicity she is without 
a peer ; nay rather, Belle Lienor surpasses ail others as gold excels 
ail the other metals in the world." " It seems," rejoins the Em- 
peror, " that she does no discrédit to her beautiful name ; and 
what hâve you to tell me of her brother? " ** He is ail that is 
bravest and best, replies Nicole. — "Go quickly ànd see that he 
has ail that he desires at his hôtel ; I shall hâve no comfort till 
he comes." (i 270-1437). 

Meanwhile Juglet has found his friend Guillaume, who is in- 
debted to him for this happy honor of an invitation to Court. 
Their greeting is joyous, and Juglet explains the meaning of the 
unexpected summons from the Emperor, and ail the circum- 
stances leading up to it. Luncheon, to which the host, the 
hostess, and théir pretty daughter are invited, is served to 
Guillaume and Juglet at the hôtel, before starting out for the 
Castle. And upon their arrivai there, to make the story short, 
never since Paris of Troy, was knight received at emperor's 
court with so much joy and honor. '* Biaus amis^^ is the Em- 
peror's greeting '* mCt ai desirre voz solaz ; twenty days hâve I 
been waiting your coming." Hand in hand they move to the 
" dais," and the others follow two by two. Conrad wishes to 
seat tlie gentle knight at his side, but with becoming modesty, 
the latter and his com panions take their places a little lower 
down. The conversation is now turned by Juglet upo;i an ap- 
proaching tournament, to be held in a fortnight at Sainteron. 
Guillaume at once proposes to Juglet that they attend it, adding 
that he has ail the necessary armor, with the exception of the 
helmet ; he has lost his at the Rougemont tournament. " Then 
you shall hâve the best in ail Gerniciny," remarks the Emperor. 
Forthwith his Chamberlain Baudoin is sent to fetch a magnifi- 
cent helmet of Senlis make, studded with precious stones, whose 
price would build a tower. After the helmet has been gracious- 
ly accepted and praised by the proud récipient, the table is set 
and dinner served. The conversation still runs upon the tourna- 
ment, but while the rest boast of their prospective feats, Guill- 



Ciiillauinc de Dole. 113 

aume confirma the Emperor's estecm by yuardhig a niodest and 
prudent silence, (1438-1728). 

The report eiided, the inênHriérs make tlieir appearance. 
Soiiie sing, and olhers relate. Ronces\'aux and Perceval are the 
thèmes of their song and recitation. And when convereation 
follows in its turn, Guillaume shows that this is an acconiplish- 
ment in which he can easily hold his own with the courtly 
barons, and now, without a word, the Emperor takes him by 
the hand and conducts him aside — ^but not to listen to the story 
of Charle magne, 

Ainï s'en vont en .i. lil seoir 

Ou il gastent près lot le soir 

En demander de ses noveles ; 

Celés qui plus U fussent bcles 
N'osa il oiiqes amentoîure. 

Por ce qu'il doute l'aperçoiure 

De lui et de ses compegnons. 

Et Jongles lor a dit chançons 

Et fabliaus ne sai .iîi. ou .iiij. 

As the party is breaking iip, the Emperor ex claims, " It is good 
to drink after singing." So the 'eschanfons' are summoned, 
and after the King the brother of Belle Lienor is the first to 
quaff. Who drank last even the author does not know, but 
Guillauine's two cumpanions do not forget to remind Jnglet of a 
promise he has gi\-en the hostess' daughler to retuni and sing j 
for her. Accordîngly he accompanies the party with his "viele," I 
Baudoin also carrying the helmet. So ihey corne to their lodg- 
ing, torches are îighted, the Belle Aaliz is found, mother and 
daughter acconipany the joUy party to their apartments, and 
there fruit and wine are served in plenty. Till nearly midnight 
ihe Company sing and entertain themselves. When Baudoin, 
the Chamberlain, is about lotabe his leave, the gentle Guillaume ■ 
présents him with a ' sorcot ' of finest quality, and then give! 
' chape " to the host and an eriiiine robe to Juglct ; last of ail he 
présents a fermai! to the worthy hostess, and then a parting 
song is sung by the hostess' daughter to Juglet's acco 
paniment on the viele. 

Putting on the " sorcot " to do honor to the giver, Baudoin . 
repairs forthwith to the Emperor, who is aiready in bed. The | 
latter's first question is, " Baudoin, who gave you such a s 
col ? " '■ One," replies the Chamberlain, " who has no wish to J 
lend on iisury. Never was there so gênerons a being. Sin 



1 14 Henry Alfred Todd, 

I left you he has given away in dress and jewels the value of a 
hundred pounds. At this rate he will soon be rid of h:s for- 
tune." — " Never fear," said the Emperor, " for he shall hâve 
enough." (1729-1879.) 

The next morning Conrad bethinks himself of his generous 
guest. He sends him five hundred livres ' couloignois '« in ready 
money, and to his two companions two * destriers de prix ' and 
two silver ' coupes/ At early mass Guillaun.e meets the Em 
peror and thanks him. He then dictâtes three letters : one to 
his mother, with three hundred pounds of the Emperor 's gift for 
the expenses at home ; the second to his companions at Dole, 
bidding them make ail préparations and come without fail to 
the approaching tournament ; and the third to one of his burgher 
friends at Liège, of whom he orders a full suit of armor for the 
grand occasion. To pass more pleasantly the fortnight until 
the tournament, the Emperor décides to go to Trêves. From 
there Guillaume and many of the Court send on to Sainteron, 
to engage their lodgings in advance. Guillaume retaiiis quarters 
for forty knights. He also arranges to disguise himself from 
the Emperor on the day of the tournament ; and sets off ahead, 
with thirty followers, for Sainteron, where he finds awaiting him 
the armor he has ordered from Liège. The next day his com- 
panions arrive from Dole, and Guillaume learns from them that 
there is not a brave knight in ail the country who is not on his 
way to Sainteron — among them the Count of Champagne, the 
Sire of Coucy, Gaucher de Châtillon, and many others. The 
knights are coming in from ail directions, four times as many 
as one would think could find accommodations in three such 
towns. The next day Juglet foUows, and finds Guillaume 
already installed in his hostelry. The latter rallies Juglet on 
his abandonment, and asks who has come with him. " A crowd 
of Germans," replies Juglet, "who hâve wearied me to death. 
I am dying of hunger and thirst." — *'(jO along with your Ger- 
mans," retorts Guillaume — but notwithstanding, he orders re- 
freshments for Juglet in haste. (1880-2205). 

It is Sunday, and many of the knights, in order to honor the 
day, hâve taken a vow not to bear arms, so they saddle their 
horses and start out for a ride. But no sooner hâve they passed 
the gâte, than a messenger from the Duke of Louvain brings 
them word not to go out into the fields, for at the Castle it is 
xXi^fête that night of the good martyr, St. George. There is 



GiiUlautiie de Dole. 

nothing for it but to retuni lo the city. There they pass the 
rest of the afternoon iii the pleasures of the table. When night 
has corne on, it seeiiis as if the whole city were in a blaze, so 
brightly is it illuminated with torches ; while the sound of instru- 
ments of music is so great, that it would drown the thunder. 
But, with ail tht- coming and going, Guillaume prefers to le- 
main at his own hôtel and to hâve the others corne to hint ; for 
he wishes it to appear how great is the joy that reigns there. 
And so it happened that ail the dukes and distinguished per- 
sonages make their way to him, and entertain themselves in his 
corapany with conviviality and music. It was a feast to satisfy 
even the most affluent of the guests. In order, at length. to 
break up the company, it is proposed to consider him the most 
courteous wlio shall be the first to leave. (2206-2398). 

The next morning, after mass and breakfast, an early start is 
made for the lists, for it is the great day of the loumey. 
Mounted on the finest palfrey of them ail. and followed bv a 
hundred and twenty valets only tocarry the lances, Guillaume, 
with his companion knights, sallies forlh. Juglet and others 
sîng upon the road. Guillaume îs admîred by ail the faîr damsels 
along the route, and soon his cavalcade passes before the 
Emperor, who is stationed on horseback. Notwithstanding the 
kaight's disguise, Conrad soon singles out his favorite guest by 
the admiration Guillaume excites in ail who see him pass. 
Making his way through the crowd, the Emperor rushes up to 
Guillaume and throwing hîs arms about his neck exdaims : 

" Guillaume, par S. Pol 

Bien vos estes vers moi celez!" 
What greater honor could a knight désire? 

The Emperor and the Comte d'Aloz move off together to 
review the French as they arrive. Guillaume opens che tourna ■ 
ment by jousting with a Fleming, whom he unhorses. A second 
antagonist he lakes prlsoner, and raakes a présent of his horse 
to Juglet. Guillaume then contends in eight jousts, seven of 
which he wins, and finishes the days exploits bv splendid strug- 
gles with Michiel de Harnes, and Eudes, Sire de Ronquerolps. 
In this tournament the Germans highly honor their Emperor, 
and the French their " Seignorîe de France." To crow-n ail, 
Conrad sends out his seneschals, after its conclusion, with 
jnoney tu redeem the pledgcs of ail ihose who wish tu avail 



ii6 Henry Alfred Todd, 

themselves of so generous an offer. Upon his return to Sain- 
teron, Guillaume is again the observed of ail observers, and at 
supper he sits down with no less than fifteeli prisoners. Ail night 
long foreign knights and barons arrive at the hôtel in search of 
their coippanions, whom they either ransom or provide with 
hostages. Guillaume makes easy terms with ail who corne to 
him, but at the same time sends away his companion knights 
and valets rich with gains and présents, while he himself re- 
turns to court. (2578-2945). 

Next morning the Court sets out for Cologne, and the 
Emperor improves the occasion offered by the journey to open 
his mind to his still unsuspecting guest. " Corne with me. 
Monseigneur Guillaume, I hâve something to say to you." 
They withdraw from the throng of courtiers, and the Emperor 
continues : "I hear you hâve a sister who is worthy of high 
honor." — *' None would be more happy than I were she to win 
it."— 

Guill, *♦ Sire," fet il lues, "s'el l'avoit, 

Nuls n'en seroit plus liez de moi. 

Conrad Fet li rois," ** par l'ame de moi. 
L'en m'a dit que el est ml't bêle 
Et si est encore pucele." 

Guill. "Sire, certes," fet il, "c'est mon." 

Conrad "Dites moi coment el a non," 

(Ha! Dex, por qu'a il or ce dit? 

Ja l'a il si ou cuer escrit. 

Le non qui n'en puet issir fors). 

Guill. " Si a non bêle Lienors." 

Conrad " Certes," fet l'Empereres frans ; — 
L'amor en est lors plus plesans 
Quant il en oit autrui parler ; 
Et por ce ne l'osa nomer 
Por doutance de l'aperçoiure. 

After so felicitous an introduction of the subject, Conrad re- 
veals at length his désire to raise Guillaume's orphan sister to 
the dignity of empress. At first the modest knight believes 
the Emperor is only making sp>ort of him ; but being reassured, 
he replies seriously that this alliance cannot be, because ail the 
high nobility would. feel aggrieved. He recommends Conrad 
to sue rather for the King of France, and to give up ail thought 
of the '* orfenine " whom he (Guillaume) loves better, for that 
matter. than any Queen in the world. But Conrad will listen to 



Guillaume de Dole. 

no objections, and explains how ail difficulties may be over- 
come. His barons, he remarks, hâve long besought him to 
marry, in order to însure an lieir to the kingdom. So now he 
is ready to acconiplish their désire. " As soon as we arrive at 
Cologne," says he, " I will cause letters to be sent to ail the 
barons of Germany, sumnioning; them for the first of May to 
a parliament at Mayence. On ihat occasion, 1 will engage them, 
before divulging niy wish, to grant me beforehand what I am 
about to ask:" 

Conrad " Si lor proierai bêlement 

Q'il me doignenl eiiir'aiis .i. don, 

Paramors et par guerredon. 

Ge sai bien qu'il le me doiiront ; 

Et si tost corn il le m'auront 
Créante debon ère ment, 

Je ferai par lor sairement 

Erromcnt le don confermer, 

Q'il n'en porroiit arrier aler. 

Puis lor dirai toi mon corage. 

Que je voeil fere mariage 

De moi et de vostre seror, 

Que mile n'est si de l'onor 

Digne por eslre empereriz." 
■■Sire," fetil, "-%■ mereb;" 
" Or voi ge bien que c'est acertes," 

Jointes ses mains H a offertes, 

Si dit qu'il est a toz iors soens, 

Qu'il a ei de cuer et de sens 

La parole bien devisee. 

Puis onl la fin de lor jornee 

Usée en déduit et en joie. 

Guillaume being thus gained over, and the royal party having 
arrived at Cologne, the letters to the barons are prepared that 
very night. (2946-3103). 

The Emperor has a noteworthy Seneschal, "qui tenait la 
terre vers Ais."' He had not appeared at court since Guillaumc's 
arrivai, bnt he joins the Emperor at Cologne, where he occupies 
the highest rank in the royal household. Conrad, nevertheless, 
continues to pass ail his time, whether at home or abroad, in 
Guillaunie's conipany. As a conséquence, the Seneschal 

'■ En ot erroment grant envie ; 
Il fil toi! les iors de sa vie 
Assez [ilus fel qut ne fu Keus. 



ii8 Henry Alfred Todd, 

11 estoit ades ovoec eus 
Por engignier et por deçoiure, 
Savoir s'il peùst aperçoiure 
Por qu'il i a si grant amor. 

He succeeds in overhearing their conversation, and in particu- 
lar one of the songs into which Conrad is betrayed by the state 
of his feelings, from which he correctly concludes that ail this 
.sentimentality is not pure " chivalry," but is to be charged to the 
account of the stranger's sister. His treacherous plan for 
separating the two friends and bringing their designs to naught, 
is soon arranged. Leaving a part of his '*gent" at court, he 
starts out, in ail haste, for Dole, commending his excuses to the 
Emperor with the explanation that he has gbne to arrange an 
affair of business in his own province, and will return without 
delay. On the way, he plans to ingratiate himself with Lienor, 
by representing himself as Guillaume's spécial friend at court, 
and so he hopes— ^perhaps only to extract some family secret or 
other pièce of information which he may tum to account in 
bringing her into trouble. Having' presented himself at Guil- 
laume's '' fort manoir," he is made most cordially welcome. 
His hostess, Guillaume's mother, invites him to remain, but he 
déclines, on the ground that he must push on to Besançon, in 
order to judge a case the next morning. But he would hâve 
been ashamed, and Guillaume disappointed, if he had p'assed so 
near without stopping to see her. He accepts offered refresh- 
ments, and expresses a désire to see Mademoiselle, the sister of 
his friend. But this pleasure is denied him, the mother explain- 
ing that no man can be permitted to see Lienor during the ab- 
sence of her brother. The Seneschal is disappointed, and pré- 
pares to take his leave ; but before doing so, he makes use of 
a final ruse, in presenting the mother with a precious ring. 
She is so much affected by îhis mark of favor, as to be drawn 
into confidential conversation on the subject of her daughter, 
and so reveals the secret of Lienor 's hidden birth-mark. 

Ainz (ju'eii montast por chevauchier 

Le son cheval (ju'en tint au soeil, 

Li ot ele dit a conseil 

Tôt son estre et son covine. 

Lhis beaus dons a moût ^rant mecine. 

Qu'il lu maint mal jilet dire et fere. 

Si li a conté lot l'a fere 

De la rose desor la cuisse 



Guillaume de Dole, 119 

James nuls hom qui parler puisse 
Ne verra si fête merveille 
Come de la rose vermelle 
Desor la cuisse blanche et tendre. 
Il n'est mervelle ne soit mendre 
A oir, ce est nule doute. 
La grant beauté li descript tote, 
Et la manière de son grant. 
Ml't en est li berres en grant, 
De tôt enquerre et encerchier. 
Quant il n'i ot mais qu'empeschier 
Qu'en peùst par reson savoir 
Par oir dire sanz veoir, 
Lors dit a lA dame, "il est tart ; " 
La dame lesse, si s'en part. 
Et dit qu'il ert a toz jors soens. 
Chetive vieille, hors dou sens, 
Si mar vit cel jor et cel heure ! 

The Seneschal returns to Court, bearing with him the fatal 

'secret : 

Ci après vient granz encombriers 

A son hoes et a hoes autrui. (3104-3366). 

Upon the Seneschal's return, the Emperor's first thought is to 
take him into his confidence, as one of the principal officers of 
the Crown, in regard to the desired marriage. He conducts the 
Seneschal apart, and broaches to him the subject of matrimony. 
The Seneschal feigns pleasure at the information, and inquires 
if he is to form an alliance with the royal house of France, and 
whether he expects to acquire large accessions of territory by 
his marriage. "The man" replies Conrad, who procures a 
wife 



" bonne et sage et bêle 

Va de bon lignage et pucele," 

has thereby found a handsome " dotT " Such are hardly to be 
discovered now-a-days," returns the Seneschal. " That may be 
true in gênerai," is the Emperor's response, but since the person 
in question possesses ail thèse good qualities combined, why s 
she not as worthy of a kingdom as the daughter of a king ? 
The Seneschal then inquires Ijer name and having learned 
praises Guillaume freely, and admits that as far as beauty and 
élégance go, Lienor has certainly no rival. There is only one 
objection to the marriage, but that is a sufficiently grave one. 
At this the Emperor loses patience, and accuses the Seneschal 



I20 Henry Alfred Todd, 

of énvy, and of always taking the wrong side. He finally 
pushes the Seneschal to define his insinuations. The lattcr 
boasts, in reply, of what he himself knows. making a treacheroiis 
use of the secret confided to him by Lienor's mother, and des- 
cribing the hidden mark. The cruel effect upon the Emperor 
can be imagined. He sets out at once with the Court for 
Mayence, where his low spirits cast a gloom over ail about hini. 
Guillaume dares not ask of him the cause of this sudden change. 
But the Emperor finally sends for him, and discloses to hiin the 
Seneschal's story. Guillaume, in turn, when the supposed 
évidence is produced, is completely broken down by it. He 
covers his head with his mantle, and Aies to his hôtel. Conrad 
also repairs to his palace, and gives way to the keenest regrets. 

(3367-3761). 

One of Guillaume's knights, (who is a nephcw of his 
and who appears now for the first time on the scène) passing 
before his .uncle's . lodgings, hears the sounds of lamentations 
and présents himself before Guillaume, to learn the cause. The 
latter relates the disgrâce that has fallen on them ail through 
the fault of Lienor, who had been destined to be Enipress. He 
knows not how to avenge himself but by his tear». • The nephew 
replies that Lienor is well worthy of death, and that he takes it 
upon himself to exécute the sentence. Guillaume remonstrates, 
but his nephew, burning to carry out his cruel purpose, sets out 
for Dole without his knowledge. Guillaume remains shut up in 
his hôtel, and the Emperor, by visiting him in person, does his 
utmost to render endurable his situation. Meanwhile the nephew 
arrives at Dole, and alights in the court of the manor. Hurry- 
ing past a valet who run out to welcome him,, he draws his 
sword. and, crying vengence, is on the point of entering the 
house, when he stumbles, falls, and is caught and held fast by 
two sturdy men-servants. His aunt and Lienor appear, and the 
former soon learns from him the shameful story. She quickly 
recognizes her own imprudence, and the treachery of the 
Seneschal. Overwhelmed with grief, and taking the blâme ail 
upon herself, she faints away. But Lienor, by her protestations, 
succeeds in gaining her cousines sympathy, and when her 
mother recovers consciousness, at once bravely promises her 
that before the month is out she (Lienor) will hâve dissipated 
the calumny of which she has been the victim. 

Dame, fêtes querre chevaus, 



Guillaume de Dole. 

S'irai a cort veoir iiian frere. 

Onques si prudom eom il ere 

Ne monlt por si fet domage. 

Li siècles l'a pieça d'usage 

Q'eii dit aiiiz le mal que le bien ; 

Or sachiez de fi une rie» : 

Ge m'en reviendrai tote lie, 

Que cil qui reput sa mesnie 

De .V. pains et de .ii. poissons 

Au granl deoil que nos i avons 

Nos 1 sauvera noz honorz. 
Slie sends for two vavassors, to acconipany her. Her cousin, 
now conipletely won to her side, aids in the préparations tbr 
her departure, and the four set oui for the court. (3762-4085). 
The barons are beginning to assemble for the parhamentof 
the firsl of May. The demoîsel]e arrives also at Mayence, and 
obtains a suitable lodging with a bourgeoise of the city. It is 
the great day of summoning the Parliament. The first question 
Lienor addresses 10 her hostess is to know the reason of the 
great concourse in the street. She learns for the first that the 
Icing bas summoned a parliament to treat of the question of his 
marriage. Lienor calls together her litrie council, but it is only to 
aid her in the exécution of a plan whicb she has aiready well 
malured. Having heard that the Seneschal was in love with the 
Châtelaine of Dijon, who has hitherto repulsed his advances, 
she sends to him, tlirough the médiation of a valet, a belt, an ' 
auniSnière and an emerald ring. Thèse are represented as 
cotning from the Chfltelaine, who regrets having been so long 
obdurate to his entrealies, and who begs him, if he wishes to 
win her favor, to put on and wear. underneath his clothing, the 
belt she sends him. The valet finds the Seneschal at the Parha- 
menl, conducts him apart, and acquits himself perfectly of 
his délicate mission. The happy Seneschal makes haste to 
foUow the directions he has received, and returns to the Parlia- 
ment. During the absence of the valet, Lienor arrays herself 
in the most exquisite of attires, and upon his return, having 
learned of the success of her measure with the Seneschal, she 
mounts on horseback, aild, accompanied by her knights, pro- 
ceeds to the palace. There, in solenin conclave with his barons, 
sits the Emperor, wbile, in an adjoinîng apartment are heard 
the songs and lays of the minstrels. In his embarrassment and 
melancholy the Emperor is at a loss which way to turn, when 



122 Henry Alfred Todd, 

suddenly appears the Sire of Nivèle, who announces the arrivai 
in the palace court of so wonderful a beauty that it would be diffi- 
cult to say whether she were *' fée ou femme." The Emperor, 
who is glad of any excuse to break up the Parliament, rises and 
leads the way, in order to judge for himself of this unexpected 
apparition. Lienor falls at his feet and» refuses to rise until he 
shall hâve promised to repair her wrong. This condition is 
quickly granted. Conrad lifts the maiden to her feet, and then 
and there in the présence of ail the barons of the realm, she 
begins her sorrowful plea. (4086-4745) : 

'• Gentils Emperere honorez 

** Por Deu, biau sire, or m'entendez : 

"Si m'ait I)ex, que mestiers m'est, 

"Il fil .i, jors qui passez est, 

"Que cil là vostres seneschaus, 

"(Lors le mostre as emperiaus) 

" Vint en .i. lieu par aventure 

" Ou ge fesoie ma coifsture, 

" Si me fist ml't let et outrage, 

" Qu'il me toli mon pucelage, 

" Et après celé grant ledure, 

"Si m'a tolue ma ceinture, 

" Et m'aumosniere et mon fermail. 

" Ice déniant au seneschal, 

" Et m'onor et mon pucelage. 

Atant se test, si ne dit mot. 

L'emperere qui mot l'amout 

Si resgarde le seneschal 

Qui tôt ce ne prisoit .i. ail, 

Ainz le tient a borde et a songe 

Com ce qui tôt estoit mençonge ; 

Ce savoit ele plus que nus, 

Fet l'emperere, "il n'i a plus; 
"Seneschal, or vos en alez 
"Conseiller, ou vos responez 
" Orendroit ci selonc son claim ; 
" Oncjues mes voir n'oï reclaim 
" Que vos feïssiez tel outrage. 

Fet il, oiant tôt son barnage : 

Sen. " Je n'en irai ja a conseil, 

"James Dex ne me doint cest sueil 
" Passer, se onques mes la vi, 
" Et sachiez bien cjue ge le ni, 
"Que onques n'oi son pucelage, 
" Ne ses joiaus a son domage 



Guillaume de Dole, 123 

" Ne ceinture, ne affichaus." 

Rvip. " Oez que dit li seneschaus," 

*' Fet l'emperere, ** il le vos nie." 

Lien. "Certes, sire, c'est vilonie ; 
" Miex li venist dire tôt el. 
*'Ja n'istra hors de cest ostel, 
" Que il ira tôt autrement 
*' Se vostre cort ne se desment. 
" Bons rois, por Dieu, ne vos griet mie 
" Vos dites ci qu'il le me nie 
'' Qu'il onqes n'ot mon pucelage 
" Et dit c'onques a mon domage 
" N'ot mon joial ne ma ceinture. 

Emp. ** Savez vos de quele feture 

" Celé ceinture estoit ouvrée ? 

Lien. " El estoit de fin or broudee 
" A poissonez et a oisiaus 
" Et sachiez que li affichaus 
" Valoit encore bones nois ; 
** Il i a un rubi balois 
"Qui vaut encore .xiii. Ib'. 
" N'est pas encore toz délivres 
" Li seneschaus, bien le sachiez. 
"Mes or alez et si sachiez 
" Ses draz amont et sa chemise, 
" Si verrez qu'il l'a ceinte et mise 
"Tôt nu a nu emprès sa char ; 
" Se ce n'est voirs, fêtes un char 
" Tornoier par desus mon cors ; 
"Si verrez m'aumosniere entors, 
" Ce sachiez, au tiessu pendue. 
" Partens aura mestier d'aïue 
" Li seneschaus, ce m'est avis. 

Or li tamt et palist li vis 

Por sa parole qui empire. 

H avons " Dex," font li baron de l'empire 
" Com est malbailliz, se c'est voirs. 
" Certes, ce fu granz estrelois 
" S'il en puet estre pris provez." 

Lien. " Sire, sor ce que vos m'avez 
" Créante a fere droiture, 

" Fêtes garder a la ceinture, • 

" Si me délivrez sans aloigne." 

Li arcevesques de Couloigne 

Estoit la ou cils claims fu fais. 

Arcev. " Pieça que mes nuls autez plais 



124 Heyiry Alfred Todd. 



»i 



■"Sire, n'avint en vostre cort.' 
Il covient cest respit moût cort, 
Por essaier s'el a voir dit, 
Sanz délai et sanz contredit, 
Ou bien li poist ou mal li sache. 
Un chevaliers li tret et sache 
La robe amont et la chemise, 
Que chascuns vit qu'il l'avoit mise 
Et çainte estroit a sa char nue ; 
Si fu la chose coneùe 
Qu'il n'i covint champ ne bataille. 

Enip. " Gardez le bien qu'il ne s'en aille " 
Fet l'emper-eres, '*sor voz iex." 
As .X. barons sages et viex 
Le commande sor quanqu'il ont 
Dou garder si cher com il ont 
Et lor vies et lor avoirs. 

Enip. " G 'en sui toz dolanz, fet li rois, 
" Por ce qu'il m'a bien servi." 

Amis " Ha ! se Deu plest " font si ami 
"Si li parra a son besoig." 

Sen. " N'est mie mestiers que j'aloig 
" Cest afere de moz oiseus." 
Ml't en sont les genz angoisseus, 
Li baron, de celé ceinture. 
Font li un, *' de tel feture 
" En porroit l'en assez trover, 
" Nuls ne sauroit par ce prover 
*' Que il deùst estre destruis, 
" Non fust il ne fust li anuis 
^' De la honte et dou pucelage; 
" Que des joiaus et dou domage 
" Peûst il bien venir a chief." 
Tuit li baron, de chief en chief 
En vont proier l'empereor. 

Enip. " Ja n'en voudrez sauve l'onor 
" La pucele que ge n'en face." 

Baro7is " N'est pas reson q'en le defface. 
Font il, "por itel ochoison." 

Emp. Fet li rois, " tôt ce n'a foison, 
"Je ne en prendrai d'or mil mars 
" Que il n'en fust traînez ou ars. 
" Est or ma terre abandonee ; 
" \e li avoie pas donee 
"' Por tels joiaus seneschaucie.'' 
La demoisele l'en mercie 



)t 



Gtcillaume de Dole 



125 



Sen. 



( t 



Qu'ele oit bien qu'il li fera droit. 
Au seneschal revont tôt droit 
S'il li dient qu'il se conseilt. 

Mal de la cort ou l'en ne let 
fet il '* .i. home parjurer. 
*'Je li feroie ja jurer, 
" S'il voloit, a .c. chevaliers 
*• Que ciz maus et ciz encombriers 
" M'est venuz par enchantement, 
'* Car ge ne sai certainement 
" S'ele fu soe la ceinture 
*' Mes par Deu et por norreture, 
'' Por ma déserte et por ni'amor, 
"* Me face encore tant d'onor, 
'* Que de ce que je mis en ni 
** Que onques mes ior ne la vi, 
'* Ne Me quis honte ne outrage, 
*' Qu'il m'en let purgier par juise 
*' En guerredon de mon servise ; 
" Et se g'en ce sanz plus atendre 
" Eschieue, si me face pendre : 
*' Ice li mant par vos et pri." 
Moût le regretent a haut cri 
Si compegnon et sa mesnie : 

Barons " Ha î lasse gent desconseillie " 

Font il entr'ax, '*que ferons nos? 
** Ml't somes mort quant nuls de nos 
'* Nel puet deffendre par son cors. 
^' Ses vairs, ses griz, ses granz trésors 
** Nos ert toz iors abandonez ; 
" Les destriers qu'il nos a donez 
" Li ont cousté plus de .m. mars. 
*' Ore sera trainez ou ars 
•* Cri qui ne l'a pas deservi." , 

One mes en .i. ostel ne vi 
Por .i. home tant gent dolente ; 
Nez la pucele s'en démente, 
Que li cuide avoir grant pechié 
Por ce q'el l'avoit porchacié. 
Li baron sont venu arrière ; 
Tôt en plorant font la proiere 
Le seneschal a genoillons : 

Barons Font il, " Por Deu et por ses nons, 
" Face por auls ce qu'il diront, 
" Parmi tôt ce qu'il garderont 
" Sa segnorie et sa droiture." 
Mes onques de tele aventure 



126 



Henry Alfred Todd, 



Nus d'iax n'avoit oï parler. 
Li oeil en pristrent a larmer 
A l'empereor de pitié, 
Por ce qu'il l'avoit sanz fautié 
Ml't bien servi et longuement. 

Emp. '* Segnor, n'en doutez de noient " 
P'et l'enipereres, "mes sachiez, 
Miex vousisse estre alez nuz piez 
Outremer, qu'il fust avenu 
Ce por qu'il estoient venu. 
Harons Li distrent a cors moz briement 
Qu'ele par son enchantement 
Li tresgeta celé ceinture. 
Et tant en est de tel feture 
Que en en troeue par tôt assez. 
Si ne seroit pas vostre sez 
Que por ce le deffeïssiez. 
Si vos prions que souffrissiez 
Dou premier ni qu'il fist orains. 
Qu'il onques ne devant ne ains 
Fors cest ior ne l'avoit veûe 
Ne n'atoucha a sa char nue 
Dont ele fust pas empirie. 
Si seroit la chose esclairie 
S'il s'en espurjoit par juise 
En guerredon de son servise. 
Ice vos prie & nos por lui." 

Emp. " Ge nel feroie por nului 

Se n'estoit por la demoisele." 
Tuit l'en vont lors au pié que ele 
Et por Deu et por auls en face 
Tant qu'il ait Ior cuer et Ior grâce. 
Tuit l'en tendent les mains amont: 
Barons " Ha ! dame, mal fet qui confont 

" Ce dont il puet estre au deseure." 
Tant li prient et corent seure 
Qu'el Ior otroie bonement 
Va prie Deu si fetement 
Com el n'i a deservi perte 
Qu'il i face miracle aperte ; 
Par laienz dient tuit amen. 
L'enipereres ml't durement 
S'en esjoï de cest otroi 
Et tuit li compegnon le roi. 
Puis n'i ot onques point d'arrest. 
Li juises fu lues tôt prest 
Au moustier mon segnor .S. 'Pierre, 



Guillaume de Dole, 1 27 

Qui ert couerz de fuelle d'ierre. 

Tuit i vienent prince et demaine 

Et li seneschaus qu'en amaine. 

Et la pucele vint ouoeqes, 

Par le conseil de l'arcevesqes, 

Por veoir la bone droiture. 

A grant honte par sa ceinture 

Fu li seneshaus esgardez. 

Lues droit qu'il fu laenz entrez 

S'en vet au fons trestoz li cors, 

Si que la bêle Lienors 

Vit qu'il fu sauz, et tuit li autre 

Qui furent d'une part et d'autre 

Entor la cuve atropelé. 

Li clerc en ont ml't Deu loé 

En lor chanz et en sains sonez. 

A grant ioie fu remenez 

Devant l'empereor arrière, 

Qui s'en est d'estrange meniere 

Esjoïz et trestuit li autre. 

La pucele triez .i. triez autre 

Si est au paies reuenue 

Ml't est bien la chose auenue 

Si corn el l'auoit proposée. 

El ne s'est nés point reposée, 

Ainz vet devant l'empereor 

Qui est liez de le grant honor 

Que Dex a au seneschal fête. 

A ce que chascuns se rehete, 

Sachiez ne pensoit ele point, 

Mes a la dolor qui la point 

Au cuer, por l'amor son biau frère. 

Enip. " Damoisele," fet l'emperere, 

'* Or est li seneschaus délivres." 

Lie7i. '* Cil dont li clerc chantent es livres" 

Fet la gentils, la debonaire, 
" Set bien tels cortoisies fere, 
•' Et aidier ciaus qui a bien tendent. 
** Or proiez voz genz qu'il m'entendent. 
'* Por Deu, Sire, oiez la parclose : 
•* Je sui la Pucele a la Rose, 
*' La suer a mon segnor Guillaume, 
*' Qui l'onor de vostre royaume 
" M'auoit quise par sa proece 
(A ce dire ot ml't grant destrece 

Que toz li vis li cort de larmes.) 
" Et cil qui soit de maies armes 



128 Henry Alfred Todd, 

'* Despeciez, si cjiie ge le voie, 
"Si fist au Plessié une voie 
'* Par qu'il déçut ma hone niere, 
. " Qui li dit tôt cornent il ère 
" De la rose desur ma cuisse. 
'• Biau Sire Dex ! ausi en puisse 
*' Ge cest ior venir au deseure, 
" Qu'encor nel savoit a celé heure 
" Que mon frère et ma mère et gie. 
*' N'est mervelle se ge marvie 
'* Qui vos racont ici ma honte. 

Barous " Biaus Sire Dex ! " font donc cil comte. 
Tex i ot cui moût en pesa. 

Lien. " Mervelle fist qui ce pensa 
"De fere teuls desloiautez. 
*' Si vint li desloiaus prouez 
*' Qui onques n'ama mon lignage 
" Si vos a dit par son outrage 
"Q"cj<i n'estoie pas juicele. 
*' Cil qui fist mère de s'ancele 
'• Si m'en a auques délivrée, 
" G 'en serai voir tote honorée 
'* Se Deu plest, ainz que ge m'en aille, 
" Se vostre cort ne me fet faille ; 
" Car cjuant il nia ma ceinture, 
" S'en li eùst lors fet droiture, 
" Quant il en fu trovez sesiz, 
** Il fust lues penduz et honiz, 
" Com cil qui toz estoit jugiez. 
*' Mes as barons en prist pitié, 
" Qui firent tant par Ior proiere 
" Que toz li pies revint arrière. 
" A ce qu'il ot nié et dit 
" Qu'il onques mes ior ne me vit 
" Ne ne me fist descovenue 
" Par (jui honte me soit creiie, 
"Si m'aït Dex, ce ne fist mon. 
"Ce ont bien veii li baron 
"Que li luises l'en sauva, 
" Et moi et lui ; et qu'il ne m'a 
" Despucelee ne honie. 
" Se l'onor et la segnorie 
" De cest règne m'est destinée, 
" Ceste lasse, ceste esploree, 
" Quant ele fet n'a la déserte 
" Por quel reson i aura perte? 
" De ce demant a la cort droit." 



> J 



Guillaume de Dole, 129 



Lors dit l'empereres lues droit : 

Enip. " Estes vos ce, mes cuers, m'amie? 
Lors dit çele, "n'en doutez mie. 
" Ce sui ge, bêle Lienors." 
Il saut sus, voiant ses genz lors, 
Si l'acole en sa bêle brace, 
Les biaus oils, le vis, et la face 
Li a plus de .c. foiz besiee. 
Fet il, "Or soiez envoisiee, 
" Que grant honor vos a Dex fête." 
De la joie qui l'en rehete 
Li est ciz clians dou cuer volez : 



Que demandez vos 

Quant vos m'avez? 
Que demandez vos ? 

Dont ne m'avez vos? 
— Ge ne demant rien, 

Se vos m'amez bien. 

Et li autre en ont tuit chanté : 

• Tendez tuit voz mains 

A la flor d'est-^, 
A la flor de Hz, 
. Por Deu, tendez i. 

(4746—5085.) 

Now, exclaims the emperor, my reason for summoning the 
Parliament is revealed. You hâve long wished me to marry. 
This then is she to whom, with your approval, I hâve destined 
the honor of my throne. Ail hasten to give their adhésion. 
Guillaume, who is languishing at his hôtel, is sent for with ail 
speed. On his entry, Lienor is seated at the Emperor's side. 
Guillaume approaches her, and kneeling, as before his new 
sovereign, saintes her 

lAefi. " Mes biaus frères, mes cuers, mes douz," 
Fet ele, *' bien soiez venuz." 
Il puet ml't bien a tels saluz 
Aucune lerme avoir ploree. 

Since ail the high nobility are présent, it is agreed, instead of 
summoning them again from their estâtes after a delay, to pro- 
ceed at once to the marria^-e. Court ladies are sent for to dress 
Lienor for the wedding. The barons conduct her tq the 
" moustier," and there the Archbishop of Rheims marries her to 
the Emperor Conrad, closing with the coronation ceremony. 
Next day, the Emperor being in the best of humor, ail the 
barons resort to him, to crave indulgence for the Seneschal. 
Conrad reiiiains inflexible, but the barons throw themselves at 



130 Hemy Alfred Todd, 

his feet and beg permission to carry their case to the Enipress. 
Conrad yields, and the barons obtain Lienor's consent to the 
Seneschafs joining the Templars, on condition of his quitting 
forever the territory of Germany and of France. This solution 
is extremely welcome to the courtiers, who return to obtain its 
ratification from the Emperor. Conrad commands that the 
Seneschal appear before him wearing the insignia of a Crusader. 
The Seneschal hunibly returns thanks to the Empress for her 
clemency, and départs. 

Puis voudrent le congié auoir 

Li baron, de l'empereriz. 

A cours moz et par ml't biauz diz 

Lor dona debonairement 

Et l'empereres ensentent ; 

Puis départi la cours ainsi 

Et râlèrent en lor pais, 

Ou chascuns ot assez a fere. 

Moût est li siècles de mal aire 

Que tote ioie fine en doel : 

Ja ne queissent mes lor voel 

Départir, mes il le couint. 

L'empereres et barons 'XX* 

Remesent o l'empereriz. 

Ml't amez et ml't segnoriz 

Est li bons Guillaume, ses frères. 

L'empereres fist de sa mère 

Moût grant ioie quant ele vint. 

L'empereres bien la maintint 

Dedenz la cité de Maience. 

L'arceuesques par révérence 

En fist en escrit l'estoire; 

Bien le deuroient en mémoire 

Avoir et li roi et li conte, 

Gel prodome dont en lor conte, 

Por avoir de bien fere envie, 

Ausi com cil fist en sa vie 

Por cui l'en chante et chantera 

Tant com li siècles durera, 

Qui ne finira mie encore. 

Et cil se veut reposer ore 

Qui le ior perdi son sornon • 

Qu'il entra en religion. (5624). 

Explicit li Romans de la Rose. 



Gnillaiimc de Dole. Î31 

THK SOCRC/ÎS OF THE POEM. 

The central features of the plot of Guillaume de Dole are (I ) 
the liidden birihniark of the heroiiie, and (2) the treachery of 
^\^ ^mauvais shiêchaL The feature of the hidden birthniark 
coiinects this poeni evidently with the sCories . grouped under 
chupter Ixviii. of F, H. von der Hageii's Gesamintabenieuer. 
iii. Band (Stuttgart & Tiibingen, 1850), eiititled ^' Zwei Kauf- 
mânner und die treue Hausfrau. von Ruprecht von Wurzburg," 
Von der Hagen says of the motive of the group of taies in 
question, that " sie geht noch tief ins Morgenland nach Indien 
zuriick, urid wie sie dort mit der heîmischen Gôttersage ver- 
wachsen, hat B<ilbst im Chrisdichen Abendlande noch die 
Rômisch-Keltische und Griechisch Mythologie an ihr gehaftet. 
Auf Verherriichunj; und Emiedrigung ist es auch hier angelegt, 
jedoch in der eigenen Fassung, dass Frauenlob oder Verum- 
glimpfnng, oder beides, eine Wette, Versuchung der Frauen- 
treue, hervorrufen, deren Wahrzeichen derscheinbarSchuldigen 
Schniach und Tod drohen, bis sie glanzend gerechtfertigt wird." 
—Note hère, under a striking gênerai similarity, the important 
absence, in Dole, of the wager, and of any temptation or pro- 

I bation of the heroine. At this point the divergence is almost 

; complète, as will appear from further quotation : 

Die Mânner sind theils unbestimmt, meist Kaufleute, dann 
Baumeister. Krieger, Ritter, Kbche ; eigenilich zweî, dabei 

■ noch zwei Andere, oder auch Viere, als Zeugen oder Mitwet- 
„ tende, Versuchende, zu welchen der die seine Preisende der 

Dritte oder Fiinfte ist, Sie sind Landleute oder vertreten 
mehrere Vôlker. Die Schône ist Ehefrau. Gcliebie, Schwester." 
— In Dole both the latter at the same time. " Ein altes Weib ist 
meist Vermittierin, bei der Kiste oder im Bade." — In Dole, the 

■ Mother takes the place of the "altes Weib," and both chcst 
and batli are dispensed with; — "Oder bei der Tauschung 

I durch Verkleideii, eine auch zwei Magde, oder ein Schlaltrunk 
bewirkl die Tauschung. Wahrzeichen ist stats bluhende Blume, 
rein bleibendes Henid, Bildniss, blumen'àhnliches Afuliermal, 
Warze; an der Brust, am Arme," — in Dole and its apparent 
prototype, I-e Roi Flore, on the thigh ; ".daneben, oder fiir sich, 

. abgeschnittener Finger, Haarlocke, Ring, Armband. Giirtel.' 
ie, Rock" — ^some of thèse latter employed, in Dole, to in- 

I culpate the Senescliiil. " Dagagen zeugen der Hundsfuss des 



132 Henry Alfred Todd^ 

Sklavenbrandmals, die unverletzte Hand und Haar, oder die 
ganze verschiedene Gestalt (der Verkleideten). Die nicht 
durchgangige Verurtheilung und Rettung der Unschuldigen 
bezeugen blutiges Tuch, Augen, Zunge, vom Lamni oder 
Hunde, und fiihrt sie in Mannstracht, zu mancherlei Abenteuren 
und Ehren, auch tapferen Thaten bei fremden Fiirsten, ja uner- 
kannt zu Diensten des geliebten Mannes,'* — nothing of ail this 
in Dole. '' Die Wiedervereinigung der Gelieben, und Enihûll' 
ung der Bosheii dure h Gottestirtel, Zeichen, Bekenntniss, 
beschliesst harte Todesstrafe, oder Geldbusse, Leibeigenschaft, 
Verheirathung mit der Magd," — in Dole the sentence is com- 
muted to banishment. 

Von der Hagen fînds the earliest traces of this varied and 
widely ramifîed taie ** in der grossen Kaschmirschen Sammlung, 
Meer der Sagenstrome von Soma Deva im 12. Jh.," and later 
'* in der persischen Erz'àhlung des die Frauentreue hiitenden 
PapageisT But apparently the earliest form of the story with 
which the poem of Guillaume de Dole is intimately connected, 
is the prose romance, in French, of the Roi Flores et la bielle 
Jehane (Bibl. Nat. fonds fr. 24,430, fol. 169-175. — ' Le roman 
dou roi Flore et de la bielle Jehane ; publ. pour la première fois 
d'après un Ms. de la bibl. roy. par Francisque Michel, Paris, 
1838. — Also in Monmerqué & Michel's "Théâtre Français au 
Moyen Age," 1839, pp. 417-30). The brief analy sis of this taie, 
given by Michel in his introduction to the Roman de la Violette, 
of which poem it will be necessary to speak presently, affords 
scarcely a hint of the numerous points of resemblance between 
the Roi Flore and Guillaume de Dole, I hâve found it interest- 
ing to quote a number of passages from the Roi Flore, which 
would seem to indicate that the author of Dole drew several of 
his situations either from this or another closely related version. 
The Roi Flore begins as follows : — (Monmerqué : Théâtre fr. p. 

417). 

En ceste partie dist li contes d'un roi ki ot à non li rois Flores 

d'Ausai [Alsace ?] Il fu molt boins chevaliers et gentius hom 

de haut lignage. Cis rois Flores d'Ausai prist à femme le fille 

au prinche de Braibant ****** Ses sires, li rois Flores, aloit 

souvent as tourmois et en Alemagne et en Franche et en mains 

païs là li il les savoit, cant il estoit sans guère, et i fasoit molt 

grans despens et molt de s'onneur. 

Or lait li contes à parler de lui, et parolle d'un chevalier k' 



Gîdllaume de Dole, 133 

nianoit en la marche de Flandres et de Hainnau. Chil cheval- 
iers fu in oit preus et molt hardis et ni oit seurs, et ot à fenme 
une^molt bielle fille, ki avoit à non Jehane, et estoit en l'eage de 
.XII. ans. ***** 

Ne demora gaires ke li chevaliers mut à aler à .i. tournoie- 
ment loing de son païs. Cant il vint là si fu tos retenus de 
maisnie, il et si chevalier k'il avoit de mesnie ; et fu sa baniere 
portée à l'ostel son mestre. Li tournois coumencha, et le fist 
li chevaliers si bien par le bien fait Robin son eskuier, ke il 
emporta le los et le pris dou tournoi d'une part et d'autre. Au 
secont jour s'esmut li chevaliers à aler vers son païs, et Robins 
le mist à raison molt de fois et li blasma molt k'il ne mariot pas 
sa bielle fille. ********'< Robin, dist li chevaliers, * * * 
te di ke je me loc molt de toi ; et por çou te donrai-ge ma bielle 
fille, se tu le veus prendre. — Ha, sire ! dist Robins, por Dieu 
mierchi ! ke es-çou ke vous dites ? ******* espoir vous 
me mokiés. — Robin, dist li chevaliers, saces certainnement, 
n'au fac. — Ha sire ! ma dame ne ses grans linages ne s'i voroient 
mie acorder. — Robin, dist li chevaliers, riens de ceste chose ne 
feroie pour aus tous. Tien, vés chi mont gant ; je te raviesc de 
.cccc. livrées de tiere, et le te garandirai par tout. — Sire, dist 
Robins, je ne le refuserai mie, cest biaus dons, puis ke je voi ke 
c'est à ciertes. — Robin, dist H chevaliers, tu as droit. Li cheva- 
liers li balla son gant, et le raviesti de la tiere et de sa bielle 
fille." 

Robert is duly married to the '* bielle Jehane." His friend 
Raoul makes a wager with him that he will render him '' coux " 
during his absence on a proposed pilgrimage. In this attempt 
Raoul fails ; but he has succeeded through the connivance of 
'' une vielle," in seeing Jehane in her bath. Robert returns 
from his pilgrimage. 

Au matin fu grans la fieste et fu li mengiers aparelliés, si 
mengierent. Quant vint apries disner, si mist mesire Raous à 
raison monsegneur Robiert et li dist ke il avoit gaegnié sa tiere : 
car il avoit connute sa feme karnelement, à toutes ces ensegnes 
ke elle a une noire enseigne en sa diestre cuise et .i. porion 
priés de son guiel. " Ce ne sai-je mie, dist mesire Robiers, car 
ge n'i ai mie regardé si de priés." — " Or vous di-ge dont, fait 
mesire Raous, sour le fianche ke vous m'aves donnée, ke vous i 
prendés garde et me faciès droit." — Si ferai-jou, dist mesire 
Robiers, vraiement. '' Cant vint à la nuit, mesire Robiers jua 



134 Hcjiry Alfred Todd, 

à sa femme, et trouva et vit en sa diestre cuise le tace noire et 
le porion aukes priés de son biel juiiel ; et cant il sot çou, si fu 
molt dolans. ***** Li se mist au chemin vers Paris. 
******* Molt fil la bielle dame dolante. * * * Molt pensa 
por coi c'estoit, si plora et fist grant deul et tant ke ses pères 
vint à li et li dist k'il amast mius ke elle fust enchore à marier, 
car elle li avoit fait honte et tous ceus de son linage ; et li conta 
comment et pour coi. Cant elle oi çou, si fu trop dolante et nia 
trop drument le fait ; mais riens ne valu, car on set bien ke 
renonxnée est si enviers toutes femmes ke se une fàme s' ardoit 
toute, ne seroit-elle mie creue d'un tel mesfait cant on [le?] li a 
mis sus. 

La nuit, au premier somme, se leva la dame et prist tous ses 
deniers ke elle avoit en ses chofres, et prist un ronci et une 
houche, et se mist au chemin ; et avoit fait choper ses bielles 
traices, et fu autresi atirés com uns eskuiiers. Et esra tant par 
ses journées k'elle vint a Paris. ******** 

Chi endroit dist li contes ke tant tint mesire Raous la tiere 
monsegneur Robiert sans droite cause plus de .vii. ans. Si li 
prist une grans maladie ****** A grant mesaise fu dou 
pecié, ki estoit si grans ke il ne s'en osoit confieser. .J. jour avint 
ke il fu trop destrois de sa maladie : il manda son kapelain. Li 
dist k'il deist hardiement * * * tant ke mesire Raoul li conta 
tout ensi ke vous avés devant oï. * * * '< Sire, dist-il, vous 
prenderés la crois d^oîitre -771er ^ ***** Or dist li contes ke 
molt mena bonne vie H rois Flores d'Ausai et sa feme, comme 
jovene gent ki molt s'entr'amoient : mais molt furent dolant et 
courecié de çou ke il ne porent avoir nul enfant * * * Et li 
baron de la tiere et dou pais vinrent au roi Flore et li disent k'il 
renvoiast sa feme, et li dirent k'il em preist .i. ne autre puis k'il 
n'en puet avoir nul enfant ; et s'il ne fasoient [read fasoit] lor 
consel, il iroient abiter aleurs ; car en nulle fin il ne voroient ke 
li roiaumes demorast sans oir." 

The parallelism hère ceases, with the exception of the final 
rectification. Jehane, still in disguise and unrecognized by her 
husband, becomes his esquire. They joyrney together to 
Marseille, where Jehane makes their fortune, first by her skill in 
baking French bread, and later by keeping a public inn. Hère 
they entertain Raoul on his way to and from the Holy Sepul- 
chre. Without recognizing Jehane, Raoul relates to her the 
motive of his journey, but, by a curions perversity, the author 



Guillaume de Dole. 135 

Hurns this disclosure to no account whatever, in the application 
fpoetical justice at the close. Robert and his esquirea return 
Irich to their former home, where Robert regains his lands only 
Kifter a hard-fought single combat with Raoul, in which the 
latter confesses the déception of which he had been guilty. The 
e of Jehane being thus established, she reveals herself, 
I and lives for niany years afterwards happily with her husband. 
[ After his death she is sought in marriage by the Roi Flore, to 
Iwhomshe biars two children: Fiorens, who becomes emperor 
kof Constantin ople, and Florie, who marries a son of the King of 
iHungary. 

We bave hère not only the birth-niark "sor la cuisse," the 
ïîntervention of the barons with the Kitig to secure an heir to the 
jTealm, and the expialory journey of the guilty nobleman to the 
I Hoiy Land, but also the secondary but carefully worked ont 
e of the preliminary conversation leading up to the marriage. 
r In each case, the return journey from a happily contested 
\ toiirnament is made the occasion for the discussion and arrange- 
t of the marriage of the heroine under strikingly similar 
, conditions in the management of the dialogue. 

Still other interesting parallels, of which a mention may con- 

[ veniently be inserted hère, are offered by a Modem Greek 

F folk-song cited by von der Hagen as coming, through Bartoldy, 

(Bruchstiicke zur Kenntnias Griechenlands, BerUn 1805, s. 430- 

440) from the lips of an old fishennan Ajidreas in the bay of 

Arta; " Beim Kônigsmale wo Frauen gepriesen werden, erhebt 

Maurogen ( Schwarzbart) seine btondlffckige SclïweUer ûber aile, 

I und reizt dadurch den Konig so, dass er zwolf Maulthiere mit 

Kostbarkeiten zu ihr sendet, fiir eine Nacht, nachdem ihr Bruder 

' sein Haupt verwettet hat, dass keîn Reichthum sie gewinnen 

I konne. Ihre Amme nimmt pflichtgetreu ihre Stelle ein, imd 

I verliert auch den Finger mit dem Ringe, zugleicb noch eine 

Haarflechte mît Goldband. Maurogen widerspricht diesen 

k Zeugnissen nicht; und wird zur Hinrichtimg gefiîhrt: da 

I erscheint die schone Schwester, und bewahrt sich durch ihre 

I voUslândige Hand und Goldlocken, und erkiârt den Konig 

r fîir ihren Knecht, weil er bei ihrer Magd gelegen. Das Volk 

S stûrzt den Kônig und ruft sie zur Kbnigin ans. 

Sefore seekîng to establish the relations of two other stories 
( of tbis group, viz., the Roman de la Violeiie and the Roman du 
1 Comte de Poitiers, to Guillaume de Dole and to each other, ît 



136 Heiiry Alfred Todd, 

will be of advantajre to consider brieifly the rôle of the "mauvais 
sénéchar' as a characteristic feature of Dole, in which the 
jealousy and treachery of the Steward take the place of the 
wager which so invariably plays its part elsewhere. 

In a late volume of the Histoire Littéraire (xxviii, p. 141), 
M. Paulin Parts, in analysing the poem of Floriani et Floreie, 
makes this remark: " Le récit commence, avant la naissance du 
héros. Elyadus, roi de Sicile, avait un sénéchal, traître comvie 
la plupart des shiéchaux dans nos gestes et 7ios romans,'^ 

I hâve not yet been able to trace the history of the " sénéchal,'* 
good or bad, through the " Chansons de Geste," but somewhat 
careful researches among the *' Romans" hâve brought me 
upon only a few examples of the sénéchal. In the poem of 
La Mayiekijie, a sénéchal is charged to bum Joie, the heroine. 
Again, " Richard i^*"» pour reprocher à ses barons l'ingratitude 
qui leur faisait oublier la terre sainte, les comparait au mauvais 
shiéchal tiré de la fosse par le bûcheron, et moins reconnaissant 
pour son «libérateur que le lion, l'abeille et même le serpent. 
****** La fable de l'oiselet et celle du mauvais sénéchal sont 
comprises dans le recueil qu'on attribue à l'Indien Bidpaï," 
Hist. litt. xxiii, 77. [cf. " Bidpay. Calila et Dimna, ou fables 
de Bidpay," &c., par M. Silvestre de Sacy, Paris, 1816 in-4''] 

But thèse cases are scarcely to the point. On the other hand, 
in nie et Galeron, by Gautier d'Arras, Ille is made Sénéchal of 
the Empire, but refuses to marry the Emperor's daughter, in 
order to remain faithful to his wife, of whom, moreover, he has 
for a long time had no news. 

In the poem of Meratigis de Porlesguez (édition de Miche- 
lant, p. 170) a sénéchal is incidentally introduced : 

" Et Enchises li seneschaiis 
Qui mult estoit prouz et loyaus ; " 

while in the second part ôf the Comte de Poitiers, Guy, son of 
that count, becomes the faithful sénéchal of the emperor of 
Rome. 

In a single instance, however, I hâve succeedéd in discover- 
ing the rôle of a sénéchal whose treachery bears a striking re- 
semblance to that of the sénéchal in Dole. This rôle is found 
in the Anglo-Norman poem of Guy de Waj'icike, (which I 
believe to be unpublished,3) contained in the MS. fonds fr. 1669, 

3 An early transhition, entitled " (iuy of Warwike " has heeii published (1875) by the Early 
English Text Society. 



Guillaume de Dole. 



137 



Bibl. Nat. [Analysed Hist. litt., xxii.] One or two passages, 
quoted at length, will illustrate the close relationship subsisting 
bètween the seneschals in the two poems. (The MS. is crabbed 
and difficult, fairly bristhng with abbreviations, and the text 
corrupt. Most of the abbfeviations hâve been resolved, but 
no attempt has been made to emend the text.) 



(fol. lytî ) A tant e vus le senescal 

Ki mW est faus ne ne leal. 
" Guy," fet il, '* ml't vus pusse amer; 
** En mun quer vus ai cher. 
** Riche tors ay e chateus 
** Ky ml't sunt bels, 
*' Ben voil ke sunt a vostre pleisir, 
" L'anior de vus ml't désir. 
** Dedure, sire, kar aluns 
'* A chambre, si enveisuns 
*' A tables e a ches iuer. 
*' Oen ! nus porruns enveyser 
*' De Laurette la pucele, 
'* Nostre amy ki est bel. 
** Sire," fet Guy, '* kar aluns ; 
*'Qant il plet vus, fere le poroumes,'* 

A chambres dreit sumus \sic\ aies, 

Mein en mein sunt entrés ; 

Venu sunt a la pucele 

Ki ensement les empele : 
*' Sire Guy," fet el, " ben venes, 
" Venes, sire, si enveises." 

Guy la prit si la beisa; 

Par grant amors a ly parla, 

Pus unt les ches aemandé; 

Devant la pucele untjué. 

Assis en unt la primer ju. 

Mes le senescal ad tut perdu. 

Pus unt un autre commencé 

E Guy r ad hastiment gayné 

E le terce tut ensement. 

Dunt est le senescal dolent 

E grant haye s'en ert leué. 

Car corus est e yré 

^en. "Sire Guy," fet il, "demorés, [fol. 18.] 
" Od la pucele vus enveises 
" E ieo en la cité irray 
"Hastiment reperyray." 
De la chambre s'en est Mordargor, 
Un cheval munt de grant valor, 



138 Henry Alfred Todd, 

A l'emperor s'en va tut dreit 
Kant l'emperirs venir le veyt 
En contre ly s'en e aie 
Noueles 1' ad pus demandé. 

Entp. "Ore auant, sir senescal, 
" Est ce ben 11 est ce mal ? 
'• Por quoy venes tus poynant? 
** Dites le moy, ie vus commant. 
"Si de Sarasis oy aves, 
" Dite le moy, ne me celés. 

Sen. " Sire," fet il, "je vus diray, 
" Vostre hunte ne celeray : 
" Retenu auez un souder; 
" Honir vus fai e enginer. 
" De vostre file, la damoysele, 
" Fet en ad de ly auncele ; 
" En Vus chambres par force entrad 
" Ou yl Laurette pariu ad. 
" E ci de ce ne me crées, 
" De le reperir vus enhastes ; 
" En vostre chambre porrez trover 
" Vostre file leysir e ascoler ; 
" Por yce vint a vus moustrer 
" Ke vostre hunte ne voil celer. 
" Si vus prendre le feisez 
" E en vostre chartre le meysez 
" En vostre cure feissez juger, 
"En haut pendre u en mer veer, 
. " Assez sirrez le plus dotes, 
" De tus yteus de vostre règnes ; 
" Ne por ly ne lessez mye 
" Ne por nul de sa'eye 
" Apres ke l'aueret iuié, 
" E de la traytor sires liueré. 
" En Almayn vodray aler 
" Al riche, est por Reiner 
" Soeur de ly ameneray, 
" Vostre cité ben defendray 
" De vus mortels enemys, 
" Ke vus homes unt mors e ocis. 

Emp. " Ne vus de ce," fet il, " parlear," 
"Senescal, lessez ester. 
" Guy envers mey ne prindray [fol. i8b. ] 
" Ne ce ke dit avez ne le fray, 
" Por les membres trencher, 
"Tant le say de chevalier; 
" Kar ma file promis l'ay, 



Guînaame de Dole, 139 

*' Covenant feyndre nel vodray," 
Kant le senescal oy avoit, 
L'emperur oyr ne vodroit, 
Ml't duren>ent ly epeisat, 
A la cité tost réparât 
A chambre est pus entré. 
Ou Guy fet a pucele veisé. 
Tant tost cum en chambre «ntra^ 
Guy a un part apella, 

Sen. " Guy," fet il, ' ml't vus [pusse] amer 
Por ce vus voil mustrer : 
Al amperor est cunté 
Ke hunt ly as fet e vilté 
Ke sa file ix)rni aves, 
En sa chambre par force entres. 
Si il ce put enteyndre 
Arder vus fra u en haut pendre. 
Aies vus en, ie [vus] comandt. 
Ne demores tant ne qant ; 
Si en cete cité sirres trové 
A dolerus mort sirres livré. 

The seneschal's machinations, however, corne to naught ; but 
a little later we find him again full of bis wonted jealousy of the 
Emperor's favorite and plotting the latter's overthrow : — 
fol. 20^. 

Ore est Guy de mult grant pris, 
Ml't le eyment gent del pais ; 
L'emperefe ml't ly ad cher, 
Sun règne quide par ly recovren 
Ce ki ly plet ly est fet. 
Par nul ert ia retret. 
Cum ce ad veii Mordagore 
Li fels, ly traitor, ly gornenure, 
Dune comence a porpenser 
Coment porra Guy enginer. 
Porpensé ad un felonye 
Ne itel n'oyte vus mye. 

Compare thèse last verses with the following from Dole (3126 

-3145 ; 3185-3193). 

" L'empereres fu a Coloigne, 
El iloec près a ses chastiaus 
.XX. iors, et li seneschaus 
Toz iors ouoec et sire et mestre. 
Ml't resgarda la vie et l'estre 
Dou prodome et de son segnor. 
Qui li porte si grant honor, 



140 Henry Alfred Todd, 

Qu'il ne poeiit s'ensamble non 
En champ n'en bois ne en nieson ; 
Toz iors sont ensanible, lor voel. 
Cil qui portoit .i. escuel 
Des armes Keu le Seneschal 
En son escu boucle d'archal 
En ot erroment grant envie. 
Il fu toz les iors de sa vie 
Assez plus fel que ne fu Keus4. 
Il estoit ades ouoec eus 
Por engi^nier et por deçoiure, 
Savoir s'il peust aperçoiure 
Por qu'il, i a si grant amor," 

*^0 ^A ^0 ^0 ^^ ^0 ^^ %J# ^0 ^L' ^^ 

^K ^^ ^^ ^^ ^v ^^ ^J'* ^^ ^^ ^^ ^^ 

*' Par envie s'en départit 
D'ouoec euls, si vet a l'ostel. 
Onqes lerres ne fu en tel, 
De porpenser que il fera, 
Ne com il les départira, 
Ou par eng^in ou par boisdie. 
Il porpensa une folie 
Onques nul hom ne pensa tel 
Por fere traïson mortel." 

In the romance Del Conte de Poitiers (Roman du Comte de 
Poitiers, publ. pour la première fois, d'après le ms. unique de 
l'Arsenal, par Francisque Michel, Paris, 1831) we hâve another 
form of the same story, differinj^: widely from the Roi Flore and 
from Dole, but of interest hère because of its having served, in 
connection with the latter, as the type of the Roman de la Vio- 
lette.^ Raynouard, it is true, (Journal des Savants, Année, 
1831, p. 390) inclines to the opinion that La Violette served 
rather as a model for the Comte de Poitiers, but the brevity 
and more primitive treatment of Poitiers as compared with the 
Violette, speak strongly in favor of the contrary view. A com- 
parison of the three romances {Dole, Poitiers and the Violette^ 
will establish that the last named bas obtained from Dole its 
manner of intercalating the chansons, and from Poitiers^ the 

4 Keu, who figures so extensively in the romances of the Table Ronde, présents the char- 
ViCtGT oï ix muf-piot rather than of a traitor. Hls affinity, however, with the s en chai in 
Dole is so clearly indicatcd, that nothing but a momentary distraction can account for 
my omission, above, to point it out. 

5 Roman de la Violette, ou de Gérard de Nevers, en vers, du XlIIe siècle. Par Gibert de 

Montrcuil ; publ. 8:c. par Francis(iue Michel, Paris, 1834. 

6 Cf. Grîiber's Zeitschrift, 1882, VI, l'and p. 194: "Jedesdieser beiden Gedîchte geh' rt 
nach den Ausfuhrungcu von F. Wolf (lu den Jahrbiichern fiir wissenschaftiiche Kritik r 
P)erlin, Jiuii, 1837. No. 114 und 115) ciner ganz andcrcn Art und Kunst-stufe an; wi."hrenc[ 
der uti^euaunte Verfasser des crsten (Poitiers) wahrscheinlirh ein Jongleur war, n.hrt; 
der Roman de la Violette von cinem eigenilichen Hof- und Kunst-dichter her," 



Guillaume de Dole, 141 

entire framework of its plot. The relationship however between 
Poitiers and Roi Flore is apparently niuch less intimate than 
between Dole and Flore. 

P^ollowing is Raynouard's analysis (1. c), somewhat abridged, 
of the Comte de Poitiers : 

Pépin tenait sa cour à Paris, et avoit à sa table des ducs, 
chevaliers et comtes, parmi lesquels se trouvoit Gérard, ConUe 
de Poitiers, qui assurait que sa femme étoit la plus belle et la 
plus fidèle des femmes. Piqué de ces jactances, le duc de Nor- 
mandie offre de gager son duché contre le Poitou, qu'il obtien- 
dra les bonnes grâces de la dame. Le défi est accepté. Le 
duc se rend à Poitiers, se présente à la comtesse, demande 
l'hospitalité, qu'elle lui accorde. Pendant le dîner, le duc se 
permet des privautés qui annoncent ses prétentions : 

'* Le pié H marche maintes fois." 

Après le dîner, il fait sa déclaration, que le dame repousse, et 
elle se retire. La comtesse raconte à sa nourrice les proposi- 
tions insolentes du duc. Celle-ci vient le trouver, et, trahissant 
sa maîtresse, offre de le servir de manière à ce qu'il puisse 
gagner son pari. Le duc promet une grande récompense. 
Alors cette femme félonne vole à sa maîtresse l'anneau du 
doigt, sans que celle-ci s'en aperçoive ; en démêlant ses cheveux 
avec un peigne, elle en dérobe quelques uns ; enfin elle coupe 
un peu *' del bon samit qu'el ot vestu." La perfide remet au 
duc ces trois différents objets, dont il pourra faire usage contre 
la comtesse. En effet, il se présenta devant le roi Pépin, qui 
[par suite de ces indications] ordonne que la comtesse vienne à 
Paris. Le comte donne à son neveu Geoffroi le soin d'aller 
vers elle et de l'amener": elle arrive, elle nie d'avoir cédé ; mais 
Pépin prononce en faveur du duc. 

Après une longue suite d'aventures son innocence est établie 
et elle est restituée auprès de son mari. Quand le comte et son 
épouse sont retournés à Poitiers, ils ont un fils, '* H bons quens 
Guy." C'est des aventures de ce fils qu'il s'agira désormais ; il 
devient empereur de Constantinople. 

This poem counts but 1709 verses, of which the first 1228 
relate the wager of the count and its conséquences, the remain- 
(1er, in an entirely différent strain, are devoted exclusively to 
the adventures of (juy, his son. With the exception of the 
wager, and the single combat at the close (not mentioned in 



142 Henry Alfred Todd, 

Raynouard's analysis of Poitiers) leading to the reinstatement 
of the wife, the want of resemblance between the Roi Flore and 
Poitiers is so conspicuous, that one would be tempted to regard 
them as entirely independent of each other, but the fact that in 
each case the restored wife becomes the niother of a future em- 
peror of Constantinople, by way of sequel to the original story, 
affords a curions and not unwelcome évidence of their com- 
munity of source. , 

Of the Rojnan de la Violette, which is a poem of 6656 verses, 
it is unnecessary to give an outline hère. ^ The incidents, as 
above indicated in the analysis of the Comte de Poitiers, and 
even the names of the two counts Gérard, and the two nephews, 
Geoffroy, show plainly enough whence Gibert de Montreuil drew 
his inspiration. For us, it is of greater interest to trace the in- 
fluence which Guillaimte de Dole exerted upon the composition 
of the Roman de la Violette. 

The pride which the anonymous author of the former takes 
in signalizing his new and happy thought of intercalating popu- 
lar chansqps in his story, may be taken as establishing beyond 
a doubt the priority of Dole to the Violette.'^ Gibert's in- 
debtedness to his unknown predecessor becomes évident from 
the outset. Remembering that the name of Guillaufne de Dole 
is merely a modem invention — probably of P'auchet's^ — to 
prevent confusion with the celebrated romance of Guillaume de 
Lorris and Jean de Meung ; and that the tnie name of our poem, 
as appears from its appropriateness, from the author's own 
statement (verse 11), and from the copyist's testimony in his 
explicit, was the RomaJis de la Rose, we must consider, in the 
first place, Gibert's title as due simply to a variation of that of 
the earlier poem. It is also worthy of notice that in the Comte 
de Poitiers, which the Violette follows for a long time so closely, 
the inculpating birth-mark finds no place, so that the idea, as 
well as the name, is doubtless borrowed from Dole, 

For the grâce and appositeness of his introduction of the 

7 Cf. Raynonard, Journal des Savants, 1831. 

8 The argument has already been employed by (iaston Paris, Hist. litt. xxviii, article 
" Jakemon Sakesep," 

9 In his 'Origine de la langue et po sie fran oise, Ryme et Romans, Paris 1581,' p. 145, he 
calls the poem the Romans de la Kozc de Guilhutine de Dole. The M S. bears, by a later 
hand, probably his own, " Roman de la Rose ou de (îuill. de Dole." 



Guillaume de Dole. 143 

chansons, Gibert de Montreuil has shown himself a happy iniita- 
tor of the author of Guillaume de Dole, It is perhaps tlie only 
feature in which he has fiilly equalled his predecessor. It is 
interesting to note that it is the '* Chastelaine de Dijon " — the 
same, doubtless, from a literary point of view, at least, of whom 
we hâve alreadv heard in Dole — who invites the Comte Gérard 
to sing the chanson which results in the unhappy wager. An- 
other of the personages of Dole that reappears in the Violette, is 
the Comte de Forois. But in gênerai Gibert appears to hâve 
taken spécial pains to avoid such répétitions. 

For the modem translations, adaptations, &c,, of the Roman 
de la Violette, as wcll as for the use of the same central idea by 
Boccaccio (Decamerone, II. 9) Sansovlno (Cento Novelle Scelte 
III. 3) and Shakspere, (Cymbeline), it will be suflficient to refer 
to the Works of von der Hagen, Raynouard and Michel, al- 
ready cited. 

To résume briefly the facts more directly bearingu pon Dole : 
it would appear that the prose romance of the Roi Flore et la 
bielle Jehane represents the earliest known form in French of 
the Indian taie in question ; that the Comte de Poitiers is its first 
adaptation, in verse, by an unskilled jongleur who probably 
derived it from another and perhaps more primitive original ; 
that a later court poet, perhaps without any acquaintance . with 
the Roman du Comte de Poitiers drew directly either upon the 
Rci Flore or upon some closely related form for the central idea 
and several of the developments of Guillau7ne de Dole ; and 
that, finally, Gibert de Montreuil undoubtedly made use direct- 
ly both of the Comte de Poitiers and of Guillaume de Dole in 
the construction of his Roman de la Violette. 

In view, then, of the conclusions briefly prcsented above, the 
statement of the author of Dole that 

L'arcevesques par révérence 

En fist en escrit l'estoire. (5612, 13). 

will certainly not be considered as meaning that the author has 
foUowed in his poem the true story of an actual occurrence ; and 
that this history was writien by the archbishop who figures in 
the narrative : but rather that the author has chosen to introduce 
hère an unfounded statement, suited to lend a certain air of 
reality to his altered form of a traditional story. 



144 Henry Alfred Todd, 

THE DA TE OF THE POE M. 

Y or the détermination of the date at which Guillaume de Dole 
was written, we hâve a few indications which make it possible 
to l'each an ahnost definite resuit. The question is interesting 
not only in itself, but also on account of its relation to the other 
romances with which Dole is more or less closely connected. 
The fact that this poem contains a large number of chansons 
the précise period of whose authors is unce'rtain, lends a more 
than ordinary importance to the establishment of as exact a 
date as possible for its composition. 

By a good fortune that is rare in the case of the "pK)èmes 

d'aventure," the author had the happy thought of dedicating 

his romance to a personage whose name and some of the events 

of whose life were destined to be preserved to us. The début 

of the poem is as follows : — 

Cil qui niist cest conte en romans. 
Ou il a fet noter biaus chans 
Por ramembrance des chançons, 
Veut que ses pris et ses renons 
V^oist en Raincien, en Champaijîne, 
Et que H biaus Miles la pregne, 
De Na7ituel, uns des preus del règne ; 

The first mention of Miles de Nanteuil which I hâve been able 
to discover is that of his élection (without confirmation of the 
choice) to no less important a position than that of Archbishop 
of Reims. P. Tarbé, in his collection of ' Poètes Champenois,' 
introduction to ' Chansonniers de Champagne,' p. xlviii, speaks 
of him thus : — Milon de Nanteuil fut élu archevêque de Reims 
en I20I : mais le choix du chapitre ne fut pris confirmé; il était, 
comme dit Pleury (Hist. ecclésiastique, liv. 80 — Tom. xvii, §17), 
plus miles quam episcopus. Probablement ses habitudes guer- 
rières et turbulentes s'opposèrent à ce qu'il ceignît la mitre. 
Plus tard, en 12 10, il devint prévôt du chapitre, et en 1217 
évêque de Heauvais : il prenait le titre de vice-gérant de l'église 
de Reims. Il fit don au trésor de la cathédrale d'un reliquaire 
contenant le chef de Ste-Barbe, et mourut en 1235 (v. Tables 
de Coquault '"^ p. 171, 183, 184, 187, 197). The passage of 

inCoquauIt: Table chronolugicjiie, extraite sur l'histoire de 1' 'glise et de la province de 
Reims, in 4t(>, Reims M.DCM-. — This is not, howcver, the édition to which Tarbé makes 
his rcfcrciiccs, as the paires do not correspond. The work is an extremely curious one, 
trariii^ the historv of Reims from the time of the Delii^j^e (the usual starting point, for that 
matter. of the Middie Age chroniclers) in the form, in many cases, of chronologically ar- 
rangcd hints and su^uestions of historical facts, rather than of positive information. Hère 
are o;.e or two illustrations: 



Viiiîllaiime d-e Dole. 145 

The passage of Heury's ' Histoire Ecclésiastique' referred to 
by Tarbé, is sufficiently characteristic and important to call for 
quotation. It is as ibllows: (Tom. 17, p. 37.) 

Le roi Loiiis n'avoit encore que dix -sept ans [Saint Louis, 
1232J, c'est pourquoi on doit attribuer à son conseil, plutôt 
qu' à lui, la conduite de la cour de France. Or elle avoit en 
même tems une affaire semblable avec Tévêque de Beauvais. 
C'étoit Milon de Nanteùil de la maison de Châtillon, plus guer- 
rier qu'évêque. Le trouvant accablé de dettes, il alla trouver 
le pape Grégoire, pour le servir en sa guerre contre l'empereur 
Frédéric ; et le pape ayant fait la paix donna à Milon le duché 
■de Spolète et de la Marche à gouverner. Ce prélat après avoir 
demeuré trois ans en Italie, reprit le chemin de France chargé 
de richesses : mais les Lombards Tarrêtèrent au retour et le 
pillèrent, en sorte qu'il perdit plus en son voyage qu'il n'y 
gagna." 

André Duchesne, in his " Histoire de la Famille de Châtillon," 
pp. 614, 615, gives a notice of Miles de Nanteùil, in which his 
death is placed in the year 1^32. Fleury and Coquault seem, 
however, to be in the right. Duchesne suggests an additional 
reason for the opposition to Miles de Nanteuil's confirmation as 
Archbishop of Rheims, viz. : that of his youth. 

As a matter of mère probability, it seems much more likely 
that a poem of chivalry should hâve been dedicated to him 
about tins time, than at a later period of his life. It is perhaps, 
.also, not a fortuitous circumstance that the author should hâve 
dedicated to Miles de Nanteùil, candidate for the archbishopric 
<Â Rheims, a poem in which an Archbishop of Rheims occupies a 
not inconspicuous place. Would it not, at the same time, be a 
dubious and unlikely sort of compliment, to dedicate such a 
work to him after he had become a dejeated candidate for the 
exalted post ? 

We find also, introduced into the narrative of the poem, a 
number of well-known historical personages, as to whose identity 

1226 (p. 200) Du serment de rFA'/qiie de Beauvais, 8:c. 
" Si Mile Evt'ciue de Keauvais prit un coadjuteur. 

1228. De P interdit mis par le chapitre en toutes les Eglises de Reims, pour les en* 
treprises faites parles gens du ban del' Aïchev''c|ue, sur les droits de I' Eglise. 
L'Àrchevc'que, sur ce requis n'en voulant faire justice, compromis fait par 
l'Archev. et le chapitre .. Milo EvJque de Beauvais, et la sentence dudit 
Milo. 

Ï235 (p. 304) Mort de Milo de Nanthe" il Ev '(jne de lîeauvais, étant allé ù Rome 
pour avoir raison C()ntre les habitans de lîeauvais, itc. 



146 Henry Alfred Todd, 

there can be no doubt. Such are Gaucher de Châtillon, 
cousin, at only one or two removes, of Miles de Nanteuil : 
Rexaut, comte de Boulogne, one of the most conspicuous 
noblemen of his time: and Michiel de Harnes, knight and 
man of letters. In connection with thèse and others who are 
sufficiently identified by their names, we find many noblemen 
mentioned merely by there titles. The question at once arises 
whether thèse titles are employed by the author to designate 
given persons, as is certainly the case with such names (e. g.) 
as Michiel de Harnes, or whether they are only vaguely in- 
troduced as familiar hereditary désignations, without being 
directly associated with any particular bearer of them. It is 
surely more probable that when we are told that Gaucher de 
Châtillon, Gautier de Joegni, Renaut de Boulogne and 
the Comte de Champagne are ail on their way to a certain tour- 
nament, the Comte de Champagne represents to the author's 
mind a definite person as distinctly as the other well-known 
names must hâve done. But supposing this to be conceded, is 
it likely that the author in describing so minutely the tourna- 
ment which figures in Gtcillatcine de Dole, intended to represent 
some actual event of the kind, the circumstances of which were 
substantially as hère narrated ? This question it would be 
much more hazardous to answer in the affirmitive. It may be 
natural to suppose this, but it would be little scientific to argue 
from such a supposition. There is another strong probability, 
however, which is worthy of being advanced. It is that the 
author would hâve preferred to abstain from bringing upon the 
scène, along with persons still living, others who were dead, in 
prison, or absent, at the time of writing. Renaud de Bou- 
logne, for example, was taken prisoner by Philippe Auguste 
at the battle of Bouvines, in 12 14, and never regained his liberty. 
In a fictitious narrative, such as we evidently hâve, in large part, 
in Dole, the author would hâve shrunk from introducing among 
the gay chevaliers the name of one who was at the moment 
languishing in prison. Did the poem présent a historié retro- 
spect, the case would be altered, but we hâve plainly to do hère 
with the introduction of a tournament not as a past historié 
event, but as a real or imaginery affair of yesterday, in the 
account of which the readers would be gratified to find their 
own names and the names of their friends. After his imprison- 
ment in 1214, Renaut de Boulogne would hâve had no place 



Guillaume de Dole. 



h there. If this arg^unient be accepted 
a still earlier point of limitation for ou. 
We find that in 1201 Thibaut III. 
dies sudrfenly at Troyes, leavinjf h! 



\s fnrcible, it will iielp tu 

Comte de CKampagnt, 
le and inheritance to his 



I 



posthumous son, Thibaut IV., who is to beconie later the cele- 
brated chansonnier, and King of Navarre. After the lamented 
death. at the âge of twenty-four, of thegay your.j; Thibaut III., 
who leaves thus his héritage in abeyance, we shoiild hardly 
bave been [iresented with the picture of Ihe Comte de Cham- 
pagne pressing to the toiirnament with as many followers as he 
could raise. It is the one happy litde historié coïncidence, 
alraosl condusive in its force, for which 1 had long sought in 
\A\n among the various personages figuring senii-fictitiousiy al 
the tourna me ni. 

In lïoi, the ambitions Miles de Nanteuil was too joiaig (for 
one reason) to be confirmed Archbishop of Rheinis, but at the 
date of our romance he was already " uns des preus del règne," 
according to the author, who, as we hâve seen, was perhaps al 
the time of dedicating the poeni, aware of his rising pretensions 
to the archbishopric ; Guillaume de Dole, then, could not well 
hâve been written very long prior to that date, and were we to 
assign to its composition the year 1200, we should probably be 
not far from the exact truth. This however is a date which, if 
accepted, will necessitate certain slight changes in the entrent 
literary chronology of the early part of the XlIIth century. 
Guillaume de Dole contains one of the chansons of the Châte- 
lain de Coucy. In his récent article on Jakemon Sakeskp, 
author of the Roman du Ckâtflain df Coucy ( Hist. litt. t. .\xviii.'], 
M. Gaston Paris is inclined to place the chansons in the second 
décade of the XlIIth century. I cannot now enter into ihe 
discussion of his arguments. The whole quesUon of the date of 
Guillaume de Dole, and of its bearings on the date of the 
Roman de la Violette, of the Roman du Châtelain de Coury, of 
the Cha?isons du Châtelain de Concy and of various other 
chansons intercalated in Dole calls for a much more exhaustive 
treatment thaii can hère be accorded it. That our Roman de- 
là Rose, again , is anterior to the Roman de la Rose of Guillaume 
de Lorris admits of no doubt. Whether the name is a plagiarism 
committed by Guillaume de Lorris on the earlier work, or 
whether itH adoption was a mère coïncidence, is an interestin^ 
question, upon which, for the présent. I do not enter. Il is 



148 Henry Alfred Todd, 

unnecessary to point ont that the two poems présent no further 
resemblances. An error of interprétation into which Ferdinand 
Wolf (Uber Raoul de Houdenc, &c.) bas fallen, regarding the 
relative priority of Dole and the allégorie Rose, will appear 
incidentally in the remarks which are to follow, upon the 
authorship of Dole. 



THE ACTIIOR OF THE POE M. 

As bas been already stated, the author of Guillaicme de Dole 
is unknown. The poem itself contains, at its close, a tantalizing 
hint that the author's omission of bis name was not unintentional : 

** Et cil se veut reposer ore 
Qui le ior perdi son sornon 
Qu'il entra en relijjion." 

Wolf (1. c.) discusses the claims of Raoul de Houdenc to this 
bonor : Zu der Annahme von Raoul's Autorschaft scheint 
FaucheVs durch Nichts begrundete Anfïibrung (1. c.) : '* Car 
au Roman de Guillaume de Dole, Raoul de Houdenc dict etc." 
(folgt eine Stelle aus dem Eingang des Gedichtes), und eine 
Bemerkung Veranlassung gegeben zu haben, die von neuerer 
Hand (wohl auch Fauchet's ?) neben dem Titel in der Vaticani- 
schen Handschrift eingeschrieben worden ist, und die nach 
Gorres Mittheilung (a. a. O.) also lautet: Cô pse cu = semble 
un moin {sic\ vielleicht: comme je pense, ce semble au moins?) 
depuis le temps Raoul Houdan, puis qu'il en dit les chansons, 
car Raoul estoit mort avant Tan 1221, ainsi qu'il est dit au 
Tournoi d«Antechrist.'''^ 

The copy taken by mysclf (without comparison with Gor- 
rcs's ) of the note which stands at the head of the poem in the 
M S., makes a ver y différent showing from that which is above 
cited by Wolf. It reads as follows : " Côpse (ce semble) par 
Raoul de Houden [which name is erased and the following sub- 
stituted:] Ung moine depuis le temps Gasse Brûlé, puisqu'il 
en die les chansons. Car Raoul estoit mort avant Tan 1221,^^ 
ainsi qu'il est dit au Tournoi d'Antéchrist." The meaning of 

II " Vielleicht hat auch /u der Annahme von Raoïirs Autorschaft Veranlassung gegeben, 
dass in der Vat. Htlt. unmittclbar aiif dies. Rom. Raoul's Mcraugis {oX^gX..'"' 

J2 An error for 1227, cf. Tournoi trAntechrist. 



Gîcillaiwie de Dole. 149 

this is évident. Fauchet recorded on the MS. his first im- 
pression : " Composé \710t " comme je pense "] (ce semble) par 
Raoul de Houden." But having later discovered that the 
poem contained quotations from Gasse Brûlé, who was until re- 
cently supposed to hâve written towards the middle of the 
XlIIth century, and that the author *' entra en religion," he 
considered himself bound to erase the name of Raoul, (who 
was dead, according to Huon de Méri, before 1227) and to 
substitute for it " ung moine \jiot '' au moins "] depuis le temps 
(}asse Brûlé, etc^' 

The careless substitution, by Gorres, of the name Raoul 
Houdan for that of Gasse Brûlé in his transcription, leads Wolf 
to argue against RaouTs authorship, since the poem contains 
no chansons attributed to him. He continues : Denn weder 
triigt eines der darin vorkcmmenden Liederbruchstiicke den 
Namen Raoul's, noch berechtigt der daraus zu entnehmende 
Charakter des Ganzen dazu, ihn fiir den Verfasser zu halten. 
Vielmehr spricht dieser dagegen. Denn dieser Roman gehort 
sowohl der Sprache als seinem ganzen Charakter nach, schon 
einer spâteren zeit, der Mitte oder zweiten Halfte des 13. Jh. an, 
als man anfing dièse Romans d'aventure durch Einschaltung 
von beliebten Liedern und Stellen aus den Chansons de geste zu 
wiirzen (hier ist auch eine Stelle aus der Chanson de geste de 
Garin le Loherain eingeschaltet. Rapport, p. 282) wie in den 
aus nicht viel friiherer Zeit stammenden Romanen de la Violette 
(1225J; du châtelain de Coucy (1228) d'Aucassin et Nicolette, etc. 

*^U ^U ^U ^U ^f ^U ^u ^U ^^ ^t ^U ^à^ *fe 

w^ #y* ^^ ^K ^r ^V* ^t^ ^r ^^ ^^ ^^ ^* *l* 

F'erner sprechen einige Stellen gegen Raoul's Verfasserschaft ; 

wie im Eingange (a. a. O.) 

En cestui romans de la Rose 
Qui est une novele chose 
Et s'est des autres si divers^ 

Woraus wir erfahren, dass der Verfasser seinen Roman zwar 
auch de la Rose genannt habe, dass dieser aber eine ganz neiie 
Erfindung, ganz verschieden von jenen anderen, d. i. wohl den 
beiden Romanen voit der Rose des Guillaume de Lorris u. Jean 
de Meung sei. — PVom this interprétation of the passage, Woll 
argues that Dole is probably posterior even to the continuation 
of the Rose by Jean de Meung. But there is no difficulty in 
understanding by " les autres '■ of the passage in question, les 
aîdres romans d' aventure^ or les autres pommes en général. 



f 50" Henry Alfred Todcf, 

The context decidedly favors this sensé, for the conclusion of 
the sentence is: [^/ divers] *' j^?'^^ vilains nel porroit savoir.'" 
Wolf quotes, in the lasl place, the closing; verses of the poen-fc 
(^" Il entra en religion ") with the remark that they " sag^en doch 
j^anz bestimmt aus: dass der Verfasser seinen Bei- oder Zu- 
namen an deni Tage verloren h:ibe, an deni er in den geisilichen 
Ordcn getreten sei, wie das gewohnlich der Fall war ; aber 
auch dieser Umstand passt, ivie uir geschcn habcn (the italics are 
not the* author's) nicht (Wolf italicizes) auf unserm Raoul." 
How little " wir gesehen haben " that Raoul did not take orders 
at some time in his life, will appear by quoting the passage ta 
uhich Wolf appeals (1. c, p. 2.) : 

" Fauchet nennt Raoul nebst Qirétien zwar ebenialls *' bons 
pères " d. i. de la littérature française ; aber er und aile seine 
Nachfolger geben wenig Ausschluss iiber dessen Leben so dass 
wir uns hieriiber nur auf die paar Daten beschrankt sehen, die 
dessen eigene Werke enthalten." 

This niuch has been said of Raoul de Houdenc, not with 
any view to maintiiining that he is the author of Dole, but in 
order to show that none of Wolf 's objections to such a theory 
are valid. The fact is thiit Raoul de Houdenc's style and lan- 
guage resemble sutficiently thèse traits in Dole to warrant a 
thorough coini)arison of the latter with Raoul's works, especial- 
ly with Mcraugis de Porlesgucz *3 and Messire Gauvain, ou la 
\ e figea fiee de RaguideL^^ The probability appears to be, how^- 
cver, tliat iruillaume de Dole will reniain anonvmous. 



r/n-: rERsoxACHs of the foem. 

I iiave already Iwd ix-casion to mention a certain number of 
tho persons whose namos are scattered so freely throughout the 
poom of Dole. A simple list will suthce to indicate the richness 
ai>d iutorost o\ ihe subject. One or two explanatory remarks, 
howover, shouUl not l>o omitteti. In the choice of a Gemian 
ICmiHMor. Coi\ra(.i. as ^>no of the most conspicuous characters of 
iiis story. tiio author kÀ Pôle has adopted the same device as 

14 ï^. r *.' Hipi^cA-.i. l\ir-.>. ;^^ .' Krv^îv. .i v\ireû:l re.id:;;»; «M* the«'e t»o work* I incline 
<tronj;î\ to .i:tnin:;c thcv. ;,^ ;hi* >.a:v.o Author Wolf-.mî Ziii^er'.c " l'eber R. de H. und 
voino Workc. KtîAi'con. î>^/ rtwoT-.o îhe o r.o*-.>;iv. :h.i: the Raoïi! <f Rag-midci is uot 
Raoul v*.o ILnu'.ono . "^m hiv »^\\ ■• <h.'>* ir.;; <c<^r.i-v :o ;v.c ïi^ pv int raiher to thcir identity. 



Guillaume de Dole, 



151 



that followed by Chrétien, author of Guillaume d'Angleterre : 
that is to say, he has attached to a historical name a séries of 
adventures either purely fictitious, or at least not appropriate 
to the personage in question. The Conrad whose famé com- 
mended him to the literary purposes of the author of our poem, 
was probably Conrad III., Emperor of Germany from 1137 to 
1152. The war between the Comte de Gueldre and the Duc de 
Bavière in which the Emperor is represented as having in- 
tervened, appears to hâve its sufficient counterpart in an event 
touching a Comte de Gueldre during the reign of Frederick Bar- 
barossa, Emperor from 1152 to 1190. Towards the year 1180, 
the Comte de Guerre being at war with Baudouin IL, Evêquè 
d'Utrecht, the Emperor Frederick I. '' étant survenu * * * * 
mérfagea une trêve entre lui et le prélat " (L'Art de vérifier les 
dates, 3^ éd. III. p. 168). The coincidence is at least worth 
noting. 

A list of the leading persons, real or fictitious, mentioned in 
Guillaume de Dole^ may be given as foUows : 



Le duc de Mayence, 

Le comte de Savoie, 

Le comte de Lucelebourc (Lux- 
embourg), 

Le duc de Genevois, 

Le comte de Sagremors (legen- 
dary ?), 

Eudes, sire de Ronqueroles, 

' ' Li Barrois, ' ' (perhaps the same as 

Le comte de Bar), 

Le comte de Los (Loss), 

Le sire de Dinant, 

Dan Constanz, 

Le Prévôt de Spires, 

Le comte d'Aubours (Augs])urg?), 

La duchesse d'Osteriche (Au- 
triche), 

Le comte de Guerre, 

Le duc de Bavière, 

Le comte de Perche, 

Le duc de Saissoigne (Saxe), 

Le chevalier de Saissoigne 

Garandel Auborc **et 

Le duc son père," 

Renaud de Beaujeu, 

Le comte de Forois, 

Le comte de Champagne, 



Alains de Roussi, 

Gaucher de Châtillon, 

(Savaric ?) de Maulion, 

Renaut, comte de Boloigne, 

Le duc de Louvain, 

Galerans de Lamborc (Limbourg), 

Le comte de Tré (Trêves) 

Aigret de Graine, 

Gautier de Joegni, 

Le roi d'Angleterre, 

Hues de Braieselve, 

La Bêle Marguerite, 

Robert Macie, 

" Mon segnor Gasson '' (Brûlé), 

Doete de Troyes, 

Sire de Pire (Spires?), 

Sire de Nivelé, 

L'évêque de Liège, 

Le comte de Clève, 

Le comte d'Aloz (Alost), 

Michiel de Harnes, 

Renaut de Sabloeil, 

Le vidame de Chartres, 

La châtelaine de Dijon, 

Le sire de Hui, 

Le duc de Borgoigne. 

Gautier de Sagnies, 



Le sire de Coucy. 



152 Henry Al/rèd Todd, 

I 
There remain the more especially philological questions, which 

would properly call for elucidation in a complète study. Such 

are, in particular, the discrimination between the language of 

the author and that of the copyist, and the détermination of the 

dialect of each, that is to say, of the région in which each wrote, 

and of the dialect peculiarities characterizing those régions. But 

it will not be possible to présent a discussion of thèse topics at 

the présent writing. I hâve, however, prepared a complète 

dictionary of the rhymes in (hiillaume de Dole, from which I 

am able to présent a certain number of interesting facts ; though 

the fully intelligent utilization of the dictionary would call for 

an amount of spécial study which I hâve not as yet been in a 

position to bestow. 

Of forms peculiar to the copyist the following may be men- 

tioned : 

nieisnie : acesnie, 956 ; read meesnie. Cf, ferme : meesme, 575. 
lessiee : boisdie, 3196; read lessie. 
escondit: serviz, 5522 ; read escondiz. 
eschiz: baillis, 585: read eschis. 

t'inpereres : ère, 2^2,6] ) such rhymes illiistrate the confusion of the 
frères: mère, 5612; ) rule of the s. 
nielle : valee, 2762 ; read mellee, cf. mellee, 3981. 
ferons: chancon, 1178; ready>r<?;/. 
mises ; ademise, 860 ; read adeniises f 
lues : 7ioef, 2610 ; read 7iues. 
deu : ftevou, 4063 ; *' neveu. 
genz : argent, 465 ; '* geut. 
jugiez : ////^, 5046 ; " pitiez. 

Peculiarities of the author are, among others, that r and ^ are 
regularly treated as silent, before other consonants, and r some- 
times so, as the last of a consonant group. L is occasionally 
treated in the same manner. Examples are very numerous : 

R silent: Tierce : pièce, 631, 259, 2324, 3574, &c., bos : cors, 165, 175. 
Bourjois : avoirs 591 ; large: volage, 1S69 ; marge: lignage, 1632, 
as: ars, 2852, 4672; angre : change, 4520; volentiers : bries, 882; 
chevaliers : bries, 3058 ; dangiers : gries, 3006 ; vert : vallet, 505 ; 
(euvre : proeiie, 3831 ; cors : ados, 2189; dehors: los, 2694; voirs : 
estrelois, 4824; avoirs : rois, 4850 ; mol ; mort : coffre : orfe, 4049 ; 

S silent : deparlisl (suijunc.) : départit (indic.) 5489; partist : dépar- 
tit, 3184; luiist : nuit, 2596; prime: aprismc, 231 (mistaken ortho- 
grai:)hv) ; cote : oslc, [828. 

S f.:iar\'> soiiKlinus iK'gkcled in the rhynie : 



Gnillamue de Dole, î5,^ 

Einsi ^ pais, 5602 ; autresi : VI., 2 117 ; aulresi : assis, 2892 ; vert : 
vers, 4556 ; or : cors, 5103 ; estor; tors, 107. 

L silent : conseilt : let, 4882; angoisseux : seuls, 3720; geriouls; 
doiiz, 5239 ; onqiies : oncles, 3827 ; onques : escharboncles, 2738. 

• 

The sounds of / and ;' are so dimmed or confused as even to 
enter together in the same rhyme : apelent : repèrent, 777 ; 
parole: ore, 4310; paroles: ores, 4372; fille: atire, 1508. 
The Word fille rhymes also with ele, this rhyme being im- 
mediately followed by the rhyme pucek : ele ; notwithstanding 
the accepted principle that a rhyme is never immediately dupli- 
cated. The text reads as if it had not been corrupted, and 
I find no explanation of this curions example. The rhyme/ifr- 
mail : cheval, 1000, 3658, is also to be noted. 

Numerous other peculiarities of the rhyme promise to yield 
interesting results on further study. As a rule the versification 
is careful and regular ; and the number of false rhymes is com- 
paratively very small. 

THE CHAKSONS. 

The chansons interspersed throughout Guillaume d€ Dole 
hâve already been the object of so much attention on the part of 
scholars, that it only remaiils to présent hère what has not been 
given elsewhere, viz., a collected list of ail the songs, complète 
or fragmentary, indicating where they hâve been previously 
published : — 

Enondeu, Sire, se ue l'ai (2 verses), Romvart, p. 584. 

La ius dcsoz la rainte; (4 verses, intefcalated tvvice in Dole), Rom- 
vart, p. 584. 

.S"^' mes amis m'a guerpie^ (2 verses), Romvart, p. 584. 

Mai?i se leva bêle Aeliz, (severul fragments), Romvart^ p. 585 ; 
Archives, p. 283; Hartsch, p» 208. 

Oest tôt la giens el glaioloi, (4 verses), Romvart, p. 585 ; Archives, 
p. 20S. 

C'est la ius desoz l'olive, (2 stanzas of 6 verses, intercalated in 
différent i)laces), Jahrbuch XL, p. 160. 

C'est tôt la ius en mi les prez, (4 verses), Jahrbuch XI., p. 159. 

Quant Jiors et glqis et verdure s'esloigne, (by Gasse Brûlé ; 7 
verses), Jahrbuch XL, 160. 

Li nouviaus tens et mais et roissignex, (by the Châtelain de Coucy, 
>S verses), Archives, p. 279 ; Jahrbuch, XL, 160. 



154 Henry Alfred Todd, 

Fille et la inere se siéent a P or/rois, (8 verses), Archives, p. 280; 
Bartsch, p. 17. 

Siet soi bêle Aye^ &c.y Archives, p. 281 ; Bartsch, p. 16. 

La bêle Doe siet au vent, (2 Stanzas of 7 and 6 verses, respectively. 
Bartsch, apparently to equalize the stanzas, omits the third verse of 
the first stanza), Archives, p. 281 ; Bartsch, p. 17. 

Lors que li ior sont lonc en mai, (8 verses), Archives, p. 282 ; Jahr- 
buch, XL, p. 160. 

Note by Bartsch: — "Umschreibung einer provenzalischen Strophe von Jaufre Rudel, 
Mahn, Werke der Troubadour, I., 65." 

Des que Fro. au veneor tenca, (33 verses), Jahrbuch, XI. p. 161; 
Archives, p. 282, (in part). 

Note by Bartsch : — " Fragment aus dem noch ungedruckten Girbert de Metz." 
Note by P. Paris: — '* Ce passage est tiré de la partie inédite de la chanson de geste de 
Garin le Loherain. 

Loial afnor qtH en fin cuer s'est mise, (by Renaut de Baiuieu, 
— " Beaujeu," (7 verses), Archives, p. 282 ; Jahrbuch, XI. 161. 

Note by Bartsch : — Das Lied steht anonym în St. Germain, 1989, u. in Cangi 66. Der 
Dichter war bisher nur als Verfasser des Romans Le bel Inconnu bekannt. 

Mout me demeure que n'oi chanter, (7 verses). Archives, p. 284. 

C'est la ius en la praele, (6 verses), Archives, p. 284; Bartsch, 221* 

Contre le temps que voi frimer, (9 verses), Archives, p. 285; Jahr- 
buch, p. 162. 

La bêle Aiglentine, (50 verses), Archives, p. 285 ; Bartsch, p. 4. 

Note by P. Paris :-^** Cette jolie chanson est tr!s corrompue dans le manuscrit du 
Vatican. Chaque couplet devait avoir quatre vers de dix syllabes, et un refrain de deux: 
vers inégaux." 

Mauberion s'est main levé, (Sfc, ( 6 verses), Bartsch, p. 221. 
Renatis et s' amie chevauche par un pre, (3 verses), Bartsch, p. 18. 
De Renaut de Mousson, (7 verses), Bartsch, p. 18. 
La gieus desoz la raime, (repeated : cf. 2d chanson). 

Note by Bartsch : — "Die beiden letzten Zeilen dieser Motets sînd ein belîebtes Reffaiw; 
vgl. " Cour de Paradis" 270, und die Lieder Baudouin de la Kakerie, " Main se leva/ 
und von Pierre de Corbie, '*" Fensis coin fins amourous." 

Mout est fouis que que nus die, &c,, (8 verses), Jahrbuch, XL 163, 

Quant de lafoelle espoissent li vergier (8 verses), Archives, p. 287, 

Quant ge li donai le blanc pelico7i, (4 verses). Archives, p. 287 ;. 
Bartsch, p. 221. 

Celé cTOisseri ne met en oubli, (2 Stanzas of 6 verses each), Bartsch „ 
p. 222. 

Je di que c'est granz folie, (7 verses), Archives, p. 287 ; Jahrbuch, 
XL p. 163. 

Note : — Cf. Violette, p. 68, " Par Diu ! je tienc a folie D'essaier ne d'esprouver." 

For quelforfet nipor quel ochoison, (8 verses), Jahrbuch, XL p. 164. 

Note by Bartsch : — " Lied von Roger d' Andelis." 



Guillaitme de Dole. 155 

Ja de chanter en ma vie, (8 verses), Archives, p. 288; Jahrbuch, 
XI. 164. 

Attributed by the author of Dole to Renaut de Sabloeil. Note by Bartsch :^ — "Sonst 
Gaces Brûles beigelegt, Hitt. litt: XXIII., 707." 

Quant li doiiz tenz et sesons s'asseure, (7 verses), Jahrbuch, p. 164. 

Tôt la gieus sor rive mer, (7 verses), Jahrbuch, p. 164. 

Quant revient /a seson, (11 verses), Bartsch, p. 222. 

AfHours a non ciz maus qui me tourmente, (7 verses), Jahrbuch, 165. 

Bêle ni* est la voiz altane, (7 verses), Jahrbuch, p. 166. 

Note by Bartsch : — " Uebertragung einef Strophe von Daude de Pradas : * Bêla m'es la 
votz altana,"* 

Que demandez VOS? (6 verses), Jahrbuch, p. 165. 

Orvienent Pasques les bêles en avril, (2 Stanzas of 8 and 10 verses 
respectively), Archives, p. 289; Bartsch, p. 17. 

Quant voi Valoete moder, (2 Stanzas of 8 verses each), Archives, 
p. 289 ; Jahrbuch, p. 166. 

Note by Bartsch : — " Uebertragung des bekannten Liedes von Bernart de Ventadorn." — 
Cf. Bartsch : Chrest 52, 53, and La l'iolette, p. 199. " 

Lorsque florist la bruiere, (2 Stanzas of 8 verses each), Archives, 
p. 290; Jahrbuch, p. 166. 

Note by Bartsch: — Bricht se unvollstandig ab: Das Lied fand sich unter den Liedern 
von Gautier de Soignis in der Pariser Hs. 7222 vor ihrer Verstlimmelung : vgl. Dinaux 
4, 268." — The author of Dole attributes the chanson to " Gautier de Sagnies^ 

O est la gieus, la gieus ^ (11 verses). Archives, p. 290; Bartsch, 210. 

C'est la gieus en mi les prez, (6 verses), Archives, p. 291 ; Jahr- 
buch p. 167. 



CONCL as ION. 

A few words in the way of a literary estimate of the poem we 
hâve been studying, may properly conclude this article. Of the 
various characteristics which lend so striking an individuaHty 
to the romance of Gtcillatune de Dole, one of the most con- 
spicuous is its complète icyiity of design and exécution. It is 
rare indeed to find a romantic poem of the twelfth or thirteenth 
century, in which the reader is not led away into long digressions 
having little or no connection with the main action of the story. 
To discover then, as in Dole, a narrative in which every verse 
that is not devoted to local coloring, tends directly to the pré- 
paration or development of a single well defined and rapidly 
progressing action, produces upon the student of Old French 
the effect of a literary novelty. 

Not less unexpected and agreeable in Guillaume de Dole, is 
the almost complète absence it exhibits of the élément, so in- 



156 Henry Alfred Todd, 

dispensable in gênerai to the authors of Middle Age fiction, of 
the marvelloiis, With the unimportant exception of the water 
ordeal (which was so much a part of the organized order of the 
period as really not to count as an exception hère) the story 
reHes for its interest on strictly reaUstic motives, and for its 
effects on well-prepared and natural situations. It demands, 
no doubt, of the modem reader — as it demanded also, though 
less consciously, of its thirteenth century admirers — a gênerons 
amount of conventional creduHty, but in this respect calls for far 
less allowance than has to be accorded to the mass of entertain - 
ing literature of its time. 

In a Word, Guillau7ne de Dole represents, as well in regard 
to its unity as its realism, a distinct breaking away from the 
traditions of fictitious poetry prévalent at the time of its appear- 
ance. Its author has clearly represented to himself, as a third 
considération, the object of gracefully and, as it were, incidental- 
ly depicting the social side of the court and country life, the 
occupations, sports and lighter récréations of the polite society 
of his day. How well he has succeeded in the délicate and, for 
his time, unusual task which he assigned himself, cannot be 
judged from an analysis such as that already given ; but perhaps 
some suggestion of the author's lightness of touch and spirit of 
sympathetic kindliness as a delineator, will hâve penetrated 
even through the English prose, or, better yet, hâve sprung 
directly — such was the design in making it so long — from the 
extended quotation at the close. The thirteenth century 
romance in this respect most nearly resembling Guillauvie de 
Dole is Jakemon Sakesep's Romafi du Châtelaiji de Coucy ; and 
whether the date to be assigned to the latter be before or after the 
middle of the thirteenth century, there can be little doubt that 
Dole, with its descriptions of real life, its introduction of real 
personages, and its fréquent embellishment of the story by the 
intercalation of chansons, was known to Sakesep, and served 
him in his literary labor both as a model and an inspiration. 
Whether the influence of Guillaume de Dole extended, also, 
directly to the form assumed by the Roman de la Poire, and 
the well known Aucassin et Nicolete is less certain. ^s As to the 
substance, they présent no likeness, but they hâve called for 
passing mentioil hère in view of their peculiar feature of the 

15 Auc. & Nicolete has been assigned to the i2th cent., cf. Rotnania, VI II. 289. 



Guillaume de Dole, 157 

chansons, and in the case of the Poire, of a somewhat striking 
similarity of title. 

In seeking to characterize the healthy sentiment pervading 
the story, its freedom from coarseness, on the one hand, and 
from narrowness or superstition, on the other, there would be 
niuch to dwell upon. Two or three slips of the pen, only, 
reveal that ôur monk has been a man of the world, while his 
(jccasional allusions to Scripture and the Church hâve always a 
ring of genuineness and the saving grâce of good taste. If the 
barons of the empire show themselves a trifle too eager to screen 
the perfidious seneschal, we are none the less treated, at the 
close, to the poetic justice of his perpétuai banishment. 

Of ail the beauties of the poem, doubtless none is so unique, 
so naïve, so characteristic, so charming, as the affectionate 
déférence shown by Guillaume for his mother. 

To give an estimate of the relative literary interest and im- 
portance of this as yet unpublished^^ />(?^w^ (Tavejihire would be 
to express the biased, and hence, for the présent, uncalled for, 
opinion of one whose labor of love it was to obtain of it a com- 
plète manuscript copy. 

16 The publication of Guillaume de Dole has been for several years promised by the 
Socict,- des anciens textes /r an. ai s. 



( 



^y/,// 

(^5'9-7-t 





M1 11 C5!7t 

Stanford UnIversJty Ubrvias 

iiliillliil 

3 6105 044 966 526 


■ 


H 




1 




m-CIRCOUTlSG 

STANFORD UNFVERSITY ^| 
UBRARY ^H 

Stanford, Califonùa ^H 




»— _ l^^^H